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WWE Hell In A Cell 2017 : This is inZayn

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À Smackdown et ce depuis l’après-WrestleMania, on a tendance à souffrir quand on parle de main-event. Avec un titre WWE autour des hanches de Jinder Mahal et des rivalités loin d’être mémorables, on a tendance à ne pas être très emballé par les pay-per-views de la brand bleue. Heureusement, celle-ci a quelques tours dans son sac pour équilibrer les affaires. Un duo d’équipes qui vole le show quand ils se croisent, un Kevin Owens qui parle très fort et un AJ Styles qui magnifie tout le monde sur le ring.

Du coup, quand on vous dit que ces trois facteurs sont les seules sources de satisfaction de la soirée, la surprise est loin d’être totale. Par bien des aspects, ce Hell in a Cell a été le témoin des faiblesses et des forces de SmackDown. D’un in-ring vraiment prenant à des matchs fades comme un discours de François Fillon, ce Hell in a Cell a au moins eu le mérite de faire honneur à sa cage éponyme.

Mais avant cela, on saluait le presque retour de Shelton Benjamin dans un pay-per-view de la WWE. Le catcheur a participé à un tag team match avec son récent partenaire Chad Gable et les deux ont dominé le match par leur technique face à Zack Ryder et Mojo Rawley plus que jamais sur le chemin de la séparation. Une victoire donc pour un duo qu’on verrait bien aller titiller les Usos par la suite.

La division Tag Team en cage, quel pied !

Parce que les Usos, ils sont venus reprendre leur titre dans un Hell in a Cell qui à défaut de jouer la carte de l’intensité historique de la cage, a joué la carte de la candeur brutale. Comme quatre enfants qui découvrent tout un tas de jouets dans un malle, les Usos et le New Day se sont amusés avec ce qu’ils ont trouvé : un petit kendo stick arc-en-ciel, des menottes, des chaises, les marches au coin du ring, des chaînes, etc. On retiendra ce spot vraiment sympa de Xavier Woods qui enferme l’un des Usos avec des kendo sticks dans le coin du ring. C’est tellement brillant qu’on se demande pourquoi personne n’y a pensé avant.

Le match sinon a joué avec les cartes habituelles de la tag team division. De l’action constante, de la domination en deux contre un, et des sauvetages à la dernière seconde vraiment bien dosés. C’est presque dommage d’avoir ce match en premier vu qu’il est probablement le meilleur du show in-ring. Si en se concentrant un peu on peut aller dégoter quelques problèmes de timing et des petits soucis dans la construction du match, on ne le fera pas vraiment tellement l’action a été dense et prenante. Un match de très bonne qualité pour un division par équipe qui ne cesse de rappeler que, si elle n’est pas pléthorique en équipes, la qualité est là.

On espère que vous vous étiez quand même bien mouillés la nuque parce qu’après Randy Orton et Rusev sont arrivés, et le choc thermique est clairement sensible. Pas que le match soit foncièrement mauvais mais franchement est-ce que Randy Orton s’est un jour sorti les doigts pour des matchs qui n’étaient pas pour le titre ou à WrestleMania. Et même là c’est dur de le bouger. Ce match, si personne ne l’attendait spécialement si ce n’est les fans de Rusev qui croient encore que la WWE veut encore en faire quelque chose, a été potable mais pas non plus génial.

C’est un peu le match générique WWE par excellence, ça tourne autour des mouvements du face, le heel tente des contres pour se prendre le mouvement qu’il vient d’esquiver dix secondes plus tard, c’est assez fade et pour autant pas mauvais donc difficile de dire autre chose à part qu’on a un sentiment d’ennui qui se brise à chaque tentative de domination de Rusev mais malheureusement, ces tentatives étaient bien trop peu nombreuses dans ce match. Le RKO vient et donne la victoire à Orton sans grand intérêt.

My Baron is United States Champion

Il n’est plus triste, il l’était pourtant, d’autant plus qu’on lui avait ajouté un obstacle à Baron Corbin. Tye Dillinger a en effet réussi à se faufiler dans le match pour le titre de champion des États-Unis faisant de ce match un triple threat. Et grand bien lui a fait car pas certain qu’un simple un contre un aurait pu être aussi dynamique. Cette opposition à trois a vraiment eu tous les atouts de ce genre d’affrontements, permettant à l’action de ne pas se perdre dans trop de temps mort et donnant la main aux trois catcheurs présents.

Les trois ont d’ailleurs vraiment tenu la barre de manière égale, les spots de chacun ont été marquants comme il le fallait et le storytelling autour de Dillinger qui gêne à la fois Corbin mais aussi Styles était plutôt adroit. On s’amuse d’ailleurs à voir AJ Styles se plaindre dans Talking Smack de sa présence alors que c’était plus Corbin qui était vendu comme le perdant de l’histoire. Une affaire de point de vue si l’on gagne ou perd évidemment.

