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Extreme Rules 2014 : l’épreuve du feu pour Daniel Bryan

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Un mois après un Wrestlemania historique, la WWE avait comme objectif de continuer ce qui avait été fait à Wrestlemania, c’est à dire asseoir les victoires importantes de certaines superstars et d’en relancer d’autres. Extreme Rules 2014 n’a pas dérogé à la règle établie. Tout en offrant des stipulations offrant plus de libertés aux catcheurs, ce special event a permis à la WWE d’effectuer la transition entre Wrestlemania et la période conduisant jusque Summerslam.

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Le PPV Extreme Rules a été au fil des années le théâtre de nombreuses revanches de matchs de Wrestlemania. Pourtant ici, une seule affiche était une redite du grandest stage of them all et il ne concerne même pas le combat pour le titre WWE World Heavyweight. Un special event – puisqu’il faut désormais les appeler comme cela, assez frais du point de vue des affiches. On reste toutefois dans une continuité des affiches avec des rivalités où les participants se côtoient depuis déjà quelques mois.

The Shield a laissé Kane à Daniel Bryan qui lui leur a donné Evolution, ce qui rend les affaires un peu plus équitables d’un point de vue quantitatif. Cesaro continue sa rivalité avec Swagger avec en ajout le demi-Chris Jericho qu’est Rob Van Dam dont le rôle semble d’être aussi de perdre face aux jeunes montants tout en gardant une petite victoire de temps en temps pour garder une certaine crédibilité. Seul Bray Wyatt prend directement sa revanche sur John Cena dans un Steel Cage Match.

Les trois autres matchs étaient de nouvelles affiches avec des rivalités très jeunes. Rusev se tapait R-Truth et son Little Jimmy au pseudonyme plus proche de l’acteur porno que de la superstar, Xavier Woods, pour un squash annoncé. Bad News Barrett défiait un champion intercontinental encore plus transparent que lui a pu l’être en son temps, Big E. Et Paige se chargeait de défendre son titre face à la lieutenante d’une AJ partie en vacances, Tamina.

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« Ha ha, une broutille »

Mais avant cela, nous avions le droit au plus étrange des pré-shows depuis le début de la formule, un WeeLC (comprenez un mini-TLC) entre Hornswoggle et El Torito, chacun étant accompagné par leur groupe, c’est-à-dire les 3MB et Los Matadores. La WWE a mis les petits plats dans les grands, ou l’inverse tout dépend ce que vous pensez de la formule. Mini-arbitre, mini-trio de commentateurs (avec un mini-Michael Cole bien meilleur que l’original), mini-chaise, etc. Et c’était le meilleur match de la soirée d’un point de vue de pur divertissement.

C’était un comedy match dans toute sa splendeur, avec des spots exagérés mais aussi de bons moves dont une Powerbomb « Best than Tista ». C’est presque dérangeant de se dire que pour voir un match aussi extrême que celui-ci, il faut attendre le main-event entre Bryan et Kane. Parce que tout y passe de la mini-chaise à la mini-table de commentateurs. On saluera la performance de 3MB, les trois catcheurs se sacrifiant pour une bonne partie des spots. La victoire revient à El Torito, notre icône à tous dans un match divertissant avec de bons spots et c’est tout ce qu’on lui demande.

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Démarre alors le vrai show, avec le Triple Threat Match qui s’avérera être à élimination, mais Michael Cole pensait voir RVD gagner au moment où il obtient le tombé sur Jack Swagger. Sinon, ce match était bon, dans la continuité des confrontations plus ou moins directes qu’il y a eu ces dernières semaines et la victoire finale de Cesaro lui permet de continuer son petit bout de chemin. Toutefois, pour un match sans disqualification, l’utilisation d’une seule et unique poubelle fait salement tâche surtout quand on a dans le ring un représentant iconique de l’ECW en la personne de Rob Van Dam, et que l’on a un manager qui en était le fier dirigeant, Paul Heyman.

