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WWE Royal Rumble 2019 : Seth Rollins et Becky Lynch tracent leur route vers WrestleMania 35

Seth Rollins et Becky Lynch avaient déjà gagné les faveurs du public, les voilà vainqueurs vainqueurs à WWE Royal Rumble 2019. Review d‘un show qui lance la longue route vers WrestleMania.

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Le Royal Rumble, c’est la manière pour la WWE de présenter ses vœux pour WrestleMania et de dessiner le début de la route, une route avec des embûches et des défis pour une poignée d’élus et d’autres qui devront attendre leur tour. Il y avait des favoris désignés pour les Rumble Match mais aussi des matchs de championnats avec des affiches intéressantes mais peu propices aux grands changements.

La WWE semble avoir installé un booking patient, qui attendra WrestleMania 35 pour se finaliser, aux dépends parfois de la folie des surprises. Cette année, ce sont les investissements des derniers mois voire des dernières années qui vont probablement avoir leur moment, pour lancer la WWE dans une année 2019 où elle doit éviter d’être attentiste quand la concurrence, bien qu’encore lointaine de l’ogre qu’elle ait, semble de plus en plus déterminée à contester l’hégémonie de Stamford.

Qui dit pay-per-view du big four, dit show de six heures – en incluant le kickoff – un format toujours aussi compliqué à tenir et qui transforme tout visionnage en une sorte de marathon. Un marathon qui commence à petites foulées avec un tag team match anecdotique où Bobby Roode et Chad Gable battent Scott Dawson et Rezar parce que pourquoi pas. Les Revival, la sortie est indiquée avec de grosses flèches rouges autour si vous n’avez toujours pas compris.

Juste après ça Shinsuke Nakamura et Rusev se sont affrontés, de nouveau, pour le titre des États-Unis. Un match plutôt classique avec une fin assez bête où l’arbitre ne regarde pas Nakamura à deux mètres de lui en train de tricher et où ça doit faire la quatre ou cinquième fois en quelques mois que Lana sert de distraction à Rusev pour perdre un match. Le pire étant quand, le mardi qui suit, Shinsuke perd le titre face à R-Truth. La feuille de route pour le titre des États-Unis c’est sûrement un tirage au sort constant avant chaque show.

Joindre l’inutile à l’agréable

C’est probablement ça, la définition d’un match de 205 Live. Ça peut paraître un peu vilain comme expression, mais pour 205 Live, les interventions en pay-per-view du main roster semblent assez inutiles, tournant en rond avec le règne de Buddy Murphy, excellent au demeurant, avec des bons matchs.

Un bon moment du coup mais qui ne se transforme jamais en un vrai moyen de mettre en avant 205 Live. Le show est bon, les rivalités solides et les matchs également, donner un opener à ses gars semble donc une juste récompense pour un prochain PPV. Car quand on y pense, remplacer les matchs par équipe vu la qualité actuelle de la division dans la carte principale, c’est pas si fou.

Le cas de 205 Live mis à part, le slogan de « l’inutile à l’agréable », peut globalement qualifier l’ensemble des matchs de la soirée qui n’était pas un Rumble Match. Quand Asuka et Becky Lynch s’affrontent, on sent que le destin de Becky Lynch est ailleurs, bien que toujours à l’affût d’un plan différent de la part de la WWE qui est cependant sensée « écouter ses fans » maintenant.

Mais lorsque la cloche sonne, le combat prend une toute autre place, où les deux catcheuses sont orientées sur la soumission et qui va faire entrer le match progressivement dans un bras de fer entre les catcheurs. Une intensité palpable qui va donner lieu à beaucoup de moments où les catcheuses vont jouer avec les règles et ne pas vraiment dessiner de heel ou de face. Un pur combat, sans fioriture ou déviation. Combat qui va se conclure sur cette Cattle Mutilation qui suivait le Asuka Lock pour faire taper Becky Lynch.

Asuka reprend ainsi pas mal de poil de la bête, ne bénéficiant d’aucune circonstance extérieure pour l’emporter et maîtrisant celle qui est la grande favorite de la foule mais avec assez de soutien de la part du public pour ne pas qu’il lui en tienne rigueur. Le public a juste passé un bon moment, point barre.

