New Japan Pro-Wrestling

Résultats de NJPW Wrestle Grand Slam

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Résultats de NJPW Wrestle Grand Slam, depuis le Tokyo Dome.

NJPW

Pour la première fois depuis seize ans, la New Japan Pro Wrestling organise l’un de ses shows au Tokyo Dome et ce n’est pas Wrestle Kingdom. Wrestle Grand Slam se tenait ce dimanche, et que d’aventures jusque-là.

L’événement devait se dérouler le 29 mai dernier mais un état d’urgence sanitaire a obligé la NJPW à le repousser. Avec le lancement des Jeux Olympiques 2020 à Tokyo, la promotion nippone a été autorisée à tout de même se produire au Tokyo Dome mais avec une jauge limitée.

Un show presque maudit puisque Kota Ibushi n’est pas en mesure d’affronter Shingo Takagi. Le remplacement au pied levé est assurée par l’Ace en personne : Hiroshi Tanahashi.

La chaussure est-elle truquée ?

El Phantasmo & Taiji Ishimori ont battu Rocky Romero & Ryusuke Taguchi pour conserver les championnats IWGP Junior Heavyweight par équipes. Deux catcheurs que l’on ne voit très peu ensemble, mais cela le mérite d’être une affiche plutôt fraîche dans division à trois équipes constantes.

Un match plutôt long dans lequel le rythme lent s’est bien installé au fil de celui-ci, mais ce n’en est pas moins méthodique. On essaye de nous faire croire à de nombreuses reprises à la victoire de Romero et Taguchi, qui sont très crédibles dans leur rôle de vétérans favoris de la foule. Quant à ELP et Ishimori, la gruge est leur amie.

Phantasmo semble par ailleurs s’être flingué une cheville dans un Moonsault bien ambitieux à l’extérieur du ring. Ce dernier manque par ailleurs de se faire avoir en voulant tenter les prises signatures des anciens leaders de BULLET CLUB. Taguchi lui enlève sa chaussure sur une soumission, Ishimori lui le reprend, laissant le temps au canadien d’asséner le coup bas et d’enchaîner avec la CR II pour la victoire.

Le sniper désespéré

Robbie Eagles a battu El Desperado pour devenir champion IWGP Junior Heavyweight pour la première fois de sa carrière. Une affiche elle aussi plutôt rafraîchissante dans une division Junior où ce sont toujours les mêmes têtes qui y règnent.

Un match bien plus intense dans lequel Desperado cible sans ménage les jambes d’Eagles, celui-ci résiste tant bien que mal, mais on sent à certains moments que l’Australien ne peut rien faire face au champion. Cependant, la vapeur va se renverser au fur et à mesure, comme l’intensité grimpant à grands pas.

Desperado semble par ailleurs avoir un excès de confiance à certains moments et sa suffisance lui jouera un sale tour. La fougue d’Eagles résiste à toute épreuve et ce dernier parvient à le piéger dans son Ron Miller Special. Impossible de s’en dégager tant la pression est continue et Desperado ne peut qu’abandonner. On aime ce genre de belle victoire.

Petit paquet en direction de Hawaï

Kazuchika Okada a battu Jeff Cobb. On a tous été témoin de l’énorme progression réalisée par Cobb en moins d’un an et l’opposer au Rainmaker relevait d’un bon défi, l’examen final en somme.

Ce qui est dommage au bout du compte, c’est l’état de forme d’Okada. On sait désormais que celui-ci se traîne une double hernie discale qui impacte directement ses performances dans un ring. À un moment, il faudrait songer à prendre du temps pour soi pour soigner tout ce bourbier. Quitte à rester un an sur le carreau, le retour n’en sera que meilleur.

L’aura d’Okada est toujours intacte mais celle-ci diminue sur le ring. Sans être mou, l’intensité n’y est pas, heureusement que c’est Cobb qui l’amène. La performance de l’hawaïen est à saluer, il porte réellement le combat avec quelques accélérations bien dosées. On aurait bien voulu une victoire pour le crédibiliser tout en envoyant le Rainmaker à l’infirmerie pour de bon mais un petit paquet en a décidé autrement.

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Tea Time surprise

Dangerous Tekkers (Taichi & Zack Sabre Jr.) ont battu Los Ingobernables de Japon (Tetsuya Naito & SANADA) pour devenir champions IWGP par équipes. Presque quarante minutes de combat pour que cela se termine sur un tombé rapide de ZSJ sur Naito, ça peut faire bizarre.

