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Extreme Rules : Quand Seth Rollins et les autres oublient un peu trop les règles

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© WWE.com

La WWE a souvent un peu de mal à se renouveler. Avec un roster stable, difficile d’insuffler un vent de nouveauté, pourtant bien nécessaire après Wrestlemania. Seuls Adrian Neville et Lucha Dragons sont sortis de NXT pour plonger tête baissé dans la midcard de la WWE, tournant autour des Sheamus, Dolph Ziggler et autres Bad News Barrett pour l’un et autour de la section par équipe pour les deux autres. On se retrouve donc avec une carte peu innovante, et amputée par l’absence de Daniel Bryan.

L’upcard s’agite en l’absence de Daniel Bryan

Un pre-show qui consacrera d’ailleurs Neville. Bad News Barrett prend en effet la responsabilité pour la blessure de Daniel Bryan et appelle Neville à venir sur le ring. L’homme oublié par la gravité débarque et donne un match dans la lignée de ce qu’il a pu offrir à Raw. On le sait, Neville a un mélange de catch physique et high flying vraiment intéressant et la victoire qu’il obtient sur Bad News Barrett annonce une première étape intéressante pour le britannique. À suivre donc.

Le show commence par une opposition entre deux anciens membres des trios qui ont animé la WWE de 2012 à 2014 : Dean Ambrose et Luke Harper. Si Dean Ambrose a su se détacher du Shield et se façonner sa propre pop, le parcours de Luke Harper est plus compliqué, malgré la prise du titre intercontinental en fin d’année 2014. Les deux n’ont d’ailleurs pas beaucoup l’occasion de briller. À tel point que la victoire d’Ambrose face à Luke Harper était tout simplement sa première en solo lors d’un pay-per-view. La fin d’une losing streak lors des soirées du dimanche qui n’aura pas été sans mal. Un match assez violent, orienté par la stipulation d’un Chicago Street Fight. Les deux vont prendre le terme « Street » un peu trop à la lettre et tout simplement se casser en voiture, laissant tout le monde perplexe.

Un match qui reprendra après deux autres matchs pour quelques minutes, le temps de retirer toutes les chaises sous le ring pour les jeter dessus. Un Dirty Deeds plus tard et l’ancien de la CZW prend la victoire. Une rivalité pas vraiment passionnante pour un match correct mais aussi un opener qui aura su mettre la foule en condition grâce à la popularité d’Ambrose.

 

Entre le départ et le retour du Street Fight, deux matchs, le premier entre Sheamus et Dolph Ziggler était l’occasion de voir deux upcarders aux trajectoires différentes. Alors que Dolph Ziggler connait un certain coup d’arrêt depuis le début de l’année, Sheamus lui est revenu avec un nouveau theme song et un nouveau look proche du hooligan. Un match nécessairement violent, avec Sheamus qui domine globalement le match, interrompant les quelques momentum obtenus par Ziggler. Cependant, c’est bien Ziggler qui remporte le match, sur un roll-up et contre le cours du match. Hors, la stipulation du « Kiss Me Arse » implique alors à Sheamus d’embrasser le derrière de Ziggler, ce qu’il ne fera pas, préférant que Ziggler le fasse à sa place, découvrant une fesse pour laisser le Show-Off apprécier la blancheur de l’irlandais d’un peu plus près.

Le soucis de ce genre de stipulation, c’est le fait que la WWE soit PG. Un classement qui empêche tout simplement ce match de ne pas paraître ridicule. On ne voit pas vraiment de lourde humiliation pour Ziggler, qui en a vu des biens pires avec la Spirit Squad. Il faut aussi souligner que cette défaite en match de Sheamus paraît assez étrange vu la tendance de Dolph Ziggler à végéter dans la carte. La rivalité risque de continuer et sans Bryan dans les parages, le titre intercontinental pourrait être remis autour toute cette sphère de catcheurs précédemment apparus.

