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WWE Extreme Rules 2013 : Au pays des gentils

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C’est vrai, au pays des gentils alors que les grands vainqueurs de ce show sont les méchants, c’est un peu paradoxal, mais c’est surtout parce qu’on nous vend Extreme Rules comme étant la seule nuit dans l’année où tout le monde transgresse les règles, où les catcheurs vont trop loin. Et en fin de compte, on a ça.

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Six semaines après WrestleMania, la WWE revient avec son Pay Per View Extreme Rules. Si ce show est habituellement très attendu car il n’est que la continuité des rivalités entamées aux alentours du Royal Rumble ou d’Elimination Chamber mais qu’il offre une alternative extrême aux matches présentés à WM, il a cette année échappé à la règle. Déjà, sur les huit affrontements de la soirée, 3 seulement étaient des revanches, dont une improvisée. Ce qui veut dire que (presque) toutes les feuds ont été construites durant ces six semaines, ce qui explique en partie la qualité pourrie de Raw. Malgré tout, il y avait sur la carte deux ou trois affiches pas dégueulasses, et on se disait qu’avec un peu de chance on pouvait s’en sortir avec un show pas si mal pour une transition.

Sans transition justement, le pré-show. Ce truc long et inutile qui sert juste à donner une toute petite, mais vraiment petite, visibilité à des mid carders dont on a pas su quoi faire mais que vu qu’ils sont un peu bons, on va les caser là parce que voilà. Pour le coup, les mecs concernés étaient The Miz et Cody Rhodes. Wikipédia donne 4:45 minutes de match, dont 3 qui ont été coupées suite au bug de youtube. Du coup, y a rien à dire si ce n’est que le Figure four final du Miz était raté. Ah oui sinon, le grand public aura pu découvrir Renée Young, qui animait le pré et le post- show, en compagnie de Wade Barrett, Titus O’neil et Mick Foley. Et la demoiselle a plu à certains membres de la rédac.

C’est donc sur ce fail énorme que le show, le vrai, commence. Show on, lights off, Y2J est dans la place. Et déjà une peur. La peur que, comme à WrestleMania, Fandango remporte le match. Et tout de suite une seconde peur, celle du costume du danseur. Horrible. Pour poser les bases, les mecs se foutent sur la gueule depuis un gros mois à cause d’une question de diction. On sait pas trop si on dit FANEDANEGOOOO ou FANDANGOOOO. D’ailleurs si vous avez des infos là dessus, merci de nous les faire parvenir, promis, on ne les lira pas. Voila, c’est donc au nom de cette croisade orthophonistique que nos vaillants chevaliers vont se livrer bataille.

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#quandjaicompris

Le match n’est pas bon. Je sais pas si c’est dû aux angles de caméra ou aux catcheurs, mais la plupart des mouvements ont un rendu visuel moche, inhabituel dans un match de Jericho. Ce qui est triste c’est que nous avons eu le match que tous — peut être pas tous, mais beaucoup certainement — espéraient avoir à WrestleMania. À savoir un Fandango dominant et qui de fait peut nous montrer ce dont il est capable dans un ring mais aussi un Chris Jericho victorieux. Parce qu’on l’aime et qu’on a jamais dit qu’on devait être objectif. Sinon, Y2J a réussi à éveiller la foule malgré le peu de temps et le match pas terrible. On notera quand même que le match est plus ou moins sauvé par le superbe CodeBreaker, et que, rien à voir, ce match était le premier, tous Extreme Rules confondus, à n’avoir ni stipulation ni enjeu.

Et le deuxième match sans stipulation ni enjeu de tous les Extreme Rules était le deuxième match de cet Extreme Rules. Non, je ne compte pas la ceinture de États-Unis comme un enjeu parce que d’une elle ne vaut rien, et de deux ça me pète ma transition sinon. Donc voilà, Kofi Kingston va défendre son titre US qu’il détient depuis six semaines moins un jour contre Dean Ambrose, le chouchou d’internet — notez la peur qu’inspire ce surnom. C’est le match que et dont j’attendais le plus, et j’ai pas été déçu. Il est court, il n’y a pas de rivalité entre les deux, quoique The Shield a bien dû passer Kingston à tabac, mais ils ont maravé tellement de monde que ça veut plus rien dire. Malgré ça, c’est, je le dis, je le crie haut et fort, le meilleur match du show. Il y a de l’intensité, de la vivacité, ce truc qu’apporte Ambrose, son côté complètement barge, la courte durée fait qu’on a pas le temps de se lasser, puis Dean Ambrose champion quoi. Rien que pour ça c’est un très bon match. Sérieusement quoi, sa joie quand il tient la ceinture, on dirait un gamin, un gamin effrayant mais un gamin quand même.

