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WrestleMania 32 : Dean Ambrose et Brock Lesnar revisitent David contre Goliath

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© WWE

La séparation d’un groupe populaire est souvent compliquée à gérer pour la WWE et les membres dudit groupe. Entre pushs et mises à l’écart, les cas sont aussi divers que variés. Dans le cas du Shield, la WWE s’est retrouvée avec une poule aux œufs d’or avec trois potentiels main-eventers dont elle avait tout à tirer. Et si Seth Rollins et Roman Reigns semblent avoir reçu le traitement pour, Dean Ambrose a toujours semblé plus en retrait, avec un statut d’upcarder solide pour la WWE.

Mais il semble que son heure soit venue. Barrés dans la route du main-event par Roman Reigns, Brock Lesnar et Dean Ambrose ont fini par se faire les yeux doux et se donner un petit rencard pour WrestleMania. Mais pas n’importe lequel, un rencard où il auront le droit de ramener un peu tous les objets qu’ils veulent, et non, ce n’est pas ce que vous pensez. Un « No Holds Barred Street Fight » comme le dit si bien Paul Heyman, qu’on soupçonne de se moquer des multiples moyens de la WWE d’appeler des matchs sans disqualification par des formules pompeuses.

Quand David rencontre Goliath

Elle est assez courte finalement, l’histoire de cette rivalité. Aux abords de Fastlane, Roman Reigns et Dean Ambrose, surtout le second, ont tenté de montrer à Lesnar la possibilité de le battre. Après un match de formalité pour donner le main-event à Roman Reigns, Brock Lesnar s’est retourné sur un Ambrose demandeur, revenant volontairement prendre quelques beatdowns de la part du client de Paul Heyman. Et lorsque celui-ci ouvre un open challenge pour WrestleMania, c’est Dean Ambrose qui se présente blessé, ayant même du mal à accéder au ring.

Exit l’intermède avec Triple H et les deux semaines de booking autour de Roadblock — quoique Ambrose a cultivé son personnage aussi ces deux semaines là — on a pu voir qu’au-delà du simple « lunatique » que la WWE présente, Ambrose s’est mué en inconscient maladif, désireux de montrer que rien ne lui fait peur. Une attitude jusqu’au-boutiste qui va jusque dans la stipulation du match qui sera extrême.

Brock Lesnar n’a pas eu souvent l’occasion d’affronter ce genre de gabarit, et pour cause le booking est souvent compliqué à mettre en place et nécessite des pré-requis de personnage. Le dernier catcheur de même gabarit à avoir affronter Lesnar en rivalité est CM Punk, qui avait pour simple raison le fait d’avoir été un Paul Heyman Guy. D’ailleurs, le match avait lui aussi été sans disqualification et CM Punk avait perdu de peu ce soir-là. On se retrouve donc dans un schéma similaire, à un détail prêt, l’histoire d’Ambrose dans le catch indépendant est bien plus violente que celle de CM Punk.

Un match en dehors des standards de la WWE

Dean Ambrose, c’est avant tout Jon Moxley à la CZW, qui est plus connue pour l’utilisation d’objets divers et variés que par la qualité variable du in-ring. C’est d’ailleurs un axe sur lequel la WWE a voulu se concentrer en liant Dean Ambrose avec Mick Foley et Terry Funk, deux gloires de la WWE mais surtout de la défunte ECW, les anciens de la fédération de Philadelphie montrant donc leur soutien à l’underdog tout désigné de ce match.

La batte de baseball enroulée de fils barbelée, « Barbie », devrait donc être présente à l’AT&T Stadium et, même si on voit un peu plus difficilement comment, la tronçonneuse de Terry Funk aussi. Il ne faut pas oublier ce segment lors du dernier Raw, où Dean Ambrose est venue faire ses courses sous le ring, ce lieu magique où les objets sont présents, juste au cas où. En tout cas, Dean Ambrose risque de faire dans l’original, laissant les kendo sticks et les chaises à Lesnar quand lui préfère les extincteurs, les pieds de biche et autres instruments de violence.

Il ne faut pas oublier que Lesnar sera aussi en capacité d’utiliser ces objets. Et lorsque l’on voit un match traditionnel de Lesnar, on se demande bien où la WWE pourra nous mener avec un Lesnar armé. En réalité, si l’absence de disqualification augmente la possibilité d’une victoire de Dean Ambrose sans affecter l’aura de Lesnar en individuel, la possibilité de voir Dean Ambrose subir un courroux bien trop fort est elle aussi au plus haut.

La probabilité d’un spotfest au détriment de la qualité in-ring

On l’a vu lors du Royal Rumble, Dean Ambrose excelle dans les stipulations où il a un savant contrôle du timing et des transitions entre chaque grand spot. Et même si son adversaire était Kevin Owens — qui n’est pas le dernier pour amener le meilleur de lui-même dans de ce genre de match, donner les clés du match à Ambrose devrait profiter à la qualité du spotfest monstrueux qui nous attend. Outre les effusions de violence et la possibilité de voir du sang — point sur lequel la WWE semble s’être un peu décoincée, il faudra s’attendre à un WrestleMania moment, avec un spot qu’on espère mémorable.

La possibilité que les échanges dépassent la simple destruction est cependant assez faible, le fait que Lesnar va sûrement dominer outrageusement le début de match risque d’en affecter le rythme et il faudra rapidement se mener à la rébellion de Ambrose, à moins que celui-ci ne démarre avec une surprise pour The Beast.

C’est en tout cas le schéma qui risque d’être pris pour mettre en avant Dean Ambrose. Certes, il ne va pas avoir le dessus sur Lesnar, mais il y aura une résistance certaine, sans quoi ce match n’aurait aucun intérêt. L’idée est clairement d’établir Ambrose en tant que spécialiste des stipulations extrêmes, d’en faire un catcheur à la capacité de come-back démentielle, l’apanage des faces de ces dernières années. Mais à la différence de Roman Reigns, John Cena et Daniel Bryan, ce n’est pas une attidude à la « Never Give Up », mais plutôt du style « Never Say Die ».

Cette petite différence entre la personne qui va réessayer et celle qui s’en fiche un peu de comment elle peut y arriver, mais qui va y arriver. En donnant une victoire héroïque à Dean Ambrose et des séquelles probables dans les semaines qui suivent, la WWE peut s’appuyer sur cette victoire en mettant en avant ce caractère bien plus que lunatique, mais tout simplement extrême du catcheur.

Brock Lesnar et Dean Ambrose ont entre les mains la probable affiche de la soirée en terme de mouvements mémorables. Si leur rivalité en est restée à l’opposition de style basique entre les deux catcheurs — un boulot que Paul Heyman a encore une fois exécuté avec brio — il faut bien voir que c’est ce match qui va définir si oui ou non cette rivalité a été bien amené. Même après une grande résistance, une défaite de Dean Ambrose le condamnerait à son statut actuel alors que la WWE, dans le Biggest Stage of Them All, a l’occasion d’en faire un main-eventer accompli.

C’est David contre Goliath au pays de l’extrême qui nous attend ce dimanche. Et si on suit l’histoire biblique, Dean Ambrose devrait s’en sortir, mais non sans mal.

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