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Hell In A Cell 2015 : La fin de l’Undertaker amorcée

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Depuis 1997, elle est la structure qui a pu créer de nombreuses légendes mais qui a aussi enfermés quelques navets. L’Undertaker et Brock Lesnar s’y étaient déjà retrouvés pour un résultat en faveur du client de Paul Heyman. Deux nouveaux catcheurs allaient toutefois y faire leur première entrée pour régler leurs comptes pour de bon, Roman Reigns et Bray Wyatt. Deux matchs encadrés par une upcard qui ne bouge pas vraiment depuis quelques mois, entre la tag team division dominée par New Day et les Dudley Boyz, le titre intercontinental disputé par Ryback mais toujours aux mains de Kevin Owens et un titre des États-Unis toujours sur les épaules de John Cena après l’intermède Seth Rollins.

Ce dernier défend son titre face au Demon Kane pour se débarrasser du Corporate Kane, une rivalité de transition qui ne passionne pas tellement du fait de son absence total de suspense concernant sa finalité. Même la rivalité féminine est sur une courbe linéaire qui devait passer par la dernière chance de Nikki Bella de toucher à son titre avec de permettre à la Divas Revolution de prendre son envol. En résumé, Hell in a Cell avait pour mission de terminer des périodes pas franchement exceptionnelles pour la majorité des rivalités du roster de la WWE tout en mettant en avant le fameux chapitre final de la trilogie Lesnar / Undertaker.

Avant cela, l’habituel preshow a retracé les rivalités en cours et nous a permis de voir les grands absents des rivalités actuelles. Cesaro, Neville et Dolph Ziggler affrontaient Rusev, Barrett et Sheamus sous les yeux de la « Stardust Section ». L’occasion de désespérer du placement actuel de Cesaro qui aura bien chauffé la foule avec une série d’uppercuts et son physique toujours hors du commun. On peut dire que l’homme a l’une des meilleures popularités du roster sans pourtant avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Ça ne semble pourtant pas être pour bientôt pour le Swiss Superman et c’est assez dommage. Lui et Neville finissent de donner la victoire à leur équipe, pendant qu’on voit aussi Mister Money in the Bank perdu lui aussi au milieu de la midcard.

Alberto Del Rio préfère les barbus, Roman Reigns se débarrasse de la Wyatt Family

Ce pay-per-view commence avec John Cena et son US Open Challenge qui sera cette fois-ci en défaveur du poster boy de la WWE. Voyant arriver Zeb Colter sur un véhicule / fauteuil roulant, on se dit que tout ça sent le Jack Swagger, porté disparu dans le fin fond de la carte depuis un moment. Mais avec un discours résolument moins patriotique, le barbu annonce que son protégé pour enlever le titre des États-Unis des mains de John Cena n’est autre que Alberto Del Rio. Retour assez imprévisible tellement son départ avait été fait dans des conditions exécrables. Un retour qui doit d’ailleurs rendre Ricardo Rodriguez assez fou, lui qui a eu aussi le même problème de racisme avec des employés.

En ce qui concerne le combat, il faut se dire qu’on est pas dans le même genre que les Kevin Owens, Cesaro, Sami Zayn ou Neville mais bien dans un genre que Cena connaît plus, où les deux ont une connaissance assez ferme des standards de la WWE. Le rythme était assez lent mais précis, et assez agréable à suivre même si un peu plus d’intensité aurait été agréable, surtout lorsque le match se termine sur un kick d’Alberto Del Rio qui prend le titre assez rapidement.

Trop rapidement peut-être. En moins de dix minutes en effet le mexicain l’emporte là où les affrontements de John Cena dépassent allègrement le quart d’heure depuis le début de l’Open Challenge. En tout cas, nouvelle phase pour le titre des États-Unis qui devrait bénéficier dans un premier temps du retour de Del Rio accompagné par Zeb Colter, il faudra voir où tout cela mène et les prochains prétendants au titre, en espérant que la montée n’ait pas été du seul fait de John Cena.

Pas trop de temps pour s’en remettre puisque la cage descend déjà pour accueillir Roman Reigns et Bray Wyatt. Un combat que l’on connaît bien, pour une rivalité qui n’a pas autant marquée qu’espérer, on sent la hype du Shield et de la Wyatt Family un peu trop lointaine et que l’une ne peut pas vraiment marcher sans l’autre. On a aussi senti que ce Hell in a Cell était un nouveau point pour Roman Reigns et son ascension vers le titre, parce que la WWE lui donnera à un moment où un autre, ce n’est pas la discussion avec Ambrose après sa victoire qui nous fera penser le contraire.

