New Japan Pro-Wrestling

Wrestle Kingdom VII : La NJPW poursuit son évolution

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Trêve de mots en japonais, je ne me hasarderai pas en terre inconnue, mais 2013 démarre bien au Japon. La New Japan Pro Wrestling, fédération phare âgée de 40 ans, organisait son grand pay-per-view annuel Wrestle Kingdom, 7ème édition, dans le stade de baseball de Tokyo, le Tokyo Dome et ses 50000 places garnies à moitié. Bienvenue dans le WrestleMania japonais.

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Wrestle Kingdom 7 mérite bien sa comparaison avec WrestleMania, tout du moins visuellement. Dans un grand stade fermé, le ring apparaît minuscule au milieu mais l’air d’entrée est énorme, la rampe est très longue, et alors que la sobriété est de mise d’ordinaire, le rock et les entrées soignées y ont leur place. La NJPW diffuse ses shows sur un réseau câblé japonais, mais aussi depuis 2012 sur la plateforme de streaming Ustream, contre un pécule de 15 dollars. Particularité, les dark matchs ne sont pas à proprement darks car ils sont bien visibles, ce qui fait 5h de show et 11 matchs au total.

Certes, les dark matchs sont des matchs en équipe de trois contre trois et ne présentent aucun intérêt, à part celui de permettre à tout le monde d’être de la fête, à commencer par les midcarders. Quelques absents toutefois comme Alex Shelley, Alex Koslov et Rocky Romero et une action sans grande envergure sur laquelle il ne vaut mieux pas trop s’attarder.

L’ouverture du show après un décompte des commentateurs digne du Nouvel An n’offre pas de feux d’artifice, mais beaucoup de jeu de lumière et de fumée sur la rampe. La scène par laquelle arrivent les catcheurs suffit au spectacle et d’ailleurs ils arrivent tous de points différents. Après avoir placé le décor récurrent de l’ensemble du show qui dure 4 heures dans son format officiel, place au match d’ouverture qui est de poids. C’est un 4 contre 4, un match un peu dans la veine des dark matchs niveau intérêt. La différence est qu’on y voit MVP faire un Ball In et Akebono jouer l’autobus avec Bob Sapp, mastoc du MMA. Halte donc à la technique dans ce match. Akebono, vous l’avez surement vu en sumo contre le Big Show il y a quelques années, mais depuis il a beaucoup fondu même s’il garde une sacrée envergure. Revenu d’une maladie et invité par la NJPW il est donc du match contre Sapp et le clan CHAOS, un clan multiple et varié de heels dominant. En fait, l’intérêt du match résidait dans la défaite d’un membre de CHAOS, Takashi Iizuka, vieux de la vieille mentalement pas clair qui s’amusait à aller embêter un commentateur, qui tient alors sa revanche sans combattre.

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La suite est plus légère après cette ouverture de massifs, avec le récent titre NEVER ouvert à toutes les catégories de poids. C’est le titre réservé à ceux qui n’ont jamais touché à un gros titre et dont le champion est Masato Tanaka, qui était passé par l’ECW entre 1998 et 2000 et qui se pointe avec une kendo stick en souvenir de ce temps passé. Son adversaire est Shelton Benjamin, l’électron libre du catch américain qui vient régulièrement faire des piges au Japon. Shelty B domine le match par son style athlétique, mais perd face au nombre car il n’y a pas de disqualification dans les matchs de la NJPW, et ainsi, en toute impunité, Yujiro Takahashi, collègue d’équipe de Tanaka dans l’écurie CHAOS, intervient grandement pour une victoire opportuniste du vétéran japonais.

L’autre clan des heels est Suzuki-Gun, dont le leader combattra plus tard. Lance Archer et Davey Boy Smith Jr ont parfaitement réussi le saut entre le fond de carte à la WWE et la NJPW dont ils sont devenus les champions par équipe. Accompagnés par TAKA Michinoku, avec une entrée soignée où ils portent des masques luchadors (qu’ils enlèvent avant le combat) et arrivant en Harley Davidson pour Archer. Face à Karl Anderson et Hirooki Goto, valeurs sûres depuis plusieurs années, le test est important et concluant pour la paire nommée Killer Elite Squad. Malgré les Aces crushers reçus des soins d’Anderson, le fils du British Bulldog finit par avoir le dessus avec son compère.

Le leader du clan Suzuki-Gun se pointe à présent pour un match qui représente une sacrée rivalité. Avec une interprétation directe de son thème par la chanteuse en personne, Minoru Suzuki se présente pour livrer une nouvelle bagarre contre son vieux rival Yuji Nagata. Déjà adversaires lors de l’édition de l’an dernier, rebelote en un contre un cette fois avec toujours des claques dans tous les sens. A ce jeu de bucherons cherchant à s’abattre mutuellement, Suzuki finit par tomber, soumis par Nagata.

