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TNA Sacrifice 2014 : Le renouvellement qui ne vient pas

eric young tna champ home

La TNA organisait dimanche dernier le pay-per-view Sacrifice dans sa bonne vieille Impact Zone d’Orlando. L’occasion d’étrainer son nouveau champion barbu dans une nouvelle ère bien obscure.

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Deux ans qu’on n’avait plus vu une édition de Sacrifice. En 2012, le dernier opus avait vu dans le main event Rob Van Dam affronter Sting. 2012, une bonne année pour la fédération ce qui est rare pour être rappelé. En revanche, 2014 est celle de la reconstruction très bancale avec des prolongations de contrat annoncées quelques jours avant le PPV — Gunner, James Storm, Robbie E et Rockstar Spud — qui se sont ajoutées à des départs actés — Chris Sabin, Christopher Daniels — autant dire que la balance de la qualité ne s’annonçait pas favorable pour ce show sans grand enjeu. D’autant qu’il faut ajouter qu’Austin Aries est tout proche de la sortie et que Samoa Joe est convalescent.

Malgré un contexte pas très engageant, les quatre titres actifs de la TNA étaient en jeu et on débute avec les titres de champions du monde par équipe détenus par les BroMans. Ils ont un côté divertissement, des progrès in ring affirmés, mais le déséquilibre est énorme avec les Wolves, équipe reconnue qui a affronté le gratin à la ROH notamment, et ce gratin est d’ailleurs aujourd’hui en partie à la WWE. Autant dire qu’ils ont raté le train mais à la TNA ils sont les rois d’une division par équipe réduite à …. deux équipes. Et même dans un pseudo handicap match avec l’inutile DJ Z aux côtés des BroMans, on ne voit aucun suspens à l’issue finale et deux Double Stomps pour achever Jessie dans une entame correcte mais déséquilibrée. Et vraiment les duos n’ont pas la cote à la TNA.

Le déséquilibre total de niveau est le crédo de la première partie du show qui voit ensuite à nouveau Mr Anderson et Samuel Shaw s’affronter. La rivalité est allée vers des versants catastrophiques, marquée par une séquence de dernière minute dans la maison de Shaw, avec un environnement de peur voulu. Mais Shaw n’est pas Bray Wyatt, étant donné que les analogies avec la WWE sont nombreuses autant en faire une ici. Donc la peur, l’intensité, la qualité, tout ça on oublie. Cela donne un match plus que moyen bercé par Mr Anderson qui joue le divertissement au mieux mais sans effet. Le match se finit piteusement avec un Shaw poussé sans émotion à l’arrière d’une camionnette, porte refermée et fini.

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L’intérêt de parler du match qui suit est inexistant. D’un côté Kurt Angle et son nouveau genou mais aussi avec un Jeff Hardy en plein bonheur créatif -et ce n’est pas vraiment positif de dire cela car il doit être drogué pour faire ce personnage de Willow. Mais il apparait très sage là car pas besoin de forcer, en deux prises l’affaire est réglée contre la paire Rockstar Spud-Derrick euh Ethan Carter III. Bref rien qu’à dire les noms tout est dit pour illustrer le fossé géant de niveau qui ne peut pas donner un match digne d’un PPV.

Des matchs dignes d’un PPV il y en a peu et plus encore, une foule digne d’un PPV n’est pas là, encore une fois à l’Impact Zone. La salle est pleine mais anti-catch et on le vérifiera tout au long du show mais cela s’avère insupportable à la longue de n’entendre que des mouches voler, surtout dans ce milieu de show qui est clairement sa force.

Sanada le Japonais et Tigre Uno le Mexicain se retrouvent dans une troisième manche décisive pour le titre X-Division. Ces deux ajouts sont intéressants mais trop solistes dans une fédération qui se fiche de catcheurs de leur style. Ils ont un match de durée assez moyenne, 9 minutes, ce qui ne les empêche pas de livrer une prestation très correcte. Pas le meilleur match de la série mais enfin la sensation de voir deux hommes de niveau équivalent s’affronter. Tigre Uno tire cette fois davantage son épingle du jeu mais Sanada, l’homme de la Wrestle-1, sort vainqueur. Et malheureusement pour eux, dans une indifférence générale qui n’a pas récompensé leur engagement et ne les a pas poussé à se donner au summum, ce qui est logique car cette foule ne méritait pas un MOTY.

