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WrestleMania XXX : L’heureux dénouement pour Daniel Bryan

Dimanche c’était WrestleMania XXX et on peut le dire : c’était énorme. Surprises, émotion, joie et happy-end, on ne s’en est toujours pas tout à fait remis.

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Ah ce que c’était bien. On s’en remet toujours pas tellement on tient peut-être là le meilleur pay-per-view de ces dernières années. Money In The Bank 2011 peut aller se rhabiller. Et puis la WWE avait mis le paquet, tant au niveau de la carte qu’au niveau technique. Le WWE Network lancé il y a un mois leur a permis de nous proposer tout un tas de shows, pré-shows et tout ce qui peut tourner autour de WrestleMania pour qu’au total, on se retrouve avec 6h de catch dimanche soir. Bon il faut pas non plus pousser, sur ces 6h il n’y a pas eu que des matchs, le pre-show de deux heures a surtout vu passer beaucoup de promos, de débats à base de phrases toutes faites de légendes du catch et de jobbers relégués au statut de commentateur/chroniqueur. Mais il y avait des moyens. Et puis il y avait Renee Young.

Trentième numéro oblige, il fallait un peu, voir beaucoup de nostalgie dans ce show. C’est sur ce point qu’a été ouvert le show. Non seulement Hulk Hogan, revenu il y a un peu plus d’un mois pour être host de WrestleMania ouvre la soirée mais évidemment botche sa promo en disant Silverdome au lieu de Superdome, de vieux souvenirs qui remontent surement, on va lui pardonner. Mais quelques minutes plus tard c’est Stone Cold Steve Austin qui entre par surprise, suivi de The Rock. Trois des superstars qui ont marqué la WWE/F à leurs plus grandes époques. Le tout clôturé par des rires et des bières, ambiance festive.

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WrestleMania c’est aussi habituellement un tunnel de matchs pas toujours intéressant, sortes d’amuse-gueules catchesques avant de passer au dessert, aux main-events. Mais cette année on pouvait s’étonner du peu de matchs de midcard. En effet aucun match pour défendre les titres de champion des Etats-Unis ou Intercontinental. Non cette année la WWE a trouvé le moyen de mettre un bon gros match fourre-tout pour midcarders : une bataille royale de trente catcheurs — alors qu’en fait si on recompte, ils étaient trente-et-un — en hommage à André The Giant.

Évidemment ce n’est pas le Rumble et du coup trente-et-un catcheurs qui débutent dans un ring en même temps c’est un peu brouillon. Et puis pas question non plus de les faire rentrer un à un, on n’a pas le temps, seul Sheamus a eu le droit à son entrée à lui. Heureusement le ring s’éclaircit vite et les éliminations s’enchaînent. Kofi nous a fait d’ailleurs son habituel tour de « oh je passe par-dessus la troisième corde mais oh dites donc, je suis toujours pas éliminé car je n’ai pas les pieds par terre ».

On se retrouve à la toute fin avec un duel étonnant et pas du tout équilibré entre Cesaro et The Big Show. Etonnement total, Cesaro parvient à soulever le Big Show pour le faire passer par-dessus la troisième corde sans trop de soucis et gagner cette bataille royale et ce trophée plus grand que lui. Belle image de fin : The Big Show le félicite en lui serrant la main. C’est beau le catch.

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Match à 14 cette fois-ci, et féminin. Un « Vickie Guerrero Invitational » dans lequel quatorze Divas dont la championne AJ Lee, Natalya, les Bellas et bien d’autres ont une chance de remporter le titre, c’est pas plus compliqué que ça. Malheureusement ce match a été installé à un moment où plus personne n’était en état de suivre ce qui se passait sur le ring, mais on en reparlera plus tard. AJ Lee réussi l’exploit de gagner le match et de conserver son titre.

Les titres par équipe étaient par contre de la partie et bien mis en avant cette année, ça fait plaisir. Les champions The Usos remettaient en jeu leurs titres dans un tag-team match à quatre devenu tag-team elimination match quelques heures avant le show. Encore mieux, donc. Face à eux, trois équipes : les ex-Heyman Guys Ryback et Curtis Axel, Los Matadores, et les Real Americans Cesaro et Jack Swagger.

