Japon

DDT Ultimate Party 2020 : La comédie c’est sérieux

DDT Ultimate Party 2020

Dans l’un de ses plus gros événements de l’année, DDT Pro-Wrestling présentait Ultimate Party 2020, entre rires (et chansons) et le sérieux, il n’y a qu’un pas.

DDT

Après une première l’an dernier qui avait notamment vu le retour de Kenny Omega dans la promotion qui l’a fait connaître, la DDT Pro-Wrestling organisait le 3 novembre la seconde édition de son Ultime Party. Entre loufoque et sérieux, cet événement est parfait pour s’immiscer au sein de l’univers unique de la DDT au delà des vidéos virales qui circulent sur le net.

Quelques grosses affiches composent cet Ultimate Party 2020 : Tetsuya Endo défend son championnat KO-D Openweight face à son ancien coéquipier Daisuke Sasaki, Konosuke Takeshita se mesure à la légende Jun Akiyama tandis que le britannique Chris Brookes défend le nouveau championnat Universal face à Yuki Ueno.

En outre, le promoteur Sanshiro Takagi mouille le maillot pour tenter de remporter le championnat Extreme face à Shinya Aoki tandis que CIMA, allié à Soma Takao fait face à Naomichi Marufuji & HARASHIMA.

Exhibitions barrées

On ouvre DDT Ultimate Party 2020 par le retour  de MAO, jeune prodige de la promotion qui effectue son retour face à Shunma Katsumata, armée de sa batte de baseball en Lego ainsi que la boîte remplie qui avec. Ça commence déjà bien.

MAO a battu Shumna Katsumata. Sans surprise, les Lego furent de la partie durant le match et on se marre déjà d’entrée et on bien mal pour eux malgré tout. On connait déjà le mal de chien que fait un seul d’entre eux alors en centaines, quelle torture. Les Lego, une arme devenue redouble dans le monde du catch. La batte a elle aussi finie sur le torse de MAO, qui s’impose sur un springboard complètement fou. Un très bon opener qui nous met directement à l’aise dans cette univers particulier.

Par ailleurs, des Lego Deathmatch se sont déjà déroulés dans les quatre coins du globe. Le délire est incroyable.

Akito a battu Danshoku Dino. Alors les Lego ça reste débile mais là. Dino débarque avec un bout de bois entre les dents, laissant juste échapper des grognements devant un public hilare. Durant le match, ça s’échange quelques bisous (no homo). Pour la petite histoire, Danshoku Ono joue un personnage ouvertement homosexuel et s’amuse à embrasser ses adversaires et leur donner des coups d’arrière-train. Tout est explicite.

Voilà qu’Akito prend le micro et se confie : il porte un string en dessous de son short et le dévoile, bleu avec des teintes roses ! Ono reprend l’avantage et effectue un Piledriver avec la tête de son adversaire dans son slip. Soudain, une musique digne d’un anime retentit et Dino dévoile qu’il porte une couche. L’arbitre et Akito ont des hauts-le-cœur, ça ne sent pas très bon dedans, littéralement. Il s’avère que Dino s’est fait dessus et tape son meilleur stinkface sur un Akito horrifié. Il lui fait ensuite manger son entrejambe avant que les deux hommes finissent par échanger un baiser langoureux. Incroyable.

S’ensuit un Four Way Six Man à éliminations, ne posez pas de questions.

Eruption (Kazusada Higuchi, Saki Akai & Yukio Sakaguchi) ont battu Antonio Honda, Makoto Oishi & Super Sasadango Machine, DAMNATION (Mad Paulie & Nobuhiro Shimatani) & El Lindaman et DISASTER BOX (Kazuki Hirata, Naomi Yoshimura & Toru Owashi). 

C’est débile mais c’est génial. Antonio Honda, grande figure de la comédie de la DDT fait le show et tout le monde se prend en jeu. Shimatani se fait éliminer le premier sur un craddle de Hirata. En guise de punition, tout le reste des participants l’ont attaqué. Honda qui ordonne ensuite aux autres de se mettre à terre et se tirer sur les jambes, une séquence bien barrée où il finit par mettre une fourchette dans les yeux de tout ses adversaires.

Antonio Honda est éliminé par le même Kazuhi Hirata sur le même craddle avant que Sakaguchi, un grand élancé tatoué vole la victoire lui aussi sur un petit paquet sur Harita, c’était le festival.

