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Portrait

Dusty Rhodes, The American Dream pour toujours

Dusty Rhodes est décédé à l’âge de 69 ans d’une longue maladie. Portrait de l’une des figures historique du catch américain et source d’inspiration pour les générations futures.

The American Dream n’est plus. Dusty Rhodes est décédé jeudi dernier, à l’âge de 69 ans. Il était une légende du catch. Comme les plus grands de sa génération, bien au-delà des fans de la discipline son nom n’était pas inconnu. Les premières notes de son theme song faisaient lever les foules en un dixième de seconde. On vous met au défi de trouver quelqu’un qui le détestait.

Au premier abord, il était compliqué de se dire que Dusty Rhodes était ou aurait pu devenir la légende qu’il est devenu. Dans les années 70 à 80, les silhouettes musclées dominent et il s’est établi comme étant un opposant de cette tendance avec son physique imposant et naturel. Le grand regret aura été de ne jamais avoir pu le voir s’inscrire au palmarès de la fédération des McMahon dont il est pourtant devenu un pilier jusqu’à sa mort. Et cela même si dans son après carrière il est entré dans le Hall Of Fame.

Ce bâtisseur de NXT, ce formateur auquel des dizaines et des dizaines de catcheurs et de catcheuses doivent tout n’a en effet pas eu la lumière souhaitée sur un ring de la WWF. Il y débarque en 1989, la quarantaine bien tassée, affublé d’une tenue à pois. Si cette gimmick est à la base une moquerie de Vince McMahon, Dusty se donnera la tâche de populariser cette gimmick, ce qu’il fera. Accompagné de la sympathique Sapphire, Dusty aura malheureusement des matchs loin de l’acabit de ceux de la NWA.

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Réunir autant d’avis positifs et ne se faire aucun ennemi, c’est le tour de force qu’il a accompli en restant toujours entier. C’est donc d’abord l’homme du Bionic Elbow, ce coup de coude donné à l’adversaire dont beaucoup se sont inspirés (Bubba Ray, Colt Cabana, etc), ainsi que les « Dusty, Dusty! » retentiront encore longtemps dans les salles, sortant des bouches de personnes qui ne l’auront jamais vu en action. Il a réussi à se faire un nom en Australie ainsi qu’au Japon, deux pays où il a combattu à plusieurs reprises.

Légende de la NWA

Le terrain de jeu de ses plus grandes heures, situées dans la décennie entre 1976 et 1986, est la NWA et ses multiples fédérations disséminées dans les Etats-Unis qui étaient alors très populaires. Dusty Rhodes en est devenu une légende avec plus de cinquante titres collectés, avec une préférence pour la Floride où il s’est forgé petit à petit son surnom de The American Dream.

Dans ce pays puritain qui croit fermement au rêve américain, bénéficier de ce surnom à vie est un tour de force exceptionnel. Et quand on passe du surnom d’homme commun à celui de rêve américain, cela situe le personnage qui ne doit pas forcément à son style dans le ring mais plutôt à son beau-parler légendaire. Un beau-parler qui nous offrira de belles joutes avec Ric Flair au milieu des années 80 du côté de l’ancêtre de la WCW. Et puis avant, il faut comptabiliser une fin de décennie 70 énorme avec des main-events au Madison Square Garden pour la WWWF et des rivalités diverses avec des légendes telles Billy Graham en haut de la liste mais aussi d’autres monstres de physique comme Harley Race.

Pour revenir à ce qui a fait vraiment sa légende, on en revient à sa rivalité avec Ric Flair en 1985 marquée par des joutes verbales mémorables allant jusqu’à arracher des larmes aux fans. Dusty Rhodes parvenait à faire passer tous ses messages de façon purement authentiques et est réellement devenu la référence du conteur avant et après l’action dans le ring, avec une intensité éclatante aux yeux du plus grand nombre dans sa promo « Hard Times » le 29 octobre 1985 avant de combattre pour le titre mondial de la NWA contre Ric Flair.

Le catcheur Dusty Rhodes est peu connu chez les moins de trente ans mais il s’est fait une place dans tous les Hall Of Fame, et cela n’est pas dû à son statut de dirigeant qu’on lui aura connu ensuite pendant trente ans. Sa particularité aura été d’insuffler l’élan à la WWE mais aussi à la TNA et à la WCW. C’est en 1985 qu’il a commencé à établir les bookings dans l’ancienne WCW dont il a établi les bases avec les idées originales des War Games avant une première fin moins heureuse et un deuxième passage revival dans les années 90 pas des plus marquants. Au milieu des années 80, Dusty Rhodes, booker à la Jim Crockett Promotions, prend sous son aile un jeune arriviste nommé Paul Heyman. Le futur promoteur de l’ECW apprend avec l’American Dream la production de shows de catch.

Entre ses deux passages à la WWE, il y a son passage à la TNA entre 2003 et 2005 où il a aidé au développement de la fédération de Dixie Carter alors qu’elle n’en était qu’à son commencement. Et même si sa santé déclinait, il a mis du temps avant d’abandonner définitivement l’action dans le ring. Il aura comptabilisé 25 années pleines de compétiteur dans le ring et 40 ans au total avec ce virus des rings qu’il a transmis à ses fils Goldust et Cody Rhodes. Si certains enfants de légendes du catch peuvent reprocher à leur père d’avoir été trop absent, on n’entendra jamais ce genre de critiques sur le patriarche de la famille Rhodes qui a toujours été décrit comme un homme de famille et un père merveilleux.

La WWE est bien sûr là où on l’a connu le mieux dans le rôle de dirigeant, de conseiller, de booker et de formateur, ce dernier rôle ayant été important dans la développement de la branche NXT. Il appelait d’ailleurs affectueusement les membres du roster ses NXT Kids et en 2014 il occupait le poste de General Manager du show. Estimé de tous et surtout des McMahon et de Triple H, il laissera un grand vide. Celui d’un grand orateur hyper charismatique que beaucoup de catcheurs ont voulu avoir à leurs côtés, y compris des contemporains de son époque comme Larry Zbysko ou encore les Four Horsemen.

The American Dream a laissé un héritage éternel qu’on espère que les générations futures se transmettront car c’est celui de la passion pure et dure pour ce qui nous rassemble tous, le catch.

Dusty Rhodes, The American Dream pour toujours
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