New Japan Pro-Wrestling

NJPW Dominion 6.19 : La revanche d’Okada

okada dominion 6 19

L’atmosphère des grands rendez-vous se fait toujours sentir quand le show Dominion a lieu. C’est le grand rendez-vous de l’été pour tout le monde avant bien sûr de passer à l’autre grand rendez-vous, le tournoi G1 Climax. Près de 10000 fans sont massés dans la superbe salle d’Osaka pour assister à bon nombre de revanches avec une collaboration toujours aussi fertile avec la Ring Of Honor.

D’ailleurs, avant le show, à l’issue d’un dark match remporté par Hiroyoshi Tenzan, Satoshi Kojima et Manabu Nakanishi contre Juice Robinson, Jay White et David Finlay, le jeune néo-zélandais Jay White annonce en japonais sous les applaudissements nourris du public qu’il reviendra un jour après qu’il aura fait ses preuves de l’autre côté du Pacifique à la ROH. Et ce passage se fait aussi dans l’autre sens avec la première en pay-per-view d’Hangman Page, connu sous le nom d’Adam Page, nouvelle recrue du Bullet Club associé ici à Bad Luck Fale et Yujiro Takahashi. Il y a des étranglements avec une corde mais aussi plus de légèreté apportée par Page. Et ce dernier conclue même sur Captain New Japan, qui était associé à Yoshitatsu et Togi Makabe.

CHAOS domine Los Ingobernables de Japon

La dynamique des clans est mise à l’épreuve dans deux affrontements entre CHAOS et Los Ingobernables de Japon. Et le vent tourne par rapport aux dernières semaines car à l’issue d’un superbe final dans le premier match avec beaucoup de rythme, YOSHI HASHI se montre le plus costaud contre SANADA, faisant la joie de son partenaire Tomohiro Ishii qui tient à lui laisser la lumière. BUSHI et SANADA vaincus, les sbires de Naito jouent déjà gros avec le plus costaud, EVIL, opposé à son ennemi préféré Hirooki Goto. Il s’agit d’une revanche et à l’issue d’un affrontement au contenu très similaire à celui du match de Wrestling Dontaku, c’est l’identité du vainqueur qui change car Goto prend sa revanche et la soirée continue de manière idyllique pour CHAOS.

La suite est dans l’immédiat moins glorieuse car coup sur coup les hommes de CHAOS vont échouer à capturer des ceintures. Quatre équipes se disputent les ceintures IWGP Junior poids-lourd par équipe. Et il s’agit d’équipes se connaissant parfaitement. Les Young Bucks sont de retour après une absence sur blessure et bien décidés à ajouter une ceinture par équipe à celle déjà partagée avec Kenny Omega. Mais face à eux se dressent les champions Matt Sydal et Ricochet, Rocky Romero et Beretta, Bobby Fish et Kyle O’Reilly. La particularité de ce match à quatre équipes est qu’il est par éliminations, et cela se fait par tombé ou par passage par-dessus la troisième corde.

Les Young Bucks déjà champions dès leur retour

Bobby Fish et Kyle O’Reilly sont les premiers à se faire piéger par les Young Bucks qui les expédient en même temps hors du ring. Rocky Romero et Beretta qui ont animé l’essentiel du combat tombent ensuite avec les honneurs, également sortis par-dessus la corde par les Bucks. Ces derniers n’ont pas abusé de Superkicks et quand ils les frappent c’est décisif à chaque fois. La preuve quand il s’agit d’écarter Ricochet par ailleurs bien discret pour conclure sur Matt Sydal bien vaillant mais qui cède assommé par l’Indytaker. En patrons, les Jackson empochent ainsi à nouveau leurs titres fétiches et s’empressent de signifier qu’il s’agit de leur cinquième règne de champions.