Extrêmement loufoque

Le championnat Extreme de la DDT, cette ceinture qui offre toujours des stipulations les plus excentriques les unes que les autre. Détenu par Shynya Aoki, le championnat affrontait Sanshiro Takagi, le promoteur en personne dans un Weapon’s Rumble Match.

Sanshiro Takagi a battu Shynya Aoki. À tour de rôle, les deux hommes ont le droit à une arme : objets, personnes et même des vidéos compromettantes. La première arme fut Keigo Nakamura, qui sera détruit par l’arme suivante de Takagi, une batte de baseball dénommée la Sound Only Current Blast Bat. S’ensuit ensuite l’arrivée Maku Doranuto, un sosie de la mascotte de la chaîne de fast-food au grand M. Vient ensuite le combattant de MMA Hayato Sakurai qui dégage Doranuto des environs, pour la plus grande hilarité de la foule.

La guerre psychologique est déclarée : la prochaine arme de Aoki est la suivante : Danshoku Ono & Super Sasadango Machine, dont les têtes étaient floutées, se rappellent d’un tas d’histoires embarrassantes concernant Takagi qui s’effondre complètement, permettant au champion de tenter le tombé, sans succès. Ce dernier ne sera pas au bout de surprises lorsqu’une première vidéo apparaît où son ex-femme confie qu’il est un mauvais amant au lit, premier coup dur. La seconde met en scène une autre femme qui partage des messages privés assez salaces qu’Aoki lui a envoyé, la honte.

Aoki est tellement sous le choc qu’il tombe dans les pommes, permettant à Sanshiro Takagi de tenter le petit paquet et s’octroyer un second championnat Extreme. C’est du grand nawak.

Dream-Match et Universalité

On débarque désormais dans la partie un plus sérieuse de cet Ultimate Party. On enclenche le mode serious business par un match assez attendu des fans de la DDT : CIMA & Soma Takao contre HARASHIMA & Naomichi Marufuji. Ce dernier avait dû annuler sa venue plus tôt dans l’année suite à la crise sanitaire et les foules voulaient absolument voir cette opposition entre les deux vétérans salués.

CIMA & Soma Takao ont battu HARASHIMA & Naomichi Marufuji. C’était ni exceptionnel ni franchement mauvais, c’est un bon match pour remettre le public sur les rails après un entracte. CIMA & Marufuji font le show, laissant un peu de côté Takao et surtout HARASHIMA, l’une des plus grandes têtes d’affiches de la DDT. Néanmoins, chacun aura le temps de s’exprimer même si on sent le Maru assez fébrile, c’est pas vraiment las forme.

Takao parvient à surprendre Harashima dans un petit paquet pour la victoire. Quelques bonnes actions dans ce match dans un match à la hauteur des attentes. Les deux gagnant posent ensuite leur ambition prochaine : les championnats KO-D par équipes.

Yuki Ueno a battu Chris Brookes pour remporter le championnat DDT Universal. La grande tige anglaise qu’est Brookes s’est exilé à la DDT pour une année complète et il a été d’ores et déjà sacrée par deux fois champion Universal, le nouveau titre intermédiaire de la promotion. Il a perdu le titre une première fois seulement un mois après sa victoire face à Daisuke Sasaki avant de lui le reprendre quelques mois plus tard et s’est ainsi que Ueno s’est présenté dans l’équation.

Un match qui souffre d’un faux rythme bien crasseux mais qui reste néanmoins bon. Brookes s’est efforcé de rendre son adversaire crédible malgré vingt centimètres de différence et Ueno lui rend la pareille. Quelques prises de risques et de la voltige viennent parfaire l’affrontement duquel Ueno en ressort gagnant et remporte son premier titre en solo au sein de la DDT.

Ueno saisit le micro et appelle ses potes de DISASTER BOX à venir le rejoindre. Il leur annonce qu’il souhaite désormais voler de ses propres ailles et annonce quitter la faction, en espérant qu’ils seront de bons rivaux à l’avenir. MAO rejoint ensuite à son tour le ring et défie le nouveau champion. Hisaya Imabayashi, figure d’autorité de la DDT, officialise le combat de championnat pour le onzième numéro du DDT TV Show le 8 novembre prochain.

