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Extreme Rules 2012 : Quand l’extrême dépasse les interdits

Cena Lesnar

Oui, je vous dois des excuses. Des excuses pour cette preview d’Extreme Rules qui était, en plus d’être courte, dénuée de motivation et d’envie. J’aurais dû le sentir venir, devant la pauvreté de la carte, le show allait être bon comme d’habitude, mais mon inconscient ne m’a pas prévenu. Pourtant il est arrivé de nombreuses fois qu’un show présentant une carte moyennement attirante soit bon, le dernier exemple flagrant, c’était Money In The Bank 2011.

Extreme Rules

 Bienvenue à Chicago, chez l’ami Cihaime. On a l’habitude, le public de Windy City est un bon public qui réagit bien. Et ce soir encore, même si ce n’est pas Money In The Bank 2011, il était bien présent et l’a bien fait entendre.

La WWE s’est mise en tête de diffuser sur le net à chaque pay per view le pre-show, en incluant un match (sans grand intérêt). Ce soir-là c’était Santino Marella qui défendait son titre contre The Miz. La lose. L’année dernière le Miz était dans le main event, certes il perdait son titre (c’était un peu le début des emmerdes pour lui), mais c’était le main-event. Aujourd’hui il est dans le pre-show et il s’en plaint (à juste titre) dans une petite promo où il annonce que de toute façon peu importe où il sera, ce sera énorme.

Mouais, faut le dire vite. Techniquement le match n’est pas dégueu à regarder, mais voilà, avec tout le respect que j’ai pour Marella, ces deux-là n’ont rien à faire ensemble sur un ring. Santino conserve le titre et c’est dommage parce que ça aurait pu permettre au Miz de remonter un peu la pente. Mais la WWE préfère certainement le laisser au fond du trou pour l’instant…

Santino Marella

 On passe aux choses sérieuses avec le Falls Count Everywhere entre Randy Orton et Kane. Plutôt un bon choix pour un opener. C’est la deuxième fois qu’ils s’affrontent et le premier match entre eux à WrestleMania ne nous avait pas laissé un mauvais souvenir. Celui-ci ne nous en laissera pas non plus.

Une bonne performance des deux lutteurs qui utilisent beaucoup d’espace, jusqu’en backstage et une intervention de Zack Ryder bien pensée (ce dernier ayant été blessé par Kane en janvier dernier). De retour sur le ring, Orton se relève d’un Chokeslam, indice d’une victoire de la vipère. En effet, Randy Orton remporte le match grâce à un RKO sur une chaise laissée sur le ring auparavant. Quelques petites déceptions : le peu d’objets utilisés et la répétition des angles « je te frappe/tu me frappes » plusieurs fois dans le match.

En backstage, Eve annonce qu’elle a une surprise pour Laurinaitis : du champagne servi par Théodore Long. Eve était déjà insupportable, mais avec un poste aussi haut placé (aussi faux soit-il), elle est aussi crédible que NKM en tant que directrice de la campagne de Sarkozy. Ajouté à cela les segments Laurintaitis / Long sont chiants, et quelques fois un peu gênants.

John Laurinatis Eve Teddy Long

 Un match surprise, Brodus Clay contre Dolph Ziggler. Au début on a peur, on se dit que Ziggler va perdre en moins d’une minute, et puis non, le match dure avec l’intervention extérieure de Swagger. Dolph se défend plutôt bien, et le match a vraiment l’air d’un vrai match… de Weekly. Dolph Ziggler perd et c’est peu rassurant pour lui, quand on voit où en sont le Miz, Drew McIntyre ou encore Swagger qu’on a vu pushés assez haut dans la carte et qui aujourd’hui sont laissés au fond du trou…

Deuxième affrontement entre le Big Show et Cody Rhodes pour le titre Intercontinental qu’a remporté le World Largest Athlete à WrestleMania et cette fois ci c’est dans un Table Match, stipulation choisi avec la roue des RAW-Roulette plus tôt dans la soirée. Le match est plutôt bon sans être non plus extraordinaire. Les tables match sont rarement des grands matches il faut dire. La grosse ombre au tableau est quand même le final. Le Big Show, sur un coup de pied de Rhodes’ perd l’équilibre et prend appui sur la table juste derrière lui avec son pied, la table cède alors inévitablement et la jambe du Big Show passe à travers celle-ci (pour la petite histoire, la même chose a manqué de faire perdre à Fit Finlay l’usage de ses jambes dans un match face à Brian Knobbs en 1999). Rhodes gagne encore une fois un match d’une manière pas tellement clean, et récupère donc son titre.

