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WrestleMania 31 : Pourquoi le match entre Sting et Triple H est déjà historique

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Chaque année, il y a un match qui n’a besoin ni de titre, ni de carrière en jeu, ni même presque de rivalité. On les appelle les dreams matchs. En quoi Triple H vs Sting entre déjà dans l’histoire ?

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Lundi 24 novembre 2014, 4h58 heure française. Alors que les fans se préparent à une célébration de l’Autorité, une ombre surgit. Sting, l’homme qui a tenu tête à la nWo presque vingt ans plus tôt, fait ses premiers pas à la WWE pour contrer un énième abus de pouvoir de la famille McMahon/Helmsley. De simples minutes intenses, qui rendent fiers les fans qui ont su résister à la fatigue.

Mais pourquoi étions-nous si heureux de voir Sting débarquer ? Parce que Sting, pour de multiples raisons, est unique. Sting est d’abord le symbole du mec qui s’est fait un nom sans la WWE. Bien avant le rachat de la WCW par la WWE, il était dur d’avoir une notoriété d’envergure nationale sans travailler pour Vince McMahon. La fureur de Wrestlemania emmenée par la Hulkamania avait, tel un ras-de-marée, tout emporté dans les années 80, causant la fin du système des territoires aux États-Unis. Alors quand une promotion comme la WCW, financée par le richissime Ted Turner, prend de l’ampleur et vient titiller les chevilles de l’immense WWE, l’opportunité est plus que jamais présente pour capitaliser sur ce succès et créer de nouvelles stars. L’une d’elles sera Sting.

Sting et la WWE, une relation longtemps difficile

Ce genre de personnage qui déplace les foules, ce genre de personnage au charisme sans égal, à l’agilité déconcertante et à l’endurance des plus grands. Pourtant, Sting n’était pas destiné à entrer dans le monde du catch. Après le lycée, il vit de petits boulots et c’est à la salle de musculation où s’entraîne Sting qu’un promoteur l’approche. Ce dernier a besoin d’un gars supplémentaire pour former un clan de quatre catcheurs américains de grande taille. Sting refuse dans un premier temps. Le seul catcheur qu’il connait à l’époque est Hulk Hogan, grâce au film Rocky III. Puis il est invité à un show à Los Angeles où sont à l’affiche Hogan, The Iron Sheik, Big John Studd, les British Bulldogs… C’est ce show qui convainc Sting de se lancer dans le catch.

Les premières années de sa carrière sont loin d’être glorieuses. Il parcourt le pays pour engranger de l’expérience, passe beaucoup de temps sur la route, dort souvent dans sa voiture, il doit de l’argent à beaucoup de monde, emprunte de l’argent à sa fiancée. Il déclare lui-même dans un documentaire de 2006 qu’il était proche de raccrocher les bottes. C’est sa rivalité avec Ric Flair pour le titre de champion du monde de la NWA en 1988 qui le propulse sur la grande scène.

Sting et la WWE, c’est l’histoire d’un rendez-vous manqué. À ses débuts, il formait l’équipe Blade Runners avec un certain Jim Hellwig. L’équipe a eu son petit succès, à tel point que Vince McMahon les a dans son radar. Au milieu de l’année 1986, le duo se sépare. Un an plus tard, Hellwig débute à la WWF sous le nom de The Ultimate Warrior. Après la fermeture de la WCW, McMahon tente de faire venir Sting à la WWE. Mais deux éléments jouent en la défaveur de la WWE: son produit Attitude Era ne plaît pas au Stinger, chrétien convaincu et l’utilisation des anciens de la WCW laisse à désirer. Un segment en particulier attira l’attention de l’ancien champion du monde: lors d’un segment avec Booker T – dernier champion poids-lourd de la WCW et membre d’une des meilleures équipes de la décennie avec son frère Stevie Ray – The Rock lance un cinglant: « Who are you ? ». Puis il y aura Wrestlemania XXVII en 2011 où des négociations très avancées entre la WWE et Sting à propos d’un match face à l’Undertaker n’aboutiront pas.

Des points communs entre les deux adversaires

Maintenant que The Icon est enfin arrivé, Triple H s’impose en rempart. À Raw, le Cerebral Assasin a reproché à Sting d’avoir profité de la popularité de Ric Flair, de s’être servi du Nature Boy comme tremplin. Pourtant, le même genre de reproches étaient faits à l’encontre de Triple H, l’accusant de s’être servi de son pote Shawn Michaels que ce soit après le départ en retraite de HBK en 1998 ou à son retour inattendu en 2002.

Au premier abord les deux hommes semblent assez différents. Triple H a su bien s’entourer. À la fin des années 90, il défie le pouvoir en place avec Shawn Michaels au sein de Degeneration X, puis par la suite avec X-Pac, Billy Gunn et le « Road Dogg » Jesse James. De 2003 à 2005, pour protéger son titre poids-lourd, il recrute les jeunes Batista et Randy Orton pour former le clan Evolution avec son mentor Ric Flair. De son côté, Sting a été plutôt contre les clans. Même s’il a, à un moment donné, fait partie du nWo Wolfpac, il a toujours été celui qu’on ne pouvait contrôler, ce justicier, tel Batman, dont l’ombre plane au dessus de nos têtes.

Néanmoins, le COO de la WWE et l’éternel justicier se rejoignent sur un point: ils ont su se réinventer afin de perdurer. Adapt or Perish. Dans les années 80, Sting arbore des vestes multicolores typiques de l’ère Rock ‘n’ Wrestling, et une chevelure d’un blond éclatant. En 1996, il laisse pousser ses cheveux, qui deviennent plus sombres et se peint le visage de blanc et de noir. Pendant un temps, le heel turn est teasé. Plus qu’une évolution, une révolution dans sa gimmick, Sting version Crow est né.

À l’instar, Triple H est passé d’un arrogant aristocrate à l’accent français à un être juvénile qui a pour hobbie de se moquer du Sergent Slaughter en se dénudant le plus souvent possible et en faisant des signes de croix au niveau du bassin. Dans les années 2000, on découvre un Triple H plus sournois, machiavélique. Que ce soit avec Stephanie à ses côtés ou avec Evolution, tout est bon pour le maintenir au sommet. Après deux réunions avec son vieux pote texan, Triple H continue de démolir les adversaires mais cette fois-ci en se situant du bon côté de la barrière. Malheureusement, le roi lion se fait vieux. Il enfile donc un costume, habit qu’il détestait tant auparavant. La soif du pouvoir revient de plus belle.

Si Sting a combattu ces dernières années avec un emploi du temps allégé, il est sûr que ce combat aura une psychologie imparable, celle d’une confrontation entre ces deux entités, presque un clash des générations, qui ne pourra qu’être historique.

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