La ceinture IWGP Junior poids-lourd est ensuite défendue par KUSHIDA, champion très solide qui se retrouve à nouveau face à Will Ospreay, dernier venu chez CHAOS et qui avait surtout beaucoup impressionné dès ses débuts contre…KUSHIDA il y a deux mois. C’est donc sa deuxième chance pour le titre et il se l’est offerte en remportant le tournoi Best of The Super Juniors. Autant dire que la tâche s’annonce ardue pour KUSHIDA face au jeune anglais explosif qui réalise deux premiers mois quasi parfaits. Seulement voilà, l’os sur lequel Ospreay tombe est toujours le même. KUSHIDA emmène Ospreay au sol mais ce dernier soutient bien la comparaison. Il impressionne même toujours autant par ses phases aériennes ultra explosives qui comportent parfois quelques déchets mais la prise de risque est énorme. Ospreay pense même empocher la victoire quand il se sort de la Kimura Lock et enchaine pour finir avec un décapant 450 splash. Mais KUSHIDA résiste et contre Ospreay au bon moment pour le faire taper finalement suite à la Kimura Lock. De plus en plus proche du titre mais encore perdu pour la pépite aérienne de CHAOS.

Le triomphe des frères Briscoe continue

Le partenariat entre la New Japan et la Ring Of Honor fonctionne très bien et c’est tout bénéfice pour les frères Briscoe. Mark et Jay avaient remporté les titres NEVER par équipe avec Toru Yano dès leur premier combat à Wrestle Kingdom en début d’année. Cette fois, ils empochent les titres IWGP par équipe, le cran au-dessus. Et le public s’en satisfait car il a du mal à accrocher à Tama Tonga et surtout à Tanga Roa, l’ancien Camacho qui alterne le correct et le très mauvais avec notamment un coup de pied un mètre à côté de Mark Briscoe. Ce dernier fait l’essentiel du match face aux champions en titre et subit du coup beaucoup. Le rythme est pauvre mais se décante quand Jay entre en action. Il place un Jay Driller sans effet et c’est finalement par leur combinaison fétiche, le Doomsday Device, que les Briscoe concluent pour ainsi ajouter de gros titres par équipe à leur vitrine déjà bien garnie de trophées depuis une douzaine d’années. Et leurs challengers ne se font pas attendre car Hangman Page et Yujiro Takahashi viennent se signaler dès la fin du match en venant attaquer puis étrangler Mark Briscoe.

Katsuyori Shibata est engagé depuis février dans des affrontements contre les glorieux anciens. A Wrestling Dontaku, il était tombé contre un mur en la personne de Yuji Nagata. Il avait ainsi perdu la ceinture NEVER Openweight et c’était donc sa revanche. L’alchimie est toujours très bonne mais cette fois Shibata respecte moins Nagata et lui donne davantage la réplique. L’intensité est ainsi de mise pendant près d’un quart d’heure et même si Shibata est plus à son avantage, Nagata lui donne parfois la leçon. Mais Shibata résiste une première fois puis une deuxième à la Nagata Lock et après un échange de coups place le Sleeper Hold pour ensuite conclure victorieusement avec le Punt kick. La méthode pour gagner est toujours imparable et impeccable chez Shibata qui reprend ainsi le titre NEVER Openweight et même davantage avec un statut de nouveau roi du Strong Style à la New Japan, ce style dont le maitre est Shinsuke Nakamura.

Michael Elgin au sommet de l’échelle

L’histoire s’écrit ensuite à plus d’un titre. La New Japan Pro Wrestling n’avait jusqu’à présent jamais organisé de ladder match et voici donc le tout premier avec la ceinture IWGP Intercontinental en jeu. Pourtant, tout aurait pu être annulé avant l’heure suite à la blessure d’Hiroshi Tanahashi mais heureusement le remplaçant était tout trouvé. Michael Elgin est l’homme fort incontournable à la New Japan et la récompense est logique de le voir affronter le champion Kenny Omega. Et quel premier ladder match à la New Japan ! Plus de 30 minutes avec de nombreux coups d’échelle utilisée comme une arme. Deux échelles sont brisées, à chaque fois par Omega qui est le plus en contact avec les échelles. Pourtant, le canadien avait un plan pour vite en finir mais l’arbitre avait senti que les Young Bucks se cachaient sous le ring et avant même le début du combat il les renvoie des abords du ring.

