Ring of Honor

ROH Global Wars 2014 : Adam Cole enterre les chances de titre de Kevin Steen

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Le monde du catch est fait d’accords et de fraternités. Celui qui lie la Ring Of Honor à la New Japan Pro Wrestling trouve là son point culminant avec un premier show commun, Global Wars, à Toronto. Les têtes d’affiches de chaque fédération sont présentes, et il s’agit d’en remontrer à l’autre fédération.

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Pour débuter le show, l’homme de la controverse est en action. Michael Bennett affrontera Hiroshi Tanahashi la semaine prochaine, un choix surprenant que la ROH se délecte d’avoir fait pour que les débats soient vifs. Et ce n’est pas cette grosse opposition de styles avec le high flyer ACH qui dissipera les doutes et l’incompréhension sur la tenue à venir d’un tel match. Bennett est bon dans les matchs à stipu, hors ici dans un match simple, c’est beaucoup moins évident. Et ACH ne montre pas du tout sa panoplie, ainsi le match est à la main de Bennett, c’est-à-dire très fade. Bennett fait un Spear malencontreux à sa compagne Maria Kanellis mais il n’en est pas ému, et remporte une victoire sans aucun ressort positif.

On passe à un local de l’étape, Michael Elgin, opposé au plus américain de tous les Japonais, Takaaki Watanabe, qui écume énormément de fédérations indépendantes dans son apprentissage. Le match est assez brut, sans grande surprise sur l’issue finale mais parfois très brouillon. On monte gentiment en température mais sans transporter la foule. Le but est de gentiment donner un os à ronger à Elgin avant son grand match de la semaine prochaine et c’est fait sans embuche et sans difficulté.

Pour augmenter l’intensité, il faut donc le premier match à trois équipes de la soirée. Mélange d’anciens et de jeunes, ce match est finalement le plus à la main des entre deux générations, les frères Briscoe. Mark et sa nouvelle attitude de foufou est le plus en valeur, dans un match où chacun à sa part mais pas la même portée. Ainsi, Bobby Fish et Kyle O’Reilly sont plus en retrait, et l’affrontement final se fait entre les Briscoe et Jimmy Jacobs et BJ Whitmer, deux représentants de la Decade. Dans un match bon et bien construit, le Doomsday Device a raison de Jacobs et les Briscoe s’avancent avec une nouvelle chance de revoir leur précieux, les titres par équipe.

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Suite du chapitre Decade avec Roderick Strong qui affronte et le mot est ici bien indiqué, Cedric Alexander. Ce dernier, trahi par son coéquipier Caprice Coleman il y a quelques semaines, mène ainsi une guerre seul contre un groupe, mais ici plus précisément un homme. Ainsi, pas d’interférence permise et le plus souvent un brawl comme action principale. Dans cette bagarre, Strong tient péniblement la corde mais Alexander le surprend au finish. Mais c’est une victoire à la Pyrrhus car voilà tout le clan Decade qui débarque, les chaises disposées, et la perspective de son dream match contre Kazuchika Okada la semaine prochaine s’envole brutalement ici, alors qu’il vient pourtant de s’offrir sa première victoire de prestige à la ROH. Cruel paradoxe.

Le sommet du show intervient juste avant l’entracte. Première portion 100% NJPW mais qui ne comporte pourtant qu’un Japonais, KUSHIDA, qui vient ici en compagnie d’Alex Shelley, de retour sur la scène de ses débuts. Ils ont fort à faire et ont d’ailleurs modérément voix au chapitre face à Rocky Romero et Alex Koslov, particulièrement tranchants, et aux Young Bucks rois par équipe partout où ils passent. D’ailleurs, ils défendent ici leurs titres par équipe IWGP Junior poids-lourd, face à leur plus forte adversité. Cela donne un ensemble détonnant, augmentant sans cesse dans l’intensité au point de rendre le public canadien et tout téléspectateur dans son ensemble, complètement dingue. Les prises de risque sont légion et toutes réussies, l’équilibre des actions est là, les champions sont ballotés mais ils finissent par s’en sortir à la manière forte du More Bang For Your Buck. Un match à émotions fortes garanties qui se hisse dans le top des matchs par équipe de cette année 2014, avec les Holly Shit à foison.

Ainsi arrive l’entracte et pour bien faire digérer la bière consommée par le spectateur, on reprend gentiment, très gentiment même, avec la plus grosse streak du catch, la plus grosse série de victoires comme un panneau en français l’a décrit. RD Evans est l’homme aux 104 succès très extravagants pour la majorité, comme ici où l’annonceur Bobby Cruise découvre en lisant un papier qu’il débute une carrière de catcheur et perd immédiatement par roll up pour le 105-0. D’ici à voir Brock Lesnar débarquer un jour, il y a un pas qui ne sera pas franchi car niveau prestige on repassera.

