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Money In The Bank 2014 : à qui le tour ?

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S’il y a un pay-per-view qui est difficile à prévoir, c’est Money in the Bank. Mis en place en 2010, l’événement crée toujours quelques surprises, surtout lorsqu’il y avait deux ceintures majeures, ce qui permettait de donner deux fois plus de suspens et des potentiels mark moments pour les fans. Si les titres ont été unifiés, il y aura toutefois bien deux ladder matchs à Money in the Bank du fait de la destitution du titre de Daniel Bryan, que huit participants vont se disputer. De l’autre côté, c’est un Money in the Bank ladder match classique qui aura lieu.

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Ce qui est génial dans les ladder match avec tant de participants, c’est l’aspect imprévisible de ces matchs, que seul le Royal Rumble peut dépasser. Bien entendu, il y a des favoris qui se mettent en avant très rapidement et qui ont de forte chance de toucher l’or, mais il y a dans la stipulation un aspect aléatoire qui permet à la WWE de faire gagner un catcheur placé plus bas dans la carte qu’un autre sans le décrédibiliser. Chaque match a ses favoris, des catcheurs que l’on ne voit absolument pas gagner et des outsiders crédibles qui pourraient probablement toucher la mallette ou les ceintures.

Un Money in The Bank destiné à Rollins?

La storyline majeure ayant mis un certain temps à se mettre en place à cause de l’incertitude de la présence de Daniel Bryan, ce Money in the Bank ladder match ne s’est rempli uniquement lors du dernier Raw. Un match qui opposera Rob Van Dam, Kofi Kingston, Jack Swagger, Dolph Ziggler, Dean Ambrose et Seth Rollins. Il y avait également Bad News Barrett parmi les participants, mais sa blessure l’empêchera probablement d’y prendre part, et si remplaçant il y a, nul doute que ce ne sera pas notre Mister Money in the Bank.

Évacuons également les cas très improbables de Rob Van Dam et Kofi Kingston. Comme l’a dit Seth Rollins, on verrait RVD favori si l’on était encore en 2005. Aujourd’hui, alors qu’il jobbe pour toutes les superstars tel un Chris Jericho, le deuxième Mister Money in the Bank de l’histoire n’a aucune chance de décrocher la mallette pour le titre mondial. La WWE ne compte pas sur lui dans le futur et si elle veut lui donner un titre pour bons et loyaux services, il sera plutôt secondaire. Kofi Kingston est plus jeune lui, et si le voir gagner ce match n’est pas impossible, c’est très improbable, le ghanéen n’étant là que pour apporter quelques spots à ce Money in the Bank, comme dans chaque match où il y a besoin de quelques acrobaties.

Jack Swagger est lui aussi très loin d’être un favori, déjà vainqueur de ce genre de match lors de Wrestlemania 26 – le dernier à s’être déroulé lors du Granddest Stage of Them All, il n’a fait que saborder ses expériences du main-event avec la ceinture poids-lourd et n’est certainement plus un catcheur sur laquelle la WWE mise pour un titre majeur tel que le WWE World Heavyweight Championship. La présence d’un seul titre réduit les possibilités d’accès à l’or, et Swagger se fera sans doute barrer la route par d’autres catcheurs bien avant de voir un seul coin de cette mallette.

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De toute façon, le temps qu’il la décroche, on est pas près de revoir ça.

Cela se complique avec nos trois derniers participants. Dolph Ziggler perd. BEAUCOUP. Mais il reste une valeur sûre du roster, un catcheur débordant de talent et sûrement l’un des meilleurs sur le ring. Les commotions qu’il a subies lors de son passage en tant que champion poids-lourd l’ont sabordé, sans quoi nous ne serions pas là à nous demander si Ziggler est un potentiel gagnant de ce match, mais bien de celui pour le titre. Le voir gagner serait un énorme mark moment pour une grande partie des fans, surtout après le match pour le titre intercontinental où l’on a senti une véritable pop pour le blond peroxydé. Mais il est également fort possible qu’il soit un faire-valoir et qu’il s’oriente vers une rivalité avec Bad News Barrett lorsque celui-ci sera revenu de blessure. Une position ambiguë qui le place comme une potentielle surprise mais certainement pas comme un favori.

Reste Dean Ambrose et Seth Rollins. L’explosion du Shield a mis en avant principalement Seth Rollins et Roman Reigns, mais l’ancien champion des États-Unis n’est pas en reste et a été présenté comme le trouble-fête de Seth Rollins, l’attaquant sans cesse ces dernières semaines. Il pourrait donc gagner le match, barrant la route à Seth Rollins dont le match semble être présenté comme un examen de passage auprès de Triple H. Ce dernier est l’ultime favori, celui qui paraît tellement sûr de gagner qu’il va finir par perdre. S’il reste toujours des croyances autour des autres participants, la mallette semble tout de même destinée au catcheur à la chevelure bicolore qui gagnerait un statut de heel intelligent, une sorte de mini-Cerebral Assassin, en ayant eu l’intelligence d’empêcher Ambrose de lui gâcher la fête en l’y invitant.

Voir une victoire de Rollins est presque inévitable ce week-end, tellement les autres participants semblent trop loin du main event ou justement d’avoir besoin de temps pour paraître comme une tête d’affiche potentielle. Mais rappelons que la mallette se conserve un an, et qu’il n’est pas nécessaire que le match pour le titre soit encaissé le soir même. Tout reste possible donc.