Un nouveau jour pour les titres par équipe?

La surprise du soir, c’est cette victoire de Kofi Kingston et Big E sur les champions par équipe Tyson Kidd et Cesaro. Une victoire surprenante d’autant plus que The New Day, groupe auquel s’ajoute Xavier Woods, était plutôt un échec. Loin de la tendance face qu’il prenait au départ, le trio a pris un virage surjoué qui lui donne un heel turn, le public prenant en grippe le groupe qui subit les chants « New Day Sucks » de manière répétée. Le match a eu une durée loin d’être exceptionnelle, ne dépassant pas la dizaine de minutes, mais aura eu le mérite d’être rythmé et de montrer quelques spots sympathiques. On ne voit toutefois pas The New Day durer très longtemps en tant que champions. Ce groupe ne marche que par la moquerie et aucun d’entre eux ne montre un visage heel. La blague fonctionne pour le moment, mais il faudra faire attention à ce que la blague ne devienne pas une moquerie.

Tout ceci devrait mener doucement à la montée des Lucha Dragons, autres arrivants de NXT, qui devraient d’ici Payback ou Money in The Bank avoir une chance pour le titre. Mais ici, c’est Kidd et Cesaro qui souffrent d’une défaite sans grande résistance, après un roll-up de Kofi Kingston sur Cesaro. Cette équipe bricolée ne semble pas destinée à reprendre les titres, malgré l’alchimie correcte qu’ils montrent dans le ring.

Encore loin d’avoir trouver son rythme de croisière, on sent que l’absence des Usos dans la division a relancé les cartes avec quelques équipes tournant autour des titres. Pour l’instant, il s’agit de voir l’évolution de New Day et si les Lucha Dragons ou Cesaro et Kidd se chargeront de retrouver leurs titres.

Cena se sort des chaînes sans encombre

Premier rematch direct de Wrestlemania de la soirée, celui entre Rusev et John Cena dans un match à la stipulation étrange : un Russian Chain Match. Globalement, cette stipulation n’est rien qu’un Strap Match avec une chaîne à la place du large élastique habituel. Le premier à catcheur à toucher les quatre coins du ring sans utiliser la chaîne ou intervenir sur son adversaire gagne.

Le grand soucis se trouve ici. En effet, John Cena va remporter ce match après un Attitude Adjustement où il ira par la suite toucher le quatrième coin du ring. Sauf qu’en théorie les autres coins auraient dû s’éteindre puisque Cena est intervenu sur son adversaire. Une erreur de cohérence sans gravité, globalement Cena aurait juste eu à parcourir les quatre autres coins, mais ce sont les petites erreurs qui empêchent un travail de passer du bon au très bon.

Cet affrontement avait en effet le soucis d’avoir plus un handicap qu’une valeur ajoutée. On sentait même l’arbitre un peu perdu par cette stipulation et la confusion finale était perceptible elle aussi. Les dissensions entre Lana et Rusev sont elles de plus en plus palpables alors que le public réclamait Lana pendant le match, ce qui n’a pas plu à Rusev.

 

Après sa défaite, Lana a dû aller négocier un match pour Payback, un « I Quit Match » qui fait que cette rivalité ressemble de plus en plus à celle de Cena face à Wyatt. On a alors très peur pour Rusev, qui subirait sa troisième défaite consécutive s’il prononçait les deux mots lors de Payback. On voit un peu mal ce qui peut attendre Rusev après Cena, mais on ne peut pas dire que cette succession d’échecs le mette aussi à son avantage. Une situation compliquée surtout que le match n’a pas été fantastique.