Oncle Jun vient donner la leçon

2020 nous a pas encore dévoilé toutes ses surprises. Connu comme l’undergog ultime de All Japan Pro-Wrestling durant son âge d’or et éduqué aux coups de Kobashi, Misawa, Kawada, Taue, Hansen ou encore Williams, Jun Akiyama est un vétéran absolu et respecté du puroresu. Voilà qu’il a rejoint DDT au court de l’année après avoir annoncé qu’il quittait l’AJPW et les postes qu’il y occupait. Face à lui, Konosuke Takeshita, l’enfant prodige de la promotion. Champion KO-D Openweight à de multiples reprises et ayant affronté tous un grands noms à seulement 25 ans, Takaheshita voudrait bien ajouter Akiyama à son tableau de chasse.

Jun Akiyama a battu Konosuke Takeshita. À désormais 51 printemps, Jun Akiyama tient encore la route physiquement — malgré une petite penche à bière qui se forme peu à peu. Le match s’avère être très lent, ça ne pénalise en aucun cas l’affrontement où Akiyama prend un plaisir malsain à détruire Takeshita, en particulier ses jambes. Ça boitait sec à un moment donné. Une opposition entre le vieux et jeune loup qui fait toujours son effet, une recette qui fonctionne toujours.

Vingt-cinq minutes de matchs assez conséquentes mais le rythme lent couplé à quelques phases rapides enclenchées par Takeshita rend le tout assez homogène. Akiyama se croirait même être revenu à la bonne époque. Il se paiera même le luxe de faire abandonner Takeshita sur un Butterfly Lock, alors qu’il a travaillé les jambes de son adversaires durant toute l’intégralité du combat. Soit.

Des damnés réunis

Un match de championnat rempli d’histoire. Champion KO-D Openweight depuis le mois de juin dernier après sa victoire contre Masato Tanaka, Tetsuya Endo a fait quelques jaloux au sein de sa faction DAMNATION en la personne de Daisuke Sasaki, le pote emo tout droit sorti de l’année 2008. DAMNATION s’est donc débarrassé d’Endo, qui s’est allié à CIMA & Soma Takao tandis que Sasaki compte sur le soutien de tout DAMNATION.

Tetsuya Endo a battu Daisuke Sasaki. Assurément et sans aucun doute l’un des meilleurs matchs que DDT aura produit cette année, tout y était dans ce match : technique, voltige, prises de risques et surtout du storytelling. Endo veut la jouer à la loyale tandis que Sasaki profite de quelques interventions de ses alliés pour reprendre l’avantage. Les DAMNHEARTS, garde rapprochée du champion essaye à plusieurs reprises d’empêcher des interventions du camp adversaire mais Endo demande à la surprise générale de rester tranquille et que cette histoire reste entre Sasaki et lui-même.

Survient un ref bump de derrière les fagots permettant à Sasaki de claquer un coup dans l’entrejambe et d’enchaîner sur quelques coups de chaises, dont un en plein dans le crâne. On connaît la suite à force d’en prendre trop sur la tête. Tentant son Crossface à plusieurs reprises, le challenger n’arrive pas à faire abandonner le champion, qui trouve toujours une combine pour s’en sortir. Tentant une nouvelle fois un Crossface transformé en Crosslock, Sasaki se fait contrer par un One-Winged Angel modifié d’Endo qui l’achève, lui échangeant une étreinte avant de lui mettre un coup de tête suivi de son Shooting Star Press.

Alors que DAMNATION quitte le ring, Tetsuya Endo leur demande de revenir sur leur pas. Sasaki avait promis de mettre fin à sa carrière s’il perdait mais Endo souhaite lui en empêcher, ce serait du gâchis. Il voulait un combat sérieux et il l’a eu. Il dit ensuite à Sasaki qu’il est désormais temps de mener tous les deux DAMNATION vers les sommets. Ce dernier se met à pleurer et se relève pour serrer la main d’Endo.

Voilà que Shuji Ishikiwa, depuis parti à la All Japan, débarque pour chanter Ito de Miyuki Nakajima. La foule est complètement morte de rire. La chansonnette terminée, il congratule les copains et se dit heureux de les voir réunis. Un bel happy-ending pour terminer, tout le monde il est beau tout le monde il est content.

DDT Ultimate Party 2020 a tout de même duré cinq heures. Malgré tout et franchement, elles passent assez bien. On peut même découper le visionnage en regardant dans un premier temps la première partie axée sur la comédie et la seconde en serious business. DDT continue sur sa lancée et continue à se faire connaître des fans occidentaux, et ça c’est formidable.

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