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APC Résistance, épisode 1 : Une première démonstration ambitieuse

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L’APC entre en Résistance et nous propose pour la première fois un show hebdomadaire. Retour sur un premier épisode ambitieux mais pas sans défauts.

APC Catch

La crise sanitaire liée au COVID-19 aura fait et fait toujours du mal au monde du catch. Seule les plus grosses promotions ont pu tirer leur épingle du jeu — à leurs risques et périls. Si le catch français n’a pas échappé à la crise, La promotion parisienne APC ne s’est pas laissée abattre.

Résistance, tel est le nom de ce programme proposé par l’APC. Au travers de quatre épisodes, les talents habitué·e·s de l’APC se retrouvent sur le ring de la promotion au sein du plus en plus célèbre Studio Jenny de Nanterre pour prouver qui est le meilleur d’entre eux.

Le championnat de l’APC en vedette

C’est le champion majeur et créateur du programme qui ouvre ce premier épisode de Résistance, Tristan Archer. Celui-ci annonce purement et simplement qu’il abandonne son titre qui sera disputé au sein d’un tournoi de huit personnes sans distinction de genre. Tout le monde est invité par l’amiénois pour se faire massacrer par ses soins. Cependant, le general manager Pete Balek n’étant pas dans les parages, il en profite pour s’immiscer dans le tournoi. Un classique qui fait toujours son effet.

L’intrigue est posée en deux minutes chrono mais attise beaucoup notre curiosité. Ce tournoi sera l’occasion de donner un coup de frais au sein de la promotion en mettant en avant un talent méritant. Les quatre affiches de ces quarts de finale du premier épisode sont les suivantes :

  • Rick Salem contre Chritianium
  • Délia contre Aigle Blanc
  • Tristan Archer contre Marie-Anna
  • Senza Volto contre Mike D. Vecchio

De l’inter-genre de qualité

Un sujet qui créera toujours d’éternels débats : l’intergender wrestling ou le catch inter-genre en français dans le texte. Un type de catch qui n’est toujours pas du goût de tous. Accusations d’apologie de la violence envers les femmes, manque de crédibilité, beaucoup peinent à accepter la popularité grandissante de ce type de match au catch. L’APC nous propose quand même deux affiches inter-genre très intéressantes.

Le premier d’entre eux opposait donc Aigle Blanc à Délia qui est ni plus ni moins le show stealer de l’épisode. Aigle Blanc nous régale comme à chacune des apparitions tandis qu’on émet quelques réserves à l’encontre de Délia. Cependant, cette dernière a elle aussi régalé et n’a clairement pas fait dans la figuration. La catcheuse a montré une nouvelle palette de son arsenal de prises et on ne peut qu’apprécier devant notre écran. L’offensive était au rendez-vous et on ne boude pas notre plaisir. Aigle Blanc conclue le match par une soumission au style d’un Hart Attack, on n’ose imaginer la douleur que ça représente. Excellente performance de la part des deux jeunes talents.

Plus tard dans ce même épisode, c’est Tristan Archer qui se mesure à la partenaire de Délia, Marie-Anna qui l’attaque en traître et le passe à tabac à l’extérieur du ring. Eux aussi n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère et la violence était de mise. Marie-Anna était là pour défoncer du Archer avant que ce dernier l’assassine d’une powerbomb venue de nulle part et d’une violence assez folle. Marie-Anna est peut-être encore dans un coma depuis et on ne le sait pas. On veut des nouvelles.

Ces deux matchs sont les meilleurs de l’épisode. Délia et Marie-Anna ont brillé et ont joué à jeu égal avec leurs homologues masculins. C’est ça qu’on veut voir.

Savoir s’exprimer

La particularité d’un programme tel que Résistance est d’offrir la chance aux talents de pouvoir s’exprimer de différentes manières : interviews ou segments, tout est bon pour s’exercer au micro — un exercice primordial et difficile.

