New Japan Pro-Wrestling

NJPW Dominion : l’été débute avec un gout amer

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La NJPW ouvrait l’été avec le show Dominion 6.21 à Osaka. Le BULLET CLUB a vraiment la main cette fois et CHAOS est dans les cordes. Il reste des miettes aux opposants du BULLET CLUB qui doivent résister au risque de passer un été difficile.

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Time Splitters contre les Young Bucks, c’est un classique que la NJPW a l’habitude de nous servir en ouverture de ses shows. Ces deux équipes se croisent forcément beaucoup dans l’univers peu peuplé mais de qualité des titres IWGP Junior par équipe. Mais cela ne lasse jamais à l’exemple d’un match encore très rythmé avec un contenu parfois brouillon mais c’est normal car il y a vraiment beaucoup de choses et c’est toujours aussi varié. Cette fois, KUSHIDA et Alex Shelley ont vraiment la main plus que d’habitude. Les frères Jackson tiennent beaucoup moins que d’habitude, ce qui ouvre donc la porte à une surprise. Le BULLET CLUB a tellement la main sur la NJPW qu’il est actuellement peu réaliste de les voir perdre un titre mais c’est pourtant le cas ici. Shelley et KUSHIDA redeviennent champions pour la deuxième fois, enchantant le public local qui a eu l’occasion de voir KUSHIDA conclure le match sur une soumission originale appliquée sur Nick Jackson.

La soirée commence vraiment par une surprise, celle de voir le BULLET CLUB perdre un titre et débuter par deux défaites. Quoique là ce n’est vraiment pas surprenant tellement Tama Tonga est désigné comme le maillon faible du groupe de heels international. Pour Tetsuya Naito, c’est donc le moyen idéal de se remettre la tête à l’endroit après plusieurs échecs d’affilée. Pourtant c’est bien Tonga et son maquillage maori qui domine de façon brutale sans vrai rythme. C’est donc à l’arrivée une victoire sans panache pour un Naito peu en valeur.

Hirooki Goto et Katsuyori Shibata sont redescendus dans la salle d’attente. Défaits de la course aux titres par équipe, ils cherchent le moyen de relance qui ici leur est idéalement proposé. Car une victoire face aux vétérans Yuji Nagata -champion de la NOAH- et Tomoaki Honma remet la tête à l’endroit. C’est donc le thème de rachat qui est encore proposé et accompli encore à la dure mais pas en équipe. L’échange final entre Goto et Honma est très percutant et s’achève à l’avantage de Goto assez bizarrement avec un sursaut d’Honma sur le compte de 3. Pendant ce temps, Shibata et Nagata se bagarrent jusqu’en coulisses, préfigurant d’un prochain affrontement.

La partie pour des titres NWA désormais incontournable est aussi un classique par équipe moins réjouissant que celui proposé en ouverture. Ici, les gabarits et les styles sont plus lourds et transposés des titres IWGP par équipe aux titres NWA par équipe. Moyen et pas très rythmé. Lance Archer donne bien du mouvement parfois et Davey Boy Smith Jr de la rudesse. Satoshi Kojima et Hiroyoshi Kojima ont bien du mal à mettre du rythme, surtout Tenzan. C’est donc Kojima qui doit s’arracher pour garder les titres avec un Lariat.

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Pour le dernier match avant la pause, un petit joyau est proposé. Le titre Junior poids-lourd oppose Kota Ibushi à Ricochet. Ricochet a gagné ce match en remportant le tournoi Best of Super Juniors. Et lors de ce match, il va montrer l’étendue de ses qualités, lui qui est surtout connu au Japon par ses passages à la Dragon Gate. Maitre du 630°, Ricochet est époustouflant par ses qualités de chat retombant invariablement bien droit sur ses pieds. Il le démontre à plusieurs reprises notamment en ressortant indemne bien droit d’un hurrincanrana aérien placé par Ibushi. Il est rare qu’un gaijin -étranger au Japon- gagne le respect et même le soutien du public japonais et ici c’est le cas face à un Japonais très apprécié. Preuve que ce match livré par Ricochet a impressionné et s’impose comme un show stealer même si au final Ibushi a réussi à trouver une ouverture pour coincer totalement Ricochet au sol.

