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WWE Elimination Chamber 2017 : Bray Wyatt part à WrestleMania en opportuniste

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser en voyant la carte, c’est bien la saison de WrestleMania. Et pourtant, pour ce pay-per-view exclusif à SmackDown LIVE, la carte d’Elimination Chamber était assez homogène dans son manque d’enjeux. Trois matchs de championnat, certes, mais un seul dont l’issue dessine vraiment le destin de sa ceinture pour le plus grand show de l’année. Il faut dire que nous sommes à peine deux semaines après le Royal Rumble, et qu’encore une fois, le timing de la WWE pour le show bleu est assez dur.

On se retrouve avec sept matchs dans le show principal et une grande partie du roster impliquée. Saluons d’ailleurs ce fait, les bookers de Smackdown ont l’air de s’attacher à donner du temps d’antenne à tout le monde. Malheureusement, c’est souvent aux dépends de la construction des rivalités, souvent assez légères et noyées dans la pléthore de sous-intrigue qu’on nous offre tout au long du show.

En dessous de ses sous-intrigues, vous avez ce match en pre-show entre Mojo Rawley et Curt Hawkins que vous n’avez probablement même pas regardé tellement l’affiche en elle-même est absurde. Dans le monde des matchs bouche-trous, ce match est roi. Pire que Ryback, pire que Baron Corbin, pire qu’un Big Show vs Mark Henry. Ça. Un échange sans grande importance ou intérêt pour un match qui n’a jamais intéressé le public outre-mesure. Mojo Rawley gagne, mais est-ce que battre Curt Hawkins veut vraiment dire quelque chose ? Non. La réponse est non.

Trois heures, c’est assez difficile à remplir

Cet Elimination Chamber a de nombreux matchs dont les conséquences pour la suite resteront sans grande réponse. L’impression qui se dégage de la majorité des résultats est d’ailleurs un côté très incomplet à la finalité de ceux-ci. Du coup, beaucoup de matchs ont cruellement manqué de mordant, d’un vrai sentiment de match à part qu’on ne verra pas mardi dans SmackDown LIVE. Alors quand en plus on nous offre des segments avec Carmella et James Ellsworth qui sont médiocres, les trois heures paraissent vraiment très longues.

Comme tout pay-per-view avec un match à thème, l’attention s’est souvent tournée autour de la cage, ce qui donne un sentiment assez désagréable que tout ce que l’on regarde ne sont qu’apéritifs et mises en bouche pour le grand final. Un sentiment qui ne s’arrange pas forcément avec la qualité des matchs en eux-même.

Mickie James et Becky Lynch ouvrant le bal, elles avaient pour mission de chauffer un peu plus la foule en vue de la suite du show. Et c’est là que le problème se pose : les deux femmes décident de partir sur un match orienté sur un travail de longue haleine autour des bras et donc autour du Disarmer de Becky Lynch. Mickie James vise le bras de Becky Lynch pour affaiblir la capacité de soumission de l’Irlandaise et cette dernière essaye de préparer ladite soumission. Mais ce n’est pas vraiment la méthode qui offre le plus de rythme. Le match est assez posé et pour un opener c’est problématique. Surtout lorsque tout le storytelling passe à la trappe pour une victoire par roll-up juste derrière. L’histoire n’est probablement pas terminée entre les deux mais du coup ce match démarre plutôt moyennement le show.

La suite ne sera pas mieux. La midcard de SmackDown souffre pas mal et cet handicap match entre Dolph Ziggler et le duo Kalisto / Apollo Crews est une raison assez importante de cette souffrance. Quelle est l’idée d’offrir un handicap match pour deux faces face à un heel. C’est totalement à l’opposé du fonctionnement d’un handicap match. Déjà parce qu’une défaite de Apollo Crews et Kalisto face à Dolph Ziggler aurait enterré deux catcheurs déjà bien au fond en terme de popularité mais que leur victoire finale ne leur a rien apporté. Aucune gloire à battre à deux un catcheur que Kalisto a déjà battu en un contre un par exemple.

Alors quand en plus derrière, Dolph Ziggler étrille les deux catcheurs avec une chaise après le match, c’est la descente aux Enfers. Le public en plus sera majoritairement derrière Ziggler et personne ne les contredira. Apollo Crews est sans projet, Kalisto devrait partir dans la division Cruiserweight comme Neville et un Dolph Ziggler dans un rôle de heel qui stagne. Bref, une rivalité de midcard encore une fois décevante, un des défauts récurrents dans les shows de la WWE.

Des tag teams qui mériteraient plus d’attention

Un défaut qui se prolonge quand on parle de la division tag team de SmackDown. Très peu de temps d’antenne et pour ce pay-per-view un tag team turmoil regroupant toutes les équipes car les challengers se font finalement assez rares. On ne mise absolument pas sur ces duos alors qu’on y retrouve quelques pierres angulaires des débuts de la Draft. Les Usos et le duo Rhyno / Heath Slater ont par exemple largement contribué à donner de l’intérêt au show bleu lors des premiers épisodes de la brand bleue, dommage de les voir à ce point en retrait.