L’affrontement entre les deux lutteurs aura eu quelques utilisations d’objets sympathiques, un bon gros passage de table pour un spot sympa et surtout une bonne domination de Bray Wyatt avant le sursaut et le comeback final de Roman Reigns. L’utilisation des kendo sticks aura eu aussi son impact que ce soit pour l’envoi en pleine figure ou pour la version doublée qu’a offert Roman Reigns à Bray Wyatt. Il tape sur des bambous et c’est numéro un pour l’ex-powerhouse du Shield.

On peut regretter que cette rivalité n’est pas eu plus d’ampleur auprès du public ou qu’elle n’est pas eu sa chance de prendre plus de spotlight pour offrir un nouveau visage à Roman Reigns qui reste pour l’instant ce même catcheur que l’on veut irrémédiablement faire atteindre le sommet sans que tout le public y soit parfaitement réceptif. Mais bon, cette victoire clean dans un match agréable – un des meilleurs de la soirée – lui va bien pour avancer, et pour Bray Wyatt, il faut attendre la fin de la soirée pour voir que cette défaite n’est pas si grave.

Le New Day venge Xavier Woods, Charlotte et Seth Rollins toujours reine et roi

Ce qu’il faut savoir actuellement c’est que New Day est ce qu’il y a de mieux à la WWE. Ils sont divertissants, savent se mettre le public dans la poche et en même temps garder la ligne heel tout en étant très créatif au micro. Même si Xavier Woods a pris pas mal des louanges depuis la montée de New Day, il faut reconnaître que Big E et Kofi Kingston ne sont pas en reste. En l’absence de leur joueur de trombone, passé à travers une table du fait des Dudley Boyz, les deux partenaires ont rendu un hommage à leur voix emblématique, allant jusqu’à porter un brassard noir « XW ».

L’absence de Xavier Woods semblait du coup l’occasion parfaite pour les Dudley Boyz dans un match assez classique, où D-Von a joué le rôle du face en détresse alors que Bubba Ray prenait les hot tags. Pour sortir du classicisme des dernières rencontres, les New Day ont mis en place quelques tricheries sympathiques.

En premier lieu, c’est cette tentative à la Eddie Guerrero de Kofi Kingston qui tente de faire disqualifier les Dudley Boyz, un échec puisque l’arbitre s’en rend compte. Dans un second temps, c’est la classique intervention avec objet qui finira par marcher, Big E attaquant Bubba Ray avec une moitié de trombone alors que l’arbitre ne regardait pas. Les New Day conservent à nouveau, mais le manque de véritable challenger amène à croire que cette rivalité a encore de beaux jours devant elle.

On peut être un peu moins exhaustif autour des rivalités pour le titre des Divas et le titre de la WWE. C’est assez triste à dire mais les matchs, sans être infamant, ne sont pas vraiment des classiques. Charlotte et Nikki Bella ont continué à travailler comme elle le pouvait ensemble mais l’alchimie est toujours un peu maladroite. La défaite de Nikki Bella devrait permettre à quelqu’un de prendre le pas, et on espère bien que ce quelqu’un sera très vite Sasha Banks, bien que Paige semble plus proche du poste de challenger au titre.

Ce match, c’était un peu l’occasion d’enfin tourner la page des Bellas et de lancer la vraie #DivasRevolution dont on attend toujours plus, vu le talent des catcheuses amenées dans le main roster actuellement, et avec NXT qui continue de toquer à la porte, on espère que c’est très loin d’être fini en terme de recharge du roster féminin. En attendant, renouveler les affiches et surtout donner plus de temps pour les matchs seront deux points importants dans les semaines à venir. Va falloir se mettre un peu plus le public dans la poche.

Constat similaire pour le titre majeur de la WWE. En absence de réelle nouvelle concurrence, c’est Kane qui avait pris la charge d’avoir un match pour le titre, étant revenu interpréter le rôle de Corporate Kane, directeur des opérations, pour se faire retirer le job un mois après. Un véritable bouche-trou pas totalement révoltant pour autant, la partition est connue mais bien jouée, mais par conséquent elle est aussi très peu surprenante.