Omega garde quand même les atouts Hangman Page et Takahashi sous la main même si l’essentiel du combat est bien du un contre un. Tout est bien dosé, la brutalité est de mise et le public est émerveillé. Les échelles ne sont peut-être pas très résistantes, tout le contraire des tables en bois très épais qui ne cassent absolument pas malgré le poids d’Omega balancé par Elgin depuis une échelle. La fin de match est folle avec de nombreuses interventions, notamment celle des Young Bucks qui reviennent pour empêcher Elgin de conclure et même pire, ils lui servent des Superkicks et l’enchainent au coin du ring. Captain New Japan et Yoshitatsu ne sont vraiment pas d’un grand renfort, séchés immédiatement par les Superkicks. En revanche, Matt Sydal distrait assez les Bucks pour que Ricochet les surprenne par-derrière. Kenny Omega en profite pour monter à l’échelle et commencer à savourer mais Big Mike est devenu Super Mike. Finalement pas besoin de clés ou de scie, Michael Elgin brise les menottes et expédie Omega hors du ring. Il peut ensuite savourer sa montée vers la ceinture qu’il décroche sous une énorme ovation d’un public conquis qui tient son nouveau favori.

Kazuchika Okada de nouveau le patron

Ceci dit, les deux grands favoris du public japonais s’affrontent bien dans le combat final de la soirée pour le titre IWGP poids-lourd. Le public est très partagé entre Tetsuya Naito et Kazuchika Okada même si les fans d’Okada finissent par prendre le dessus à l’image de leur champion. La revanche a été méthodique pour Okada qui a d’abord tenu à se venger sur SANADA le mois dernier avant de revenir vers Naito pour la revanche. C’est bien d’une suprématie des clans qu’il s’agit et surtout pour Naito, une victoire suffirait à solidifier Los Ingobernables qui n’ont pourtant pas connu une bonne soirée. L’affrontement présente pas mal de similitudes avec celui d’il y a 70 jours. Il faut dire que les deux hommes se connaissent parfaitement bien et chacun leur tour a sa période de domination. Les passages sur la rampe apporte un sel supplémentaire au combat qui s’effectue totalement à un contre un, différence majeure.

L’autre différence, c’est la difficulté pour Naito de placer une prise vraiment décisive. Il ne met presque jamais Okada en réel danger et surtout il ne parvient pas à placer son Destino. Pire, pour lui c’est au moment où il pense enfin y arriver qu’il se prend le Piledriver suivi du Rainmaker. Pourtant, il s’en dégage, preuve qu’il en faudra plus à Okada pour le faire tomber. La séquence finale est encore très rythmée comme l’ensemble du combat et voit surtout Okada en démonstration. Puisqu’un Rainmaker n’a pas suffi, il s’assure alors qu’avec trois Rainmakers à la suite ce sera bien assez pour terrasser Naito. C’est donc de nouveau d’une manière remarquée qu’Okada s’impose, et surtout qu’il élève bien Naito au rang de grand rival car jusqu’à présent, seul Hiroshi Tanahashi avait eu droit à plusieurs Rainmakers à la file. Il s’agit du quatrième règne de champion poids-lourd d’Okada qui confirme bien qu’il est le grand patron de la New Japan, un étendard marketing également avec de nombreuses publicités télévisées. Tout le clan CHAOS peut savourer le succès de son patron car Okada est cette fois bien le grand patron de CHAOS comme le montre l’image de joie collective en coulisse.

Dominion 6.19 a apporté son lot de bouleversements. Cinq matchs ont consacré de nouveaux champions qui ont l’habitude de détenir des ceintures. Mais d’un autre côté, ce show très rythmé a montré qu’il est désormais difficile d’avoir de longs règnes actuellement. C’est donc le grand pari qui attend Okada avec le G1 Climax à venir qui pourrait davantage le renforcer. Il sera surtout intéressant de voir comment Tetsuya Naito et ses Ingobernables bien mis à mal mais aussi Kenny Omega et le Bullet Club vont pouvoir se redresser lors de cet été qui lancera la route vers Wrestle Kingdom.

.
En haut