Big Show

« oups »

Pour une fois, je vais être d’accord avec les commentaires de Booker T qui disait: « I think we should restart this match right now! », quitte à faire perdre une deuxième fois le Big Show, ce n’est pas grave, ça donnerait de la crédibilité à Cody Rhodes. Le Big Show a les boules, alors il remonte sur le ring pour faire passer Rhodes à travers une table, puis une autre qui se trouvait à l’extérieur du ring, mais c’est ballot, ça ne compte pas.

Sheamus doit défendre ce soir le titre qu’il a pris à Bryan en dix-huit secondes à WrestleMania dans un 2 out 3 falls match. Il fallait donc quelque chose d’énorme pour « s’excuser » d’une si piètre prestation au Grandest Stage of Them All. Et bien après un match comme celui de ce soir, on les pardonne. Ce match était phénoménal, les deux lutteurs ont vraiment donné le meilleur d’eux-mêmes dans le ring. Le match a duré 23 minutes, mais le premier tombé est survenu assez tard. Heureusement les deux autres n’ont pas suivi trop rapidement, chose qui arrive pourtant assez souvent dans ce genre de match à la WWE.

Sheamus conserve le titre et signe là l’un de ses meilleurs matchs, un candidat au match de l’année, assurément. Un match qui prouve que lorsque tu laisses faire des mecs aussi talentueux et passionnés que Sheamus et Bryan, le résultat ne peut être qu’excellent.

Sheamus 18 seconds

Le t-shirt de la frustration.

La pression retombe d’un cran, voire deux. Vous en avez marre de ces squashs débiles de Ryback contre des jobbers locaux à SmackDown chaque semaine ? La WWE vous en offre un en PPV, c’est cadeau ça leur fait plaisir. Cette fois ce n’est pas un mais deux mecs que personne ne connait qui vont tenter de nous faire croire qu’ils peuvent battre le croisement entre Goldberg et RVD. Nommé Aaron Relic (qui est aussi baraqué que moi à douze ans) et Jay Hattan, ils répètent plusieurs fois que « Two is better than one ». OKAY. Inutile de vous dire qu’ils vont prendre cher.

Blague à part, qu’est-ce que ça fait dans un pay per view ça ? On a déjà eu Brodus Clay plus tôt dans la soirée, ça n’a pas suffi ? Non, il fallait meubler parce qu’il n’y avait encore une fois pas de match pour les titres par équipes, c’est moche.

Place à l’autre très bon match de la soirée. Chris Jericho et CM Punk nous avaient déjà gratifiés d’un excellent match à WrestleMania, ils remettent ça ce soir dans un Chicago Street Fight. Ces deux là ne portent pas la mention Best In The World juste parce que ça fait beau sur leur t-shirt, mais parce  que lorsqu’ils sont sur le ring, ils savent exactement ce qu’ils font. Spectaculaire était le mot, jamais on avait vu – en tout cas ces dernières années – Punk et Jericho se lâcher autant sur le ring. Les provocations de Jericho sur la sœur de Punk, cette dernière qui gifle Jericho et Punk qui explose de colère était l’un des bons gros moments de ce match avec la Savage Elbow de Punk sur Jericho allongé sur la Spanish Announce Table. Ajouté à cela un public à fond derrière le Chicago Kid, vous avez le match de la soirée.

Chris Jericho CM Punk

« Allez Punk, buvons un petit coup pour fêter ça ! »

Punk gagne le match à ma grande déception de ne pas voir Chris Jericho en tant que champion, mais il fallait que cette rivalité se termine et c’est bien connu, le bien triomphe toujours (ou presque) du mal. Un match à voir et à revoir, et qui finira comme l’un des meilleurs de l’année, et de loin.

Petit moment de détente avec le match des Divas. C’est aussi un match surprise puisqu’absent sur la carte. On a appris plus tôt dans la soirée que comme Beth était blessée, Nikki Bella allait devoir défendre son titre contre une adversaire mystère. On apprend aussi que ce ne sera pas Kharma, dommage. Mais la déception ne restera pas présente longtemps parce qu’au moment de faire entrer la surprise, c’est la musique de Layla qui résonne, joie ! Malheureusement le match ne durera que deux minutes, mais ne sera pas trop mauvais, quelques jolis moves, Layla a l’air vraiment en grande forme et ça fait plaisir. Elle remporte le match et le titre, et ça fait encore plus plaisir.