Reste que le match a pas trop joué la carte des combinaisons à trois et a manqué d’interactivité globale en dehors des assauts en deux contre un très banaux. Efficace mais pas forcément créatif, le match se dote juste d’un excellent rythme pour offrir à Baron Corbin son premier titre. Un bon match avec Baron Corbin champion, on ne verra pas ça tous les jours et les doutes sont toujours là quant à sa capacité à endosser un règne. Après, c’est pas Jinder Mahal champion de la WWE, c’est Baron Corbin champion des États-Unis, un niveau largement suffisant et pas excessif pour voir le Baron se faire les dents sur le statut de champion et ce qu’il peut en faire.

Une longue descente aux enfers

Comme dans les montagnes russes, après la montée vient la descente, et dans un show qui n’a fait qu’alterner cela dans la première partie, logique de voir le match suivant échouer à raconter ce qu’il voulait. Et c’est dommage car c’est encore une fois Charlotte et Natalya qui échouent à raconter cette histoire qu’adorerait nous vendre la WWE sur les femmes des dynasties Hart et Flair. NXT avait très bien raconté cette histoire avec les deux symboles des dynasties, Ric Flair et Bret Hart, autour du ring et pourtant là il n’y avait pas eu de problème au contraire ce match a lancé la division féminine de NXT.

Pourquoi alors dès que cette histoire est racontée dans le main roster, elle échoue misérablement à convaincre ? Déjà, car on s’attache trop sur les dynasties et pas assez sur les femmes. À NXT, on vendait Natalya la technicienne expérimentée contre Charlotte Flair, la jeune avec un talent naturel. Ici, on vend Natalya, nièce de Bret Hart et Charlotte Flair fille de Ric Flair, les commentateurs passent leur temps à parler d’elles par rapport à leur héritage et non ce qu’elles ont déjà fait à la WWE. Charlotte a accompli probablement plus en moins de temps que ce que Natalya a accompli sur sa carrière, elle qui était bloquée par la dimension légère de la division féminine à l’époque.

Dans le main roster, la WWE n’a jamais vraiment fonder la rivalité sur l’histoire de ces deux femmes, pourtant assez riche mais s’est toujours reposé sur l’histoire de leur famille et c’est frustrant. Donne du coup un match où on tourne autour du Sharpshooter et du Figure Four / Eight. Et c’est vraiment lourd et dur à regarder car on voit deux catcheuses se démener avec une construction de match bancale. Du coup, le match est inintéressant au possible et finit par une disqualification abrupte de Natalya là où le match aurait peut-être pu commencer. Tout est à revoir, on sait que le talent est là, mais on ne l’exploite pas dans les main rosters de la WWE.

La descente est Roode

Et on ne peut pas dire que cela s’arrange par la suite. Shinsuke Nakamura affronte une nouvelle fois Jinder Mahal. Bon, soyons honnêtes, Jinder Mahal a progressé sur le ring. Il suit plutôt bien le rythme et la domination de Nakamura permet de ne pas trop le voir développer sa domination sur le match. Il n’est pas le meilleur seller ni même le meilleur technicien, mais il a le niveau de la superstar moyenne à la WWE. Bref, il a un niveau Randy Ortonien sur le ring.

Du coup, le match en soit est décent, plutôt pro-actif. Par contre, sa construction, c’est autre chose. Où sont passés les coups de genoux dévastateurs de Nakamura qu’il faut à tout prix éviter ? C’est bête, mais dans la majorité des matchs de Nakamura, tous les catcheurs tentaient d’éviter ces coups-là sinon, la sanction tombait. Ici, Nakamura a essentiellement catché avec ses jambes, et finit par perdre clean face à Jinder Mahal.

Clean, face à Jinder Mahal. Y a de quoi avoir peur pour Asuka si le mec qui a probablement porter la popularité de NXT à son paroxysme se fait ridiculiser comme ça dans le main roster. Parce que les frères Singh s’étaient faits virer du ring, et Jinder Mahal a résisté à un Kinshasa derrière ! Certes c’est pas un kickout mais grâce au tombé plutôt mal placé de Nakamura. Mais le Kinshasa doit avoir une valeur de Knock-Out.

Parenthèse, ce serait d’ailleurs intéressant de voir un jour un catcheur proche des cordes qui subit un tombé de ne pas mettre sa jambe ou attraper la corde du fait d’un prise trop forte, on y pense pas assez mais ça reste un « cliché » du catch. On sait que ça fait partie de la construction, mais déconstruire les codes, ça aide aussi à rendre un match surprenant. Au final pour Mahal et Nakamura, on se retrouve avec quelque chose qui devrait écarter Nakamura du titre ou lui donner une dernière chance à Survivor Series. C’est triste, car le match n’est pas affligeant mais sa construction elle, l’est. Et puis forcer un champion qui fait des promos comme ça, même avec une logique de réalité économique concernant l’Inde, c’est un peu abusé.

