Ring of Honor

ROH Supercard of Honor VII, un avenir en jeu

briscoe roh champion

On vous avait laissé avec un sacré bazar lors du 11ème anniversaire de la ROH. Le clan SCUM avait grossi soudainement et déclaré une guerre ouverte à la ROH. Le Vendredi 5 Avril, dans le fief de la ROH, le Hammerstein Ballroom de New York, il s’agit bien d’une guerre pour le pouvoir. Tout est en jeu et surtout l’avenir de la fédération à en croire son General Manager Nigel McGuiness. Stop ou encore ?

Pour ouvrir le show, on commence gentiment avec un bon match par équipe. Pas forcément orthodoxe car d’un côté deux high flyers, ACH et TaDarius Thomas et de l’autre le old school auto nommé « cadeau de Dieu » QT Marshall et son fantasque manager RD Evans. Ce dernier était chargé de trouver un coéquipier à son poulain et finalement il s’est dit que rien de mieux que lui-même. Évidemment, dans le camp opposé des jeunes endiablés, l’avantage était certain avec leur vivacité en exergue notamment par ACH, Thomas étant un peu brouillon malgré un saut ultra-spectaculaire. Marshall lui avec son style rude ne s’embarrasse pas, enseignant la différence entre la Clothesline et le Lariat tandis qu’Evans en bon coq se permet l’Inverted Clash. Mais finalement, pas de souci pour les deux jeunes, ACH concluant victorieusement un petit travail d’équipe.

L’ennui s’empare ensuite du ring. Charlie Haas a fait un pied de nez à la ROH, en désaccord complet, il a mis fin à sa carrière une semaine auparavant. Shelton Benjamin qui fait son retour plutôt dans un rôle d’agent libre n’a donc pas d’adversaire. Très péniblement au micro il essaye d’en trouver un comme un petit jeune nommé Cheeseburger (bon menu Best Of) et soudain retour de Mike Bennett, son coach Brutal Bob et sa compagne sur le ring comme dans la ville Maria Kanellis. Le match n’est pas rythmé, seulement pas des coups d’éclat de Benjamin qui à un moment vient profiter de la plastique avantageuse de Maria. Le moment sympa d’un match morne conclu par Bennett victorieux aux dépens d’un arbitre complètement aveugle, ne voyant pas qu’il est littéralement agrippé aux cordes.

Le match qui suit peut surprendre dans l’ordre de la carte car il oppose les aspirants au titre de la ROH. Michael Elgin et Jay Lethal dans un respect mutuel fournissent une prestation de haute volée. Elgin se relève par exemple tout de suite lors d’une Lethal Injection puis plus tard dans le match inflige une superplex tendue des plus spectaculaires, de l’extérieur à l’intérieur du ring en passant par les cordes. Autant dire que quelques « Holly Shit » ont giclé du public et ce n’est pas la fin avec un énorme enchaînement d’Elgin qui stoppe ces chants. Michael Elgin à nouveau challenger donc mais tout de suite roué de coups par le clan SCUM, pressé d’être au prochain match.

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C’est un vrai brawl, une vraie guerre qui se joue entre l’équipe ROH (Mike Mondo, BJ Whitmer, Caprice Coleman, Cedric Alexander et Mark Briscoe) et l’équipe SCUM ( Jimmy Rave, Rhino, Cliff Compton, Rhett Titus et Jimmy Jacobs) d’abord à l’extérieur puis plus sagement à l’intérieur du ring si l’on peut dire. Mondo en prend son grade sur le ring au coeur du combat avant que la folie reparte de plus belle, chacun exécutant son finisher sur le ring tandis qu’à l’extérieur, le commentateur Caleb Seltzer finit là sa soirée, envoyé contre un muret par Steve Corino. La cohésion de SCUM va finir par avoir l’avantage, vainqueur par un Gore de Rhino. Mais pour Corino, ce n’est que le début, il reste les titres plus tard dans la soirée.

