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Décryptage

CM Punk, l’Histoire d’un grand règne

20 Novembre 2011 – 27 Janvier 2013. On n’est pas devant une tombe mais plutôt devant la contemplation d’un règne de champion d’une durée exceptionnelle depuis que la WWE est proprement devenue la WWE. CM Punk a avec ses 434 jours de règne un règne de champion de la WWE qui appartient maintenant au passé et donc à la légende qui le renvoie au 6ème règne le plus long de l’Histoire, derrière des règnes passés à une époque où les shows étaient denrée rare.

WWE

Avec CM Punk, c’est le roman d’une vie qui est résumée en l’espace d’une année et deux mois. C’est un parcours constellé de hauts et de bas, avec tous les caractères possibles d’un personnage à exploiter à la WWE.

Déjà plus tôt en 2011, sa vie était bien animée car il était le tourmenteur filant avec le titre de la WWE dans un vrai-faux run lors de l’été. Au printemps il revient avec de bonnes dispositions pour le directoire et Triple H. De fil en aiguille, il retrouve très vite l’opportunité de titre de la WWE. Et le 20 Novembre 2011 lors des Survivor Series, c’est le début de la communion avec le « précieux ». Une victoire face à Alberto Del Rio lance le premier cycle de la vie de Punk champion.

Il est le favori de la foule mais se bat seul contre les adversités. Il doit ainsi repousser le double assaut du Miz et de Del Rio à TLC pour conclure l’année 2011 et boucler son premier mois en champion. Cependant, les choses ne sont pas aisées car John Laurinaitis lui mène la vie dure et dès fin 2011 il favorise l’ascension de Dolph Ziggler qui obtient des victoires cheap. Le début d’année 2012 est donc bien pénible, constellé de défaites injustes heureusement sans conséquence, mais menaçant fortement sa ceinture au Royal Rumble. Ouf, le directoire intervenait pour corriger cette injustice qui se préparait et au Rumble finalement Punk se joue de Ziggler et de Laurinaitis, qui était glissé en enforcer.

L’excellente rivalité contre Chris Jericho

Mais rien n’est facile quand on a une pancarte dans le dos, aucun répit même car dès le lendemain, le revenant Chris Jericho l’attaque d’abord par jalousie. CM Punk sort vainqueur de l’Elimination Chamber, mais l’éjection brutale de Chris Jericho maintient cette sangsue au corps tatoué. Le tournant devient psychologique et privé sur la route de WrestleMania XXVIII. Une bataille sur ce passé d’une famille alcoolique et droguée, tout ce que Punk n’est pas, est mise sur le tapis, avec une tentative de faire craquer Punk.

Evidemment, John Laurinaitis profite de l’aubaine et glisse la stipulation de la perte du titre en cas de disqualification à WrestleMania. Dans la bataille des meilleurs du monde, tout est un jeu d’esprit, Jericho en vieux briscard utilisant tous les ressorts possibles pour faire craquer CM Punk qui tiendra jusqu’au bout. Mais décidément, jamais de respiration car Laurinaitis lance la masse Mark Henry lors de trois Raw consécutifs, et autant de défenses de titre que CM Punk réussit souvent par miracle. La première fois par décompte extérieur, la deuxième fois par disqualification mais la troisième est la plus remarquable car clean, ce qui devait obligatoirement être le cas pour conserver.

Mais las, après ces matchs, Chris Jericho tel un moustique est toujours là à le tourmenter, l’aspergeant de cet alcool vicieux pour la Superstar Straight Edge. C’est ainsi qu’un nouvel affrontement entre les deux hommes a lieu à Extreme Rules, chez CM Punk dans un Chicago Street Fight qu’il remporte, avec déjà sa neuvième défense victorieuse en l’espace de 6 mois.