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Le public s’emballe pour un match par équipe 100% NJPW. D’un côté, Shinsuke Nakamura et Jado, de l’autre Hiroshi Tanahashi et surtout Jushin Thunder Liger. Vétéran légendaire aux 49 printemps, il est l’objet central de l’attention. Bien sûr, la silhouette est moins affinée et les gestes beaucoup moins rapides qu’auparavant. Mais il est clairement le chouchou du public qui détourne à peine l’oeil pour voir Nakamura et Tanahashi s’affronter la majeure partie du match. Pas particulièrement transcendant, il s’agit de faire dans l’expérimenté et à ce niveau-là, intégrer Jado qui est contemporain de Liger s’avère utile. Ainsi on a un scénario qui s’applique lors des shows placés dans l’entre deux  PPVs de la NJPW, à savoir l’élément « faible », le mois coté plutôt, qui craque, et donc Tanahashi place son High Fly Flow sur Jado pour la victoire. Du basique pour eux.

On repart à la ROH avec le titre Television en jeu entre Silas Young, Tommaso Ciampa, Matt Taven et Jay Lethal. Un match décevant dans l’ensemble car le potentiel des quatre hommes en action n’est pas été révélé. Ciampa fait la plupart voire l’exclusivité de son action à l’extérieur du ring, ce qui l’écarte d’emblée du match où il ne joue ainsi aucun rôle. Même chose pour Silas Young, ce qui donne un 4-Way sans aucune âme et moyen. Truth Martini est le manager de Jay Lethal et l’ancien de Matt Taven qui est trop focalisé sur lui pour ne pas voir la Lethal Injection arriver. Bref, coincé entre deux matchs NJPW, ce match ROH ne veut surtout pas attirer la moindre attention et ça se voit beaucoup trop.

Ainsi, nouveau match par équipe dont l’ingrédient de fin du précédent 2 contre 2 de la soirée a encore voix au chapitre ici. AJ Styles, nouveau champion IWGP poids-lourd, est avec son lieutenant le plus estimé, Karl Anderson. En face, le champion déchu sur un coup de dés, Kazuchika Okada, qui peut d’emblée s’apercevoir que sa réputation et son nom ont bien franchi les océans et les continents. Il est associé à son manager Gedo, très expérimenté, mais aussi le maillon faible dans ce genre de match où il se prend le Styles Clash pour finir. Mais celui qui a tiré son épingle du jeu comme d’habitude est bien Okada, car si opération séduction auprès du public nord-américain il y a, elle est largement réussie, car c’est lui qui fait le match et prend ainsi le pas sur AJ Styles qui arrivait en léger favori de la foule mais qui en ressort avec un statut plus bas. Mais il gagne et est le champion et voit Michael Elgin venir se confronter à lui car ils s’affronteront pour le titre la semaine prochaine, et Okada leur rappelle qu’il attend le vainqueur pour le retour au Japon.

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Pour finir, le titre ROH est en jeu dans un match programmé il y a quelques semaines mais reporté en raison de la blessure d’Adam Cole. Tout est jeu d’attitudes avec le public dans ce match où Kevin Steen en favori naturel de la foule est comme un chef d’orchestre. Le rythme n’est pas très élevé mais suit gentiment son ordre, avec un Cole s’accrochant le plus souvent et essayant de trouver une voie d’issue positive avec le Figure Four Leglock. En face, Kevin Steen joue du Sharpshooter, ce qui donne des airs de match à soumission sur le ring après une première partie à l’extérieur du ring entièrement favorable à Steen. Le heel Cole est clairement marqué tout comme le face badass Steen. Michael Bennett intervient pour se prendre un Package Piledriver et ainsi aucune intervention ne ponctue un final étrange et décevant. Il suffit en effet d’un Super Kick d’Adam Cole pour abattre proprement Kevin Steen et fermer là le PPV sur une note silencieuse avec un public pourtant très chaud mais qui a là déchanté.

Pour ce premier des deux shows communs avec la NJPW, la ROH a surtout misé sur le public de Toronto comme atout principal, et sur ce point aucun souci. Le show s’avère solide mais sans grand temps fort, en dehors du match par équipe de milieu de show. Les têtes d’affiche japonaises ont surnagé tandis que les têtes d’affiche de la ROH ont été dans l’ensemble discrètes. Il y avait comme une certaine façon de se jauger avant les matchs frontaux ROH vs NJPW qui parsèmeront War of The Worlds qui aura lieu samedi prochain à New York.

Photos : © Andrea Kellaway

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