Décryptage

La WWE doit compter sur Dolph Ziggler maintenant

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Chaque semaine à Raw, Dolph Ziggler est soutenu par la foule durant ses matchs. Pourtant, on ne peut pas dire que le voir affronter Fandango ou Alberto Del Rio soit un motif d’excitation suprême. Or, la foule connait et reconnait ses qualités, et il ne serait pas inutile de les rappeler aux dirigeants de la WWE.

Ce dimanche à Battleground, la WWE a organisé une battle royal pour couronner le nouveau détenteur du titre intercontinental. Parmi les participants à cette battle royal: Dolph Ziggler. Même au fond du trou (il revient d’une rivalité avec Summer Rae et Fandango, si ça c’est pas toucher le fond), le blond peroxydé fait toujours parler de lui. Les chants « Let’s go Ziggler » se font d’ailleurs plus insistants ces derniers temps. Pourquoi ?

Premièrement, l’absence du favori ultime de la foule Daniel Bryan laisse la WWE avec peu de personnages forts qui nous donne envie de nous casser la voix. La WWE, en manque terrible de babyface de haut rang, n’a pas de profondeur de banc. Hormis Dean Ambrose et Roman Reigns qui parviennent à rester populaires après la dissolution du Shield, ils sont rares les représentants des bonnes mœurs. On rappelle de temps à autre RVD et Chris Jericho mais ceux-ci sont arrivés à un âge où leur rôle est de mettre en avant les petits jeunes.

Des soutiens de marque en backstage

Donc notre Ziggy à nous est un des derniers mohicans. Chouchou des smarts, il convainc même ses pairs les plus respectables. Ci-dessous, un florilège de compliments:

« Dolph Ziggler est incroyable. Ce serait super de pouvoir le manager. Ce type vaut des millions de dollars. Il n’arrive juste pas à trouver son gimmick. Il a besoin de travailler son entrée. Je peux l’aider sur cela. »  — Ric Flair

« Dolph Ziggler est un talent des plus sous-utilisés de ces dernières années à la WWE. Il a tout le potentiel du monde. Je pense qu’il est le meilleur catcheur dans le ring que la WWE possède, mais pour une raison qui m’est inconnue, les officiels ne le suivent pas. » —  Jim Ross

« Il a tout ce qu’il faut pour être numéro un. À chaque fois qu’il monte dans le ring, ses yeux disent « Regardez moi, regardez ce que je sais faire ». Ce mec vole la vedette chaque soir aux house shows, je peux vous le garantir. » — Mick Foley

Il a tout on vous dit. Tout, qu’est ce que cela représente ? D’abord, des qualités physiques et techniques indéniables. Il n’a pas obtenu son surnom du « Show off » dans un paquet surprise. Il est assez solide pour s’en vanter, et dans le même temps faire un bon heel, tout en étant assez agile et vif, ce qui est obligatoire pour son gabarit, pour être un bon babyface. En plus d’assurer entre les cordes, il fait plus que se débrouiller au micro. Une élocution parfaite, pas étonnant que Mick Foley l’ait invité récemment dans un son one-man show.

Un catcheur capable de sortir le meilleur de ses adversaires

Si on jette à un œil à sa carrière, on pourrait rapidement faire une liste de matchs de grande qualité mais qui ne viennent pas en tête à l’instant: contre Rey Mysterio au Summerslam de 2009, contre Kaval aux Survivor Series de 2010, contre Edge au Royal Rumble 2011, contre John Cena à Tables, Ladders & Chairs en 2012… Ziggler a cette capacité, que peu ont, de sortir le meilleur de n’importe quel adversaire. Il vend les prises comme personne. Il pourrait avoir un balai face à lui, ça resterait divertissant.

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Vendu à prix d’or.

Surement parce qu’il a le « it factor », le charisme. Quoiqu’il fasse, on le regarde. Qu’on lui jette des excréments à la tronche ou qu’il soit affublé d’un partenaire peu attachant, on continue de le regarder, on préserve une certaine sympathie à son égard. Pourtant, il n’est pas passé par le circuit indépendant. Après quelques temps au centre de développement de la WWE, il s’est présenté à nous de la plus simple de mes manières: « Hi, I’m Dolph Ziggler ». Le reste fait partie de l’histoire.

Le véhicule Ziggler en a parcouru des kilomètres. Le gamin venant de l’Ohio a fait ses débuts dans le roster principal il y a maintenant un peu plus de neuf ans. Les longues carrières à la WWE tiennent principalement grâce à une chose: la passion. Avoir de bonnes relations avec ses dirigeants aide aussi mais n’importe quel être humain ne peut monter dans le ring chaque soir, être éloigné de sa famille et de ses proches, faire son boulot qu’importe sa place au sein de la fédération sans être passionné par ce qu’il fait.

Il a doucement mais surement gravit les échelons pour se faire une place au soleil. Le 8 avril 2013, il nous donne un des marks moments de l’année en encaissant sa mallette du Money in the Bank sur Del Rio. On se dit que ça y est, il est lancé, il va pouvoir être vraiment champion, pas juste tenir la ceinture pendant quelques minutes comme ça avait été le cas pour son premier règne.

Ziggler prend malheureusement trop de risques

Puis gros coup d’arrêt, Jack Swagger l’écarte des rings en lui refilant cette fameuse commotion. Comme s’il n’avait pas déjà assez amoché la carrière de Ziggler en étant son coéquipier pendant plusieurs mois. Ziggler prend des risques, peut-être trop. Il veut éblouir les gens, rendre leur soirée éclatante, donner de la valeur à ce billet payé si cher. Mais les risques ne sont pas bons pour le business, ni pour sa santé.  En janvier dernier, il contracte une nouvelle commotion suite à une clothesline de Ryback à Superstars. Peut-on lui en vouloir ?

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Non. Par contre à lui…

Il serait temps que la WWE sorte la pépite d’or qu’elle a au fond de sa poche. Le mot « gachis » serait faible si Ziggler restait le jobber de luxe qu’il est aujourd’hui, à l’instar de Kofi Kingston qu’on nous ressort à chaque Rumble et chaque MITB. La WWE est parfois la reine lorsqu’il s’agit de foutre en l’air une bonne storyline ou un bon push. Deux exemples concrets: Christian qui conquiert des sommets lors du printemps/été 2011 (aidé par la retraite de son meilleur pote Edge, certes). La rivalité avec Orton finie, il passe pour un pleurnichard et est ridiculisé par Sheamus. Il y avait mieux à faire, non ? On a la Ryder Revolution de la fin d’année 2011. La foule a trouvé son nouvel underdog mais il y a un hic, Vince McMahon semble avoir changé d’avis sur Ryder. Kane détruit le corps de Ryder, comme il détruit sa carrière.

Avec l’absence de Daniel Bryan pour une durée indéterminée et le départ définitif de CM Punk, il est temps que la WWE se rende compte qu’elle tient un type au gros potentiel capable de supporter la pression des main-events et pourquoi pas de tenir un titre majeur comme il a déjà pu nous le prouver. S’il canalisait un peu cette hargne qui lui fait prendre trop de risques, il ne resterait plus qu’à lui offrir des adversaires heels crédibles devant lesquelles il pourrait laisser paraître tout son talent d’orateur, histoire de lui permettre de se mettre le public dans la poche, mais aussi tout son talent de catcheur.

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