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Indies

Joey Janela Spring Break II : Toujours plus barré

C’était l’un des shows les plus attendus du Week-end de WrestleMania. Joey Janela revenait avec une seconde édition de son Spring Break organisé avec la Game Changer Wrestling.

Comme l’an dernier, Joey Janela lance un véritable OVNI dans la galaxie du catch indépendant ayant gravité vers New Orleans. Il y a un vrai cas à faire sur Joey Janela et sa manière de promouvoir sa carrière et les shows qu’il organise via la Game Changer Wrestling, promotion du New Jersey (ça promet pour le prochain WrestleMania…).

Depuis des mois Janela s’amusait à balancer ses promos via twitter pendant RAW, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles donnaient l’eau à la bouche. En annonçant directement le main event il frappait fort. Après son épique (!) combat (!!) contre Marty Janetty l’an dernier, il annonça son match contre le « Great F*****g Sasuke » via une vidéo façon film d’action.

Ensuite c’est via une vidéo réalisée façon 8-bits qu’il annonce le deuxième match complètement WTF : WALTER contre Pierre-Carl Ouellet. Oui, Pierre le Quebecquer a.k.a. Jean-Pierre Lafitte, le pirate borgne de la WWF des années 90 entretemps reconverti dans le karaté. Ensuite une vidéo calquée sur les téléchargements de Highlights via Limewire d’il y a 10 ans pour annoncer Nick Gage contre Penta El 0M, une super promo de David Starr et une hilarante promo conjointe de James Ellsworth et Matt Riddle pour promouvoir leur match complètement insensé.

Un début de show inoffensif

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, le show démarre avec un match assez sérieux entre trois high-flyers totalement inconnus au bataillon, Teddy Hart, DJZ et… Kyle The Beast. Attardons nous quelques instants sur Kyle The Beast. Premièrement c’est une bête, mais qui a quand même un prénom. C’est donc une bête civilisée et enregistrée à l’état-civil. Mais notre brave Kyle la bête est annoncée comme provenant… des bois. Quand bien même on l’avait découvert l’an dernier face à Sami Callihan, cette année on le connait donc on va l’inviter à retourner dans les bois se trouver une autre gimmick.

Ce match est assez banal mais rythmé, on notera la gimmick extraordinairement vulgaire d’un Tony Deppen à la définition musculaire digne d’un filet de volaille. Teddy hart quant à lui récite ses moves les plus connus avec une mine des plus désintéressées qu’on ait jamais vu, et ce quelques jours après avoir été libéré de prison (cinq mois en cabane quand même) pour conduite sous l’emprise de stupéfiants. C’est le poids léger très connu chez lui à l’heure des repas et à la langue démesurée Eli Everfly qui l’emporte. Un match divertissant mais qu’on oubliera aussitôt.

Vient ensuite un des premiers match WTF de ce show : Matt Riddle, ancien combattant de l’UFC, une des stars du circuit indépedant qui s’est illustré aussi dans son show « Matt Riddle’s Bloodsports » lors de ce même week-end, face à l’ancien catcheur de la WWE… James Ellsworth. Regardez la promo postée plus haut, Riddle est à mourir de rire. Bon le match n’est pas long, Ellsworth se sort d’une tentative de coup de genou au menton… en montrant qu’il n’a pas de menton. Il place deux superkicks mais s’avoue vaincu en abandonnant sur la Bro-Mission de Riddle, qui après avoir battu Dan Severn lors du précédent Spring Break s’accapare le scalp de l’ancienne star de la WWE.

Virgil (oui, oui, LE Vrigil) entre sur le ring ensuite pour délivrer une promo incompréhensible en challengeant une personne qu’il ne nommera pas devant les regards circonspects de tout le monde. A l’heure actuelle personne ne sait encore ce que ce segment pouvait vouloir dire ou s’il était prévu.

Les choses « sérieuses » commencent

WALTER et Pierre Carl Ouellet s’affrontent ensuite pour ce qui sera un des matchs les plus suprenants de ce WrestleMania Weekend. Un match brutal, spectaculaire avec des échanges de gifles et d’atémis absolument devastateurs. Regadez-moi le torse de PCO litérallement NOIR suite aux chops de WALTER.

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Pierre Carl Ouellet va essuyer les coups et les bombes envoyées par WALTER pendant presque vingt minutes en répondant avec un Split-Legged Moonsault et un Moonsault vers l’extérieur ou beaucoup de monde a cru avoir assisté au décès pur et simple de PCO. C’est sur une Swanton Bomb que le canadien l’emporte sur l’allemand au terme d’un des moments les plus invraisemblables de ce weekend.

Et que dire du match suivant? Nick F’N Gage est de retour sur le circuit indépendant après un stage de 7 ans en prison pour braquage de banque, et peu de monde possède une tel aura sur le circuit indy US. Un personnage absolument terrifiant et fascinant, une espèce de croisement entre John Zandig, New Jack et Homicide. Il fait face ici  à l’ancien Pentagon Jr (qu’on nommera Penta pour faire plus simple avec tous les changements de noms) pour le titre GCW. C’est LE match hardcore de l’évènement avec direcetement un coup de chais en pleine poire sponsorisé par Chris Nowinski qui va surement faire couler la mantière grise du père Gage.

