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WrestleMania 31 : Seth Rollins le sauveur

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Nombreux étaient les défauts de cette Road To WrestleMania. Un très mauvais démarrage avec la victoire de Roman Reigns au Royal Rumble alors que le public a rejeté en masse ce dernier, une tentative de renforcement du personnage en le faisant battre Daniel Bryan à Fast Lane pour justifier sa place dans le main-event de WrestleMania face à Brock Lesnar. A coté de cela dans ses interviews kayfabe Reigns jouait le personnage du détesté des réseaux sociaux et d’Internet, la pire des postures à prendre en 2015. Une posture qui ne fait que renforcer la haine que le personnage peut attiser, d’autant que cette haine ne s’est pas arrêtée à Internet et les réseaux sociaux mais s’entendait dans les tribunes des shows de la WWE, jusqu’à ce dimanche soir à Santa Clara.

A cela s’ajoutait la prévisibilité des actions de Seth Rollins. Personne ne voyait Roman Reigns Champion de la WWE et il y a encore quelques jours on voyait Brock Lesnar quitter la WWE après WrestleMania. Heureusement le suspense est revenu le lundi précédent le show avec l’annonce de la signature de Brock Lesnar pour plusieurs années supplémentaires au sein de la compagnie, mettant par la même occasion fin à sa carrière de combattant de MMA. La question qui planait désormais n’était plus « comment Brock Lesnar allait perdre son titre ? », mais « Brock Lesnar allait-t-il garder son titre ? », voilà qui donne plus envie.

On retiendra aussi l’absence totale de l’Undertaker les semaines précédant WrestleMania alors qu’il affrontait Bray Wyatt, laissant ce dernier porter seul la rivalité sur ses épaules. Une absence qui nous a laissé nous demander s’il était bien utile de faire revenir l’Undertaker cette année après sa défaite l’an dernier face à Brock Lesnar. La WWE et l’Undertaker ont tout de même voulu remettre ça cette année, au risque de laisser s’installer un malaise.

Un match tag-team un peu fouillis

Mais l’action de la soirée débute dans un stade pas encore rempli pendant le kickoff. Deux matchs au programme avec d’abord celui pour les titres de champions par équipe. Les actuels détenant des ceintures Tyson Kidd et Cesaro affrontent les Usos, Los Matadores et deux tiers des New Day, Kofi Kingston et Big E.

Un stade pas plein mais suffisant pour suivre l’action. Et il en fallait de la concentration parce que bien que l’action pouvait être géniale, elle partait parfois dans tous les sens au point que même l’arbitre et les commentateurs avaient du mal à suivre. On y a même vu quelques catcheurs tenter des tombés alors qu’ils n’avaient pas à être sur le ring. C’était divertissant mais ça donnait beaucoup l’impression que les catcheurs voulaient en faire trop au point de perdre le fil du match. La bonne nouvelle c’est que Tyson Kidd et Cesaro conservent leurs titres. Bien qu’ils forment une équipe un peu aléatoire, on ne voyait pas meilleurs champions actuellement.

Une bataille royale qui sert de prétexte

Le deuxième match du kickoff, c’était la Andre The Giant Memorial Battle Royal. Trente catcheurs sur un ring et un seul gagnant pour un trophée qui déjà perd de sa valeur en se retrouvant relégué au pré-show. Certains diront que c’est un détail, mais à la vue du résultat du match on est en droit d’en douter. Exemple avec Hideo Itami, qui quelques jours auparavant remportait sa place lors d’un tournoi de quatre catcheurs de NXT, se retrouve éliminé très tôt par le Big Show.

Mais cette bataille royale a surtout servi à amener un événement : le faceturn de Mizdow. Alors que The Miz, Mizdow et Big Show se retrouvent seuls sur le ring, The Miz demande à Mizdow de l’aider à se débarrasser du Big Show, mais celui-ci refuse et arrive à se mettre le public dans la poche — presque étonnant quand on se souvient qu’à l’époque où il était Damien Sandow il n’y parvenait pas. Mizdow préfère alors éliminer The Miz et se retrouver face au Big Show. Mais quitte à pousser jusqu’au bout le faceturn de Damien Sandow, il aurait été plus judicieux de le laisser gagner.