Un match de haut-vol contre Daniel Bryan

La bataille rêvée de l’indépendant arrive ensuite à Over the Limit avec un match de techniciens de haut vol contre Daniel Bryan dont CM Punk arrive à sortir par miracle alors qu’il était coincé dans le Yes Lock. C’est alors un jeu à rendre fou qui s’engage, où Kane rentre dans l’affaire, ainsi qu’AJ. Cette dernière va avouer une préférence pour CM Punk qui reste le seul les pieds sur terre, ce qui s’avère salutaire à No Way Out dans un triple threat puis à Money in the Bank contre Daniel Bryan avec AJ comme arbitre.

Mais côtoyer une telle folie amoureuse finit par marquer tout comme cette marque du pouvoir qui peut être plus douloureuse que savoureuse. A RAW 1000 le 23 Juillet 2012, tout bascule, The Rock se pointant déjà en challenger pour… Royal Rumble 2013. En coulisses, ça bouillonne dans la tête de CM Punk qui voit John Cena casher sa mallette ce soir-là. C’en est assez. Il s’en sort suite aux dommages collatéraux créés par le Big Show et craque en attaquant The Rock.

Le champion en a marre. Soudainement, il se fait la voix d’internet, où beaucoup de fans sont choqués de ne pas l’avoir vu une seule fois en main event d’un pay-per-view jusque là, alors qu’il détient le titre de la WWE. Il demande du respect de manière un peu exagérée par moment, et le champion conquérant contre toute attaque voit sa carapace se fendre. Il devient plus fragile, entre en conflit avec tout le monde, est en difficulté contre Vince McMahon lors d’un street fight à RAW.

L’arrivée de Paul Heyman

Il devient méconnaissable mais à SummerSlam, il est calculateur et opportuniste pour déjouer le piège d’un triple threat contre Big Show et John Cena. Il reçoit ensuite le renfort comme représentant et manager de Paul Heyman, celui qui l’avait fait venir à la WWE fin 2005. CM Punk n’a pas pour autant de surplus de confiance, s’en sortant sur un match nul contre John Cena à Night of Champions.

La gloire peut d’un coup faire perdre ses moyens, et c’est ce qui arrive ensuite, avec la peur du mastodonte Ryback, que Cena adoube pour un match en prison à Hell in a Cell. Cette défense est de loin la moins fringante, avec l’aide de l’arbitre Brad Maddox qui place le low blow judicieux sur Ryback. Mais cela finit par avoir son effet boomerang, avec d’abord le Shell Shocked pris sur le sommet de la cage dans la foulée puis à Raw ensuite, des coups de chaises, d’échelle et un passage à travers une table qui donnent une blessure au genou.

C’est blessé que CM Punk bat le record de longévité du champion moderne de John Cena en décembre 2012. Et début 2013, il n’échappe pas au match qui était promis à TLC, et il arrive pour sa 19ème défense de titre de la WWE à se sortir des griffes de Ryback non sans l’aide de The Shield qui l’avait déjà bien aidé aux Survivor Series quelques semaines auparavant quand il s’était sorti d’un autre triple threat contre John Cena et Ryback.

Il reste alors trois semaines vers cette échéance du Royal Rumble programmée depuis 6 mois. Il est debout, changé et plus que jamais en danger contre The Rock. Vince McMahon est en plus passé par là, soulignant les aides reçues par Punk ces derniers mois. The Shield aime bien faire régner la justice pour Punk et ce dernier perdrait le titre si cela arrive. Et c’est en toute controverse qu’il conserve d’abord au Rumble pensait-on. Puis finalement non, le match recommence et The Rock s’impose par une People’s Elbow rappelant tout le poids de cet univers de la WWE que Punk s’était habitué à rejeter.

Champion aimé, champion détesté, champion seul, champion aidé, avec ses démons et ses tourmenteurs, avec aussi ses alliés, CM Punk a démontré par quoi un champion peut passer dans  un règne d’une rareté jamais vue depuis un quart de siècle. Il en laissera une trace indélébile bien sûr malgré quelques ratés, déjà son exposition pendant les 8 premiers mois à l’ombre du main event, constellée de bons matchs et donc complètement injuste, puis enfin son exposition en main event mais sans les bons matchs. Tout un paradoxe, illustrant qu’à l’ombre on fonctionne finalement mieux qu’en pleine lumière, surtout avec une pancarte au dos.

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