Décryptage

La difficile progression de la WWE en matière de catch féminin

flair banks

La WWE fait des efforts concernant le catch féminin, mais les progrès sont lents et difficiles.

WWE

C’était l’un des gros chantiers de la WWE en 2016 — et dans les années à venir : le catch féminin. En 2016 la compagnie de Stamford a fait quelques efforts plus ou moins notables, on s’éloigne de plus en plus de la division des « Divas » mais il y a encore beaucoup à faire.

La fin des Divas

Il y a encore quelques mois à la WWE on appelait une catcheuse « une Diva », on la considérait comme une attraction et leurs matchs faisaient office de pause entre deux grandes affiches masculines. C’était en général ce que pouvait espérer de mieux une catcheuse qui signait à Stamford, pas de quoi faire envie.

Ce n’était pourtant pas faute d’avoir un roster avec quelques excellentes techniciennes du ring: dans les années « Divas », du moins la période la plus gênante que l’on situera entre 2007 et 2014, la WWE pouvait se venter d’avoir Mickie James, Gail Kim, Natalya Neidhart, Beth Phoenix ou plus récemment AJ Lee. Layla, Michelle McCool, les Bella Twins et Alicia Fox à l’époque pouvaient suivre elles aussi. Mais leur donner une exposition suffisante et qualitative n’était pas dans les plans de la WWE.

Il aura fallu attendre ce catastrophique match d’une trentaine de secondes entre les Bella Twins et le duo Paige/Emma pour qu’un mouvement #GiveDivasAChance se lance et qu’AJ Lee s’en plaigne sur les réseaux sociaux pour qu’enfin des gens se réveillent dans les bureaux de la Titan Tower à Stamford. Plus d’un an plus tard, on a fait quelques progrès.

Des progrès visibles

Depuis, le roster féminin se renouvelle. Sasha Banks, Becky Lynch, Charlotte puis plus tard à l’occasion de la séparation des brands Nia Jax, Bayley, Alexa Bliss, ou encore Carmella sont venues s’ajouter au paysage du catch féminin de la WWE.

Aussi, chose importante: le titre de championne des Divas a été définitivement enterré lors de WrestleMania 32 avec la création d’un nouveau titre de championne de la WWE — devenu le titre de championne de RAW suite à la séparation des brands tandis que SmackDown s’est vu offrir un titre similaire — et a été mis en jeu dans le meilleur match féminin de l’histoire de WrestleMania entre Charlotte, Sasha Banks et Becky Lynch.

On note aussi plus de catch féminin lors des pay per views, des matchs plus longs qui se comptent parfois au nombre de deux et qui ne servent plus d’entracte à deux grandes affiches masculines. On a même eu le droit cette année à des matchs avec des stipulations importantes comme le Hell In A Cell entre Sasha Banks et Charlotte ainsi que le Iron Man Match, tandis que Becky Lynch et Alexa Bliss se sont affrontés dans un Tables Match. On attend par ailleurs toujours le Money In The Bank féminin, 2017 sera peut-être la bonne.

Dans les shows hebdomadaires les progrès ont mis un peu plus de temps à se voir, on a quand même eu encore quelques épisodes de SmackDown sans catcheuses mais du côté positif on se souviendra des segments d’ouverture de RAW avec Sasha Banks et Charlotte ou les deux main-events du show rouge entre les deux catcheuses qui ont bien plus marqué que certains matchs de pay-per-view.

Aujourd’hui on n’entend donc plus parler de « pause-pipi » quand retentit le theme song d’une catcheuse qui entre pour un match ou un segment. On ne voit plus de Bra & Panties match — et pourtant des gens sont encore là en 2016 pour le défendre pour le bien des audiences, si si — et quand la WWE y met les moyens, les matchs féminins font lever des foules dans les arenas.

Tout n’est pas encore au point

Mais il reste encore beaucoup de progrès à faire. Les rosters féminins de RAW et SmackDown par exemple sont encore trop faible en nombre — moins de dix catcheuses de chaque côté. Si l’idéal serait un nombre égal d’hommes et de femmes dans chaque roster, on est conscient que cela est encore difficile à atteindre. Mais les brands rouge et bleue manquent encore trop de catcheuses pour proposer une offre de catch féminin assez diverse.

Il y a un point important qui doit aussi être réglé : celui de la considération d’une femme dans une storyline. La dernière en date à nous avoir dérangés et qui continue encore actuellement concerne Alicia Fox, présentée comme une sorte de groupie de Cedric Alexander tandis que Noam Dar joue les dragueurs lourdingues. Le vice a été poussé jusqu’au point de présenter la catcheuse comme un prix, une récompense pour l’un des deux hommes.

On pourrait se plaindre de la même chose pour Lana qui a été à quelques reprises la victime d’allusions sexuelles dans plusieurs promos dont celle de The Rock qui s’inventait une folle nuit avec la manageuse de Rusev ou Roman Reigns dans la rivalité pour le titre de champion des États-Unis. Quand on sait que le public de la WWE est familial et le message que peuvent renvoyer ce genre de propos à de jeunes téléspectateurs, il y a de quoi être gêné d’être fan de catch.

Les raisons d’être optimiste

Malgré tout ça, il y a des raisons de croire que les choses vont aller en s’améliorant en cette année 2017. On peut considérer 2016 comme les fondations de ce chantier qu’est le catch féminin de la WWE. On sait aussi que plusieurs choses sont en projet ou déjà en route pour l’année qui vient et il y a de quoi être optimiste.

À NXT par exemple on continue de se régaler du travail d’Asuka malgré le peu de défenses marquantes du titre de championne de la brand jaune. Mais les Nikki Cross et Ember Moon ne sont pas loin et promettent du spectacle pour les prochains NXT TakeOver. Sans compter que l’on finira par les retrouver dans les roster principaux dans les mois à venir. Peyton Royce et Billie Kay aussi laissent entrevoir après plusieurs mois des personnages intéressants et ne sont pas en reste sur le ring. Tout ce beau monde pourra aisément dans un futur proche renforcer les divisions féminines de RAW et SmackDown le moment voulu.

Les recrutements récents sur le circuit indépendant laissent aussi entrevoir de bonnes choses. Kimber Lee, Heidi Lovelace, MaryKate Duignan, Glidewell (aussi connue sous le nom d’Andréa) ou encore l’ancienne combattante en MMA Julia Ho ont été annoncée au Performance Center en ce début de mois de janvier et devraient sans surprise se faire une bonne place à la WWE dans les mois et années à venir.

On pourra aussi sans doute compter sur Bayley pour marquer l’année 2017. La WWE semble beaucoup compter sur l’ancienne championne de NXT pour WrestleMania 33 et les mois qui suivront. Une période que l’on attend avec impatience, étant propice au débuts de catcheurs de la brand jaune dans les rosters principaux — tout comme la Draft qui nous amènera sans doute de nouvelles têtes à RAW et SmackDown.

Le tournoi féminin à l’image du Cruiserweight Classic dont on attend aussi beaucoup pourrait bien amener un peu de fraîcheur lui aussi, tant par sa symbolique que par le talent des premiers noms qui circulent — certaines catcheuses ont déjà été signées comme Kimber Lee ou Heidi Lovelace.

Si les progrès continuent sur la même lancée qu’en 2016, l’année 2017 devrait être somme toute intéressante pour le catch féminin de la WWE, le spectacle devrait être au rendez-vous et on est impatient de voir tout ça.

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