Top 200

Top 200, de 100 à 96 : Quand la « Big Gold Belt » fait son entrée

big gold belt

On arrive dans la deuxième centaine, les cent meilleurs matches de l’histoire. Naturellement on y retrouve Ric Flair, AJ Styles et Tomohiro Ishii. A partir de maintenant, nous verrons uniquement cinq matches par semaine et non plus dix, ce qui nous permettra d’entrer un peu plus dans le détail des storylines et la construction des événements amenant aux combats en question.

#100 Kazuchika Okada vs AJ Styles — Titre Poids-lourds IWGP de la New Japan Pro Wrestling

5 juillet 2015 : NJPW Dominion 7.5 à Osaka (Japon)

AJ Styles venait de fêter (à quelques semaines près) son premier anniversaire à la tête du Bullet Club et était champion IWGP depuis le mois de février où il avait conquis la ceinture Poids-Lourds des mains d’Hiroshi Tanahashi à New Beginning, dans un match ou The Ace avait fini le visage en sang après un High Fly Flow un peu trop téméraire vers l’extérieur. En ce qui concerne Kazuchika Okada, il avait du s’avouer vaincu en Janvier au Tokyo Dome face à l’Ace Hiroshi Tanahashi,précédemment cité, finissant le match en pleurs pour son retour aux vestiaires et avait passé la première partie de l’année dans une rivalité avec Bad Luck Fale après que ce dernier l’eut éliminé au premier tour de la New Japan Cup dans la surprise générale.

AJ Styles arrive ici accompagné des 257 membres du Bullet Club, y compris Amber Gallows qui était ici pour contrer la présence de Maria Kanellis dans la rivalité absolument exécrable entre Guns & Gallows et le Kingdom de Matt Taven & Mike Bennett. Une période qu’on aimerait tous oublier… Karl Anderson joue à merveille le rôle de Colonel de l’armée noire et blanche, un cran en dessous du Général AJ Styles. A plusieurs reprises dans le début de match, Styles envoie son adversaire dehors pour que bien entendu ses compères le piétinent à cinq contre un. L’arbitre Red Shoes, bien décidé à ce que ce match ne dégénère pas une nouvelle fois envoie tout ce beau monde aux vestiaires dans une scène hallucinante où il dit à Styles et ses comparses de « Suck It ». Regardez le selling de Nick Jackson et Karl Anderson à cette annonce… Petit détail, regardez Matt Jackson se casser la figure sur la rampe d’accés en partant. Hilarant.

Une fois les éléments perturbateurs renvoyés aux vestiaires, AJ Styles devient le champion heel vulnérable classique, mais il est clair à ce moment de l’année 2015, personne au monde n’est meilleur qu’AJ Styles. Aucune prise n’est ratée, aucun coup n’est placé autrement qu’à la perfection, le timing est parfait. On pense à la victoire de l’américain (premier Gaijin depuis Brock Lesnar 8 ans plus tôt à détenir le titre suprême IWGP) sur un extraordinaire springboard 450°, mais Okada kickout à 2.999, un domaine dans lequel il excelle est celui de nous faire croire à sa défaite. Les dernières secondes sont éprouvantes d’intensité avec une quantité invraisemblable de contres et de renversements, mais c’est Kazuchika Okada qui s’impose et qui met fin au dernier règne IWGP d’AJ Styles avec un solide Rainmaker. S’en suit une promo ou Okada ému est porté aux nues par son porte-parole Gedo. Un exceptionnel main-event.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9.19

#99 The Addiction (Christopher Daniels & Frankie Kazarian) vs Motor City Machine Guns (Chris Sabin & Alex Shelley) vs The Young Bucks — Ladder Wars pour les titres par équipe de la Ring of Honor

30 septembre 2016 : All-Star Extravaganza VII à Lowell (Massachussets)

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Alors que la WWE ou la TNA ont depuis longtemps « normalisé » leurs stipulations comme le TLC, le Hell in a Cell, le Six-Sides of Steel en en faisant des événements récurrents, voire des Pay-Per-Views entiers consacrés à ces types de match, la Ring of Honor a toujours excellemment bien protégé son « Ladder Wars », et ce depuis le premier entre Les Briscoes et Steenerico. Il ne s’agit que du Sixième Ladder Wars, et avant le match les Young Bucks avaient annoncé vouloir en faire le « TLC I de l’indépendant ». En plaçant la barre si haut, on pouvait s’attendre à un gros spectacle mais aussi avoir peur pour l’intégrité physique des six catcheurs.