Jack Swagger n’a pas eu pourtant un match si pauvre, il a même plutôt dominé jusque son élimination avec un temps fort et il serait dommage d’écarter Zeb Colter et son poulain loin des rings alors que le filon américain marche toujours, preuve étant faite du match suivant où le simple fait de monter Poutine fait chanter à toute la foule « USA! USA! ». Surfer sur le patriotisme américain, la WWE sait faire et faire venir un autre Real American serait le bienvenu pour relancer l’affaire.

Match suivant donc avec cette victoire express d’Alexander Rusev sur le duo R-Truth/Woods. L’utilité de ce genre de match en special event est vraiment mince. Ils servent à montrer le catcheur comme une menace potentielle, mais le manque clair d’opposition ne donne aucun mérite à cette victoire. Si la WWE veut faire quelque chose de Rusev, dont le gimmick est daté mais le mixage entre un gabarit massif et une agilité est assez étonnant, il faudra rapidement qu’elle passe à autre chose afin de ne pas se coltiner un autre Ryback sur le dos. Pourquoi pas avec une rivalité entre Jack Swagger et Alexander Rusev qui semble cousue de fil blanc pour un bon vieux USA vs URSS. Faites chauffer les drapeaux du parti communiste.

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Oubliez Robert Hue, le nouveau visage du communisme il est là.

S’il y a un catcheur qui revient de nulle part, c’est bien Wade Barrett, son personnage de Bad News Barrett ne fonctionnait pas et un public européen plus tard, le voilà placé dans la course au titre Intercontinental. Un titre en perte de vitesse comme tous les titres secondaires et Barrett n’y est d’ailleurs pas étranger. En face, Big E dont l’emploi du temps des trois dernières semaines a été littéralement de se tenir debout devant la télé et d’avoir un petit brawl avec Titus O’Neil. Voilà où en est le titre Intercontinental donc. Victoire de Bad News Barrett qui obtient le titre grâce à une ferveur toute récente mais gageons qu’il n’aura ni le temps d’antenne nécessaire, ni l’opposition pour donner une exposition à la ceinture.

On en vient au premier choc de la soirée, la guerre tant attendue entre The Shield et Evolution. Pourquoi avoir fait de ce match un tag team match classique pour EXTREME Rules ? C’était compliqué de le mettre au moins en tornado ? Parce qu’entre les temps morts d’action in-ring en un contre un classique, c’était vraiment ce que l’on attendait. Sûrement derrière le match face à la Wyatt Family, très loin même, mais c’était vraiment bon. Cette rivalité doit continuer et offrir d’autres affiches car le développement de la rivalité a été assez pauvre et ça se faisait ressentir.

Il n’y a pas eu la même excitation dans l’air que face aux Wyatts dont le gimmick permettait de compenser la rapidité avec laquelle la rivalité s’était créée. Ici, alors que c’est vraiment l’opposition de deux générations, une affaire de domination véritable, il n’y a pas eu cette sensation constante de guerre. La faute à un Batista franchement peu impliqué. On pourrait dire que l’on s’acharne sur le gars, mais il suffit de le voir perdu une action sur deux pour voir qu’il n’avait pas vraiment le rythme. Globalement, les temps de domination de Evolution sont lents à opposer à la vitesse du Shield.

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Triple H a retourné sa veste, après un Wrestlemania où il a été plus technique, il est revenu à un vieux brawl bourrin, sûrement pour s’adapter au storytelling du match et coller à ses partenaires. Orton a fait un match lui aussi tout à fait classique. Côté Shield, c’est Ambrose qui a eu un peu plus de spotlight que d’habitude alors que Seth Rollins jouait le face en détresse. Mais c’est toujours Roman Reigns qui crève l’écran, qui finit les matchs du Shield et qui est promu vraiment comme LA star du groupe.

Deuxième guerre, plus psychologique, et match revanche entre Bray Wyatt et John Cena. La stipulation a été sur-utilisée. C’est généralement le problème majeur de ce genre de stipulation celui qui s’échappe de la cage qui décroche la victoire. Ici, l’histoire voulait que Cena garde en cage le message de Bray Wyatt. C’est sympa au début, mais rapidement la stipulation donne un faux rythme au match et beaucoup de temps morts.

