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WWE Great Balls of Fire : Tout feu tout flamme vers SummerSlam

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Puisqu’on est plus ou moins à court d’idées niveau mots-clés à la WWE — Payback, Battleground, Vengeance, Backlash — on prend directement dans la culture populaire et on sort Great Balls of Fire, une chanson de Jerry Lee Lewis pour expliquer une présentation qui se veut très années 50 mais qui dans sa globalité reste très superficielle. En dehors de la présentation vidéo, la scène était d’un traditionnel un peu décevant et qui n’a pas justifié le nom surprenant de ce pay-per-view. Ça peut paraître comme du pinaillage, mais certaines satisfactions se trouvent parfois dans les détails et ici il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la dent.

Reste alors une carte plutôt dense et sans trop de superflu. Un Iron Tag Team Man Match, un match de l’Ambulance et un main-event amené de manière assez classique autour de Brock Lesnar mais qui a permis de mettre Samoa Joe en avant comme jamais. En dehors de ces matchs, la construction est un peu plus aléatoire et on verra que le traitement envers chacun l’est aussi.

D’ailleurs, un match qu’on attendait pas spécialement dans le kickoff, c’est bien celui pour le titre des Cruiserweight. Akira Tozawa n’a pas forcément le même noyau de fans que Austin Aries ni sa réputation, mais il a prouvé depuis son arrivée à 205 Live, sa capacité à travailler avec la foule, comme il va le refaire ce soir. Aucune idée par contre de l’utilité de Titus O’Neil. Les managers pour les faces, même quand le manager ne l’est pas vraiment, ça devrait être interdit.

Après un match plutôt bon et bien amené, la victoire finale d’un coup de pied dans les cordes et indirectement dans les parties intimes de Tozawa nuit un peu à un match jusque-là de bonne qualité. Si suite il y a à cette rivalité, il faudra donner sa chance aux deux hommes en pay-per-view, et pas seulement dans le kickoff de SummerSlam.

Bray Wyatt entame le bal des heels

Une des tendances de la WWE depuis WrestleMania est un très fort penchant pour la remontée des heels. Un cycle plus ou moins classique et qui du coup devient rapidement plat quand il se répète trop à l’approche d’un pay-per-view du Big Four. SummerSlam devrait être un temple des faces car ce soir, pas d’exception, les heels sont à la fête.

Et même très à la fête puisque Bray Wyatt s’est offert un bon match avec Seth Rollins pour ouvrir les hostilités. Une domination bien rythmée avec de l’intensité et des remontées et gros mouvements de Seth Rollins en retour. Ce dernier a pris sa plus belle parure de seller fou. S’il a l’air de vouloir faire de son genou un point faible permanent, il montre aussi une capacité à mettre en avant son adversaire comme très peu à la WWE. Ce qui est dommage, c’est que rarement on trouve un face qui a un heel qui le met en valeur à la WWE, c’est trop souvent l’inverse.

Le but est de replacer Bray Wyatt en tant que menace crédible après un creux assez énorme dans sa transition entre champion de la WWE et son passage à RAW, sa présence physique dans le combat était du coup la bienvenue. Il ne faut toutefois pas trop affaiblir Rollins et du coup la victoire cheap est de mise dans ces cas-là : un doigt dans l’œil dans le dos de l’arbitre et le tour est joué. C’était nécessaire, classique dans le fond mais efficace dans la forme du coup le public a bien suivi les deux hommes. Au final, tout ce qu’il faut pour un bon premier match d’une rivalité hors titre.

La suite est un peu l’inverse de ce que l’on vient de voir. Certes, le heel apparaît une nouvelle fois fort, mais le face n’a par contre eu aucune place dans le match. C’est dommage car Enzo Amore a livré avant ça une promo très bien amenée sur le fait que s’il ne faisait pas la taille de Big Cass, son personnage allait devenir larger than life, et il a réussit à prendre les bonnes réactions du public.

Là où ça se complique, c’est quand la cloche sonne. Entre le fait que Enzo Amore n’en casera pas une et qu’on a toujours l’impression qu’il va se tuer au moindre bump, Big Cass a été d’un ennui très dérangeant sur sa domination. Les mouvements sont bien faits, les bumps que Enzo se prend sont assez bien envoyés par le big man. Mais mince, c’était d’un plat assez monstrueux. Quand le face du match n’a même pas un vrai comeback, c’est difficile d’emporter la foule et il faut être Brock Lesnar pour laisser une ambiance particulière et pas un silence gêné.

La rivalité était jusque-là plutôt sympathique mais ce match rentre plus dans la catégorie de la séparation des Cryme Tyme – qui reste le pire moment de l’histoire de la WWE après le départ de JTG – et si elle devrait générer un nouveau match, nul doute que ce résultat et son déroulement aura laissé plus d’un spectateur déçu du manque global d’ambitions à faire mieux que simplement mettre Big Cass en avant. Malgré ses défauts in-ring, Enzo Amore reste supposément un membre de la midcard de RAW et pas un jobber.

