Top 200

Top 200, de 55 à 51 : Made in Japan

okada tanahashi
NJPW

Que du Puroresu cette semaine, et presque uniquement de la NJPW. De surcroit, nous avons droit à deux affrontements entre Hiroshi Tanahashi et Kazuchika Okada pour ce qui est une des meilleures rivalités de la décennie. Il y aura aussi des matchs à enjeux car en plus de trois matches pour les titres poids Lourds IWGP ou Triple Crown, nous aurons une finale de G1 et une finale de Best of Super Junior.

#55 Kazuchika Okada contre Hiroshi Tanahashi (c) pour le titre Poids-Lourds IWGP

4 janvier 2015 : Wrestle Kingdom IX à Tokyo (Japon)

Deuxième des affrontements de ce classement entre Kazuchika Okada et Hiroshi Tanahashi, et le premier des deux que nous verrons cette semaine, il est aussi le premier des clashs entre les deux catcheurs à avoir été présenté en Pay-Per-View aux Etats-Unis en alliance avec Global Force Wrestling (oui, oui, lire ça en 2017, ça fait rire). La version américaine était commentée par Jim Ross et Matt Striker pour un duo assez spécial et pas toujours bien synchronisé. Malgré tout, Wrestle Kingdom IX sera un immense succès et donnera un boost incroyable à l’essor de la New Japan Pro Wrestling sur le sol américain.

Hiroshi Tanahashi arrive ici en Champion IWGP, titre qu’il a gagné au mois d’Octobre des mains d’AJ Styles. Depuis plusieurs mois (voire années) le titre IWGP Poids-Lourds voyage entre les trois mêmes catcheurs qui sont Kazuchika Okada, AJ Styles et Hiroshi Tanahashi. Kazuchika Okada a auparavant remporté le G1 face à Shinsuke Nakamura dans un match que nous avons déjà vu il y a quelques semaines. Les deux catcheurs se sont déjà affrontés six fois et sont à égalité avec trois victoires chacun, mais Okada a réussi auparavant à lui enlever deux fois cette ceinture. Il y a une vraie rivalité acerbe entre les deux, surtout qu’Okada (et le CHAOS) sont encore du côté des heels. Le but d’Okada est bel et bien d’envoyer la relique « the Ace » aux oubliettes et de devenir la nouvelle force de la NJPW à 27 ans.

C’est en tout cas ce qu’on ressent dès le début du match avec un Okada orgeuilleux et prétentieux à souhait dans ses expressions faciales et son attitude vis-à-vis du tenant du titre, allant même jusqu’à ne pas respecter les « clean break » lors qu’Hiroshi Tanahashi est dans les cordes. Ce match est une vraie guerre d’usure où en dehors des prises de finition (dont personne ne s’est relevé jusqu’à présent et en particulier du Rainmaker), les deux catcheurs usent d’autres prises pour prendre l’avantage comme le Slingblade ou le Tombstone. Alors que chacun se relève de la prise de finition de son adversaire, Tanahashi dans un sursaut d’orgueil assomme Kazuchika Okada avec plusieurs High Fly Flows et garde son titre. Tout le monde se souvient d’un Okada en pleurs quittant le ring devant un Tanahashi le narguant en posant sur la deuxième corde. Un match en deux parties car leur affrontement un an plus tard raconte vraiment le deuxième acte de cette histoire.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9,57

#54 Koji Kanemoto contre El Samurai  pour la finale du Best of Super Juniors IV

5 juin 1997 : NJPW Best Of The Super Juniors IV (17ème journée) à Tokyo (Japon)

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Finale « un peu » étonnante du Best of Super Juniors quand on voit le panel de catcheurs dans le tournoi, malgré le fait qu’il oppose deux anciens champions Junior IWGP, même si en ce qui concerne El Samurai, il n’a plus détenu un titre de la NJPW depuis 1992 (si on ne compte pas les titres satellites comme ceux de la UWA ou WWA). Ce sont deux catcheurs bien différents qui s’affrontent avec un Koji Kanemoto au style ressemblant un peu à celui de Shinjiro Otani avec une sorte de proto-MMA mêlant gros striking et soumissions, et El Samurai au style plus Junior conventionnel.