On notera la dentition plus qu’irrégulière de l’ancien CZW et actuel champion GCW qui a surement du essayer d’ouvrir une boite d’haricots avec ses dents en prison. On peut quand même être un peu déçu car à part des chaises, des tables qui ne cassent pas et des portes (!), le hardcore aura été assez banal. Mais qui regarde le Joey Janela Sping Break pour voir de l’innovation? Gage l’emporte après un Choke Breaker. Bon petit match si on aime ce genre.

Ensuite vint le match technique du weekend avec David Starr affrontant une de ses idoles, Mike Quackenbush. Un match technique mais très agressif avec Starr qui endossera le rôle du heel face à l’élégant propriétaire de la Chikara. Techniquement ce match est très très solide et Starr l’emporte avec un superbe Lariat. Pas forcément la carte la plus propice à ce genre d’affrontement mais les deux protagonistes ont livré la partititon qu’on attendait d’eux.

Le Clusterfuck!

C’est l’attraction principale du show. C’est une sorte de Royal Rumble sans vraiment de règles, les éliminations se font par projection au dessus de la troisième corde, tombé, soumissions ou décès. Le vainqueur de l’an dernier, l’épouvantablement laid Jimmy Lloyd, sorte de clochard au visage de poupon ayant tenté un cosplay de Rhino après avoir dormi 15 jours dans les poubelles, fait face d’entrée à Matina From The flats… Quel duel pour démarrer. On ne va pas tout détailler mais parmi les meilleurs moments :

  • Orange Cassidy et sa gimmick entre la narcolepsie de l’extrème nonchalance et ses « attaques » sur MJF et Ethan Page… se concluant par un « flying headbutt » si lent que ses adversaires ont le temps de se relever avant qu’il ne prenne son « envol » et s’endort au milieu de sa chute… improbable.
  • Jimmy Lloyd qui se fait disqualifier après un Piledriver sur l’homme invisible. Merci à la commission de nous débarrasser de cette horreur.
  • Rory Gulak entrant sur la musique de son frère avec une pancarte « No Clusterfuck »
  • Les entrées de deux icones du catch hardcore Mikey Whipwreck et Spider Nate Webb (I’m just a Teenage Dirtbag Babyyyyy)
  • L’interaction surréaliste entre l’infect Alabama Doink et Dan Severn… Et la blague du commentateur « Qu’y a-t’il de différent entre le vrai Doink et cet Alabama Doink? Il couche avec son cousin? »

Bon, ce clusterfuck est remporté par l’homme invisible après un roll-up sur MJF. Surveillez bien ce MJF. Il est fort possible qu’à Wrestlemania 40 le main-event soit MJF contre Austin Theory tant ces deux catcheurs sont incroyablement prometteurs. Les deux faisaient partie d’un tryout il y a quelques mois. le futur du catch américain.

Soyons honnête, même si c’est bien fun, quarante minutes, c’est bien trop long pour une bétise pareille. Mais le match dégage une atmosphère de délire total qui manque parfois dans le catch actuel.

Un Main-Event à la conclusion la plus WTF possible

Bon. Le main-event voit Joey Janela affronter le Great Sasuke. Bien entendu le Great Sasuke, 48 ans, a le corps en miettes, ne peut absolument plus livrer son Sasuke Special, alors les deux catcheurs vont se résoudre à utiliser l’ameublement disponible. Chaises, tables, échelles, tout y passe. Comme le Clusterfuck, ce match dure bien plus longtemps qu’il n’aurait du avec plus de vingt-cinq minutes de catch hardcore et de high spots. Janela va délivrer un Apron Death Valley Driver en hurlant « Fuck Jim Cornette » et Sasuke envoie une Swanton directement sur une échelle pour un visuel surréaliste. On notera aussi la période d’envoutement ou le Great Sasuke semble prendre le contrôle de Janela par la pensée. Pourquoi pas.

Après avoir sorti les poubelles, un sharpshooter et manqué un moonsault, Janela remporte le match avec un Double Stomp à l’aide d’une chaise. Les deux catcheurs se montrent mutuellement leur respect après cette intense bataille et après une promo inaudible de Joey Janela survient un moment incompréhensible.

Les enceintes de la salle envoient le « It’s my Life » de Bon Jovi — Non, ce n’est pas Pierre « Booster » Fontaine qui débarque dans le match — que le Great Sasuke entonne à la manière d’un karaoké géant, Janela et Sasuke s’échangent le micro au gré des couplets et des refrains dans une ambiance de délire cathartique total. Même s’il ressort vainqueur, Janela perd la partie au niveau justesse de chant dirons-nous. Pourquoi cette fin? Pourquoi pas pourrait répondre Janela. On ne le saura jamais.

Une deuxième édition qui comme la première nous a convaincu. C’est taré, ça n’a aucun sens mais c’est divertissant. A n’en pas douter, l’an prochain, le Joey Janel Spring Break 3 à New York City pourrait prendre des allures de délire encore plus dingue.

Joey Janela Spring Break II : Toujours plus barré
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