Matt Hardy sait ce qu’a ressenti Daniel Bryan

Pire qu’un bisou porte-malheur, le cruel et dévastateur coup du « je traverse le ring sans rien faire » par Cesaro, qui crée une distraction suffisante pour que Sheamus mettre un brogue kick et le premier tombé. Un début de match qui prend tout le monde de court et qui est plutôt maladroit tant la distraction de Cesaro est digne d’une cour de maternelle. Pas que cela semble improbable, tout le monde se distrait quand une personne se met à avoir un comportement inattendu. Mais c’est dommage de tout de suite mettre les faces dans une situation de faiblesse quand ils sont sensés mettre en danger les champions dans un Iron Tag Team Match.

Le scénario a d’ailleurs été pris à l’inverse. Les champions ont maîtrisé les deux tiers du match avant de presque échouer à quelques secondes. Gardant deux longueurs d’avance un long moment, il a manqué une ou deux secondes à Jeff Hardy pour égaliser. Une égalisation qui avait des conséquences plutôt confuses apparemment. Certains disent qu’elles auraient menées à une conservation des champions alors que Corey Graves parlait d’une mort subite.

Pour trancher, le match aurait probablement été relancé jusqu’au prochain tombé, la jurisprudence Charlotte Flair vs Sasha Banks de Roadblock servant d’exemple. Du coup, l’enjeu était bien réel même si pour beaucoup le match était déjà perdu pour les Hardy Boyz. Si du coup le déroulement du match a été assez confus et surprenant, l’action in ring a quant à elle était au rendez-vous.

Cesaro est parfait, tout le temps. Là où il avait fait, à ses débuts, un passage heel plutôt maussade, son caractère correspond plutôt bien au duo qu’il forme avec Sheamus, et force est d’admettre que le duo a trouvé une nouvelle fois son rythme après son heel turn. Les autres participants ne sont pas en reste, Jeff Hardy a plus de mal que les autres mais n’a pas fait de fautes en comparaison aux précédentes confrontations où il pouvait paraître parfois égaré.

Matt Hardy finira avec une des images les plus marquantes du pay-per-view avec son visage et son expression alors qu’il est en sang dans le coin du ring. Un match qui, malgré une construction qui peut faire débat, aura offert un niveau supérieur aux précédentes confrontations des deux équipes. Et franchement, la concurrence est tellement faible du côté de RAW qu’une nouvelle opposition ne fera pas de mal, surtout que les deux équipes s’efforcent tout le temps à créer quelque chose de nouveau

The Miz et Alexa Bliss ne font pas dans l’originalité

C’est assez frustrant d’observer la division féminine depuis quelques mois. Des matchs résolument plus courts avec des finishs de plus en plus douteux et encore une fois, même s’il s’agit d’un premier match, la construction est faiblarde. Certes, on est pas aussi bas qu’à Extreme Rules, mais y a pas non plus un progrès énorme. Le match pour le peu qu’il contenait était tout à fait correct et dans l’ensemble les deux catcheuses ont fait leur part.

Mais cette conservation du titre par décompte à l’extérieur était vraiment trop rapide et digne d’un RAW plutôt que d’un pay-per-view. Si le segment suivant où Sasha Banks punit la championne pour sa fuite, on aurait aimé que ce match donne envie d’en voir plus entre deux catcheuses qui ne se sont pas encore beaucoup croisé. Difficile de construire une division sur la base de matchs aussi pauvres en moments marquants.

Le problème est assez différent pour le titre intercontinental. La rivalité entre Dean Ambrose et The Miz tourne pas mal en rond, tout comme leurs matchs. Pas qu’ils soient mauvais bien au contraire, la qualité est présente, le public réagit et y a pas trop à en dire de ce côté là. Mais en dehors du Miztourage, on ne peut pas dire que les fins de matchs de championnat changent vraiment. Si la prise de titre par The Miz à Extreme Rules était vraiment bonne, cette défense était quant à elle d’un manque d’originalité assez désespérant, la victoire du Miz n’étant due qu’aux interventions extérieures.

Ce n’est pas en ajoutant deux personnes que ça rend le procédé différent. Maryse le faisait déjà lors des règnes à SmackDown ou lors de quasi toutes les victoires du Miz et l’on sait que ça rend ses règnes un peu répétitifs et difficiles à soutenir. On se retrouve du coup avec un match plaisant entre deux catcheurs qui ont déroulé leur arsenal de la manière la plus efficace qui soit, mais avec un final où les interventions multiples étaient de trop pour Ambrose qui finit par céder sur un Skull Crushing Finale.

Ce serait bien de passer à autre chose pour les deux hommes. Ambrose, qui avait vécu une bouffée d’air frais à son arrivée à RAW, reprend son passage à vide relatif, suscitant un peu moins de réactions en matchs. La construction des faces ne semble pas intéresser plus que ça la WWE en ce moment et du coup Dean Ambrose est typiquement le genre de catcheur qui subit ces choix-là.