Quand on parlait de gros panel, jugez plutôt les deux blocs. Pour se sortir du bloc A, Koji Kanemoto a du se défaire de Jushin Thunder Liger, Chavo Guerrero Jr, Tatsuhito Takaiwa, Dr Wagner Jr, Gran Naniwa et Doc Dean. En ce qui concerne El Samurai, il a du vaincre Scorpio Jr, Yoshihiro Tajiri, Shinjiro Otani, Hanzo Nakajima, Chris Jericho et Robbie Brookside. Un exceptionnel plateau venant des quatre coins du globe pour un superbe spectacle.

Ce match est assez bizarre car il se sépare en deux parties : une longue première partie de plus d’un quart d’heure où Kanemoto travaille la jambe d’El Samurai et le matraque de coups parfois extraordinairement stiff. La deuxième partie, beaucoup plus courte, est un gigantesque spotfest overbooké qui peut rebuter dans un premier temps. On notera certaines prises comme un top rope reverse Frankensteiner où El Sumurai retombe sur le sommet de son crâne. Alors que Kanemoto éprouve les pires difficultés à battre son adversaire, il prend de plus en plus de risques et en paie le prix avec un moonsault raté et encaisse un top rope reverse DDT, un impressionnant slam et un reverse DDT final dans une séquence impressionnante. On notera que Liger encourage El Samurai et que Kanemoto déchire le masque de ce dernier, comme un clin d’œil à l’affrontement entre Liger et Samurai de 1992 que nous avons vu il y a quelques semaines. Un formidable match de Juniors comme on en voit souvent lors des finales de Best of Super Juniors.

Note WON : *****Note Cagematch : 9,08

#53 Steve Williams (c) contre Kenta Kobashi pour le titre Triple Crown de la All Japan Pro Wrestling

3 septembre 1994 : Budokan Hall Show à Tokyo (Japon)

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Dr Death Steve Williams est le champion Triple Crown depuis à peine deux mois après avoir battu Mitsuharu Misawa dans un match que nous avons vu récemment. C’est donc ici sa première défense face à un Kenta Kobashi encore jeune et frais dans le main-event de la All Japan. Cela semble être une défense de titre assez simple pour un premier run pour Steve Williams face à un adversaire qui ne touchera pas à cette ceinture avant deux ans.

À cette époque, le titre Triple Crown se disputait entre une élite composée de Stan Hansen, Akira Taue, Mitsuharu Misawa et Toshiaki Kawada la plupart du temps. Le fait d’accorder ce titre à Steve Williams était alors une immense preuve de confiance pour un catcheur étant alors principalement connu pour ses titres par équipe (quatre fois All Asia et deux fois champions AJPW par équipe). Kenta Kobashi était dans un cas similaire car à ce même moment, il est surtout connu comme l’ancien équipier de Mitsuharu Misawa.

Ce match est certainement plus long qu’il ne le mérite (plus de quarante minutes), mais il a aussi pour but de faire apparaître Kenta Kobashi comme un challenger potentiel et crédible. Et la différence entre le challenger expérimenté et le champion est visible, à chaque fois que Kobashi ne recueille qu’un compte de deux, il se lamente, alors que quand Steve Williams ne parvient pas à obtenir le compte de trois, il reprend méthodiquement sa partition et enfonce le clou. Alors que Kobashi s’en prend particulièrement aux genoux de Doctor Death afin de l’empêcher de porter sa prise de finition, il mord la poussière justement sur deux brutaux Dangerous Backdrop Drivers. Un vrai combat de géants où la quête de suprématie physique la plus primaire est en jeu.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9,59

#52 Kazuchika Okada (c) contre Hiroshi Tanahashi pour le titre Poids-Lourds IWGP

16 juin 2012 : NJPW Dominion 6.16 à Osaka (Japon)

Deuxième affrontement cette semaine entre les deux catcheurs, c’est aussi le deuxième affrontement de cette rivalité mythique. Tanahashi entreprend ici de reprendre le titre de la taille de celui qui le lui a pris quatre mois auparavant. Avant de perdre ce titre, Hiroshi Tanahashi le détenait depuis 13 mois, depuis qu’il avait battu Satoshi Kojima à Wrestle Kingdom V. Ce 4 Janvier 2011 était la dernière fois que ce titre était aux mains de quelqu’un d’autre qu’AJ Styles, Hiroshi Tanahashi ou Kazuchika Okada, et cette série n’a pris fin que cinq ans plus tard lorsque Tetsuya Naito a battu Okada à Invasion Attack 2016.