Reigns debout face au Big Show, les Bellas font un faceturn forcé

L’affiche qui suit était inédite en pay-per-view et opposait Naomi à Nikki Bella pour le titre des Divas. Un match très classique, ressemblant à tout ce qui a pu se développer lors de ces derniers mois autour des Divas. Le heel turn de Naomi et l’absence de Paige a entraîné un faceturn un peu forcé des Bellas. Finalement, c’est un peu étrange comme le public ne tenait pas vraiment, voire ne croyait pas, au côté heel des Bellas. Une sorte de conséquence des tergiversations des deux sœurs l’année dernière. Le match montre le status quo qui réside dans la division féminine mais aussi son manque de nouveauté. Il faudra rapidement le retour de Paige ou un vent d’air frais pour animer cette division qui a encore beaucoup de boulot devant elle. En attendant, le heel turn de Naomi n’est pas des plus convaincant mais a l’avantage d’offrir à celle qui avait fait un bon parcours lors de l’ancienne version de NXT une possibilité de retenter sa chance lors de Payback.

On en vient alors à l’opposition que personne n’attendait, que tout le monde voulait éviter. Roman Reigns contre le Big Show. Une rivalité qui était déjà à l’affiche avant le Royal Rumble et qu’il retrouve juste après son échec à Wrestlemania. Une stipulation, le Last Man Standing, qui n’annonçait pas une opposition des plus rythmées. Toutefois, le match réussit toutefois à tenir une consistance, un petit miracle. On eut même le droit à quelques spots de la part des deux catcheurs, notamment ce chokeslam qui envoie Roman Reigns dans deux tables, mouvement dont il va se relever pour finalement effectuer un spear sur le Big Show détruisant la pauvre table d’annonce espagnole. Puis, il soulève la table des commentateurs américains sur le Big Show. Il finit par monter sur celle-ci, ce qui logiquement aurait dû arrêté le décompte de l’arbitre mais apparemment on est plus à un enfreint de règles près.

Manifestement, Roman Reigns se repositionne dans la course au titre grâce à cette victoire. Malgré tout, on soulignera que le Big Show vendait vraiment le tout très mal. À cela, une question se pose, et a déjà été posé lors du #AskKane du pre-show : « Are you still relevant? ». Non, vraiment, certaines personnes devraient penser à la retraite et le Big Show en fait partie.

Randy Orton utilise le RKO, Seth Rollins aussi

Avec l’arrivée du titre sur les épaules de Seth Rollins, il n’y avait aucune raison pour que la rivalité face à Randy Orton recule en terme de place dans Monday Night Raw. Avec des conditions comme Kane gardien de porte et le bannissement du RKO lors de ce match, les interventions extérieures ne faisaient aucun doute, surtout en Steel Cage Match, loin d’être la stipulation la moins sujette à ce genre d’événements.

Malgré tout, la première partie de match est surtout orientée sur l’opposition dominée par Randy Orton et les velléités d’intervention de J&J Security que Kane préfère empêcher. C’est d’ailleurs une constante du match : Kane en est le sujet principal. Tout tourne autour du respect des règles de Kane ou non, qui finit par s’en prendre à tout le monde et plus particulièrement Randy Orton. Ce dernier lui applique le RKO, puis Seth Rollins arrive dans le dos de Randy Orton pour en faire de même. Le flou de la stipulation était présent, là où le RKO était bannit pour Randy Orton seulement, apparemment cela était finalement le cas pour tout le monde. Un finish à controverse qui permet à Randy Orton de réclamer un autre match et de rester dans la course au titre.

Ce match aura finalement eu le déroulement logique, Kane s’éloigne peu à peu de The Authority, mais pas encore assez pour nuire au règne de Seth Rollins. Le story-telling du match était toutefois assez moyen, et on ne peut pas dire que tout cela déborde d’originalité.

Extreme Rules aura été grandement inconsistant, manquant cruellement de renouveau, le pay-per-view n’aura pas non plus offert d’affiche exceptionnelle. Globalement, la WWE maintient ce niveau correct mais sans plus en pay-per-view traditionnel. Il faudra attendre pour que quelqu’un ou quelque chose vienne remuer ce train-train dans lequel la WWE semble se glisser. Et d’expérience, on a bien peur que tout cela soit assez long.

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