Portrait

Paul Ellering, bien plus qu’un manager

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Paul Ellering avec Sunny Dhinsa et Gzim Selmani, les Authors of Pain, lors de NXT TakeOver : The End... — © WWE

« Who are you ? » chantait le public de NXT mercredi dernier lors de l’attaque d’une équipe encore inconnue jusque là sur les American Alpha, les Authors of Pain. Mais c’est une tête bien connue des fans de catch qui est ensuite apparue sous le titantron de la Full Sail University, celle de Paul Ellering. Grand manager et Hall of Famer de la WWE, il fait son retour et ne semble pas seulement là pour se montrer.

Paul Ellering est la définition d’un homme de fer mais aussi d’un manager bien au-delà du ring. L’homme de fer, c’est celui qui s’est illustré comme bodybuilder, haltérophile qui avait battu le record du développé-coucher, et surtout comme un pur combattant dans le ring. C’est à la dure dans le camp d’entrainement de Verne Gagne qu’Ellering sait que le catch fera partie de sa vie jusqu’au bout. Il résiste alors à tout, surtout à des blessures sérieuses aux jambes qui ne mettent pour autant pas fin à sa carrière dans le ring, mais qui l’ont empêché de faire vraiment celle qu’il aurait pu mériter.

Manager de toujours des Road Warriors

L’orientation vers le rôle de manager se fait assez tôt, la trentaine tout juste passée et c’est le début d’un grand chapitre de près de vingt ans avec une seule équipe. On parle évidemment des Road Warriors, cette équipe dominante et rugissante composée d’Animal et du regretté Hawk, devenue ensuite la Legend Of Doom à la WWF mais ils avaient en fait déjà ce nom dès le début. Quand Ellering les a réunis, ils étaient devenus les Road Warriors au sein de la Legion Of Doom, un groupe qui réunissait aussi Jake Roberts, Arn Anderson, The Iron Sheikh ou encore King Kong Bundy au début des années 80. De sacrés noms qui ont surtout d’abord fait leurs armes dans l’Etat de Géorgie et aussi à l’AWA avant de connaitre le succès que l’on sait à la WWE.

Paul Ellering s’est très vite consacré exclusivement à Hawk et Animal, les faisant voyager dans le monde entier avec une fonction de manager très large. Il prévoyait tout pour eux, gérait leur porte-monnaie, leurs apparitions, il était plus qu’un simple manager, une sorte d’imprésario. Et ce rôle il l’a parfaitement rempli quand on sait la réussite qu’ont connu Animal et Hawk. Ils ont même fini au Hall Of Fame de la WWE en 2011, et évidemment ils n’étaient pas que deux à être intronisés mais trois car Ellering a toujours été indissociable de ses deux monstres préférés qu’il a créé et façonné pour en tirer le maximum.

Ellering c’est aussi une gueule, un look avec ses fines lunettes noires et une énorme particularité à la WWF durant une petite période. Il jouait le rôle d’un manager ventriloque qui baladait le pantin Rocco qui prenait les décisions face à la caméra. Mais ce petit jeu n’a duré qu’un temps, cela ne représentait pas Ellering au mieux. Toutefois Rocco avait pris le pas à SummerSlam 1992 lorsqu’il menait l’entrée de ses poulains à bord d’une moto. Le chapitre à la WWF a finalement été bref, ce qui ne fait pas d’Ellering un grand manager exclusif de la WWE, mais un grand manager plus généralement connu à la New Japan Pro Wrestling comme à la WCW dans les années 90 avant d’être ennemi des Road Warriors pendant un petit moment quand il s’est associé aux Disciples Of Apocalypse. Et c’était bien difficile de faire une telle infidélité tellement la relation était très amicale entre Ellering, Hawk et Animal.

Ellering, Hawk et Animal reconnus dans le monde entier

Paul Ellering a aussi mené des batailles indépendantes dont une qui a couté à Teddy Long sa longue chevelure. Son palmarès n’a pas gonflé pour autant, gonflé uniquement par des titres à l’AWA du temps de sa carrière active dans le ring. Avec les Road Warriors, ou Legion Of Doom, c’est une autre histoire avec notamment trois titres par équipe à la WWF puis à la WWE. Pour le reste, des titres par équipe à peu près partout, preuve qu’il avait bien conduit ses poulains jusqu’à la postérité. Il y a eu aussi une grosse rivalité avec les Four Horsemen en 1987 où le trio Ellering-Road Warriors était notamment associé à Dusty Rhodes, qui allait alors devenir un grand ami d’Ellering qu’il intronisera au Hall Of Fame.

Ainsi, Paul Ellering, en réapparaissant à la WWE pile un an après le décès de Dusty, rend un hommage très clair, surtout en débarquant à NXT. Une de ses filles, Rachael Ellering, fréquente le Performance Center et a déjà fait quelques apparitions sur le ring de la brand jaune. C’était donc à son tour de venir sans un mot en haut de la rampe pour récupérer ses deux gorilles inconnus. De là à leur prédire un destin à la Road Warriors, c’est bien prématuré, mais ils sont tombés entre de bonnes mains. Ellering a assez donné de sa personne au monde du catch pendant trente-cinq ans pour faire part de sa riche expérience. Ce n’est pas le manager le plus reconnu en terme de popularité, comparé à des Paul Heyman, Bobby Heenan ou encore Jim Cornette, mais c’est assurément un grand manager et surtout un excellent gestionnaire de poids-lourds. La division par équipe de la NXT peut trembler.

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