It’s time for the main-event, John Cena contre Brock Lesnar. A la base ce match ne m’emballait pas trop. La raison ? Lesnar. Un mec qu’on a fait revenir pour je ne sais quelle raison, que l’on paye très cher et qui se comporte comme le pire des connards en backstage, le Miz à coté doit passer pour une Diva. Ce match n’a fait que confirmer mes convictions, Lesnar n’a plus rien à foutre à la WWE. Je ne suis pas en train de jouer les petits marks de Cena qui pleure son héros (si vous me lisez régulièrement, vous connaissez mes gouts), mais ce n’est pas ce que j’appelle du catch, Extreme Rules ou pas.

Brock Lesnar

« Moi non plus, j’ai prévu d’appeler ça un meurtre »

A peine on ouvre le match que Lesnar se rue sur Cena et lui met le crâne en sang, et ce n’est même pas du blade job, Lesnar lui a littéralement ouvert le cuir chevelu rien qu’avec des coups de coude. Les arbitres tentent de nettoyer le sang qu’à Cena sur le crâne, mais comme souvent dans ses matchs, il les envoie paitre et préfère catcher avec un geyser de sang sur la tête. Le match avait un gros sentiment de réel… parce que de toute façon il l’était. Lesnar ne mesurait pas ses coups, il frappait vraiment John Cena. Je ne suis pas sûr que Lesnar était bien tranquille d’esprit ce soir-là.

Brock en a tellement mis à Cena que le public a fini en majorité par le supporter. Le même public qui, il y a moins d’un an voulait la tête de Cena sur un pique, s’est senti concerné par l’état dans lequel il était.

Après avoir littéralement tabassé John Cena pendant plus de quinze minutes, Lesnar a tenté un truc que l’on pourrait décrire comme un falcon punch depuis l’escalier en métal qu’il a lui-même amené sur le ring plus tôt pendant le match et au lieu de frapper Cena qui remontait tout doucement sur le ring, est venu s’écraser au sol de tout son poids tête première. Là ou un mec normal à la WWE aurait peiné à se relevé et serait certainement KO, lui s’est relevé en un rien de temps et se met à rire genre « héhé t’as vu même pas mort! ».

Brock Lesnar John Cena

 Et comme si cela ne lui avait pas suffi, il tente de remettre ça mais Cena pendant ce temps-là récupère la chaine qu’il avait autour du coup avant le match, l’enroule autour de son point et au moment où Lesnar s’apprête à frapper Cena, ce dernier lui envoie bien violement les chaines en pleine face. Le choc fut si violent que personnellement j’ai cru qu’il lui avait pété les dents. Il a suffi à Cena de placer son Attitude Adjustement sur un Lesnar sonné, directement sur les escaliers en métal pour la victoire.

Après le match John Cena prend le micro pour un discours somme toute un peu émouvant. Il y dit aussi qu’après tout ça, il pourrait prendre un peu de vacances, aucune idée s’il va vraiment le faire (ce qui ont vu RAW comprennent pourquoi), mais tout le monde sera d’accord pour dire qu’il les mérite, ces vacances.

Fin du Pay Per View qui se termine sur l’un des matchs les plus brutaux que j’ai vu à la WWE depuis mes débuts dans le catch. Tellement brutal que ça en devenait vraiment dérangeant ; Lesnar qui ne retenait pas ses coups, bordel ce n’est pas l’UFC ici. J’ai rien contre les matches violents, sanglants etc…. mais on est dans un match de catch, il n’y a pas raison de démolir le mec d’en face pour de vrai, le selling est là pour donner l’illusion que ton adversaire est en difficulté. Lesnar semble avoir oublié les bases du catch, mais comme c’est un mec à qui on donne tout ce qu’il veut pour ne pas qu’il reparte à nouveau, on le laisse faire et c’est dégueulasse.

Cena Lesnar

 Extreme Rules portait quand même bien son nom cette année et ça fait vraiment plaisir. Pour le moment on peut le placer tranquillement comme l’un des meilleurs pay per view de l’année avec le Sheamus contre Daniel Bryan et le CM Punk contre Chris Jericho. Certains ajouteront peut-être le John Cena contre Brock Lesnar dans les bons matchs de la soirée, mais je préfère le tenir à part parce que comme je l’ai dit, ce que j’ai vu m‘a quelque peu gêné. Comme d’habitude on se fait avoir par la carte, qui, étant peu attirante nous démotive pas mal, et puis à la fin du pay per view on se dit « mais putain mais en fait c’était génial ! ». Promis la prochaine fois, on le verra venir.

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