captain lou albano
Portrait

Les grands managers de l’histoire : Captain Lou Albano

Retour sur la carrière d’un manageur dont le rêve américain de ses parents a amené jusqu’aux abords des rings de la WWF des années 80.

WWE

Italo-américain, Lou Albano est un exemple du rêve américain qui se développe au début des années 30 qui attire ses parents et le fera roi. Il n’est qu’italien de naissance mais en tout cas le lien entre les deux plus grandes terres du catch ancien est fait et le prédestine à ce qui allait suivre ensuite.

Pourtant, Lou Albano, avant d’être ce capitaine, surnom qui lui allait comme un gant, a commencé dans un autre sport de combat, la boxe, mais ce sont seulement des prémices et le destin le verse très rapidement à la Capitol Wrestling Corporation, basée loin de Stamford. Autant dire que l’empire McMahon, grand-père, papa et fiston il a connu tout ça, ayant traversé ces trois époques bien distinctes et avec une fédération qu’on connait aujourd’hui comme la plus puissante au monde mais qui était très loin de l’être par le passé.

Et ainsi, par Albano on tient un personnage qui aura fait tenir par le spectacle les différentes activités catchesques de la famille McMahon. Et qui aura grandement contribué à l’essor médiatique puis ainsi progressivement par ricochet à l’essor de la fédération des McMahon vers la plus grosse machine qu’elle devient dans les années 80.

Mais avant tout ça, il commence par une carrière de catcheur par équipe en compagnie de Tony Altomare dans les années 60. Les deux hommes font une carrière de dix ans honnête sous l’appellation des Sicilians, de vrais gangsters des rings. Ils ne braquent pas les banques mais ils s’offrent un titre par équipe à la WWWF en 1967.

The Sicilians : Lou Albano & Tony Altomore

The Sicilians : Lou Albano & Tony Altomare

Mais il faut rapidement oublier ce chapitre du catcheur car il ne va pas de pair avec la suite et c’est un autre italo-américain, Bruno Sammartino, qui le fait venir à la Capitol Wrestling mais en l’introduisant auprès de Vincent McMahon Sr directement en manager car il ne voyait aucun talent dans le catcheur. L’aventure commence en manageant l’espagnol Verdu, qui par une défaite contre Sammartino inaugurera la grosse série de guichets fermés du Madison Square Garden. C’est tout bon pour le Capitaine à la grande gueule malgré la défaite et ainsi parfait pour déclencher l’ire de la foule qui à l’époque prenait vraiment les dires au premier degré.

Le look est pour le moins chabalien, et l’aide pour troubler ainsi le parfait ordre américain. Il provoque une colère immense de la foule quand il manage Ivan Koloff qui met fin au règne extraordinaire de Bruno Sammartino en 1971, le plus long de l’Histoire de la WWE à travers les âges et les appellations tout simplement. Pour avoir un tel succès il tient plutôt un rôle du manager de boxe, qui clame être un boss de l’entrainement, portant toujours ses poulains au sommet. Et il n’a pas tort. Ainsi, les titres par équipe vont s’accumuler au fil des ans de façon très régulière et jusqu’au bout et sa période face assez courte.

Car oui, Lou Albano était double face, avec une première quinzaine d’années bien heel avec des expériences très brutes puis une présence face d’une paire d’années face à une époque montante de la WWF. C’est quand même énorme de voir qu’au bout du compte, il aura mené les quinze équipes qu’il a managé vers les titres par équipe, systématiquement. Les British Bulldogs ? C’est lui. Les Wild Samoans ? c’est lui. Les Blackjacks ? C’est encore et toujours lui. Bref la liste des équipes à succès qui ne sont pas passées entre ses mains serait bien plus rapide à faire. Et si on compte aussi Don Muraco et Greg Valentine en solo pour occuper le titre Intercontinental, sa domination a été forte.

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Captain Lou Albano et The Lumberjacks

Le loup de mer aura croisé directement la route de Cindy Lauper avant même que cette dernière soit très présente à la WWF et Albano est à l’initiative d’une joute de managers entre elle et lui. Pour une fois, c’est un échec pour le Capitaine qui tenait les destinées de Fabulous Moolah défaite pour le titre féminin par Wendy Richter en 1984. Ainsi, il aura bien gouté à tout ce qu’on peut faire en tant que manager à l’écran et il aura vraiment été un grand complice de Cindy Lauper dans une association médiatique.

 

Mais voilà, il y a un moment où la position hégémonique ne tient plus et que le témoin doit lentement être passé. Mais pas maintenant, car il tient à sa place et tient largement la comparaison. On ne coule pas son bateau aussi facilement, et même s’il n’est plus tellement sous le feu des projecteurs, la coque reste solide. Preuve qu’il aura été vraiment le porte-étendard de l’ère pré-moderne du catch, sa plus grande scène est le Madison Square Garden et pas WrestleMania, même s’il était du tout premier, et au Madison Square Garden en 1985 justement.

Et justement, c’est l’année suivante qu’il va mettre la flèche, à l’heure où les Bobby Heenan et Jimmy Hart occupent toute la place et ainsi il peut tranquillement achever le passage de témoin, même s’il ne manque pas d’abreuver librement de conseils des catcheurs. Les caméras ça le connait et on peut ainsi beaucoup le voir dans des clips vidéo des chansons de Cindy Lauper mais également dans des séries et le film Body Slam où il retrouve Bruno Sammartino mais également Ric Flair ou Roddy Piper notamment.

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Avec Cyndi Lauper

Quand il annonce son arrêt définitif des activités du catch, il est très vite consacré au Hall of Fame en 1996. Ainsi, la trace de son passage est partout et est un souvenir car malheureusement il décède en 2009 après plusieurs crises cardiaques.

A la question posée dans l’introduction, le catch aurait-il existé sans manager, en tout cas sans Lou Albano ? Non, car il fallait vraiment un capitaine à la barre, sachant se mettre en avant et mettre en avant ses ouailles, un précurseur membre important du développement du catch sous toutes les facettes différentes. Il n’y a qu’un merci à lui adresser dans les cieux car clairement il tient un rôle dans ce que le catch est devenu, un vrai divertissement médiatisé. Et cela est dû en partie par sa grande gueule de marin le plus célèbre du sport spectacle.

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