Le final est lui étrange, avec cet enfant chantant « He’s got the whole world in his hands » avec une voix qui n’aurait jamais due être trafiquée. Pourquoi ? La voix d’un enfant trafiqué c’est un poncif des films d’horreur, alors que garder la voix douce et innocente du gamin pour chanter la chanson, c’est ce qui est sensé faire vraiment peur à John Cena. Bon, on ajoutera à cela le fait que Little Johnny comme l’appellera Bray plus tard était assez peu convaincant et on va dire que ce final n’était pas aussi fort qu’il aurait dû l’être. Et le public n’y est pas forcément étranger.

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C’est l’heure du match bouche-trou entre Paige et Tamina. Le public ne réagit à rien et Paige n’a pas le succès qu’elle devrait avoir. On a envie d’échanger le public d’Extreme Rules avec celui de NXT, pour montrer à quel point 500 personnes peuvent être plus bruyantes que 15000. En dehors de cela, Paige gagne sur sa soumission, rien de nouveau, envoyez la prochaine perdante en attendant le retour d’AJ. Ou faudrait des matchs plus longs quoi, six minutes c’est bien trop peu. Mais bon, on peut toujours rêver avec la section Divas.

On conclut avec un match à l’issue prévisible mais avec une stipulation qui promettaient chaises et kendos sticks à foison. Et on eut bien plus que cela. Un chariot élévateur. UN CHARIOT ÉLÉVATEUR. Les deux catcheurs ont utilisé tout ce qui passait sous leurs mains, Bryan s’offrant même un petit botch en frappant Kane avec le plastique de la table de commentateurs, Kane vendant tout de même  le choc en grand professionnel. Cette foire aux objets fait plaisir et honneur au show et offre une dimension bien brutale à la confrontation, nécessaire après le premier assaut de Kane sur Bryan à Raw qui était très violent et qui donc encouragé Bryan à vouloir se venger.

Mais le match a souffert aussi d’un manque de suspens autour de la victoire. Kane ne sera pas champion, pas dans cette dimension en tout cas. Du coup on a passé notre temps à attendre le Running Knee de Bryan qui est arrivé après un spot hommage à Edge vs Mick Foley de Wrestlemania 22. Un match violent et bien orchestré par les anciens champions par équipe. Par contre, le fait de finir sur la musique de Kane me laisse perplexe. Cela veut sûrement dire que l’on aura un second match et la rivalité risque de tirer un peu trop en longueur.

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Surtout que séparer The Authority en deux comme cela, c’est assez dommage alors que le titre est à l’origine de tout cela. Voir The Shield et Daniel Bryan opposés à The Authority au complet serait sûrement plus efficace et aussi plus distrayant sur un plan scénaristique. En tout cas plus que de voir Brie Bella subir un enlèvement ou autres sévices par Kane pour piéger Daniel Bryan, parce que c’est ce qui va sûrement arriver, alors que ce genre de segment est vu et revu (cf la rivalité avec John Cena avant Wrestlemania 28).

Cet Extreme Rules fut sympathique globalement et est une véritable transition après Wrestlemania XXX. Spectaculaire avec quelques bons spots, le show a toutefois eu de nombreux temps morts. On reprend les bonnes vieilles habitudes avec des matchs aux intérêts moindres et d’un niveau assez moyen (Big E vs Barrett, Paige vs Tamina et Rusev vs R-Truth/Woods) et les matchs plus importants éparpillés aux quatre coins du show avec de bonnes oppositions. Extreme Rules a été un bon special event, sans vraiment être époustouflant pour autant, le seul match sortant de l’habitude se situant en pré-show. En dehors de cela, le public en demi-teinte et les commentaires pauvres du trio de la WWE n’ont pas aidé à porter un show pourtant correct dans son contenu.

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