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Culture Catch

TOW : Tabarnak on a du Wrestling sauce Québec

Le 1er décembre, la Top of the World diffusait le premier épisode des quatre prévus sur la chaîne RDS2. Évènement historique pour la lutte québécoise qui fait son retour à la télévision. Retour sur les prémices de l’implantation de Marc Blondin et de sa TOW sur les ondes la télévision québécoise.

La télévision et le catch ont toujours été intimement liés. Objet de décoration pour certains quand d’autres y vouent un culte, la télévision permet d’attirer tous les regards sur vous, sur votre travail. La télévision est pour une fédération de catch le moyen de se faire connaître en dehors des frontières de sa propre région, mettre un peu plus en lumière les lutteurs qu’elle produit.

L’enjeu de la TOW est ici d’autant plus important qu’elle est la seule à avoir un programme à la télévision, tandis qu’aux États-Unis, bon nombre de fédérations mineures jouissent de ce privilège — RPW, PWX, etc.. La TOW a été crée en 2007 par Marc Blondin, ancien commentateur des programmes de la WCW pour le monde francophone.

Dès les premières secondes, la TOW n’oublie pas de saluer ceux sans qui le catch québécois ne serait que le passe temps de quelques marginaux. Elle rend notamment un hommage particulier au Hall of Famer de la WWE Mad Dog Vachon, récemment décédé.

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En cette période de préparation des fêtes de Noël, il faut rappeler que l’emballage du cadeau est aussi important que le cadeau eu lui-même. L’emballage est ici comparable à tout ce qui concerne la production. La TOW a investi les studios Cinépool avec une salle de petite taille mais qui n’en reste pas moins chaleureuse avec une belle rampe d’entrée et un public réactif. Plusieurs caméras — trois si je ne m’abuse — sont attentives à chaque mouvement effectué dans le ring. En bref, une production léchée, comparable à celle du show WWE NXT.

De plus, Marc Blondin s’est entouré de la fine fleur du Québec. Aux commentaires se trouvent Raymond Rougeau et PCO alias Pierre Carl Ouellet, deux grandes figures du catch passées par la WWF — The Fabulous Rougeau pour l’un, The Quebecers pour l’autre. Même si la complicité n’est pas encore au beau fixe à la table des commentateurs, l’expérience de Rougeau est un atout indéniable auprès du téléspectateur.

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« Ce n’est pas la grosseur du chien dans la bataille, c’est la grosseur de la bataille de la chien » ; « viens dans mes bras que je t’écrase !»

Il ne faut pas oublier le formidable travail de l’annonceur JF Kelly qui met tellement d’énergie dans ses présentations qu’on se demanderait s’il n’est pas le cousin germain de Joey Styles. Si ce casting n’était pas encore assez étoffé, attendez-vous à voir régulièrement — dès le deuxième épisode — Pat Patterson qui remettra au goût du jour son Brunch. Seule tâche : l’intervieweuse maison, Mélanie, qui est plus préoccupée par la caméra que par la personne qui se trouve au bout de son micro.

On ne serait pas honnête si on vous disait que regarder la TOW ne nous fait pas un peu travailler les abdominaux. Il faut bien avouer que l’accent québécois est irremplaçable. Que ce soit dans la bouche de PCO « Un vétérin de la lutte au Québec » ou de Marc Blondin « J’ai une annonce à faire pour les journalissss », on ne boude pas notre plaisir. Imaginez tout une promo en québecois d’un catcheur au physique proche de celui de Tommaso Ciampa à la ROH furieux d’avoir été la cible d’une attaque. Vos abdominaux vont en prendre un coup.

« Ostie d'câlice peuvent pas s'empêcher d'se moquer de nous »

« Ostie d’câlice peuvent pas s’empêcher d’se moquer de nous »

Parler de télévision, c’est bien intéressant mais quand est-il de la lutte ? La TOW a à sa disposition un roster de lutteurs aux gabarits et aux styles variés. On peut passer des voltigeurs avec les Generation Y aux poids-lourd tels que Tank ou les Mass Drestruction, sans oublier les techniciens tels que Chakal ou Volkano.

On ne va pas vous mentir, la TOW est loin d’avoir le meilleur roster au monde. Quand Sexxxy Eddy se la joue JoMo en exécutant un Starship Pain, on cligne un peu des yeux. Mais si la TOW pêche par sa qualité in-ring , elle se rattrape avec son entrain et sa vaillance.

L’exemple parfait avec le jeune Surfeur Mitch Thompson. Si le blondinet ne paie pas de mines physiquement, ses mouvements sont extrêmement fluides et précis. Autre exemple : le vétéran Tank qui peut sembler complètement hors de forme avec ses pommes d’amour généreuses. Sa prise de finition est tellement impressionnante qu’on se demande s’il a tué son adversaire avec un bon vieux coup du lapin.

Alex Silva

Alex Silva

Les seules stars du programme sont pour l’instant Alex Silva, lutteur âgé de 23 ans apparu à la TNA à travers le programme Gut Check, et Sylvain Grenier, champion par équipe à quatre reprises à la WWE de 2003 à 2006 à travers la célèbre formation de la Resistance — dans un premier temps avec René Duprée puis avec Rob Conway. Certes, ce sont de pâles têtes de proue, mais la TOW est une fédération qui a à peine plus de six ans d’existence. L’obtention de son spot télé l’aidera certainement à attirer quelques catcheurs un peu plus huppés. Elle pourra également miser sur certains de ses talents, tels que  Franky TM qui crève l’écran par son charisme ou Buxx Belmar à la gestuelle peu orthodoxe.

La TOW dispose d’une large marge de progression sur tous les aspects de son programme, pouvant très bien convenir comme divertissement hebdomadaire sur son format de 47 minutes. On va ainsi paraphraser Marc Blondin en signe de conseil :  « Mesdames, messieurs, soyez-y ! »

Photos : TOWlutte.com / Captures d’écran

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