Pour résumer la situation pré-match, The Addiction sont les champions par équipe. Alors qu’ils étaient accompagnés de Chris Sabin pendant une partie de 2015 et 2016, ce dernier les quitta pour rejoindre son ancien coéquipier Alex Shelley et reformer les Motor City Machine Guns et donner un nouveau souffle à la division par équipe de la Ring of Honor. Avant le match Christopher Daniels livrera une superbe promo ou il avouera être un père détestable, un humain peu fréquentable, mais un super catcheur et que rien n’est plus important que les ceintures par équipe à ses yeux. En ce qui concerne les Young Bucks, ils venaient de re-signer avec la ROH et la NJPW (mettant fin aux rumeurs de signature avec la WWE) et étaient les seuls réellement over à la ROH à ce moment (c’est encore le cas actuellement au passage), alors qu’ils avaient formé une espèce de sous-Bullet Club à la ROH avec Adam Cole.

Le match comme on peut s’y attendre est une collection impressionnantes de cascades ou Christopher Daniels est la star. Il a le front ensanglanté dès les premières minute du combat, saigne comme un gorêt mais bumpe comme un malade. On voit clairement l’influence des matchs TLC dans certaines cascades et on sent que le but et de recréer ces matchs en version « indy ». Pendant 30 secondes au milieu du match, une séquences de délire totale voit 4 tables être brisées à la suite avec des Uranage ou 450°. Jay White et Kamaitachi interviennent dans ce match comme le firent Rhyno ou Spike Dudley en leur temps. Un match très violent, très (trop?) risqué, mais diablement bien fichu avec une fin hallucinante et un Indytaker du haut d’une échelle à travers une table.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9.19

#98 Ric Flair vs Barry Windham — Titre Poids-Lourds de la NWA

14 février 1986 : NWA/CWF Battle of the Belts II à Orlando (Floride)

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Affrontement mythique longtemps considéré comme un des plus grands matchs de l’histoire, il a très bien résisté à l’épreuve du temps, et prouve que Ric Flair est un des, si ce n’est le plus grand catcheur de tous les temps. Nous sommes ici un avant le match que nous avons vu il y a deux semaines, et Ric Flair était déjà le champion et faisait la tournée des territoires associés à la NWA pour faire face aux champions ou challengers. Barry Windham partageait son temps entre la CWF (Floride), NWA et NWA Florida.

Ce match est aussi historique car il s’agit de l’introduction de la ceinture la plus célèbre du catch, la « Big Gold Belt ». Plusieurs fois, les commentateurs Mike Graham et Gordon Solie (une des voix les plus mythiques du catch old school) rappellent que cette ceinture a coûté 35 000 dollars à fabriquer spécialement pour Ric Flair. Cette ceinture sera ensuite utilisée à la WCW et à la WWE et est considérée comme la plus belle et la plus prestigieuse de l’histoire du catch. L’avoir enterrée reste l’un des crimes les plus grave dans le monde du catch à nos yeux.

Ric Flair entre sur « Easy Lover » de Phil Collins, ce qui ne colle pas du tout au personnage. Ric Flair et Barry Windham (le match est arbitré par Bill Alfonso, le manager de champions, Daddy!) se livrent une bataille de quarante minutes qui fera passer Barry Windham chez les main-eventers après plusieurs mois passés dans la midcard. Le travail de Ric Flair pour faire passer Windham pour une vraie menace réelle tout en montrant que malgré tout, c’est bien lui le champion est admirable. Windham passe près de la victoire après un Missile Dropkick mais Bill Alfonso a du mal à se relever. Ce spot sera réutilisé dans leur match de 1987 que nous avons vu il y a deux semaines. Le match se termine en double count-out, la meilleure des fins pour « faire » la carrière de Windham en main-event et garder Flair en champion invaincu. Formidable match des 80’s.

Note WON : *****Note Cagematch : 8.69

#97 Kota Ibushi vs Tomohiro Ishii — Titre NEVER Openweight de la New Japan Pro Wrestling

25 mai 2014 : NJPW Return to Yokohama Arena à Yokohama (Japon)

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Il s’agit d’une affrontement entre champions ici, car Kota Ibushi est détenteur du titre Junior Heavyweight depuis le mois de Janvier ou il avait conquis cette ceinture des mains de Prince Devitt (Finn Balor) à wrestle Kingdom VIII. Après avoir poussé le champion Poids-Lourds Kazuchika Okada dans ses derniers retranchements (combat que nous avons déjà vu il y a un mois environ), Kota Ibushi s’attaque ici à Tomohiro Ishii, le Stone Pitbull qui était à l’honneur la semaine dernière, justement lors du match qui l’a vu devenir champion NEVER Openweight face à Tetsuya Naito.

