Hall of Fame

Big Boss Man, le flic de Stamford

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© WWE

N’importe quel fan de catch connait cette silhouette. Ce catcheur à qui la tenue de flic va mieux qu’à n’importe quel catcheur indépendant recruté le temps d’un soir pour jouer les services de sécurité lors de Monday Night RAW.

Ray Washington Traylor Jr. avait un personnage tout tracé dès ses tout débuts car il a pratiqué très jeune le métier de gardien de prison. Ainsi, on l’a toujours connu d’abord sous une tenue de maton puis sous une tenue du SWAT, illustrant bien deux périodes bien distinctes auxquelles il a pris part. Et ce sont deux périodes marquantes de la grande histoire de la WWE, avec d’abord l’ère d’Hulk Hogan et de Randy Savage puis ensuite les prémices de l’Attitude Era et ce qui a suivi.

Le gardien de prison est la tenue sous laquelle il a eu la plus grosse exposition. C’est surtout dû au fait qu’il a longtemps croisé le fer avec le Hulk Hogan des grands jours. Il arrivait déjà en position de force à la WWF, fort d’une réputation prometteuse de grand espoir du business. Il va confirmer rapidement cette tendance d’abord avec un personnage heel très brawler, un style qu’il a toujours eu et qu’il a appliqué au mieux, créant peu d’ennui dans ses matchs. Au niveau des brawlers réputés à la WWE il est certainement le plus sous-estimé.

Grand rival d’Hulk Hogan

Acteur majeur de la fin des années 80 à la WWF, sous l’identité du Big Boss Man qu’il aura durant tous ses parcours à la WWE, il forme une équipe imposante équipe, les Twin Towers, avec son ami Akeem. Le duo se retrouve régulièrement opposé aux Mega Powers, l’équipe formée par Hulk Hogan et Randy Savage, dans une rivalité qui aura servi de prélude à celle entre les deux légendes. Big Boss Man était ainsi aux premières loges et est vite devenu un incontournable, surtout dans les très populaires shows Saturday Night’s Main Event où il se distinguait surtout avec des affrontements contre Hulk Hogan dans des matchs en cage.

Provoquant des réactions comme heel, il en a ensuite provoqué autant en tant que face, preuve de son potentiel pour jouer parfaitement les deux rôles. Il a ses bons moments à WrestleMania, d’abord lors de la sixième édition en 1990 où il bat Akeem, puis au septième l’année suivante où il sort vainqueur par disqualification contre le champion Intercontinental Mr Perfect. Alors que son parcours était intéressant et déjà marquant, il s’est offert un défi chez l’ennemi, ce qui explique deux périodes bien distinctes à la WWE.

A la WCW, il était tout autant estimé qu’à la WWE, mais en revanche, à cause du copyright, il était le Guardian Angel. Toujours sans palmarès, Traylor Jr. était quelqu’un qui livrait surtout des combats de valeur, notamment contre la nWo. Il a eu droit à un grand moment de gloire en battant Sting en 1995 en pleines Monday Night Wars. Mais pas rancunier pour un sou, Vince McMahon le réembauche dès qu’il peut, en 1998. Et il l’installe dans sa Corporation dans un rôle en première ligne avec la tenue noire du SWAT. Son palmarès s’ouvre avec quatre titres hardcore, un titre de champion par équipe avec Ken Shamrock, mais c’est un passage avec moins de relief dans le ring qu’à la fin des années 80 et au début des années 90.

Victime extrême de l’Undertaker à WrestleMania

L’image du Big Boss Man prend surtout un coup à Wrestlemania XV en 1999 dans la Hell In A Cell contre l’Undertaker. La streak, bien qu’existante n’est pas encore un symbole, ce qui donne peu de relief au match pourtant situé juste avant le main event. C’est surtout la scène d’après match qui choquera tout le public et qui pourrait encore choquer aujourd’hui. Il finit pendu à la cage qui remonte, et c’est une scène pleine d’effroi et très dérangeante que le catcheur ne méritait pas. Cette scène étaient surtout là pour illustrer la revanche du Taker sur la Corporation d’une manière très crue.

Heureusement ce n’était pas la fin pour lui car il a pu ensuite revenir pour entrer en rivalité avec Big Show pour le titre de la WWE mais dans des matchs sans vraie valeur. Ainsi, son premier run en gardien de prison était bien plus remarquable et c’est tout un paradoxe car ce n’était pas à cette époque qu’il fut décorés de titres. C’était donc une juste récompense dans un second temps de la part de Vince McMahon. Son deuxième run n’est pas non plus complètement à jeter à la poubelle car sa mise en avant n’affaiblissait pas du tout le Corporation et cela la rendait même crédible. On pourra juste regretter la manière dont cela s’est terminé.

On pourra aussi largement regretter qu’il n’ait pas pris part à l’angle de l’invasion de l’année 2001. Son expérience aurait clairement pu donner quelque chose, d’autant qu’il a connu les deux fédérations à un très bon niveau. Traylor Jr. est mis de côté, il dispute uniquement des dark matchs et il finit de façon anonyme son aventure à la WWE en 2003. Malheureusement un an plus tard le 22 septembre 2004, il décède d’une crise cardiaque à seulement 41 ans.

La carrière du Big Boss Man étalée sur dix-huit ans est à saluer car il a réussi à parfaitement s’incruster dans le concert des grandes superstars au point d’en devenir une. Pas un look d’athlète mais une valeur sûre, toujours très présent dans le combat dans le ring avec un personnage parfaitement construit. C’est une figure que tout fan de catch de l’époque d’Hulk Hogan ne pourra que saluer, et même encore après. Le voir mis en avant douze ans après sa mort illustre sa place méritée dans l’éternité parmi les plus grands.

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