Avant l’entracte habituel lors des shows au Japon, un match à trois qui ne manque pas de piment. Low Ki, Prince Devitt et Kota Ibushi se sont échangés le titre Junior poids lourd, qui est sorte de titre X-Division, toute l’année. Le plus haut titre des midcarders privilégiant le catch aérien a donné un affrontement avec bon nombre de sauts, avec un Low Ki en costume ressemblant au personnage du jeu vidéo Hitman, dans le rôle du méchant. Cependant, le travail entre les trois ne ressemble pas à un match handicap et chacun a sa chance avant la fin échevelée et aérienne où l’Irlandais Prince Devitt conserve son titre au bout d’un finish spectaculaire sur Ibushi.

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Après la prise des sandwichs, retour sur le ring avec un matchs d’anciens, un match quelque peu anachronique. TenKoji, qui est une équipe phare de la NJPW, est jeune comparée à ses adversaires, Keiji Mutoh, l’idole vivante du catch au Japon, connu sous l’identité du Great Muta mondialement, associé à Shinjiro Otani, vétéran estimé au Japon, propriétaire de la Zero1, et qui remplace le jeune Daichi Hashimoto blessé. Une pluie de Shining Wizards de la part de Mutoh, des séquences lentes mais physiques, c’est un match d’un autre temps qui électrise la foule heureuse de voir des idoles en action. TenKoji l’emporte mais cela finit par une baffe d’Hashimoto sur Tenzan après le match, pas trop de respect des anciens sur le coup.

Les deux matchs qui suivent sont particuliers. Le Japon, très friand de tous les sports de combat, adore le MMA et deux de ses représentants luttent dans deux matchs distincts. Dans le premier, Katsyuori Shibata arrive avec toute son arrogance contre Togi Makabe, un taulier de la NJPW. Ce dernier s’impose après avoir souffert la majeure partie du temps, sauf sur la fin où il se sert même de la table en bois des commentateurs, car il n’y en a pas sous le ring au Japon.

Le match suivant, deuxième match particulier, ne s’apparente pas réellement à du catch comme on le connait. Pour le titre Intercontinental, le taulier Shinsuke Nakamura est le grand favori de la foule face à la pointure du MMA Kazushi Sakuraba. Fait rarissime de la réalisation locale, il y a des ralentis pendant le combat, ce qui n’est jamais le cas habituellement. L’action est largement cantonnée au sol où Sakuraba veut absolument faire la prise parfaite du KO pendant dix minutes sur Nakamura qui résistera jusqu’au bout, se relevant même pour infliger son Boma Ye, sorte de Shining Wizard.

Le temps du main event pour la ceinture IWGP poids lourd est venu avec les deux grands hommes de l’année 2012 en action. Tout avait commencé il y a un an entre eux, et le Golden Boy Kazuchika Okada, désigné MVP de l’année 2012 du catch au Japon, champion précoce au coeur du printemps avant de céder le titre, affrontait celui qu’il connait parfaitement, Hiroshi Tanahashi. Ce dernier peut aisément être comparé à John Cena en raison de sa popularité, de sa collection de titres et de matchs où l’adversaire domine. Il a cependant le style bien plus aérien. Et c’est ce qui va le sauver face au très complet Kazuchika Okada, capable d’appliquer dans un même match des soumissions pointues, des drops kick, un piledriver, un DDT depuis la troisième corde, entre autres. C’est ce même joyau qui avait été inutilisé par la TNA il y a encore 15 mois…elle peut toujours s’en mordre les doigts. Même si dans ce match, Okada, qui domine largement, est proche de convertir plusieurs fois cette occasion de gloire en or massif, lui qui se ballade avec une énorme chaine en or au cou et jette des billets à la foule, Tanahashi par un frog splash abat le rêve et cette opportunité de titre qui avait été gagnée par une mallette.

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L’après match du main event est traditionnellement long, le champion se voyant offrir des coupes en plus de conserver sa ceinture. Sacrée armoire à trophées pour Hiroshi Tanahashi qui joue comme à son habitude de la guitare électrique…sans guitare.

Tout un panaché de ce que la NJPW pouvait offrir était là, dans ce grand show il n’y a pas eu de raté, et même si le show n’a plus autant de faste et de popularité que les toutes premières éditions, il demeure un évènement majeur sur lequel la NJPW n’hésite pas à mettre le paquet, rivalisant avec la logistique de la WWE sur laquelle elle veut discrètement gagner du terrain sur l’échiquier mondial.

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