L’année 2014 est clairement une année charnière pour les deux catcheurs présents ici. Tomohiro Ishii a littéralement redéfini le titre NEVER en en faisant le titre du brawling, de l’intensité physique, des atémis et le titre consacrant le meilleur worker de l’effectif (à défaut d’être le plus « marketable ») comme l’était le titre Intercontinental de la WWF dans les années 90. En ce qui concerne l’autre champion du match, Kota Ibushi a lui aussi connu une année 2014 extraordinaire dans la lignée de sa trilogie fantastique de matches face à El Generico à la DDT (fin 2012) et des défenses de titres comme face à Ricochet (vu il y a deux semaines) qui l’ont vu devenir en plus d’un catcheur plus accompli, une vraie (Golden) star de la New Japan.

Comme on peut s’y attendre, le match est un vrai clash de styles entre la force brute et physique d’Ishii et l’athlétisme  ainsi que la rapidité d’Ibushi. Là ou Ishii envoie des Lariats, Ibushi répond avec des high kicks. On notera qu’on à affaire ici à deux « sellers » incroyable. Qu’on ne comprenne ou pas le japonais, ce n’est pas nécessaire ici tant les deux protagonistes véhiculent la douleur et les émotions à la perfection à travers leurs expressions faciales. Le tournant du match est pourtant un épouvantable botch ou Ibushi veut porter un top-rope hurricanrana sur Ishii, mais les deux catcheurs glissent et n’effectuent pas proprement leur rotation et retombent violemment sur la nuque. A la manière du match entre Ishii et Naito précédemment cité, ce botch est intelligemment intégré au match et les deux catcheurs travaillent sur le fait qu’ils sont tous les deux sonnés pendant plusieurs minutes. Ishii se fait ouvrir l’arcade dans la confusion mais triomphe grâce à son Brainbuster et sera challengé après le combat par Yujiro Takahashi pour un match qu’on devine bien moins excitant. Superbe exemple de comment un mélange de styles peut donner un excellent match.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9.2

#96 Samoa Joe vs AJ Styles pour le titre X-Division de la TNA

11 décembre 2005 : TNA Turning Point 2005 à Orlando (Floride)

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La deuxième partie de l’année 2005 à la TNA est marquée par la rivalité triangulaire entre Christopher Daniels (heel), AJ Styles (face) et Samoa Joe (MONSTER heel). Ce dernier fait ses débuts au mois de juin et reste invaincu de longs mois, démolissant tous ses adversaires sur son passage. Après un match absolument extraordinaire à Unbreakable 2005 (que nous verrons plus tard), AJ Styles est le champion X-Division. Pas vraiment Cruiserweight, la ceinture X-Division est simplement une ceinture « Indy-style » qui sépare les catcheurs indy de la TNA des Jeff Jarrett, Abyss et DDP.

Un mois auparavant lors de Genesis (show qui avait vu l’arrivée de Christian Cage à la TNA) AJ Styles garde son titre face à Petey Williams, et Samoa Joe et Christopher Daniels font équipe dans un 8-men tag estampillé X-Division. Suite à ce match, Samoa Joe démolit Christopher Daniels avec une chaise, lui ouvrant le crâne avec un blade-job donc seul le Fallen Angel a la secret. A cette époque, la X-Division possède une espèce de code d’honneur qui fait que les catcheurs ne s’attaquent pas après les matchs ou n’utilisent pas de violence extrême visant à blesser son adversaire.

Ce match a lieu il y a douze ans, et AJ Styles est déjà absolument phénoménal (blague voulue). Il a déjà brillamment passé le statut de très bon spot monkey. Il y a un côté Clubber Lang vs Rocky Balboa avec AJ Styles décidant d’encaisser des coups mais utilisant sa rapidité pour contrer à la moindre opportunité. AJ tente le tombé à chaque fois qu’il arrive à placer une grosse prise, il sait que Joe est plus fort et plus puissant. Le match est très stiff et très violent, AJ a la lève explosée, Joe est lui aussi incroyable d’intensité et ses expressions faciales sont formidables, c’est le Mark Hunt du catch. Une prise est à retenir, AJ Styles effectue une shooting star press du ring vers l’extérieur par dessus les cordes, insane! C’est malgré tout Joe qui l’emporte avec le Coquina Clutch, ensuite il tente de faire subir à Styles le même sort qu’à Daniels le mois précédent, mais ce dernier intervient pour se venger et chasse le nouveau champion X-Division.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9.22

C’est fini pour cette semaine, bon visionnage à tous et on se retrouve la semaine prochaine avec un épisode qui verra des anciens équipiers de faire face comme trame pour trois matchs sur cinq. L’épisode sera partagé entre WWE et NJPW, mais tout se passera après l’année 2000.

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