L’an dernier Cesaro avait réussi l’exploit d’éliminer The Big Show pour remporter cette bataille Royal, ce dernier l’avait même félicité. Si le soucis était de ne pas vouloir voir l’histoire se répéter, il y avait plein d’autres catcheurs qui auraient adoré rester plus longtemps dans la bataille royale à la place du Big Show. Dommage de ne pas utiliser ce match pour promouvoir une superstar qui en aurait bien besoin et de lui préférer quelqu’un qui est plus proche de la retraite et qui n’a pas vraiment besoin de ce genre de victoire.

Daniel Bryan chauffe le public à point

Une fois le kickoff de la soirée terminé, place au vrai show qui, après le « America The Beautiful » chanté cette année par Aloe Blacc, voit Daniel Bryan entrer en premier dans le ladder match pour le titre Intercontinental, dans lequel il affronte Dolph Ziggler, R-Truth, Wade Barrett, Dean Ambrose, Stardust et Luke Harper. Daniel Bryan entre sous une marée de YES!, donnant l’occasion à Michael Cole de nous signaler « On débute WrestleMania comme on l’a terminé l’an dernier! », comme si cela pouvait être une fierté.

Un match dans lequel tout le monde a eu le temps qu’il fallait pour montrer ses capacités, même si certains sont plus sortis du lot comme un Wade Barrett rapide et précis ou Ambrose qui a prit le spot le plus violent de la soirée en atterrissant le dos sur une échelle placée sur le côté du ring, les officiels et le personnel médical venant ensuite à son secours.

Mais c’est finalement pour Daniel Bryan que ce match sera le meilleur puisque après une lutte entre lui et Dolph Ziggler au sommet de l’échelle et un échange de coups de tête, il parvient à décrocher la ceinture de Champion Intercontinental sous une nouvelle marée de chant « YES! ».

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C’est une bonne nouvelle pour Daniel Bryan que beaucoup croyaient abandonné par la WWE mais aussi pour le titre intercontinental qui va reprendre un peu d’exposition entre les mains d’un main-eventer. Un rivalité entre lui et Dolph Ziggler est à espérer et cela serait plutôt pas mal quand on sait que les deux auraient aimé un match ce soir là à WrestleMania.

Un RKO mémorable

Seth Rollins et Randy Orton s’affrontaient sans enjeu particulier. L’un devait patienter en attendant le main-event tandis que l’autre devait juste apparaître à WrestleMania. Quoi de mieux que de faire s’affronter deux anciens partenaires de l’Authority aujourd’hui en rivalité. Un match qui marquera les esprit plus par son final que sur toute sa durée.

On retrouve tout de même une bonne alchimie entre les deux et la foule s’est bien laissée prendre au jeu. Mais c’est vraiment ce final que l’on retiendra et rien d’autre malheureusement. Alors que Seth Rollins est à son avantage et s’apprêtent à placer un Curb Stomp à Randy Orton, ce dernier se relève, projetant Rollins déjà positionné sur son dos dans les airs pour le rattraper ensuite, et lui place un RKO des plus magnifiques. Seth Rollins lui aura l’occasion de briller plus tard ce soir.

Sting vs Triple H perd tout son sens

Voilà ensuite l’un des matchs les plus attendus de la soirée, celui entre Sting et Triple H. Des le début les deux catcheurs marquent leur présence par leurs entrées, dont Triple H qui se voit en Terminator. Un match dans lequel on était en droit d’attendre une certaine psychologie, quelque chose de fort entre les deux adversaires. Mais l’affrontement est tellement parti dans d’autres délires qu’on a eu du mal à suivre et à comprendre où la WWE voulait en venir.

Il y a bien eu les premières minutes, ou les deux catcheurs étaient face à face et tentaient de prendre le dessus sur l’autre. Sting y était alors parvenu, mais malheureusement pour lui toute la Degeneration-X débarque pour venir en aide à Triple H. Mais ça ne s’arrête pas là, puisque quelques minutes plus tard c’est la nWo au complet qui vient au secours de Sting, transformant alors ce match en une sorte de WWF vs WCW. Mais on ne comprend pas trop pourquoi.

On ne comprend pas parce qu’à l’origine c’était pas WWF vs WCW, c’était Triple H vs Sting qui ne venait pas pour représenter la WCW parce que c’est le passé et complètement dépassé comme il l’avait précisé à Triple H. D’ailleurs on ne comprend pas non plus pourquoi c’est Triple H qui gagne. Le heel est vainqueur dans ce genre de storyline maintenant ? Cela parait totalement insensé.

