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WWE Payback 2014 : La justice de The Shield triomphe à nouveau

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Discrètement avant d’attaquer l’été, Payback se pointait. Les enjeux étaient faibles, hormis deux croisements entre jeunesse pimpante et génération sur la pente descendante et même la fin de parcours. Daniel Bryan, le cou opéré, ne peut que faire acte de présence et le public de Chicago rêve d’un CM Punk qui ne reviendra jamais. Dans ces conditions, c’est sur la qualité que Payback doit assurer, et ce pari est relevé.

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Encore une fois, on va dire qu’un pay-per-view de la WWE a été mal préparé. Hormis la rivalité de la parole entre Bray Wyatt et John Cena et celle de la baston entre The Shield et Evolution, les shows n’ont préparé à aucun enjeu réel. Il y a bien eu les apparitions croustillantes de Paul Heyman mais les ressors de storys intéressantes n’apparaissent pas. C’est donc un curieux désert marqué par de très faibles audiences pour RAW qui fait que Payback n’est pas vraiment le show le plus attendu de l’année, loin de là.

Cependant, c’est quand un show est le moins attendu et qu’il offre des surprises pas forcément agréables qu’il est plus solide. Dans le désordre et la hâte, la WWE semble donc mieux fonctionner. Allez comprendre. Mais pour le Kickoff, les recettes d’Extreme Rules sont gardées. Malgré la domination à sens unique d’El Torito sur les 3MB qu’il a déjà battu l’un après l’autre, et sur Hornswoggle qu’il avait battu lors du fameux WeeLC, on y va encore pour un match à stipus. Cette fois, c’est Mask vs Hair et autant dire que voir Hornswoggle chauve n’est pas enchantant mais ultra prévisible.

Reste le match, enfin le comedy wrestling qui est présent dans toute une première partie, avec un paroxysme quand les deux minis sont complètement sonnés et sont comme certains à 2h du matin qui se reconnaitront là. Puis on a de la séquence « This is Awesome » avec Hornswoggle qui étonne avec un tope suicida ! Les Matadores et les 3MB avaient auparavant offert une séquence de sauts successifs qu’El Torito va terminer, montrant à l’occasion son talent réel. Avec une queue format réduit -comprendra qui voudra ce script- c’est à la mode Rey Mysterio qu’il s’impose, avec un second masque piégeant Hornswoggle qui finit semi rasé en mode chauve donc.

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Stupeur ensuite quand on voit que deux matchs sont rajoutés pour le show principal. Tout d’abord, Cody Rhodes et Goldust contre RybAxel, là où on attendait les Usos contre la Wyatt Family pour les titres par équipe. Bâti sur une brève dispute en coulisses à RAW, cet affrontement commémore les débuts de la Brotherhood l’année dernière mais aussi peut-être sa fin là avec une énième défaite concédée par Cody Rhodes qui quitte le ring dégouté. Le match est bon grâce aux deux frères Rhodes, mais à part offrir une victoire à Ryback un an après qu’il ait fait le main event du même PPV et à Curtis Axel qui avait été champ Intercontinental aussi lors du même PPV, on ne voit pas.

Et que dire de Bo Dallas contre Kofi Kingston qui ne rimait à rien et d’ailleurs Kane s’est empressé d’y mettre fin d’entrée, se concentrant pour une raison bien curieuse à tabasser Kofi Kingston. Tout ça pour deux tweets où Kofi disait soutenir Bryan. Faites donc gaffe si vous critiquez Stephanie McMahon, Kane pourrait venir chez vous.

Mais sinon il y avait donc des matchs bien prévus à l’avance, dont cet opener croustillant entre Cesaro et Sheamus pour le titre des Etats-Unis. Paul Heyman comme à son habitude fait le show d’entrée avec un speech calmant le public de Chicago qui veut voir CM Punk, mais ce dernier était dans l’autre grande salle de Chicago à soutenir l’équipe de hockey, qui a perdu d’ailleurs, Heyman avait prévenu.

