Reportage

WWE à Marseille : « Et tu connais l’histoire du Big Show qui a bouché le port ? »

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© WWE.com

Vendredi 15 Novembre, la fédération de Stamford s’est installée pour la première fois de son histoire à Marseille. Et vu que le stade Vélodrome était encore un peu trop démesuré, il a été décidé d’installer les fans français au « Dôme », la salle de spectacle municipale à 6 000 places. Autant annoncer la couleur, votre rédacteur s’est arrêté à Summerslam 2013. Alors voir « Los Matadores » soutenus comme si la DX était sur le ring, cela prête forcément à sourire.

18 heures 45. Une garnison de fans patiente devant les grilles, sous le froid et une pluie fine. Une garnison plutôt hétérogène où se confondent fan pur et dur et jeune « minot » venu soutenir avec fierté Randy Orton. Aussi étonnant que cela soit-il, le public marseillais est calme, patient et l’ambiance est familiale. On s’amuse à faire défiler les messages sur l’écran géant depuis Twitter — où seuls ceux en anglais sont diffusés, le modérateur n’ayant pas dû faire LV2 Français — et à se prendre en photo avec Instagram. Entre deux bandes promotionnelles on glisse un peu de publicité, business is business.

Le compte à rebours se lance, le public est dans le coup. Justin Roberts a sorti son plus bel ensemble « costard trop large-cravate rouge »  et lance un vibrant « Bonnesoiw Mawseille ! ». Mettez un italien pour démarrer le show dans la plus ritale des villes françaises et vous voici avec le public dans la poche. Face à lui Fandango. Dix minutes d’une rencontre de bon niveau où Santino a fait un match complet. Axée sur la comédie, cette rencontre va être difficile à oublier pour le reste de la soirée. L’arrivée du Miz suite à la demande de re-match de Fandango ajoutera un bouquet final à ce quart d’heure de folie. Allez faire mieux.

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La rencontre suivante est un match par équipe entre la triplette Swagger/Cesaro/Colter et Los Matadores. Colter, moustache hérissée, n’en reste pas moins poli devant le public avec un « bonsoir Paris ». Je vous laisse imaginer la suite. Les Matadors arrivent  avec un soutien incroyable et des « Olé » qui fusent dans toute la salle, de quoi faire pâlir les quelques « Yes ! » qui ont parcouru l’arène peu avant le début du show. L’affrontement dure un bon quart d’heure et les hommes masqués s’imposent avec réussite. Notons au milieu de cela l’incroyable charisme que dégage un Cesaro, joueur avec le public en dehors du ring. Sans doute des restes du Castagnoli des circuits Indy.

Le français est français et il y tient. Si pour les besoins des matchs il sait compter jusqu’à 3 en anglais, ne lui en demandez pas trop. C’est ce qu’a pu s’apercevoir Damien Sandow lorsque celui-ci demande au public marseillais s’il peut parler dans sa langue natale. Aussitôt des « No! » et des « looser » envahissent les murs. Un peu chauvins les « froggies ». Concernant le match, Sandow fait face à Zack Ryder. Un match assez court mais bien rythmé. Le blond peroxydé s’impose, se fait détruire après la rencontre et obtient les applaudissements du public. You’re welcome. Le quatrième match de la soirée oppose Wade Barrett à Big E Langston. Un match de poids-lourd, sans véritable folie et avec une défaite de Barrett. On assiste alors à une soirée bisounours.

Heureusement qu’il y a The Shield ! La rencontre pour les titres par équipes va nous offrir une bouffée d’oxygène. Face à eux la Rhodes Family. J’apprécie d’ailleurs de plus en plus Cody qui semble s’améliorer à tous les niveaux à chaque fois que je vois l’un de ses matchs. D’ailleurs The Shield n’est pas si terrifiante que cela hors ring. Mais ça c’est sans doute dû à notre ministre de l’intérieur qui a mis des flics partout dans la ville. Ça ne nous impressionne plus.

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Si la victoire revient à Goldust et son frère, on s’est malgré tout inquiété un instant de l’état du premier. La faute a un vol plané sous la première corde et une mauvaise réception hors du ring. Si c’était du cinéma, le visage de panique de Cody, The Shield et du corps arbitral méritaient un Oscar. Après une pause de vingt minutes pour faire la recharge de pop-corn, le show reprend ses droits avec un match des Divas. L’occasion pour de nombreux fans de faire des demandes en mariage auprès d’Aksana et Natalya. L’occasion aussi pour l’arbitre de tripoter du dessous en lycra et de se faire rouler dessus par les demoiselles. Le veinard. Un sharpshooter de la canadienne, emballé c’est pesé.

Vient ensuite le match de la soirée. Un triple menace opposant Dean Ambrose le champion US à Kofi Kingston et Dolph Ziggler. Que d’intensité dans et en dehors du ring de la part des trois hommes et surtout quelle alchimie entre Kofi et Dolph. Une merveille de combat, spectaculaire, physique et technique. Si Dean Ambrose reste champion grâce à un « coup de salopard », on retiendra surtout la poignée de mains entre les deux grands protagonistes de la rencontre. Messieurs, chapeau.

Clou du spectacle, le match pour le championnat de la WWE. Randy Orton, champion actuel et recordman du monde de muscle par centimètre carré, affronte le Big Show, la version au 1/25 000e de Matthieu Valbuena, mesure de référence dans la cité phocéenne. Le match est long et avec ce type de gabarits, cela ressemble à une éternité. Il faut une intervention inutile de Kane — qui pour toute personne qui ne suit pas RAW se demande toujours pourquoi une telle venue — afin qu’Orton puisse porter son RKO et remporter le match. De quoi déclencher une bagarre générale et permettre au Big Show de placer son uppercut dans la face du champion. Une fin en queue de poisson mais la WWE l’a promis, elle reviendra sous peu à Marseille.

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Alors que faut-il retenir de cette soirée ? D’abord que la sonorisation du Dôme a toujours aussi mauvaise réputation. Que tu peux t’appeler Goldust et filer à la vitesse de la lumière en dehors du ring. Et que le français a bien appris à compter jusqu’à 3 en anglais à l’école mais faut pas trop pousser non plus.

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