Au travers de cet exercice, quelques noms se démarquent comme Rick Salem — vainqueur de Christianium dans un match où le Visionnaire à fait paraître quelques tendances mesquines — qui montre une aisance naturelle au micro, formidable au travers de sa voix. Donnez-lui un micro plus souvent, Salem est très bon. Dans le même registre, Dick Rivière et sa Dick Prot’ nous fait toujours autant marrer.

Son met magique révèle avoir quelques défaillances et notre cher Dick Rivière a envoyé sa whey si spéciale en analyse dans des laboratoires en pleine recherche d’un remède contre le COVID-19. Certaines priorités méritent d’être traitées au plus vite. Dick Rivière et ses trois centimètres de plus que vous auront battu La Hyène Durançon dans cette épisode avec un certain cafouillage où Dick utilise sa Dick Prot’ devant les yeux de l’arbitre Alex Schneider qui ne réagit absolument pas, étrange.

On a aussi le droit à quelques segments en coulisses où des noms comme Ravage, Xan Drain ou Kuro feront leur apparition. Comme au micro où ça passe ou ça casse, on a vu qui n’avait pas fait option théâtre à l’école et on se retrouve avec quelques moments durant lesquels le jeu d’acteur est digne d’une série AB. Néanmoins, on a des segments et on s’en plaint pas.

Une réalisation bonne mais inégale

La production vidéo du show est propre et la qualité de l’image est bonne, c’est assez rare dans le circuit indépendant pour être noté, que ça soit aux Etats-Unis, Royaume-Uni et autres circuit de catch internationaux. Malgré tout et même si on peut apprécier les belles images, c’est moins le cas sur certaines coupures et certains plans. Le Studio Jenny a été aménagé en vue du programme hebdomadaire et laisse assez peu de place pour les entrées des talents. On se retrouve parfois avec quelques confusions au niveau de la caméra qui doit contourner les marches et les quelques personnes entourant le ring pour mettre l’ambiance. Même lors des combats, quelques plans ont l’air assez hasardeux.

L’APC innove tout de même avec une caméra présente au dessus de ring qui nous montre de très bons plans et d’autres qui ne servent absolument à rien. On a parfois l’impression qu’elle est là pour faire joujou tant certains plans par dessus ne sont pas très esthétiques. Une technique tout de même utilisée à l’époque de la WWF qui nous offrait de très bons plans quand cette caméra était utilisé à bon escient.

APC Résistance a ses qualités mais aussi ses défauts. Il ne reste que dans sa globalité, ce premier épisode est agréable à regarder. Le format d’un peu plus d’une heure est appréciable. La promotion de Nanterre se démarque extrêmement bien de ce qui se fait déjà ailleurs et on peut que saluer cette volonté de proposer du contenu malgré la crise sanitaire — même si elle a pris quelques risques sanitaires, les sports de contacts étant encore proscrits au moment du tournage du programme Résistance.

On espère tout de même que cette première saison de quatre épisodes n’en sera pas une unique et que cette initiative se poursuive dans le futur — avec du public quand les conditions sanitaires le permettront.


Résultats rapides de APC Résistance, épisode 1:

  • Tournoi pour le championnat APC — Quart de finale : Rick Salem a battu Christianium.
  • Tournoi pour le championnat APC — Quart de finale : Aigle Blanc a battu Délia.
  • Dick Rivière a battu Durançon.
  • Tournoi pour le championnat APC — Quart de finale : Tristan Archer a battu Marie-Anna.
  • Rivality (MBM & Ultima Sombra) ont battu Lord Wolf (Val Eden & Seigneur Lothar).
  • Tournoi pour le championnat APC — Quart de finale : Senza Volto a battu Mike D Vecchio.

Le premier épisode d’APC Résistance est d’ores et déjà disponible au prix de 6€99 euros — ou 24€99 euros les quatre épisodes — sur la plateforme Vimeo.

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