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WWE Night of Champions 2014 : John Cena comme dernier rempart

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Après un Summerslam agité où Brock Lesnar avait laissé un John Cena anéanti, le match retour était attendu. Mais qui dit Night of Champions dit défenses et changements de titre, et donc un intérêt grandissant pour des titres parfois en manque d’exposition.

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Après un pré-show très oubliable pavé d’analyses en tous genres et d’un Peep Show qui a permis de revoir Christian et de laisser Randy Orton et Chris Jericho s’échanger quelques punchlines pour chauffer la foule, le show démarre avec le match pour les titres par équipe : Usos contre Gold et Stardust. Les frangins Rhodes sont désormais totalement versés dans le côté bizarre de la famille, la WWE demandant même de ne plus mentionner Cody Rhodes du tout. Un heel turn assez timide jusqu’à ces dernières semaines où l’agressivité du Bizarre One – qui n’est plus vraiment unique désormais – et de son cadet n’a fait que grimper.

Ce match tourne d’ailleurs autour de cet axe entre des champions revanchards, plus agressifs qu’à l’accoutumée contre des challengers tout aussi violents voire sadiques. En dehors de ce gain de violence, le schéma est celui d’un tag team classique. Des séquences de domination de part et d’autre puis le foutoir habituel. Ça bondit, ça envoie des coups de pied dans la mâchoire, du classique mais efficace avec quelques séquences de haute volée. Un bon rythme qui finit sur un roll-up bien moisi de Stardust pour donner un deuxième titre de champion par équipes aux frères Rhodes.

La frustration de ce genre de fin en roll-up laisse souvent présager d’un rematch, et l’on voit mal qui d’autres que les Usos peuvent s’opposer à une team heel. Si la section tag team évolue gentiment depuis un an sans trop faiblir, sa réserve d’équipes reste assez petite. En effet, en dehors des Usos, seuls Mark Henry et The Big Show semblent être une équipe face qui pourrait peut-être se positionner en tant que prochains challengers, mais gageons que personne n’a envie de voir cela.

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On passe ensuite à un titre dont on avait presque oublié l’existence, et son propriétaire aussi, le titre des États-Unis où s’affrontent un irlandais et un suisse. Sheamus et Cesaro donc, une opposition qui pourrait être l’affiche de deux upcarders établis mais qui est en réalité celle de deux catcheurs en perte totale de vitesse. Un début de match brouillon assez ennuyeux où seul un Uppercut de Cesaro réussit à réveiller la foule, puis une nette progression.

Aux séquences au sol ont succédé des phases plus brutales, en cohésion avec le côté agressif des brawlers que Sheamus et Cesaro sont. Si seulement la rivalité était un peu plus dense que cela. Car si le combat est solide, violent et stiff comme on les aime, on reste sur notre faim face à cette montée d’agressivité un peu soudaine puisque le temps d’antenne réservé au titre US fut assez faible. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce match était bon, avec quelques temps morts imposés par certaines phases de Sheamus, et avec un Brogue Kick final qu’on aurait aimé voir un peu plus tard qu’en réponse à une simple séance de grosses gifles de Cesaro.

Vient alors l’arnaque, l’escroquerie de la soirée que fut le match pour le titre Intercontinental. S’il y a bien une rivalité assez stupide, c’est celle entre Dolph Ziggler et The Miz. Chacun possède son catcheur sans rivalité fixe et lui donne de quoi s’habiller et s’occuper mais à part cela la rivalité directe est assez pauvre. Déjà car The Miz reprend là où il était il y a cinq ans, en midcard campant un personnage de heel somme toute classique mais qui est en plus désormais ennuyeux, à quoi s’ajoute sa faiblesse in-ring.

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Dolph Ziggler semble quant à lui plus over qu’auparavant mais ses performances au micro semble encore assez fébriles. Le match en lui-même est sans grand intérêt, assez rapide et se conclut par une victoire par roll-up – la deuxième de la soirée, ce qui commence à faire beaucoup – du Miz qui reprend son titre. Pourquoi? Cette rivalité devrait cesser immédiatement et au lieu de cela on nous garantie un autre opus avec encore du Damien Mizdow et du R-Ziggler. Est-ce que le titre Intercontinental n’a pas déjà assez souffert ?

Ne subsiste après ce match que le désespoir de voir The Miz à nouveau champion et l’interrogation autour de Ziggler. En quoi cette perte de titre peut lui être bénéfique ? Certainement pas un push en prévision puisque son règne a duré à peine un mois et ce n’est pas en perdant face au Miz qu’on peut se présenter comme candidat à de plus hautes ambitions. Ce booking paraît très fragile autant pour The Miz dont on voit mal comment ce titre pourrait lui être bénéfique que pour Ziggler, perdu dans cette rivalité pour un titre de midcard. Les temps sont durs.

Seth Rollins entre sur le ring, seul puisque Roman Reigns s’est blessé peu avant Night of Champions. On ressert alors le couplet de Battleground, Seth Rollins s’appropriant une victoire par forfait. Mais Seth est généreux, Seth est grand et laisse à un catcheur l’opportunité de l’affronter. Et comme prévu, c’est Dean Ambrose qui débarque, reprenant là où lui et Rollins avaient laissé leur rivalité, c’est à dire par un brawl dans toute l’arena. Seulement stoppé par The Authority, on peut toutefois s’estimer heureux de retrouver la meilleure rivalité actuelle plus vite que prévu, et espérons qu’elle donne lieu à des matchs plus longs en special event.