Braun Strowman et Roman Reigns ont-ils une limite ?

Par contre, quand les catcheurs sont deux des gros intérêts de la WWE. Ça se sent assez rapidement. Comme une sorte de parenthèse où l’on a vu la WWE à son plein potentiel. Permettant aux deux catcheurs de sortir du match sans reproche réel ni sensation de défaite. Et pourtant, c’est bien Braun Strowman qui a gagné sur une erreur de Roman Reigns. Mais le segment qui suit, où Roman Reigns envoie l’ambulance en arrière dans le mur alors que Strowman est dedans, fera partie des instants mémorables de cette année 2017.

Plus catch que cette séquence, on se demande si c’est possible. Surtout lorsque Braun Strowman sort ensuite en titubant de l’ambulance une fois extrait par les pompiers. Un moment totalement hallucinant et très typé WWE quelque part. Un moment de pur divertissement et de tension exprimée par un Kurt Angle qui réussit bien dans ce rôle de General Manager débordé mais pas résigné.

En plus, ça suit un match dans la lignée des confrontations entre les deux hommes : on développe une histoire autour de ce qui s’est passé dans les précédents segments, on fait dans un registre très orienté sur les échanges musclés et les tentatives de coups finals. C’est cela qui pousse Roman Reigns à faire ce qu’il fait. Ce n’est pas qu’il est un mauvais face ou un mauvais perdant, mais c’est que l’histoire racontée par les deux hommes est simple : Si l’un d’entre eux est mis à terre, le second fera quelque chose de plus pour répondre. Et c’est ce jusqu’au boutisme qui rend la rivalité vraiment intéressante à suivre.

Heath Slater a battu Curt Hawkins dans le meilleur match de la soirée. En tout cas c’est ce que dit le public présent qui parle de Canadian Destroyer, tables en feu et également d’un match de Quidditch où Heath Slater l’emporte en attrapant le Vif d’or. Pour les autres, c’était l’ambulance qui était le véritable centre d’intérêt. C’est certes intéressant de vouloir faire comme si de rien était et de continuer un pay-per-view, mais lancer Slater et Hawkins pour rien c’était pas nécessaire. Enfin, de base mettre un match entre Hawkins et Slater n’était pas nécessaire.

Brock Lesnar trébuche mais ne tombe pas

Après tout cela, il a bien fallu se remettre dans le bain puisqu’on avait le droit à un match pour le titre Universal, Brock Lesnar ayant terminé ses vacances. Samoa Joe lui avait préparé un petit défilé d’accueil, lançant le combat avant que la cloche ne sonne et offrant un beau tour du ring à Lesnar, croisant notamment la table des commentateurs espagnols.

Voir Samoa Joe dominer Brock Lesnar, le voir si proche de le faire flancher, c’était vraiment satisfaisant. Voir Lesnar sortir de trois Coquina Clutch et gagner avec un seul F5, beaucoup moins. En dehors de l’avant match, on ne peut pas dire que Lesnar ait pris vraiment ce match avec le maximum d’implication qu’il peut avoir. On se dit volontiers qu’avec un peu plus d’échanges et de passations de dominations, ce match aurait offert un tout autre suspense. Ici, si la victoire de Joe était envisageable, le F5 avait un véritable goût de conclusion précoce.

On pourra quand même se satisfaire de la performance de Samoa Joe et du fait qu’il ait été vraiment considéré comme une menace du début à la fin, si Lesnar a plus résisté que puisé dans ses ressources, on pourra dire que Joe a au minimum un statut de dominant assez marqué désormais dans le roster. Il a également sonné la charge contre le champion Universal, charge que reprendra Strowman avec on l’espère au moins une performance semblable.

Avec les événements récents, il ne faudra pas non plus oublier Roman Reigns qui pourrait se mêler au match pour le titre. Une option qui vient après un final qui exclura probablement Samoa Joe de la course au titre et permettra à de nouvelles têtes de s’en prendre à The Beast. Ce dernier n’a pas vraiment grand chose à changer par rapport à cette rivalité. S’il peut permettre à des catcheurs imposants de paraître menaçants dans le roster, il aura déjà accompli le minimum qu’il a à faire.

Une conclusion un peu en dessous de la demie-heure de folie autour de Reigns et de Strowman qui vient largement embellir le constat d’un pay-per-view qui poursuit la dynamique de RAW, plus intéressant que SmackDown LIVE en ce moment. Du bon catch et surtout ce moment incroyablement bon de catch qu’était ce match de l’ambulance, chose assez rare avec cette stipulation pour être signalée. RAW va se mettre en route pour SummerSlam et devrait offrir quelques bonnes affiches, avec pourquoi pas, même si ça n’a pas l’air à la mode, un pay-per-view qui verra des faces plus à la fête.

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