Ce qu’on a pas dit jusque là, c’est que le public, plutôt chaud au départ, s’est bien refroidi par la suite. Jusqu’à ce qu’on arrive à Dolph Ziggler contre Bobby Roode. Ce dernier n’a malheureusement que son entrée pour séduire le public. Parce que pendant le match, derrière, le public est aussi bruyant que le nouveau theme song de Dolph Ziggler. Pire, on va finir par entendre des « Let’s go Ziggler » sortir timidement du public, avant que le final ne se fasse avec Bobby Roode qui gagne en tenant le slip de Ziggler sur un roll-up. Ziggler se relève tout de suite pour mettre Roode à terre.

Très étrange cette manière de mettre Bobby Roode en avant. Il n’est pas vraiment heel et du coup ça enlève le peu de caractère du personnage et en face la nouvelle personnalité de Dolph Ziggler n’est pas bien plus intéressante. Le match en lui même n’est pas mauvais mais franchement Bobby Roode c’est pas tout le temps chatoyant sur un ring et quand l’ambiance n’est pas là, l’intérêt pour un match baisse et aussi sa qualité quelque part.

C’était InShane, puis InZayn

La rivalité entre Kevin Owens et Shane McMahon, c’est une occasion de plus de voir que Kevin Owens au micro, c’est le patron, et de voir aussi que malgré tout, la WWE a un projet pour lui sur le long terme. On ne t’offre pas un Hell In A Cell avec un McMahon pour rien et il faut dire que revoir Kevin Owens au premier plan, ça fait plaisir. Surtout quand il part avec cette envie de tout donner en tant que catcheur et personnage, ce Canonball où il passe seul à travers la table étant un des spots les plus impressionnants de la soirée avec le saut de Shane McMahon.

Ce saut justement, c’est un problème. Parce qu’à trop faire des mouvements aussi dingues dans un laps de temps aussi court (son saut face à l’Undertaker est encore très frais dans les esprits), ça vulgarise la chose. Pas que ce n’est pas impressionnant, on se demande toujours comment un gars peut survivre à un saut pareil même bien préparé mais à trop le faire, on rend la chose moins unique, moins extrême même si l’histoire a voulu s’orienter vers Shane McMahon qui veut terminer la carrière de Kevin Owens, ce qui peut coller à la rivalité mais paraît quand même préparé un peu trop rapidement.

Reste que le match est vraiment très bon, un peu lent et long, il aurait mérité dix bonnes minutes de moins, mais à partir du moment où les deux sont au sommet de la cage, le match prend la dimension épique qu’on aime tous dans un Hell in a Cell. Le public est évidemment à fond, et ce retournement de situation avec Sami Zayn est plutôt bien trouvé car vraiment bien amené, avec Sami Zayn qui déconseillait à Shane McMahon d’aller vers ce match, ce dernier l’ayant ignoré et vu que Sami n’a pas le meilleur relationnel avec les figures d’autorité malgré son statut de baby face, ce retournement paraît au final plutôt logique.

On termine encore une fois ce pay-per-view avec un retournement qui met plutôt en avant le prochain show hebdomadaire mais le match derrière est assez conséquent pour être satisfait. Au final, là où la WWE a eu tendance au lancement des Hell In A Cell annuels de banaliser sa cage, les matchs à l’intérieur de celle-ci sont plus fréquemment les meilleurs du pay-per-view, avec un retour à une violence bien orchestrée au bénéfice du match.

L’enfer était au final plutôt à l’extérieur de la cage, avec des matchs en dehors du triple threat pour le titre des États-Unis assez fades et communs, sans grande surprise et globalement décevant. Dans le bon ou le médiocre, SmackDown LIVE ne fait pas dans la demi-mesure, mais il serait temps peut-être de remédier aux problèmes des rivalités surtout quand cela concerne le titre de la WWE, qui reste normalement le titre emblématique de la fédération américaine.

Le prochain pay-per-view pour SmackDown on a encore le temps de le voir arriver, la brand bleue n’ayant pas d’échéance avant Survivor Series qui devrait être plutôt calme en terme de défense de titres, comme une parenthèse dans les univers de RAW et SmackDown comme avait pu l’être celui de l’année dernière tandis que WWE Starrcade n’est pas encore certain d’être diffusé en direct sur le WWE Network. Au tour de RAW dans deux semaines de continuer sur sa lancée avec un Tables, Ladders & Chairs qui s’annonce un peu plus emballant sur le papier déjà.

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