Au retour d’un entracte qui revenait sur les 5 chances de titre de Jay Briscoe à la ROH (sans succès) Roderick Strong et Karl Anderson sont invités à remettre le show sur les rails de l’honneur qui manquait lors du combat précédent. Mission accomplie, les deux hommes se respectant complètement. Anderson, l’envoyé de la NJPW pour cette fois, laisse le plus souvent la main à Strong, bon matcheur devant l’éternel qui rend le combat vivant. Mais aussi grand perdant depuis quelque temps, il a beau éviter 2 Aces crushers, le troisième est le bon pour un Anderson qui aura fait les choses sans fioriture pour le retour temporaire au pays.

Nigel McGuiness a pris la place du malheureux Seltzer aux commentaires et son intérêt est fort pour le match pour le titre Télévision car contre Adam Cole et le champion Matt Taven, Matt Hardy a l’occasion d’apporter le titre dans la vitrine de SCUM. Et pourtant, dans ce match à élimination, c’est lui qui se fait piéger en premier, par Adam Cole malin pour faire le tombé sur un Hardy sur le choc, jusqu’à en pleurer. le match avait jusque-là été équilibré, très partagé entre les trois hommes, avec quelques filouteries de Matt Hardy. Adam Cole qui aura fait l’essentiel du match se fait lui-même prendre par Matt Taven qui a gagné de la bouteille avec Truth Martini et qui ressort en champion Télévision solide, loin de cette opposition entre ROH et SCUM.

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Pour les titres par équipe, c’est la belle entre les American Wolves de Davey Richards et Eddie Edwards et l’équipe reDragon de Kyle O’Reilly et Bobby Fish. Ces derniers représentent des champions à la devise parisienne « Fluctuat nec Mergitur ». Plus d’une fois, ils sont mis à rude épreuve par les Wolves qui pensent avoir la main sur le match et sur un titre que mine de rien, Richards et Edwards n’ont plus touché depuis un bail. Mais Fish et O’Reilly ont ce mélange de technique alliée à la filouterie pour utiliser les leviers indispensables à la conclusion finale, clouée au panneau par un roll up maîtrisé après une reprise finale de l’avantage.

L’avenir de la ROH se situe dans le main event, cette chance de titre offerte à Jay Briscoe qui se remet d’une blessure au bras gauche. Face à Kevin Steen le champion indéboulonnable, cette zone va d’abord être visée par un Steen toujours aussi malin. Mais de l’autre côté, Jay Briscoe a appris de ses échecs passés et lui rend pour coup dans un match rythmé par les prises KO. Et aussi par les hommes du clan SCUM, arrivant un à un pour tenter d’apporter un avantage à Steen, mais si ce n’est pas un membre de l’équipe ROH battue plus tôt dans la soirée qui intervient pour rejeter les interventions, c’est Steen lui-même qui les rejette. Matt Hardy en fait ainsi les frais, balancé à l’extérieur du ring. Sous le regard direct de tout le vestiaire de la ROH, la fin de match est folle, Kevin Steen ayant plus d’une fois la main avec le F5, son package piledriver et le crossarm breaker. Mais de l’autre Jay Briscoe est dans un jour de grâce, rien ne semble le toucher et il conclue après un Piledriver cette furieuse bataille. Il atteint ainsi le graal suprême, s’offrant son premier vrai titre solo avec ce titre à la ROH. Original depuis les débuts en 2002, il est ainsi consacré et la ROH reste à flots. Le respect d’un Kevin Steen pas rancunier est gagné et la famille Briscoe peut alors célébrer ce sommet absolu.

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Paradoxalement, la ROH a perdu la guerre directe mais a gagné la bataille finale, à l’exemple des Aces and Eights sur la TNA à Lockdown dernièrement. D’une qualité très homogène, mêlée de respect de bagarres, Supercard of Honor a éloigné les nuages noirs au-dessus de la tête de la ROH mais la question sera de savoir si maintenant que tout est bien qui finit bien, le conte durera-t-il ?

Photos:  Anton Jackson

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