Ce match casse tout ce dont pourquoi était venu Sting et le fait totalement passer au second plan. Quand il est arrivé aux Survivor Series, c’était pour calmer la folie autoritaire de Triple H. Aujourd’hui il perd et est même presque obligé de serrer la main de Triple H. On se consolera en se disant que c’était plutôt divertissant.

#GiveDivasAChance, mais pas à WrestleMania

Place au match féminin de la soirée. Avec les récents débats sur le temps des catcheuses à la WWE, on se demandait quelle place allaient avoir les Divas à WrestleMania. Première grosse déception le titre n’y sera même pas défendu. En lieu et place d’un championnat la WWE nous sert un match par équipe entre Paige & AJ Lee et Nikki & Brie Bella. La question se portait alors plus sur la qualité du match et le temps qu’auraient les quatre catcheuses pour nous montrer qu’elle peuvent faire le show. Deuxième déception.

Le match n’a même pas duré dix minutes. Heureusement l’action était plutôt de qualité, mais ce n’est largement pas suffisant. C’est assez bête quand on sait que quelques jours auparavant Stephanie McMahon elle-même expliquait qu’il était temps que la WWE donne plus de temps et d’espace aux Divas.

En si peu de temps on retiendra quand même la qualité du match qui donnait bien l’impression d’un match de catch du début à la fin. Près d’un an après ses débuts dans le main-roster Paige obtient son petit WrestleMania moment et des quatre catcheuses sur le ring c’est elle qui s’en est le mieux sorti. Espérons qu’à Extreme Rules le match féminin ait plus d’enjeu, et de temps.

Ambiance Rocky IV pour Rusev vs John Cena

Pour ce match, quand on ne supporte pas le côté patriotique bien crade des Etats-Unis, ça peut être difficile. Heureusement quand on est fans de catch, on finit par être habitué. En effet pour ce match entre Rusev et John Cena où le titre de champion des Etats-Unis était en jeu, la WWE a mis le paquet sur le côté Russie contre USA. Pour cela, Rusev est carrément entré sur l’hymne russe avec un tank. Oui oui, un tank. John Cena lui a été précédé d’un clip vidéo vantant la grandeur des Etats-Unis.

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Des entrées qui auront évidemment le mérite d’embarquer complètement le public dans le match, mais qui n’a pas, contrairement à ce qu’attendait peut-être la WWE, soutenu John Cena, et encore moins Rusev, mais qui s’est contenté d’apprécier l’action sur le ring.

Sans surprise John Cena met fin à la streak d’invincibilité de Rusev. C’était l’Amérique qui gagne ou rien pour ce match, dommage que cette victoire n’était pas totalement clean puisque John Cena a profité d’un moment d’égarement de Rusev qui venait par accident de projeter Lana en dehors du ring. Toujours est-il qu’avec cette victoire, cela met les deux titres secondaires entre les mains de main-eventer et c’est assez surprenant pour être noté.

Ronda Rousey foule le ring de WrestleMania

Grosse pause dans l’action. Stephanie McMahon et Triple H s’avancent sur le ring pour remercier les gens présents et ceux qui regardent le show depuis chez eux. Des remerciements qui virent à l’auto-satisfaction évidemment. Oh surprise (pas vraiment mais on fait tout comme), The Rock est de la partie et n’adhère pas tellement au discours de l’Authority. Stephanie, un peu énervée par son attitude, le gifle et lui répond « alors tu vas faire quoi, frapper une femme ? ». Ça peut faire rire. Heureusement The Rock est bien trop gentleman pour ça et alors qu’il s’apprête à quitter le ring, il préfère aller chercher quelqu’un d’autre qui pourrait selon lui, Ronda Rousey.

C’était un segment un peu long certes mais très bon. Rien que de voir Ronday Rousey sur le ring de la WWE fait plaisir, surtout que selon elle ce n’est que le début avouait-elle ce lundi sur Twitter. C’est certainement beaucoup trop tôt pour spéculer sur un possible match à WrestleMania mais un affrontement en 1 contre 1 à WrestleMania 32 — ou même avant — on ne dit pas non. The Rock contre Triple H un peu moins, mais pourquoi pas.

Le match de trop pour le Deadman ?