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Voici maintenant le refrain des trois derniers mois. Un fier et fort américain qui s’oppose au brutal et méchant russe accompagné de sa charmante mais pas moins vilaine blonde russe. Le désintérêt pour Rusev commence à être total pour tout habitant vivant hors des USA. Le sentiment d’exclusion par rapport à cette rivalité est total et voir Mark Henry jouer les patriotes est assez dérangeant, surtout quand on connaît son potentiel en tant que monster heel.

Le match est bref et correspond à ce que l’on peut attendre d’une opposition entre deux catcheurs de ce gabarit. Rusev n’apporte rien de plus que ce qu’on ne connaît déjà et l’on peut dire que l’on reste sur un status quo. Oui Rusev est un monster heel, mais pour l’instant cela reste assez faible du point de vue de ce qu’il est capable de proposer. Mais bon, maintenant que Apollo Creed est mort, il est temps de nous retrouver un Rocky. Et ça pue le Big Show si vous voulez mon avis.

Autre match sans enjeu si ce n’est la gloire personnelle entre Randy Orton et Chris Jericho. Ce dernier finit sa petite tournée habituelle de défaites avant de repartir écrire un livre, jouer la comédie, faire la rockstar où on ne sait quoi d’autre. Un match au rythme Ortonien, très lent, avec un finish au Flying RKO à la préparation la plus longue de l’histoire. Pas grand chose de plus à rajouter, on ne peut pas dire que cette victoire soit vraiment marquante pour Orton et pour Jericho, ce n’est qu’une défaite de plus. Un bon match mais rien de mémorable d’un côté comme de l’autre.

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Du côté de ces dames, c’est un visage un peu plus encourageant qui nous est présenté. Si l’ajout de Nikki Bella sans sa sœur Brie pouvait laisser craindre un départ de la ceinture vers cette rivalité, ce ne fut pas le cas. C’est bien AJ Lee qui bat Nikki et Paige dans un Triple Threat assez mitigé, qui a eu une durée correcte mais qui manquait parfois de liant et tout simplement de puissance. De plus, le public suivait à peine et lorsqu’il suivait, c’était soit par de faibles encouragements ou par des chants « CM Punk ». Pas vraiment l’ambiance des grands soirs.

Au final, l’impression que Nikki Bella était de trop dans ce match se fait sentir, et là où AJ Lee et Paige n’avaient pas eu assez de temps à Summerslam, l’ajout d’une Diva ne leur a pas non plus laissé le temps de développer un storytelling correct pendant le match. Le Black Widow final était donc le bienvenu dans un match dont on retiendra la souplesse à trois, certes assez fréquente dans les matchs à plusieurs ces derniers temps mais toujours appréciable et impressionnante.

Il était écrit que Super Cena serait là à Night of Champions. Après la plus grande déconvenue de sa carrière, un doute planait, légitime, sur la compétence de John Cena à battre Brock Lesnar. Si les discours de Paul Heyman, attraction première des épisodes de Raw désormais, étaient dirigés en ce sens c’était bien pour une raison, pour que le phénix renaisse de ses cendres. Ou presque.

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Car si Cena a fait bien plus que bonne figure dans ce match, le storytelling mettant en avant ses multiples moments de domination, gagnant presque le match, il finira bien au sol alors que Lesnar sera debout. Mais ce n’est pas totalement de la faute de Lesnar puisque cette intervention de Seth Rollins, stupide au possible, donnant la victoire par disqualification à John Cena, empêche ce dernier de prendre le titre à Lesnar. Si le match est bon, vraiment plus équilibré mais toujours avec cette violence qui avait été à sens unique à Summerslam, ce final laisse un goût sérieusement amer.

Retenu par John Cena, Rollins ne cashera finalement pas sa mallette, mais ce cash-in reste douteux car malgré l’épuisement relatif de chacun sur le ring, Rollins semble agir n’importe comment lorsqu’il s’agit de sa mallette. Par conséquent, après un bon match plus rythmé que celui de Summerslam, on aura probablement une troisième opposition entre John Cena et Brock Lesnar au prochain special event. Si c’était plutôt pour voir une remise en cause encore plus forte du personnage de Cena -pas un changement, on reste réaliste – et de son attitude, on signerait immédiatement, mais le sentiment que nous sommes partis pour un nouveau mois d’un Cena consolidé dans ses valeurs laisse un goût un peu amer.

Sans aucun doute, ce special event était de bonne facture. Les matchs sont globalement sympathiques, et la brutalité ambiante dans le main event tranche pas mal et ne lasse pas encore tout à fait. Toutefois, on ne peut pas dire qu’il y ait eu d’enthousiasme particulier en dehors de la tension globale du Main Event, et l’on sent un grand manque de top faces à la WWE. Après CM Punk, Daniel Bryan, la WWE a perdu Roman Reigns pour quelques mois et se doit de retrouver rapidement une autre figure de proue afin de ne pas laisser Cena seul aux commandes. Les temps sont difficiles pour les faces, pas encore critiques, mais si les blessures se multiplient, il va falloir faire dans l’urgence, ce qui n’est jamais très bon.

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