C’est d’ailleurs Heath Slater et Rhyno qui vont faire le plus gros du travail lors de la première moitié du match, jusqu’à l’arrivée des Usos. Une sorte de montée d’enjeu assez bien mise en place, même si c’est aux dépends des Vaudevillains et de Breezango. Reste que l’activité sur le ring va rester captivante tout au long des affrontements. Le point d’orgue arrivera dans la transition entre la défaite des Usos face aux American Alpha et l’arrivée de The Ascension. Intéressant contre-pied pris pour ce match que d’éliminer les frangins samoans pour laisser la possibilité de prendre le titre aux anciens champions par équipe de NXT.

On se serait cru revenir quelques années en arrière en voyant The Ascension comme une menace crédible d’une division par équipe. Mais ce sentiment va vite s’effacer, tellement les American Alpha – qui avaient subi un énorme beatdown des Usos – vont résister aux assauts de Viktor et Konnor. L’objectif est bien entendu de mettre du suspense autour de la possibilité d’une défaite des American Alpha mais les voir résister au finisher de The Ascension et leurs assauts a plutôt desservi Konnor et Viktor que rendu hommage à la ténacité des champions.

Avec cette conservation des titres, les équipes restent en status quo à l’approche de WrestleMania et on se demande même si elles arriveront à obtenir un match dans le kickoff. Insuffler du sang neuf serait bien entendu une solution mais le problème de la division tag team est plus profond. Les équipes ont besoin d’un temps d’antenne qu’elles risquent de ne pas avoir pour un show qui ne se concentre définitivement pas assez sur une division qui a de l’énergie à revendre.

À l’inverse, on peut dire que la division féminine de SmackDown a pas mal bénéficié du manque d’enjeu dans la carte. Natalya et Nikki Bella ont pu s’affronter dans cette rivalité sponsorisée par l’émission Total Divas / Bellas et cette pseudo-jalousie entre les deux catcheuses. La thématique « Nikki Bella ne sait pas catcher » devient aussi lassante que lorsqu’elle touche John Cena et le public n’accroche pas tant que ça à ce crêpage de chignons primaire.

Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que l’action in-ring ait été inintéressante. Si les commentateurs de la version originale s’étaient moins acharnés à manifester de l’étonnement à chaque mouvement de Nikki Bella, peut-être que le spectateur n’aurait pas eu la sensation qu’on lui survendait chaque prise. Mais en dehors de cet aspect assez ennuyeux du match, les deux catcheuses ont livré une performance très solide avec une Natalya qui a vraiment assuré son rôle de technicienne de la division féminine. À la différence de l’affrontement entre Mickie James et Becky Lynch, les deux catcheuses ne se sont toutefois pas enfermées dans un schéma un peu trop tactique, ce qui était assez nécessaire vu que la rivalité n’est pas des plus excitantes.

Orton s’échauffe pour WrestleMania

Les sous-intrigues désormais passées, il était temps d’entrer dans les grands enjeux de la soirée. Si le match entre Randy Orton et Luke Harper n’est pas non plus le match que l’on attendait le plus, il reste intéressant dans le sens où il doit mettre en avant le gagnant du Royal Rumble Match tout en le détournant un peu du titre majeur. La séparation de Luke Harper de la Wyatt Family est un très bon moyen d’offrir un challenge réel mais pas trop important, comme une étape jusqu’à WrestleMania.

En plus de cela, le match a été agréable à suivre. On ne cessera pas de dire que Luke Harper mérite mieux que ce rôle de second de Bray Wyatt et il le prouve de plus en plus. Si les hommes ont un peu bégayer leur catch sur le ring, le rattrapage lors des cinq dernières minutes du match valait le coup d’œil. Intense sans pour autant en faire trop, assez fluide malgré la fâcheuse tendance de Randy Orton à casser le rythme. Ce match est un peu la mise en bouche qu’il lui fallait pour ne pas végéter tout en évitant de prendre des risques insensés.

Un match qui permet de lancer le titre féminin de la meilleure des manières pour un match qui était sujet à quelques hésitations. Naomi avait battu plusieurs fois Alexa Bliss ces dernières semaines mais difficile de savoir si la WWE voulait en faire quelque chose. Troisième match féminin de la soirée en tout cas, preuve que SmackDown a réussi à créer une certaine dynamique dans sa section féminine. En plus, tout ne tourne pas autour de Becky Lynch qui se voit offrir du challenge quand à Raw, quand on est effacé des matchs pour le titre, on a bien du mal à exister – vous pouvez demander à Sasha Banks.