Depuis cinq ou six ans on se le demande, l’Undertaker n’est-il pas en train de faire le match de trop ? Et pourtant à chaque fois il nous surprend. Sauf que cette fois la question se pose vraiment. Non seulement parce qu’il n’y a plus de streak à défendre mais aussi parce que pour le coup, il encaisse difficilement malgré l’unique match annuel pour lequel il est employé par la compagnie.

Mais devant la personnalité des deux adversaires ce soir on s’attendait à quelque chose de très fort au niveau de la psychologie du match. Un freak comme Bray Wyatt avait beaucoup à faire contre un type qui se fait passer pour un mythe, un mort-vivant. Mais la déception était là. Le malaise pas très loin non plus.

L’Undertaker semblait limité à ses habituelles prises et actions, tout comme Bray Wyatt que l’on disait blessé à la cheville. Le résultat est un match assez minimal. Seuls les nearfalls ajoutaient un peu de suspense, aidé par le fait que l’on ne pouvait pas savoir qui allait gagner cette fois. Mais on ne retiendra clairement pas cet affrontement comme l’un des meilleurs de l’Undertaker et c’est dommage étant donné le potentiel psychologique que pouvait nous offrir les deux adversaires. Et puis, petit détail notable, l’ambiance du match n’y était pas non plus, le fait qu’il ne fasse pas nuit retire aussi à ce match une grosse partie de la sacralité.

Alors dernier match de l’Undertaker ? La question doit se poser, lui-même doit se la poser avant que cela ne devienne vraiment gênant pour tout le monde. Personne ne sera déçu d’apprendre qu’il ne remettra pas le couvert l’an prochain.

Seth Rollins sauve un main-event d’un ennui certain

On a eu peur. Vraiment, et pourtant c’était assez prévisible. Mais les fans de catch, nous y compris, sont parfois pessimistes, surtout quand la WWE nous donne l’impression de ne pas avoir grand chose à faire de ce que l’on pense de ses choix. On a eu peur quand on a cru que Roman Reigns allait avoir son WrestleMania moment, et pourtant nous n’étions pas des plus méchants avec lui. Mais il était clair que le public n’en voulait pas.

Sauf que comme l’an passé la WWE nous a bien eu et elle y prend plaisir sans aucun doute. Cela restait tout de même une drôle de façon de donner envie aux fans, mettre un personnage rejeté du public pour récupérer le titre d’un type peu présent pour le défendre tous les mois c’était osé. Mais Roman Reigns aura surtout, du coup, servi de chair à canon quand on voit le massacre que fut le début de ce match bien stiff et violent.

Un match qui montre comme à l’habitude un Brock Lesnar indestructible qui d’emblée place un F-5 sur Reigns, et qui enchaîne Suplex sur Suplex. « Suplex City Bitch! » hurle-t-il à Roman Reigns pendant que Paul Heyman tient les comptes en ringside. L’hilarité est totale. Reigns reprendra le dessus après un deuxième F-5 et un tombé infructueux. L’action va se dérouler hors du ring et le moment le plus important du match arrive, et ne fera malheureusement pencher la balance pour aucun des deux adversaires. Alors que Brock Lesnar fonce vers Reigns, ce dernier l’évite et envoie directement la bête s’écraser contre le poteau et s’ouvrir le front. Complètement KO, il ne remontera pas sur le ring. Vous connaissez la suite.

Si le cash-in de Seth Rollins était attendu, la méthode utilisée reste inédite et très surprenante. De l’histoire du Money In The Bank, c’est la première fois qu’on voit un détenteur de la mallette s’incruster pendant un match pour en faire un triple-threat. Habile. Tellement qu’on se demande pourquoi cela n’avait pas encore été fait dans le passé alors que beaucoup de catcheurs auraient pu en avoir l’occasion.

Le cash-in de Seth Rollins restera l’un des plus gros feel good moment de l’année, à la hauteur de la victoire de Daniel Bryan l’an dernier, et on ose même pas imaginer le plaisir que cela a dû être pour lui au moment de soulever le titre sous les acclamations d’une foule unanime et des feux d’artifice qui crépitaient de partout. Une énorme jouissance.

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WrestleMania se termine là dessus et on ne pouvait pas faire mieux cette année. On ne gardera pas ce WrestleMania comme le meilleur évidemment, celui de l’an passé était bien au dessus. Mais le plus important a été sauvé, le bon gros feel good moment, celui pour lequel on est tous fans de catch, était présent et c’est le principal.

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