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Cesaro et Sheamus donnent un ensemble engagé, très rythmé et spectaculaire. Cesaro y met évidemment du sien, soulevant plusieurs fois Sheamus et réussissant son coup à chaque fois, établissant notamment une petite vingtaine de tourniquets de son Swing. La fin de cette rivalité appelée à durer se finit de manière ultra frustrante avec le petit paquet sauce match Divas avec Eva Marie qui permet à Sheamus de conserver. Clairement ce ressort de la victoire cheap va jouer rapidement pour poursuivre cette rivalité car même si Cesaro vaut beaucoup mieux que le titre des Etats-Unis, il ne pourra que ressortir vainqueur de cet affrontement totalement européen pour encore progresser dans la hiérarchie.

La toujours divine Lana devrait mériter un dvd entier portant sur ses défilés lors de son entrée et pendant les matchs de son compagnon russe. Le sujet est bien ce match des poids-lourd entre Rusev et Big E mais l’envoutante blonde captive inévitablement le regard du réalisateur. Forcément elle ajoute donc un sel naturel même si ici pour la première fois, Rusev a un vrai adversaire. Big E oppose une farouche résistance et domine même une bonne première partie marquée par un spear l’envoyant lui et Rusev à l’extérieur du ring. Ce genre de match très rythmé ne dure hélas pas beaucoup -on voit trop peu Lana sur la durée- et finalement Big E ne résiste pas à l’Accolade du personnage russe tellement fort que seul Big Show pourrait l’arrêter. Mais que les scripteurs ne m’écoutent pas trop sur ce coup.

Au cours de la deuxième heure, Bad News Barrett affronte Rob Van Dam. Match pas terrible, sur un petit rythme, facilement dominé par Barrett face à un RVD en mode jobbeur. Dur d’en dire beaucoup si ce n’est que même endolori, le coude de Barrett porte bien le Bullhammer et il n’y a pas photo. Voilà, next.

C’est presque à un défilé qu’on a droit car Stephanie McMahon porte une robe la mettant bien en valeur. C’est le fameux segment Bryan remettra le titre WWE World Heavyweight. Bah non, et en fait il est facile de conserver son titre. Il suffit que sa femme, en l’occurrence Brie Bella, sorte le truc du « vous pouvez pas me virer, je démissionne », pour à la fois récolter des indemnités de licenciement pour elle et faire que son mari garde son titre. On ne sait pas quand Bryan reviendra mais il peut rester le champion unifié de la fédé car pendant ce temps, Stephanie et Brie Bella nous donneront sans doute des catfights.

Brie Bella

Ne faites pas ça chez vous (non vraiment, ne giflez pas votre boss, vous pourriez avoir des problèmes).

La rivalité la mieux pondue et la plus étendue, même si le registre des discours était répétitif, donne logiquement un super match. Beaucoup de superlatifs peuvent être attribués à ce Last Man Standing match entre Bray Wyatt et John Cena, qui était même plutôt un Last Men Standing match tellement les Usos et Luke Harper et Erick Rowan ont joué un rôle énorme à un moment où les deux reprenaient leur souffle avant de finir l’affaire. L’arbitre était bien paumé à ce moment, oubliant complètement le match et la stipu, car pendant que Wyatt était au sol à l’extérieur du ring, il restait dans le ring à regarder Harper et Rowan s’emballer et se casser de partout avec des tables. Moment « Holly Shit » garanti.

Sinon, Bray Wyatt et John Cena ont bien donné du leur aussi, surtout Wyatt qui a pris les escaliers de fer sur le bras. Sa prestation a été très bonne surtout sur la première partie qu’il maitrise énormément avec un superbe enchainement intérieur-extérieur et des utilisations tranquilles des éléments. Cena se surpasse lui aussi donc et après le mauvais Steel cage match du mois précédent, cette possible et même probable fermeture de feud atteint des sommets. Le finish est digne du SuperCena qui démontre sa force en maniant les gros containers de matériel. Il a perdu des LMS mais pas celui-là, sans doute au grand dam de beaucoup car l’élan de Bray Wyatt est clairement stoppé, et c’est bien le seul point noir immédiat à la lecture de ce match de la soirée.

