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Brock Lesnar vs Undertaker : Le Hell In A Cell de tous les possibles

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© WWE.com

Cette rivalité a une valeur très particulière aux yeux des fans dans le sens où elle est construite sur une base émotionnelle forte mais, du fait du statut des deux catcheurs, a une construction saccadée dans un esprit de match d’exception qui entoure chacune des confrontations. C’est d’ailleurs dans un cadre spécial qu’a été annoncé le match, celui du Go to Hell Tour de Brock Lesnar, cette petite promo autour de ses apparitions au Madison Square Garden, lors du dernier podcast à Raw de Steve Austin et finalement ce dimanche à Hell in a Cell.

Un match dans une structure qui a fait également la légende de l’Undertaker dans ses oppositions avec Kane, Shawn Michaels et surtout Mick Foley dans ce qui reste probablement le match le plus dangereux de l’histoire de la WWE — les deux chutes de Mick Foley faisant toujours froid dans le dos. Pour Brock Lesnar, l’histoire avec la structure métallique se résume à un unique match remporté en 2002 face à l’Undertaker déjà. Mais la rivalité n’a pas décidé de prendre en compte ce point.

Ce Hell In A Cell semble bien agir comme chapitre final d’une trilogie Wrestlemania XXX – Summerslam 2015 – Hell in a Cell 2015 qui semble déjà avoir pris une place à part à la WWE du fait de la défaite de l’Undertaker à WrestleMania. La partition dans cette rivalité a d’ailleurs été jouée dans ce sens : chacun réclame une revanche, et la structure idéale pour conclure est bien la structure métallique.

L’enjeu physique avant tout

C’est la constante des matchs du Deadman depuis quelques années, le grand point d’interrogation qu’est sa forme physique. Il ne faudrait pas suivre les pas de Sting lors de Night of Champions et sortir à nouveau blessé d’un match. Il semble acquis que l’Undertaker se remet de ses matchs plus rapidement, et à environ cinq mois de Wrestlemania 32, il faut garder ce rythme pour le Taker. Mais on ne peut pas vraiment dire que toutes les cartes soient mises en place pour préserver la santé du catcheur.

Ajouter le contexte d’un Hell in a Cell à la brutalité d’un match simple avec Brock Lesnar c’est donner un niveau d’attente in-ring. En tant que personnage symbolique de la structure, on se doit d’attendre plus d’un match de l’Undertaker. Le niveau d’agressivité a d’ailleurs été évoqué lors des joutes verbales, jouant sur le mot Hell, la thématique de l’enfer officialise la volonté d’aller dans un combat assez emblématique de ce que Brock Lesnar propose dans ces matchs à la WWE : un style stiff, très physique porté sur la variations entre coups au près et souplesses.

L’Undertaker répondra lui par un style similaire entrecoupé par plusieurs classiques de son arsenal, la seule véritable question sera à nourrir autour du rythme et des plus gros spots avec la cage ou les objets.

Un dénouement imprévisible du fait d’un manque d’enjeu réel

En dehors de désigner un vainqueur sur cette rivalité, ce match ne sert pas à grand chose. La WWE n’a pas assez insisté sur le désir de vengeance de l’Undertaker, n’appuyant absolument pas sur sa tricherie de SummerSlam pour en dégoter un angle intéressant, nourrissant son match sur le simple fait d’avoir deux noms légendaires à l’affiche.

Et c’est tout-à-fait critiquable de ne pas miser plus autour de la structure du Hell In A Cell, sur l’histoire entre les deux, de scinder un peu plus les camps et de définir un peu les camps. Le gros risque que prend la WWE, c’est d’offrir un public qui ne réagisse qu’aux spots sans trop vraiment prendre partie, même si l’on a vu lors du dernier Raw que le public se tournait rapidement vers l’Undertaker, alors que ses actes depuis son retour le définissent un peu plus comme un heel.

Et au final, on se fout un peu de savoir qui gagnera ce match puisque cette rivalité a tourné dans le sens inverse d’une rivalité traditionnelle. Lesnar a eu sa victoire décisive dès le premier match, celle qui prévaudra sur toutes les défaites du monde, et dont l’Undertaker ne pourra jamais vraiment revenir, étant en fin de carrière. Dans une meilleure construction et avec peut-être plus de temps pour penser le build-up, il aurait été bon de placer des affrontements avant la fin de la streak et enfin donner une victoire plus que significative à l’un des deux catcheurs.

Et quoiqu’il arrive, ces deux catcheurs ne retourneront pas actuellement au premier plan. Brock Lesnar reviendra sûrement pour les pay-per-views principaux du Big Four alors que l’Undertaker attendra un énième adversaire à un WrestleMania dont on espère toujours, quelque part, que ce sera son dernier. On pourra avoir une notion de divertissement tout au long de ce match, le style physique et stiff faisant toujours son effet avec la plus-value de la cage. Mais difficile de vraiment déceler un enjeu réel en dehors de l’occasion d’avoir un tout petit peu plus de momentum.

La meilleure affiche faute de mieux

Et pourtant, quand on regarde le reste de la carte, il est assez difficile de trouver une meilleure affiche pour le main-event. C’est celle qui fait plus sens par son passé et son étalement sur plus d’un an et demi, elle dépasse le prestige d’un match entre Seth Rollins et Kane qui ne devrait pas trop poser de soucis au niveau de sa finalité et a ce fameux star power encore supérieur au reste des affrontements de midcard et upcard du reste du roster.

Ce match fera quoiqu’il arrive réagir et la WWE ne prend aucun risque avec une telle affiche et peu donc se permettre d’autres choses dans ses autres affiches. Brock Lesnar et l’Undertaker, c’est un peu cette garantie que les gens vont vouloir voir ce pay-per-view et donc le payer, incluant également un maintien d’abonnés au WWE Network.

C’est d’ailleurs la fin d’un petit cycle de transition pour la WWE avec cette affiche, qui va devoir recréer une nouvelle rivalité un peu plus ample pour pouvoir attirer de nouveau un public qui s’absente un peu trop lors de RAW chaque semaine. Ce probable main-event, c’est la transition entre la période estivale et la parfois un peu trop longue période qui nous dirige vers la Road to Wrestlemania. La WWE avait alors fait venir Sting pour les Survivor Series, il va falloir à nouveau créer la surprise pour ne pas plonger dans deux mois de stagnation qui serait malvenue.

En attendant, cette affiche est prévisible dans le contenu mais certainement pas dans sa conclusion, Brock Lesnar a l’ascendant psychologique et physique dans la rivalité, mais dans un match où tout est permis et surtout dans la structure qui a donné les lettres de noblesse à l’Undertaker, tout est possible et imaginable, il n’y a plus qu’à surprendre.

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