En ce qui concerne Okada, il n’est revenu de son « excursion » aux États-Unis que depuis 6 mois et son match à Wrestle Kingdom VI face YOSHI-HASHI. Étonnamment ce match fût un bide total après son excursion totalement ratée. Pour autant, jamais Gedo n’a abandonné le projet qu’il avait pour le Rainmaker, et un mois plus yard à New Beginning à Osaka, Kazuchika Okada réussit l’improbable et met fin au long règne de l’Ace de la New Japan. Après deux défenses réussies dont une face à Tetsuya Naito que nous avons vu il y a quelques semaines, il fait face à l’ancien champion dans un des événements majeurs de la promotion japonaise.

C’est à coup sûr l’un de leurs meilleurs affrontements, et Hiroshi Tanahashi n’est jamais meilleur que quand il doit combattre en étant dominé par un heel. Comme dans le combat que nous avons vu plus haut, Okada est orgueilleux et prétentieux à merveille. On notera un superbe travail comme à l’accoutumé de Tanahashi sur les jambes avec des Dragon Screw et une Texas Cloverleaf, et aussi une belle bataille autour duquel arrivera à appliquer le Tombstone Piledriver. Cette prise joue toujours un rôle central dans leurs affrontements. Après que ce soit The Ace qui y soit parvenu, Okada doit s’avouer vaincu sur un High Fly Flow, et Tanahashi redevient champion IWGP au prix d’un nouvel excellent match.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9,59

#51 Kenny Omega contre Hirooki Goto pour la finale du G1 Climax 26

14 aout 2016 : 19ème journée du G1 Climax 2016 à Tokyo (Japon)

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Un des matchs les plus récents de ce classement, et il est assez particulier, car c’est la première fois qu’un Gaijin (catcheur non-japonais) remporte un G1 Climax. Après Rick Rude en 1992 (dans un match que nous avons vu au début de ce classement) et Karl Anderson 20 ans plus tard, Kenny Omega n’est que le troisième Gaijin à atteindre la finale de ce prestigieux tournoi depuis 1990 et sa modernisation. Alors qu’il a terminé l’année 2015 en tant que Junior, Kenny Omega était en plein push jusqu’au mois de juin où il a peu à peu disparu des radars. C’est une petite surprise de le voir en finale, et encore plus de la gagner.

En ce qui concerne Goto, c’est l’éternelle déception de le voir échouer sur la dernière marche. Excellent catcheur à l’allure atypique doté de formidables offensives, il est un des meilleurs du monde quand il est à l’attaque. Le problème est qu’après tellement d’échecs, le public ne croit plus en lui. Les gens étaient certains qu’en cas de victoire, il serait devenu le premier vainqueur du G1 à perdre sa mallette sur la route du Tokyo Dome. Goto est parvenu à atteindre la finale à la faveur de l’improbable match nul entre Tanahashi et Okada que nous avons vu il y a quelques semaines, alors qu’Omega a lui dû faire face à Katsuyori Shibata, Michael Elgin ou encore Yoshi-Hashi sur sa route.

On sent d’entrée que ce match sera spécial entre l’éternel second et celui qui a encore tout à prouver. Kenny Omega a expliqué récemment n’avoir été au courant de sa victoire que quelques heures avant le match, ce qui explique son visage surmotivé lors de son entrée. Le match sera bourré de références à Kota Ibushi avec le Phoenix Splash et la Liger Bomb, le Styles Clash et le Bloody Sunday en références aux précédents leaders du Bullet Club et même un clin d’œil au match entre Shinjiro Otani et Jushin Thunder Liger (que nous avons aussi déjà vu) avec l’enchaînement Spingboard Dropkick suivi d’une célébration trop présomptueuse et d’une Dragon Suplex contrée. Les fans de puroresu apprécieront. C’est avec le One-Winged Angel qu’Omega s’emparera du prestigieux trophée, faisant flotter la bannière noire du Bullet Club à l’issue de la célébration qui s’en suit. Exceptionnelle finale de ce tournoi qui en a surpris plus d’un.

Note WON : **** 3/4 – Note Cagematch : 9,59

La semaine prochaine nous ferons encore un tour au Japon, mais aussi aux États-Unis, et ce seront 5 fédérations différentes que nous verrons (enfin quatre plutôt, mais n’en dévoilons pas trop). Ça sera aussi l’occasion d’entamer le dernier quart de ce classement et de franchir la barre symbolique des cinquante meilleurs matchs de l’histoire.

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