Ainsi, en sandwich ou pause pipi traditionnelle, la folie d’Alicia Fox et la grâce de Paige doivent divertir. Le public montre un peu plus d’intérêt qu’habituellement pour un match Divas, mais ne peut s’empêcher de souhaiter une arrivée d’Adam Rose qui ne viendra pas. Sinon, en lui-même l’affrontement est moyen, Fox refusant la prise dans son personnage de foldingue se limitant au brawl qui lui permet de dominer. Mais dès qu’elle trouve l’espace dans un schéma bien connu depuis qu’elle est championne Divas, Paige se détache aisément pour finir avec sa soumission, et envoyer Alicia Fox courir de façon ridicule en coulisses.

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Tout est donc tracé pour le main event attendu, ce rematch entre The Shield et Evolution après la victoire du Shield à Extreme Rules. Le problème est quand même la stipu car au départ on s’emballe en se disant génial, c’est No Holds Barred puis au final on se rappelle que cette stipu veut tout et rien dire à la fois. Il y a du sans disqualification, des objets, on peut trainer longuement hors du ring, mais le tombé doit se faire dans le ring et il faut bien assurer les tags.

Passé le brawl initial d’extérieur, tout le monde revient dans le ring et on est parti pour….l’ennui. Un bon quart d’heure d’une action très basique d’un match par équipe où chacun prend gentiment le relais du copain se déroule, assommant tout le monde. Batista a au moins l’occasion de découvrir qu’il est surnommé Bluetista à présent en référence à sa tenue, mais on baille et on lutte contre le sommeil. On respire enfin quand le choix est de repartir à l’extérieur et d’aller utiliser des chaises. Tout cela est à l’avantage d’Evolution, c’est aussi lent, mais au moins mieux, et aboutit à revenir se concentrer sur Roman Reigns qui est déjà passé plus tôt à travers la table espagnole dans un remake du RAW d’il y a 15 jours.

L’occasion est surtout de voir le torse nu de Reigns délesté de son gilet pare-balles pour se prendre une vraie raclée lente mais violente dans le ring. Les kendo sticks montrent des traces et c’est à ce moment que l’on comprend qu’Evolution va perdre le match. Aucun tombé sur Reigns et on repart en haut de la rampe, c’est donc là le point tournant. Seth Rollins sort le move du show, avec un saut dont il a le secret, parti depuis un étage du titantron. Le saut venant de nulle part est donc un classique de sa part et il faudra voir depuis combien de mètres il sautera à MITB.

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Une course à quatre pattes marrante s’organise ensuite et il est temps de finir car mine de rien, il ne reste que 5 minutes avant les trois heures et personne n’a encore été éliminé. La premier à tomber est Batista, fort logiquement. Le second est Randy Orton, là aussi l’ordre est respecté et puis ça finit avec Triple H, cerné et qui même avec son Sledgehammer ne peut pas tenir le choc et le 3-0 clair et net conclut une fin animée où le passage de témoin est officiel. Evolution a péri et son retour aura été d’une courte durée, le temps de mettre The Shield au sommet de la hiérarchie présente.

Pour le couple dirigeant, la soirée est donc partie en sucette mais d’un show dont on n’attendait rien ou si peu, Payback aura vendu chèrement sa peau. L’ensemble est solide et malgré des passages sans enjeu, la qualité reste régulière. Il est particulier de voir la différence des deux gros affrontements du soir, avec d’un côté John Cena arrêtant le jeune loup Bray Wyatt tandis que de l’autre, Evolution se fait déchiqueter par les chiens de la justice. D’un bon pay-per-view la WWE peut-elle capitaliser ? Il faudrait car Money in the Bank est déjà dans quatre semaines. Mais pour l’heure, Payback aura apporté une revanche par rapport à un Extreme Rules disparate.

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