Ce match a été assez brouillon. On n’est pas non plus sur l’accident industriel qu’avait été leur opposition de dernière minute à No Mercy en octobre dernier mais les imprécisions se font nombreuses. Pas des botchs à proprement parler mais un aspect assez brut dans un match où les mouvements s’enchaînent sans trop de considération pour le timing – on le voit notamment sur le finish où Naomi finit son Starship Pain dans les côtes de sa rivale.

Résultat toutefois assez étonnant, Naomi l’emporte et délivre une promo assez touchante où elle déclare qu’elle va défendre son titre chez elle à Orlando lors de WrestleMania. On l’espère pour elle qui a fait parti des espoirs de la division féminine depuis sa sortie de NXT – ancienne version – sans jamais avoir eu l’occasion de confirmer ces espoirs placés par les fans. Elle a un style très personnel sur le ring, balbutiant parfois son catch mais avec un talent certain. En plus, on sent la mixité de cette division féminine de SmackDown s’intensifier et c’est très agréable à suivre.

Une Elimination Chamber presque parfaite

Dernier match et le seul à comporter la stipulation éponyme du pay-per-view. Une chambre qui, pour le coup, a été en partie refaite. Les sols à l’extérieur du ring ne sont plus en métal et on le comprendra dans la suite du match avec les nombreux spots offerts. Si l’on peut dire que cela retire un peu de la brutalité de la chambre qui pouvait faire le charme de ce type de match, les contours restent suffisants pour offrir quelques frottements entre le dos des catcheurs et du métal. L’autre changement est esthétique avec ces vitres au dessus des cages qui ont permis d’avoir un effet télévisuel très plaisant et les catcheurs n’ont pas hésité à en profiter.

En ce qui concerne le match, les acteurs de cette Elimination Chamber ont eu des prestations assez variées. L’ordre des catcheurs entrant est probablement le meilleur possible et chacun a plus ou moins eu l’occasion de briller avec son rôle bien défini. L’entrée de Bray Wyatt en dernier entrant dans une des prisons était aussi très bien pensée, laissant le gourou de la Wyatt Family passer en revue ses opposants un par un. Le choix de Dean Ambrose comme premier sortant de sa prison a permis de donner du dynamisme après cinq premières minutes d’un Cena vs Styles dont on commence à connaître toutes les qualités.

C’est l’arrivée de Baron Corbin qui va marquer un tournant dans le match. Dominateur, le powerhouse du match est craint par ses adversaires, le Miz en tête — qui aura joué la carte de la peur du début à la fin avec un jeu d’acteur très sympathique à suivre — qui attendra l’erreur d’attention de son adversaire pour sortir de sa prison. Cette élimination de Baron Corbin est d’ailleurs assez stupide. Au lieu d’offrir une élimination avec une collaboration de catcheurs — comme sous-entendue par JBL aux commentaires — le choix de ce roll-up pour éliminer Baron Corbin est au mieux maladroit, le laissant en demi-teinte : celle d’un catcheur dominateur mais naïf. Reste qu’il devrait recroiser Dean Ambrose et The Miz d’ici WrestleMania dans une rivalité autour du titre Intercontinental.

L’élimination de The Miz est elle aussi venue à contre-courant et marque le deuxième point réellement négatif de la rencontre. Imitant Daniel Bryan, The Miz domine aisément après le départ et le massacre de Baron Corbin, jusqu’à un Attitude Adjustement de Cena qui semblait un peu léger par rapport à la stature qu’aurait pu avoir The Miz dans le match. C’était probablement pour marquer une sorte de hiérarchie entre le trio Ambrose / Miz / Corbin et celui qui finira le match mais cela reste malvenu.

Le final est un peu plus classique, Cena domine mais se fait surprendre par Bray Wyatt et AJ Styles fera de même. AJ Styles et John Cena avaient donné de leur personne avec des spots assez marquants et du coup cela a permis de donner ce rôle d’opportuniste à un Bray Wyatt qui a très bien joué son rôle. Le show se termine avec la perspective d’un WrestleMania avec Bray Wyatt champion et un Randy Orton challenger, ce qui laisse quelque peu perplexe quand on se souvient de leur dernière confrontation directe qui était catastrophique.

Nul doute que si l’affiche en reste à un simple un contre un, les deux devront faire bien mieux et, même si la perspective de ce match à WrestleMania ne fait pas envie, quand on s’en tient à Elimination Chamber, c’est une fin qui est quant à elle très satisfaisante dans la dynamique du show. Il finit d’ailleurs sur une note bien plus haute qu’un pay-per-view qu’on pourra qualifier de bouche-trou quelconque, dans la logique des pay-per-views entre le Royal Rumble et WrestleMania. Vous ne retiendrez probablement à la fin de l’année que le main-event sans jamais faire référence aux autres matchs et c’est assez logique, le pay-per-view n’avait pas l’ambition de faire mieux.

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