Effrayant, Mark Henry peut l’être, enfin il est même carrément flippant. L’athlète le plus fort du monde affronte Sheamus dans le premier match extrême de la soirée, un strap match ! Pour les non-initiés, le principe est simple : les deux gars sont attachés par une grosse sangle et ils doivent toucher les quatre coins du ring. Tu as trois secondes pour toucher un coin, passé ce délai tu reprends à zéro. Ouais. C’est aussi ça le catch extrême. Alors, je suis sûr que vous vous demandez, pourquoi cette rivalité. Et bien parce que. Cette raison vaut aussi quant au pourquoi de cette stipulation.

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Avant le match, je m’attendais à une purge, et étonnement, j’ai pas été surpris. Ce n’est pas horrible, mais c’est quand même bien chiant. À leur décharge, la mécanique du je-touche-trois-mais-pas-le-quatrième est loin d’être aussi exaltante qu’un nearfall et que la sangle ne les gêne plus qu’elle ne les aide. Faut dire que des strap matches dans une carrière y en a deux ou trois maximum et les mecs ne savent pas du tout comment tirer le meilleur de la stipulation, la séquence qui le montre le mieux c’est Sheamus qui essaye d’enrouler ou d’étrangler Henry autour du poteau, on ne sait pas ce qu’il veut faire, lui non plus, ça se voit et c’est gênant. Victoire de Sheamus de manière très litigieuse, puisque l’arbitre lui a laissé une bonne quinzaine de secondes avant qu’il ne touche le dernier coin sans tout annuler. De toute façon, le meilleur de tous les strap matchs, c’est celui entre Shad et JTG.

Parenthèse divas, avec un très bon segment entre Kaitlyn et AJ. Sûrement le meilleur segment de la soirée. Certains diront que c’est parce que c’était le seul, mais ça n’enlève rien à sa qualité. Elle ne disent rien de vraiment intéressant — il est question d’une sombre histoire de Looney Tunes — mais ça prépare bien le match pour ce soir.

Retour au ring dans un contexte beaucoup plus sérieux, le I quit match entre Alberto Del Rio et Jack Swagger. Pour rappel, « la seule façon de gagner ce type de match, c’est de faire dire « I quit » à son adversaire » – les guillemets parce que c’est une citation de Liliane Garcia. L’affrontement originalement programmé était un Triple Threat Ladder match, mais pour des raisons évidentes de commotion cérébrale chez le champion Dolph Ziggler, on se retrouve avec cette revanche de WrestleMania qui va servir à désigner le challenger au titre. Et c’est complètement illogique. Del Rio en tant qu’ancien champion a droit à son rematch, c’est une clause contractuelle avec laquelle on nous fait chier à chaque changement de champion, sauf là. Pourquoi ? Parce que. La stipulation est, en plus d’être chiante, bizarre. C’est Del Rio qui avait gagné le droit de la choisir pour le triple threat. Du coup Alberto se retrouve à se battre pour un statut qu’il lui a été retiré dans un match qu’on lui a imposé. Ça change.

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Très vite, on se rend compte que le match va être long, il dure tout juste dix minutes mais les interventions constantes de l’arbitre pour savoir si à chaque coup de pied un mec veut abandonner, sont franchement chiantes. Ça casse le rythme, ça tue la foule, à tel point que même les managers ont voulu tout arrêter. Surtout Zeb Colter. Le méchant raciste s’est fait passer pour Ricardo Rodriguez, et a lancé une serviette — blanche hein, faut pas déconner non plus — pour signifier l’abandon de Del Rio, et la fin du match. Oui. Le match qui ne peut se terminer que si quelqu’un dit « I quit » se termine en fait par un lancer de chiffon, comme à la boxe. Sauf qu’en fait non. Parce que là, exceptionnellement, on utilise l’arbitrage vidéo. Ouais. Ça se fait une fois par an, le reste du temps, quand quelqu’un se fait entuber, tout le monde s’en tape. Le match reprend et Del Rio gagne. Ça valait vachement le coup de faire une fausse fin. D’ailleurs faudrait vraiment arrêter les fins bidons dans les I quit match, c’est ridicule.

La suite, c’est le tornado tag team match entre Kane & Daniel Bryan qui défendent leurs titres, et les membres du Shield : Seth Rollins et Roman Reigns. Le tornado tag est à mon sens le seul match qui te permet de voir de l’action par équipe pendant tout le match, et pas seulement sur des petites séquences comme c’est le cas habituellement, et vu comment les quatre hommes se connaissent bien, ça promettait beaucoup. D’autant plus qu’avec un Dean Ambrose fraîchement couronné champion, The Shield avait l’occasion de régner complètement sur le midcard. Et on est pas déçu, c’est vraiment un bon match, ça va vite, D-Bryan joue super bien avec la foule. C’est clairement lui qui porte le match, quand il n’est pas dans le ring, il y a des grands blancs gênants — donnez lui un titre putain il est génial ce mec. Ça y est, The Shield domine RAW, ils ont gagné leurs titres proprement, et il va falloir être fort pour aller les chercher, que ce soit à un, deux ou trois c’est ce qui se fait de mieux à la WWE en ce moment, et cette récompense est largement méritée.