On a dit non Rob.

On a dit non Rob.

John Cena en transition ou un push majeur?

La situation semble plus complexe autour du titre. Alors qu’on se dirigeait vers un second Daniel Bryan vs Kane assez terne, ce ladder match rend les choses plus floues. Un ladder match à huit, avec plusieurs tendances se dessinant autour des participants que sont Alberto Del Rio, Kane, John Cena, Randy Orton, Roman Reigns, Bray Wyatt, Cesaro et Sheamus. Une composition variée et équilibrée entre nouveaux main-eventers, vieux de la vieille et ceux qui n’ont plus vu un titre majeur depuis un sacré moment.

Dans cette dernière catégorie, on retrouve Sheamus, Alberto Del Rio et Kane. Les deux premiers sont trop loin du titre, Sheamus ayant la ceinture US et Alberto Del Rio n’ayant pas eu, tout comme Sheamus, de lien avec une storyline majeure depuis un bon moment. Le cas de Kane est assez différent, il semble clairement être le soutien de Randy Orton, mais le personnage est instable et permissif, et pourrait très bien décrocher le titre dans le chaos le plus complet avec par exemple un Randy Orton incapable de grimper une échelle. Mais ce serait franchement pas très emballant de voir cela arriver à la fin du show et laisserait probablement un goût amer au match à la vue des autres participants.

Car ensuite, on retrouve Bray Wyatt, Cesaro et Roman Reigns. Tous dans le main roster depuis environ deux ans – sous leur gimmick actuel, ne faites pas les pointilleux avec Husky Harris/Bray Wyatt, ces catcheurs représentent des outsiders majeurs et de potentielles bonnes surprises. Car affichons-le tout de suite, si la WWE prend le parti de placer l’un de ces trois-là en tant que champion, ce serait une belle prise de risque, et probablement payante tellement les trois ont les épaules pour faire de bons règnes. Bray Wyatt erre un petit peu autour du titre pour passer le temps depuis que John Cena l’a battu à Payback, et le voir gagner le titre semble assez précipité, le seul pouvant logiquement se dresser face à lui après cela étant John Cena, mais comme la rivalité vient de se terminer, ce serait un brin rapide. Il reste toutefois un outsider crédible, et voir la Wyatt Family dominer le roster avec ce titre ainsi que ceux par équipe serait une image forte.

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Cesaro serait lui aussi un beau parti, mais lui aussi paraît encore assez vert. Il ne s’est fait les dents que sur Jack Swagger et Rob Van Dam et autant dire que c’est trop léger pour le protégé de Paul Heyman. Ce dernier assurerait probablement la réussite du règne si Cesaro venait à gagner, et l’on rêve déjà d’un discours où Heyman étale la réussite de ses clients devant une foule le conspuant et l’acclamant en même temps. Mais là aussi, Cesaro est assez loin des rivalités majeures et de l’autorité, donc cela semble un peu plus délicat pour le suisse qui doit encore s’établir dans l’upper-card avant de rêver du titre.

L’outsider le plus crédible restant Roman Reigns, le Superman du Shield semble être lancé tel un boulet de canon vers le main-event et assume parfaitement son rôle de babyface à temps plein. Il a tout récupéré du Shield : l’entrée, la musique, et le soutien inconditionnel de toute la foule. Tu parles d’un divorce équitable. Il semble être le plus proche du titre avec toute la construction autour de son entrée dans le match pour le titre. Un favori déclaré et la garantie d’une approbation totale d’une foule en délire. Si la WWE veut mettre un des nouveaux main-eventers en avant, ce sera très probablement lui.

Reste les incontournables, les indémodables, ceux qui résistent aux nouvelles collections même en période de soldes, Randy Orton et John Cena. Ce sont les valeurs sûres, celles que la WWE peut placer quand elle veut avec le titre et qui assureront sans souci la transition. La solution Randy Orton paraît toujours possible, mais peu souhaitable, son dernier règne fut long, et Triple H lui a fait beaucoup d’ombre avec Evolution, le plaçant dans une position à la limite de l’homme de main, ce qui n’est pas terrible pour un candidat au titre. John Cena lui est mis en avant ces dernières semaines comme renégat, happé par le vent de rébellion qu’a laissé Daniel Bryan en partant. Il est la nouvelle cible de The Authority.

Alors oui, ce serait vraiment pas une grande nouveauté que de placer John Cena en tant que champion, mais c’est la garantie d’un boulot au moins correct et de pourquoi pas, une revanche du dernier Summerslam au retour de Daniel Bryan. Mais il faut avouer que ce match semble bien plus imprévisible parmi ceux qui sont impliqués dans la rivalité avec The Authority. Le titre nourrira certainement cette storyline qui veut être l’événement de cet été, et c’est pour cela que Reigns, Cena et Orton en sont les favoris. Quoiqu’il arrive, le vainqueur devra couvrir ses arrières avec le match pour la mallette qui se tiendra avant celui pour le titre.

C’est donc un schéma classique des ladder matchs qui se propose à nous. Des favoris déclarés, des outsiders crédibles mais aussi des mecs présents pour faire le nombre et assurer le travail. Quoiqu’il arrive, ce Pay-Per-View lancera une bonne fois pour toute un été que l’on espère chargé en surprise, comme la WWE sait nous les concocter et c’est un euphémisme que de dire qu’elle en aurait bien besoin.

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