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WrestleMania 35 : La KofiMania doit se terminer par un happy end

L’histoire de Kofi Kingston sur la route de WrestleMania 35 est importante. Bien trop pour qu’elle n’ait pas de fin heureuse.

WWE

L’histoire de Kofi Kingston sur la route vers WrestleMania 35 raconte celle d’un catcheur noir qui au bout de onze ans à la WWE réalise qu’il est temps pour lui de rejoindre le sommet, et qui, comme n’importe quelle autre Superstar, mérite son WrestleMania Moment. Mais cette ascension n’est pas facile, le monde d’aujourd’hui ne permet pas à « quelqu’un comme lui » d’accéder facilement aux sommets, aux main-events.

La question de la couleur de peau est implicitement évoquée. Pas une seule fois elle n’a été discutée explicitement comme la raison qui poussait Vince McMahon à lui interdit l’accès à un titre de champion de la WWE. Mais la compagnie de Stamford aime bien se servir du réel, et sait bien les croyances politiques que l’on prête au président de la WWE, notamment proche de Donald Trump et dont la femme Linda McMahon, ouvertement républicaine a travaillé dans l’équipe de l’actuel président des États-Unis jusqu’à il y a peu.

Ce facteur réel est important parce qu’il permet de se faire une idée de ce qui force Vince McMahon à agir comme il l’a fait ces dernières semaines. La réalité est sans doute différente, plus ou moins, mais cette storyline offre à la WWE la possibilité de raconter l’histoire d’un personnage dont la différence l’empêche de devenir ce qu’il veut, malgré onze ans de carrière durant lequel il a durement travaillé.

Coup de chance

La dernière fois que Kofi Kingston s’était approché du main-event sur la carte d’un show, c’est en 2009. Celui-ci est encore en solo, rivalise avec Randy Orton et son clan Legacy, et a déjà le public derrière lui. La storyline a pourtant rapidement été abandonnée sans que l’on sache réellement pourquoi — même si une maladresse de Kingston lors d’un match à l’encontre de Randy Orton, d’où sort le fameux « Stupid! », a souvent été évoqué comme la raison.

Cette fois Kofi Kingston doit cette exposition au malheur d’un autre catcheur, Mustafa Ali — qui a perdu son « Mustafa » dès son retour. L’ancien catcheur de 205 Live, souffrant d’une commotion cérébrale ne peut pas participer à Elimination Chamber 2019 et se voit remplacé par Kofi Kingston. Un choix simple : deux catcheurs de même gabarit qui ont tout les deux aisément le public avec eux. Le spot de dernier éliminé aurait fonctionné avec les deux catcheurs et qui sait, Ali serait peut-être à la place de Kofi Kingston aujourd’hui.

La suite est une succession d’obstacles et de frustrations. Si Kingston se qualifie d’emblée dès le lendemain d’Elimination Chamber pour être le challenger de Daniel Bryan, Vince McMahon ne voit pas les choses se dérouler de cette manière. Il débarque et remplace Kingston par un Kevin Owens sur le retour, de la même manière qu’il a changé le main-event de WrestleMania 35 en remplaçant Becky Lynch par Charlotte Flair face à Ronda Rousey.

Kofi Kingston devra subir un handicap match face à The Bar, alors qu’on lui avait annoncé au dernier moment qu’il rejoignait le match entre Daniel Bryan et Kevin Owens, participer à et remporter un Gauntlet Match, se confronter à un Vince McMahon qu’il n’est rien d’autre qu’un B+ Player, puis espérer que ses camarade du New Day Xavier Woods et Big E. remporte un Gauntlet Match par équipe. Ce sera chose faite.

La mise à l’écart, le sentiment de rejet, la discrimination, ces sujets rappellent évidemment la storyline qui a mené Daniel Bryan à WrestleMania XXX où après avoir dû lutter durement pour avoir sa place dans un main-vent qui n’allait voir que Randy Orton et Batista s’affronter à l’époque pour les titres unifiés de la WWE — et pour lequel il devait d’abord battre Triple H pour y accéder le même soir — celui-ci était devenu champion à la fin du show.

Une histoire qui s’écrit toute seule

À l’époque déjà le réel et la fiction se rejoignaient déjà. Daniel Bryan reprochait ce que les fans de catch reprochaient à la WWE — et reprochent toujours, de toujours préférer les mêmes grands noms pour le main-event, d’y faire figurer toujours le même genre de catcheurs et de ne pas favoriser ceux qui en raisons de leurs différences se battent pour arriver là où ils sont et qui se retrouvent sans cesse rabaissés, bloqués, humiliés par les plus puissant, représentés ici par les McMahon.

Pour Kofi Kingston comme pour Mustafa Ali, le sujet des origines, de la couleurs de peaux allaient de soit et permet à la WWE de proposer une histoire qui s’écrit toute seule sous nos yeux.

Maintenant, si le catch est souvent imaginé comme une représentation exagérée ou caricaturée de la réalité, il délivre un message et peut avoir une influence sur ce réel, sur la vision des choses. L’histoire de Becky Lynch comme celle de Kofi Kingston, bon nombre de personnes peuvent s’y identifier. Il serait évident que pour délivrer le bon message, l’histoire de Kofi Kingston se termine sur une fin heureuse.

Ce ne sera pas le main-event du show, mais la possibilité de voir Kofi Kingston champion de la WWE ce dimanche a le potentiel d’offrir l’un des plus grands WrestleMania Moments de l’histoire et qui représentera beaucoup pour un grand nombre de fans dans le monde entier.

WrestleMania 35 : La KofiMania doit se terminer par un happy end
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