Place au match que tout le public attend, l’extreme rules match, The Big Show contre Randy Orton, le régional de l’étape. Saint Louis attendait le retour de son fils à papa prodigue, afin qu’il se venge du géant qui l’avait mis KO à WrestleMania. Ouais, ça fait six semaines qu’ils se foutent sur la gueule pour rien. En même temps personne n’a jamais dit que les rivalités devaient être justifiées. Mais c’est pas grave, un extreme rules match c’est violent, ça devrait faire oublier tout ça. Ça aurait dû en tout cas. Même sans rien attendre j’ai été déçu. C’est fort ça. Ils avaient juste à bien utiliser la stipulation, bah non. Quatre coups de kendo, trois coups de chaise, et on nous vend ça comme un extreme rules. Ce qu’il y de plus extrême à la limite, c’est le punt kick de Randy Orton. C’est dommage parce que la stipulation donnait vraiment la possibilité d’avoir un bon match, là c’est tout juste potable. Et le pire c’est qu’il devrait y avoir une revanche.

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En parlant de revanche, le match suivant n’en est pas une. John Cena, héros détesté et blessé de l’Amérique défend son titre contre Ryback, le monstre cannibale qui fait de la moto à ses heures perdues. Oui le personnage est encore un peu flou. Et la rivalité encore plus. De ce que j’ai retenu des morceaux de promos que j’ai entendu — parce que quand même j’écoute pas tout, je me respecte un minimum — Ryback n’est pas content que Cena l’ait laissé se démerder contre The Shield au cours des six derniers mois. Ouais, ils n’avaient pas d’autres prétextes alors ils ont pris ça. C’est complètement con, mais c’est un choix qui se justifie par le YOLO. J’ai pas dû mentionner que c’était un Last Man Standing match (dernier homme debout pour les non anglophones), donc voilà qui est fait. Cette stipulation chiante qui hache le match toutes les minutes avec des petites interruptions de cinq secondes catchesques, ce qui équivaut à 18 secondes selon le système chronométrique mondial, n’annonçait rien d’autre qu’une bonne grosse purge des familles. Et bien encore une fois, la promesse a été tenue.

Un Cena tout juste remis de blessure, Ryback, une stipulation qui n’aide pas à rythmer un match et une rivalité bien naze, ça provoque un désintérêt vis-à-vis du match assez général. On retiendra quelques jolis spots, mais y a aucune construction et un oversell constant de chaque coup, prise ou action. La fin, c’est une arnaque. Des gens ont payé pour voir ce show, pour savoir qui d’entre John Cena et Ryback était le meilleur, mais on n’a pas de réponse juste parce qu’ils sont passés à travers à mur. Oui, le choc est impressionnant, d’autant plus que y a de la lumière et un peu de fumée, mais faudrait pas justement que ça serve d’écran de fumée (LOL vous l’avez ?) et vienne masquer les insuffisances du combat.

Main event time. Oui c’est bientôt fini, ne vous inquiétez pas. HHH contre Brock Lesnar dans une cage. Juste parce qu’il y en a un qui a cassé le bureau et le beau père de l’autre. Moi aussi je trouve ça un peu excessif et pas très intéressant, mais faut croire qu’il y en a que ça passionne. Puis un steel cage match quoi merde, y a rien de pire que ça. Le hachoir de match ultime. Toutes les trois minutes, un catcheur va essayer de sortir de la cage, et que ce soit par la porte ou le toit, chaque tentative d’évasion prend, en moyenne, 12 minutes. On avait déjà vu ce que donnait ce match sans la cage, et c’était pas une réussite, plutôt une catastrophe qu’on aurait tous préférer oublier. Mauvaise stipulation couplée à un mauvais match, je sais pas si quelqu’un s’attendait à quelque chose de bon, moi pas. Et pourtant, c’était étonnement pas trop mauvais. Ça ne sera pas un match de l’année, et même pour un main-event de PPV, c’est un peu faible, mais c’est largement mieux que leurs deux précédents matches. La cage a été utilisée à bon escient, ils ne passent pas trois plombes sur le toit, y a des coups de chaise et de sledgehammer, ce qui n’arrive pas souvent dans ce genre de match.

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Donc voilà, c’est plutôt cool, on finit sur une note positive. Enfin, positive, c’est relatif. HHH est à moitié mort, John Cena gravement blessé, et The Shield domine Raw. Et qualitativement parlant, c’est un show en demi-teinte. Un bon début avec deux ou trois bons matchs de midcard, mais les gros matchs n’étaient pas décevants parce qu’il n’ y a rien de surprenant à ce qu’ils aient été mauvais.

Photos : WWE.com

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