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La rivalité entre Gunner et James Storm monte dans les aigus et c’est à peu près la seule chose que la TNA est arrivée à bien faire sur la durée. Bon elle s’est inspirée de la WWE avec le père de Gunner attaqué par Storm et à la fin un I quit match. ça peut rappeler un RO et un JC cette histoire. Mais le parallèle n’est pas si mauvais quand on voit le contenu sans aucun calcul et très bien amené. Cette fois, la durée est remarquable et les teintes hardcore sont présentes avec un Storm incisif faisant bien saigner Gunner. Les escaliers, les barrières, la bouteille de bière, les couvercles de poubelle, tout est bien amené et l’histoire se déroule parfaitement. La fin est assez similaire à Lockdown où une barrière avait été amenée mais elle n’en est pas moins spectaculaire et juste pour qu’à l’arrivée James Storm dise « I Quit » car Gunner a enchainé avec un morceau de verre.

La TNA peut donc bien faire les choses comme elle peut verser dans la facilité et le déjà vu pas génial. La preuve en est faite dans un match pour le titre Knockouts vraiment très moyen sur le papier entre Madison Rayne et Angelina Love. Love, revenue il y a un peu plus d’un mois pour reformer les Beautiful People avec Velvet Sky qui est là comme au bon vieux temps pour détourner les yeux d’un arbitre Brian Stiffler devenu un sacré pervers sur le coup et qui ne voit rien de rien. Ce booking n’est pas inspiré par l’imagination car encore une fois le contenu d’un spray dans la figure de Madison apporte le 6ème titre record d’Angelina Love. Ses 5 précédents règnes avaient été très médiocres et là l’histoire devrait encore se répéter vu le néant démontré dans le ring. Autant dire qu’ici, c’est l’histoire sans fin et l’éternel recommencement d’une journée sympa pour les yeux mais désagréable pour le spectacle.

Récompensé de son « bon » arbitrage lors du match précédent, Brian Stiffler reste pour être là aussi un des acteurs d’une fin catastrophique. Le tables match entre Bully Ray et Bobby Roode est pourtant parti sous de bons auspices. On tient là encore un match de niveau PPV, enfin on y croit jusqu’à ce que Stiffler KO ne voit pas Ray faire passer Roode à travers une table. Le match reprend, personne n’arrive et là….le drame. Obsédée par les barbes depuis WrestleMania, Dixie Carter s’est carrément déguisée en caméraman barbu. De très loin ça fera penser à Spike Dudley mais de près c’est une abomination. Atteinte d’hirsutisme qui pourrait l’envoyer dans un cirque faire la femme à barbe, elle envoie Bully Ray se fracasser une cote à travers deux tables pour donner une victoire ultra cheap à Bobby Roode. Moment gênant de la barbue Dixie qui contemple très (trop) longuement son oeuvre avant de se dévoiler. Vince Russo est revenu aux affaires et ça se voit avec la bénédiction de sa présidente.

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Drame de la faillite, Dixie Carter n’a plus les moyens de prendre soin de son visage.

Le main event oppose un barbu à l’homme de la présidente. Enfin presque car Magnus s’était émancipé avant pour éviter qu’on ait totalement la reproduction. Mais Eric Young, tout talentueux, sympathique, divertissant qu’il est, n’est pas Daniel Bryan. Parachuté sur le devant de la scène en un mois, devenu champion de la TNA une semaine après WrestleMania, avec une Dixie disant que c’est elle qui l’a fait avec surtout la barbe, il n’y a vraiment aucune imagination dans l’affaire. Du coup l’animateur d’une émission de pêche n’a pas l’aura d’un champion et on le voit bien que le costume est trop grand pour lui qui n’a pas eu de montée en puissance progressive. Mais dans la TNA d’aujourd’hui, personne n’a ce costume donc finalement ce n’est pas une grande gêne et le match est honnête contre Magnus et se finit sur une descente du coude à la CM Punk. Ce n’est pas un match de standard PPV et il se finit sur une célébration toute simple illustrant à merveille que ce show n’était pas vraiment un pay-per-view au niveau spectacle.

Au bout du compte, un drame, du correct, copiage de la WWE et du déséquilibre, on a le résumé de la TNA de cette première partie de 2014. Dixie Carter louche trop du côté de Stamford et ce n’est pas MVP, placé en faux patron, qui est en mesure d’apporter une fraicheur et un nouvel élan. La TNA n’arrive pas à se renouveler et on finit avec un show sans aucune âme. Oui même s’il y a eu pire, c’était quand même un sacrifice certain de payer pour le voir.

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