Bien que diffusé dans le pre-show ce match avait de quoi attirer l’œil, ce qui n’est pas toujours le cas à ce moment-là. Les Usos étaient énormes comme ils le sont toujours, mais les stars de ce match étaient sans aucun doute les Real Americans, bien soutenus par le public ce soir-là. Les Usos ont finalement conservé leurs titres en battant dans la dernière ligne droite de ce match les Real Americans.

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Et c’est d’ailleurs pour ce qui va suivre que ce match a dû avoir lieu : les Real Americans se séparent. D’ailleurs on aurait dû le sentir venir à cause d’une chose toute bête : durant le match le Suisse n’a porté aucun Cesaro Swing, pourtant devenu une habitude lors de ses affrontements. Il était en fait réservé à Jack Swagger. C’est enfin le début d’un push en solo pour Cesaro, et ça fait plaisir.

Un autre match par équipe en trois contre trois cette fois, The Shield faisait face aux New Age Outlaws et Kane, qui n’a toujours pas retrouvé sa tenue de ring. Un match qui n’a pas duré trop longtemps — probablement à cause de la durée du précédent match entre Daniel Bryan et Triple H, et on ne sait pas vraiment si c’est dommage ou pas puisque d’un côté le Shield avait de quoi nous surprendre plusieurs fois même sur la durée, mais les New Age Outlaws et Kane on en est pas certain. Résultats avec un Shield dynamique on avait plus l’impression d’un squash.

Un peu plus important ce soir-là John Cena affrontait Bray Wyatt. Important mais étonnant tout de même de trouver Cena, un soir de WrestleMania 30 dans un match sans enjeu important. Instant classe : Mark Crozer and The Rels, le groupe interprète du theme song de la Wyatt Family est là pour le jouer en live. John Cena lui cette année se contente d’une entrée simple. Toujours étonnant.

Mine de rien c’était vachement bien. Depuis le début de la rivalité John Cena et Bray Wyatt font un excellent boulot pour builder ce match et si au début on pouvait avoir des doutes quant à un bon match ce soir-là, au terme de cette Road To WrestleMania ces doutes étaient dissipés. Du coup quoi qu’il arrive, on savait que l’on allait assister à un bon match et c’est ce qui s’est passé. Ce n’est pas le meilleur de la soirée non plus mais le storytelling du match et la psychologie des personnages ont pas mal apporté au show.

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Mais ce dimanche soir il s’est surtout passé deux choses importantes. Deux des plus importantes de cette Road To WrestleMania et qui ont déjà fait parler un peu partout même dans les médias de masse — Vince McMahon s’en frotte d’ailleurs les mains à l’heure qu’il est, il a toujours adoré ça.

La première et sans équivoque la plus grave c’est la défaite de l’Undertaker. Qui aurait cru qu’un jour le Deadman se verrait retirer sa série d’invincibilité à WrestleMania ? Pas nous en tout cas. Dans le meilleur des mondes l’Undertaker prenait sa retraite, invaincu à WrestleMania, en attendant que dans le futur un autre catcheur réitère l’exploit, ce qui n’arrivera probablement jamais. Et puis est arrivé ce dimanche comme un gros pavé dans la mare, Brock Lesnar.

Dans nos délires les plus fous si un catcheur venait à briser la streak de l’Undertaker ce serait un mec qui le mérite vraiment. Un mec qui est là depuis quelques années et qui vit le catch à fond, qui sue sang et eau pour la WWE. Ça aurait pu être carrément CM Punk l’année dernière, John Cena cette année, Sting l’année prochaine pourquoi pas. Mais l’Undertaker a visiblement choisi lui-même Brock Lesnar — difficile de l’imaginer accepter ça s’il ne le voulait vraiment pas. Mais ça reste tout de même étrange, d’un point de vue logique.

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Mis à part le fait que ce soit Brock Lesnar, il y a eu un problème plus grave : le match. Un problème que la WWE n’avait certainement pas vu venir. En effet tout le monde l’a ressenti : le match était mauvais. Très mauvais et on se sentait mal pour les deux pendant son déroulement. Si bien qu’à un moment on attendait la fin, mais finisher après finisher et tentative de tombé ratée après tentative de tombé ratée — mais pas au point d’être qualifiées de nearfalls — le match s’étendait et l’on commençait vraiment à trouver le temps long.