D’ailleurs, même malmené dans cette rivalité, Seth Rollins a finalement eu le droit à une victoire clean sur un Pedigree, sans aucune forme de tricherie aucune, chose que seul Dean Ambrose a vécu – assez mal d’ailleurs vu sa position actuelle pas aussi bonne qu’espérée – et Kane s’en relèvera facilement quand il le faudra, en bon vétéran de la WWE, il fait le travail, donne des victoires et on ne peut que le saluer pour ça, surtout quand le match a un niveau tout ce qu’il a de plus satisfaisant.

On fera moins de vagues sur le match entre Kevin Owens et The Ryback. Le temps donné était minuscule, l’impossibilité pour Owens d’asseoir un style dominant pour garder la crédibilité de Ryback empêche également aux matchs entre les deux catcheurs d’être véritablement rythmé et la victoire du canadien devrait permettre là aussi de passer à autre chose, en espérant de premiers concurrents vraiment à la hauteur du champion intercontinental.

Brock Lesnar emmène l’Undertaker à Low Blow City, Bray Wyatt démarre l’enterrement

La der des ders était engagée ce dimanche entre The Beast et l’Undertaker. Un match qui a réservé au public un spectacle qu’il attendait. Une opposition physique, sanglante et qui n’a jamais fait dans le détail. C’était de la pure destruction de chaque côté en utilisant les marches à l’extérieur du ring, la cage et même le ring lui même, Lesnar se chargeant d’un peu exposé les sous-parties du ring. Un échange qui aura duré plus d’un quart d’heure et où le Taker a suivi le rythme dans ce qui pourrait être leur opposition la plus aboutie dans cette rivalité – en 2002 l’Undertaker avait un bien meilleur physique.

Une bonne chose donc et même le final sur un low blow suivi d’un F5 n’a pas dérangé vu que le mouvement sonnait plutôt comme une vengeance, et était surtout légal dans un match sans disqualification. L’Undertaker perd donc pour laisser Lesnar grand vainqueur de cette opposition en trois parties, gardant toujours le dessus sur l’Undertaker, et c’est assez logique lorsque l’on peut facilement dire que Lesnar est assez loin d’en avoir terminé à la WWE.

Pour l’Undertaker, c’est plus compliqué, l’arrivée de Bray Wyatt en après match, un peu étrange et maladroite, fait entrer le Taker dans une storyline qui aborde frontalement sa fin, ce n’est pas nouveau, mais qui démarre assez loin de WrestleMania pour qu’on puisse l’imaginer traîner jusqu’au plus gros show de l’année de la WWE. Il semble assez évident que la rivalité avec Brock Lesnar était vraiment la dernière véritable volonté de l’Undertaker avant de laisser sa place, en lui laissant sa streak et une image monstrueuse pour la suite.

La WWE semble avoir teasé l’Undertaker pour les Survivor Series déjà, et il y aurait donc à parier qu’on le revoit plus rapidement qu’à l’accoutumée, lui qui a déjà fait trois pay-per-views cette année – sans compter son intervention à Battleground, une participation vraiment impressionnante pour le Deadman qui avait plutôt l’habitude de ne venir qu’une fois par an depuis quelques années.

Plusieurs axes s’offrent à la WWE, celui de l’affrontement avec la Wyatt Family, peut-être accompagné par Kane, libéré de son côté Corporate Kane, celui du lavage de cerveau de la Wyatt Family avec du coup un énorme coup de projecteur sur Bray Wyatt ou le silence radio jusqu’à un retour surprise, mais cet axe est assez peu probable. Il serait intéressant de donner une emprise de ce niveau à Bray Wyatt qui pourrait devenir assez difficile à tenir pour le reste du roster, ce qui serait donc très intéressant à suivre.

Globalement, Hell in a Cell a rempli sa mission. Les rivalités se sont terminées globalement et on a tourné pas mal de pages dans toutes les parties du roster tout en ouvrant quelques-autres pour la suite comme l’envie de Roman Reigns de passer à quelque chose de supérieur – on sait désormais que c’est le titre de la WWE, l’arrivée de Alberto Del Rio ou encore cet axe Wyatt – Undertaker qui sera intéressant à suivre. La WWE semble donc vouloir activer sa période des Survivor Series en offrant de nouvelles oppositions, probablement plus attractives, afin d’entrer dans une période pré-Road to WrestleMania qui sera mouvementée, pour notre plus grand plaisir.

Hell In A Cell 2015 : La fin de l’Undertaker amorcée
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