Pas de sortie de route

Le sentiment va progresser au fur et à mesure de la soirée, mais la planification est le maître mot de ce Royal Rumble, de faire continuer les histoires commencées sans les faire traîner, de ne pas trouver un subterfuge pour crisper le spectateur. On lui donne ce qu’il attend, ce qu’il connaît des matchs annoncés.

Shane McMahon et The Miz battent The Bar, comme ça se sentait dans cette histoire de l’équipe qui fonctionne par miracle et où The Miz veut prouver à son père qu’il peut être fier de lui. Là dedans, c’est plutôt Shane McMahon qui va prendre une option en plaçant un énorme Shooting Star Press qui impose le respect tellement il était clean. C’est toujours assez étrange de voir Shane McMahon catcheur qui mélange un catch peu technique avec ce genre de moment de folie où il peut placer des sauts compliqués ou dangereux avec une exécution très agréable visuellement.

Après ça, c’est Ronda Rousey et Sasha Banks qui offrent la confrontation attendue où Ronda n’avait aucune chance de perdre mais où Sasha pouvait retrouver un devant de scène trop peu occupé. C’était agréable de la revoir plus conquérante à RAW, plus tranchante là où 2018 a consisté à tergiverser dans les rivalités / non-rivalités avec Bayley.

Sasha Banks apparaît de nouveau comme la catcheuse qui montait en flèche après NXT et qui tient le ring en sortant des performances comme celle-ci. Encore une fois, Rousey laisse venir son adversaire lors du match et cultive peut-être un peu trop son aspect respectueuse de l’adversaire. Au bout d’un moment, tout ça doit pas mal sauter et c’est probablement Becky Lynch qui devrait stopper l’élan à la « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » de Ronda Rousey. Deuxième match féminin ultra solide en tout cas.

Chez les hommes, Lesnar fait la loi, Bryan se trouve un allié

La route masculine vers WrestleMania se fera avec des visages assez connus de la Road. Daniel Bryan aura probablement la chance d’aller jusque WrestleMania avec la ceinture grâce à son énorme boulot de heel actuel ce qui cinq ans après WrestleMania 30 fait plaisir. Le match par contre était probablement un peu moins emballant que ce qu’il aurait pu être et son placement après la victoire de Becky Lynch ne l’a pas aidé à avoir un public très ouvert à réagir. Public qui par ailleurs sonnait assez faiblement, problème de micro, de configuration du stade ou juste d’une foule un peu attentiste ? Les raisons peuvent être multiples.

Reste un résultat où Daniel Bryan s’offre une victoire avec l’aide d’Erick Rowan. Une alliance intéressante probablement pour continuer à développer le personnage heel de Daniel Bryan même si le sentiment était vraiment qu’en solo il s’en sortait très bien. Le match de la soirée où on se sent probablement le plus mitigé par rapport à sa conclusion et dont le contenu n’a pas non plus transcendé.

Là où il y a eu un peu plus d’émotions, c’est entre Bálor et Lesnar. L’espoir était né chez quelques-uns que ce serait le moment pour Bálor mais l’histoire semblait un peu trop soudaine pour un catcheur qui n’a pas eu beaucoup de grands plans en 2018. La progression de rivaliser avec Baron Corbin à Universal Champion est un peu trop franche pour la WWE qui préfère souvent longtemps se mouiller la nuque avant de se jeter à l’eau avec un catcheur.

Et puis, avouons le quand même, Lesnar c’est quelque chose. On peut détester ce côté champion fantôme, mais sa personne génère tellement de hype et celui qui va le vaincre peut prendre une telle stature que c’est compréhensif que la WWE ne l’offre pas au premier face un peu perdu qui doit reconquérir le public et le convaincre de nouveau point de vue personnage.