Quand soudain le tombé pour le compte de trois aboutit à la victoire de Brock Lesnar. Silence total dans le Mercedez Benz Superdome. Personne n’en croit ses yeux, la WWE filme d’abord la réaction des gens dans le public — certains sont déjà devenu des mèmes — et le theme song de Brock Lesnar n’a pas été lancé. Même ça la WWE l’avait préparé.

Ça aurait pu être un gros coup de génie. Un truc totalement inattendu c’est vrai, mais après un match aussi mauvais c’est un coup de poignard dans le cœur du fan de catch. Alors dernier match de l’Undertaker on ne sait pas, mais partir là-dessus serait assez dommage. En plus Sting a l’air d’attendre son tour. Enfin après ce match, pas sûr que lui ou la WWE soit toujours partant.

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Tout le WWE Universe en une photo.

Heureusement c’est sur un happy end que WrestleMania s’est terminé. Le fil rouge de ces dernières semaines c’était bien entendu Daniel Bryan contre Triple H. Bryan avait enfin eu ce qu’il voulait le mois dernier en étant à l’origine d’un grand moment à RAW avec son Occupy RAW forçant un Triple H énervé à accepter un match contre lui à WrestleMania, avec la stipulation voulant que si Bryan gagnait, il serait introduit à l’horrible main-event qui se profilait à l’horizon.

Le match entre Triple H et Daniel Bryan était l’opener du show, de quoi vraiment chauffer le public. Triple H s’est même offert une belle entrée sur son trône entouré de demoiselles court vêtues toutes droit venues de NXT. Bryan est entré tout simplement comme il le fait toutes les semaines, mais la pop du public suffisait à rendre cette entrée tout aussi géniale.

Et puis quel match incroyable. C’est ce qu’il fallait absolument pour un match où le résultat était assez prévisible. On a rarement vu un Triple H aussi dynamique et en forme, surtout pour son âge. Il s’est vraiment bien entrainé le bougre. Ça peut paraitre surprenant à dire mais malgré la victoire de Bryan c’est bien lui l’homme du match. Grâce à cette préparation Bryan a eu un adversaire de taille, et c’est tout ce qui a fait ce match.

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Bryan lui s’est bien débrouillé quand même malgré la domination de Triple H, profitant des quelques temps de répit qu’il pouvait avoir. Un booking bien malin qui laisse à sa place Bryan dans la position de la victime, histoire que le public soit toujours de plus en plus derrière lui. Et cela lui a tout de même permis de gagner.

Bryan est donc comme attendu inclus dans le main-event de la soirée, il était à partir de là impossible qu’il perde. Malheureusement ici pas question de rapidité, de technique ou de quoi que ce soit d’incroyable. En face c’est Randy Orton connu pour être l’un des catcheurs les plus lents de sa génération et Batista qui s’essouffle rien qu’en faisant ses lacets. Alors tout a été mis sur les à-côtés. Suicide Dive sur The Authority qui ne lâchait rien aux abords du ring, RKO et Batista Bomb sur les tables des commentateurs.

Histoire de rendre Bryan encore plus fort il est d’abord évacué sur une civière avant de reprendre ses forces et revenir dans le match. Un booking à la SuperCena qui fait déjà râler quelques blasés mais qui fait juste de Bryan le héros de ce match. Une fois relevé du brancard Bryan ne pouvait plus que gagner, c’était certain. Et c’est bien évidemment ce qui est arrivé. Et cette fois c’est vraiment la bonne.

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WrestleMania se termine sur cette magnifique image de Bryan qui célèbre sa victoire sous une pluie de confettis et de feux d’artifices. On peut verser sa petite larme de joie du fan de catch qui vient de marker une nouvelle fois. Le happy end le plus attendu de ces derniers mois est enfin arrivé.

Il ne fait vraiment aucun doute que WrestleMania 30 restera gravé dans la mémoire des fans de catch pendant longtemps. Il y avait là-dedans tout ce que vous pouviez attendre d’un show de catch au final, de la joie, des surprises, de l’émotion, du spectacle et un grand happy-end. Que demander de plus ?

WrestleMania XXX : L’heureux dénouement pour Daniel Bryan
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