La reprise ne repart pas sous les meilleurs auspices. Le match faible du show est là avec ce par équipe opposant Minoru Suzuki et Takashi Iizuka à Toru Yano et Kazushi Sakuraba. Tout est histoire de brawl et de bordel ultra confus. Jamais l’arbitre ne maitrise quoi que ce soit et les étranglements d’Iizuka sont légion. Ainsi on assiste à du grand n’importe quoi où tout est permis par un arbitre baladé au sens propre du terme, et sans surprise Suzuki et Iizuka obtiennent une victoire et mettent KO Yano et Sakuraba au bout d’un quart d’heure bien triste.

Les vingt minutes qui suivent sont forcément plus intéressantes car elles mettent aux prises des figures de proue. D’un côté le duo du BULLET CLUB AJ Styles et Yujiro Takahashi et de l’autre celui de CHAOS Kazuchika Okada et Tomohiro Ishii. En fait, c’est un faux match par équipe car l’action est bien centrée sur les rivalités. Okada affronte AJ Styles et Ishii affronte Takahashi dans un ordonnancement bien précis. Takahashi et Ishii ont davantage de lumière dans un premier face à face en vue préfigurant leur prochain affrontement pour la ceinture NEVER. Et cela s’annonce bien indécis tant Takahashi a fait montre d’une certaine force. Okada retrouve sa némésis AJ Styles, champion IWGP poids-lourd qui l’a battu lors de leurs deux oppositions et qui prend aussi indirectement le dessus. Un Pelley kick suivi du Tokyo Pimps de Takahashi a raison d’Ishii, et un ascendant moral est pris, AJ Styles peut même parader face à Okada. Sans enjeu donc cette fois avant de retrouver cet affrontement dans le G1 Climax.

Dans cette dernière heure bien entamée par le BULLET CLUB, Karl Anderson et Doc Gallows doivent éviter de connaître la même mésaventure que les Young Bucks. Leurs titres IWGP par équipe sont en jeu contre la solide paire Hiroshi Tanahashi et Togi Makabe. Solide est le mot d’ordre du contenu et de l’intensité. Gallows tient un vrai rôle d’homme fort insubmersible. L’ouverture trouvée par Tanahashi et Makabe est donc sur Anderson dans une deuxième partie plus rythmée où tout bascule sur un coup de chaise de Gallows sur Makabe dans le dos d’un arbitre dépassé. Dès lors les phases d’handicap match sont criantes avec des champions en titre constamment sur le ring qui repoussent Tanahashi avant d’en finir avec Makabe. Tout roule pour le BULLET CLUB.

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Et vient le main event à l’affiche la plus baroque vue depuis bien longtemps dans un show majeur de la NJPW. Le titre IWGP Intercontinental en jeu entre Shinsuke Nakamura et Bad Luck Fale ou la rencontre de deux mondes. Il y a vraiment des doutes à voir le tongien présent dans le main event en solo avec un titre en vue qu’il remporte ! Autant dire le choc dans la salle et devant l’écran devant cette grosse surprise. Lent, chiant, désagréable, ce sont les divers sentiments expérimentés. Nakamura essaye de donner du rythme mais pas évident face à un gabarit aussi massif et peu mobile qui fait penser à Kevin Nash. On en vient même à craindre le pire quand Fale monte sur la troisième corde pour une ascension aussi pénible que périlleuse achevée par un Splash réussi que Nakamura a fortement mal ressenti. Ainsi, la porte est ouverte au Border Toss qui achève le dos de Nakamura et complète la plus incroyable des surprises au bout du moins bon main event depuis belle lurette. La sortie sur civière de Nakamura illustre bien comment on est à la fin de ce main event qui ne laisse pas indemne.

Le discours en coulisses d’après show est très surprenant. La langue japonaise est bannie et surtout Karl Anderson cite John Cena, Shawn Michaels, Curtis Axel ou Kofi Kingston comme possibles challengers au titre Intercontinental du massif Fale. On leur souhaite bien du courage mais la surprise serait vraiment énorme de voir un jour un rapprochement avec la WWE, même si ici c’était sûrement une blague bien sûr.

Le BULLET CLUB perd un titre mais en récupère un autre dans la stupeur la plus totale. Le show aura basculé à tour de rôle entre bonnes choses et matchs désagréables. Un show donc bien curieux servi ici par la NJPW qui trouvera le moyen de faire rapidement oublier la pilule avec la G1 Climax à venir. Mais les forces devront bouger car elles sont très bancales à présent, jamais la NJPW n’aura été aussi internationale à sa tête mais pas sûr que ce soit totalement une bonne chose quand on regarde l’image de fin de show.

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