Du coup, déjà offrir un momentum important à Bálor en lui permettant de dominer et blesser Lesnar, c’était fort. Proche de ce que AJ Styles avait fait en 2017 à Survivor Series bien qu’un ton en dessous. Les frustrations post-match de Lesnar sont probablement les meilleures récompenses pour Bálor et un rematch aurait probablement été souhaitable également. La thématique récente reste que dès que Lesnar a un catcheur technique et vif face à lui, il est plus en difficulté dernièrement, peut-être que la WWE veut progressivement désacraliser Lesnar et offrir la fin de cet ère à un public qui le veut.

Les choix du public

Mais le plat principal, c’était ces deux Rumble Match, l’un en milieu l’autre en fin de soirée qui ont eu un goût assez particulier. Exit les Hall of Famer assez peu présents. Seuls Jeff Jarrett et Kurt Angle ont pointé le bout de leur nez et encore, Kurt Angle s’approche du part timer ces derniers temps à la WWE. Très peu de retour pour laisser les deux rosters principaux se mettre en avant, un beau message de la WWE pour son roster — même si apparemment Angle a pris la place de Zack Ryder qui doit se demander à la JTG comment il peut-être encore employé.

Le Rumble masculin a été pas mal concentré d’ailleurs autour de la « jeune » génération avec les bonnes prestations de Mustafa Ali, Pete Dunne, Johnny Gargano ou Aleister Black — seul Pete Dunne n’a pas eu le droit à une élimination d’ailleurs. Le sang frais a pu vraiment se démarquer avant de laisser place au final où Nia Jax est venue se mêler en dernière partie. Une entrée vraiment surprenante avec des offensives intéressantes et un choix tranchant mais très sympa à voir à la WWE où Nia Jax a vraiment catché avec les hommes et n’a pas juste eu une intervention puis une élimination.

La victoire finale de Seth Rollins dans un climat un peu moins explosif qu’espéré est un peu étonnante mais la récompense est toutefois méritée pour le face le plus apprécié par la foule qui va se diriger gentiment vers Brock Lesnar pour un match qui a déjà de l’histoire et qui devrait sans aucun doute être intéressant à suivre. On sent que le booking va en la faveur de Rollins mais avec Lesnar, le doute sera là ce qui rendra sa potentielle victoire vraiment à part.

Du côté des femmes, c’était plus compliqué, plus tortueux. Le début de Rumble est catastrophique, ennuyeux au possible et faible techniquement sur le ring avec un sentiment que tout le monde est perdu et se frappe sans trop de raison, ça manque de rythme là où normalement le début posé doit rapidement avoir une montée crescendo, là, c’était pas du tout le cas.

Charlotte Flair mettra un peu d’ordre, le running gag de Zelina Vega sous le ring donnera un peu de quoi se distraire et l’entrée remarquée de Rhea Ripley permettra de mener vers le dernier quart du match où Alexa Bliss, Nia Jax mais surtout Becky Lynch se feront remarquer. L’occasion de faire monter le public en régime pour mieux le faire exploser quand Becky Lynch remplace Lana et trace sa route vers la victoire avec un overbooking des grands soirs où Becky Lynch survend une blessure au genou qui fait penser que la victoire va être offerte à Charlotte Flair

Mais l’histoire récente est plutôt dans le fait que Charlotte Flair n’est plus victorieuse naturelle de la division féminine mais plutôt une superstar dans l’ombre de la favorite de la foule, de The Man. Donc Becky Lynch revient et foncera vers Ronda Rousey, seule ou avec Charlotte Flair, personnellement les deux me vont, dans ce qui est la rivalité la plus attendue de WrestleMania 35 et qui, si vous voulez un avis tranché bien que probablement déjà bien populaire, doit être le main-event du plus grand show de l’année.

Un Royal Rumble dont on sort bizarre. Pas déçu parce qu’au final les matchs sont bons, y a des bons échanges et du bon développement de personnage mais avec le sentiment qu’on suit une route trop linéaire par rapport à d’habitude, où les faces l’emportent et ont un destin déjà tout tracé, comme un scénario trop bien écrit. On attend de voir les embûches, qui devrait arriver dans les prochains mois.

WWE Royal Rumble 2019 : Seth Rollins et Becky Lynch tracent leur route vers WrestleMania 35
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