Heureusement que les quatre protagonistes ont su garder la foule et les spectateurs en haleine durant tout ce temps. C’est la petite lubie de la New Japan en ce moment : faire des main-event et/ou des matchs de championnats interminables. Les deux équipes nous avaient fait le même coup il y a deux semaines pour nous refaire la même au Tokyo Dome.

L’alchimie se ressent entre chacun des catcheurs, l’action est assurément des plus fluides : ça s’enchaîne sans accroc, il faut avouer que c’est assez plaisant à regarder. Cependant, la longueur du combat va aussi handicaper celui-ci. À vouloir trop en faire, la fatigue arrive rapidement et on est obligé de hacher l’action pour reprendre son souffle.

La psychologie n’est pas au rendez-vous, on réalise qu’ils sont là pour se démonter la tronche et on dirait même un spotfest, ça reste néanmoins agréable. Naito se voit trop vite vainqueur et Sabre Jr. en profite pour lâcher le petit European Clutch pour amener un troisième titre par équipes aux Dangerous Tekkers.

Les deux équipes se fixent toujours même après le son de la cloche, comme si on y voyait l’annonce d’un troisième match, la belle. C’était avant que Hirooki Goto & YOSHI-HASHI débarquent pour faire comprendre leurs intentions quant aux titres par équipes.

La dernière danse de l’Ace

Shingo Takagi a battu Hiroshi Tanahashi pour conserver le championnat IWGP World Heavyweight. Souffrant d’une pneumopathie d’inhalation, Kota Ibushi a été remplacé au pied levé par un Tanahashi sur la bonne pente ces derniers temps, et surtout qu’il détenait une victoire sur le champion plus tôt dans l’année.

Les deux hommes ont tout de même appris peut-être le matin même ou sûrement en amont la nouvelle. Produire un combat de cette qualité dans ces conditions, on est obligé de tirer notre chapeau. Dans le cas contraire, on est sûrement de mauvaise foi voire aigri.

En bon élève de Keiji Muto, le bon vieux Hiroshi Tanahashi commence à avoir les genoux en même état que ceux de son sensei mais à chaque fois, il nous montre qu’il est increvable. Cet animal-là nous fait vibrer une nouvelle fois face à un Takagi toujours au sommet de sa forme. Trente-sept minutes durant, ça ne s’arrête jamais. Le genre de match où l’un prend un risque, l’autre en prend un plus grand juste derrière, en témoigne notamment un High Fly Flow à l’extérieur. La classique, même à 44 ans.

À genoux, Takagi se fait saisir les deux bras par Tanahashi et réalise ce qu’il va se prendre : une Kamigoye bien sèche de la part de l’Ace pour bien faire crier la foule. Ce dernier s’envole pour une High Fly Flow qui a fait trembler tout le Tokyo Dome et les pièces de chacun chez soi. Sacré Tana.

Tanahashi résiste à tout ce que Takagi lui envoie, et il a tout tenté pour le mettre au tapis. Un Last of the Dragon de la troisième corde ne passe même pas. Quant à l’Ace, celui-ci fait couler des perles de sueur sur le front avec des High Fly Flow et une Texas Cloverleaf bien sévère. La séquence finale voit le Dragon chercher Tana sur la troisième corde à coups de gifles et de boules avant de lui planter un troisième Last of the Dragon pour la victoire. C’est la New Japan, de la bonne came.

Les ténèbres en cinquième roue du carrosse

Shingo Takagi saisit ensuite le micro et fait preuve de son respect à Tanahashi, il n’est pas l’Ace pour rien. Ils sont désormais à égalité, il a hâte de disputer la belle. Le champion a aussi une pensée pour Kota Ibushi, qui a pourtant mis toutes ses forces pour combattre, avant de remercier aussi les fans venus au Tokyo Dome ainsi que ceux sur leur écran de télévision à la maison.

Néanmoins, il manquait tout de même la clim’ de la soirée. La célébration du champion IWGP World Heavyweight est coupée courte. Les lumières s’éteignent et apparaissent EVIL et Dick Togo, qui se place pour un match au titre. Kazuchika Okada est hors-course, Will Ospreay est toujours sur la touche, Jay White est aux Etats-Unis… on fait avec ce qu’on a.

EVIL surgit ensuite sur le ring pour attaquer l’ingouvernable et pose avec la ceinture. L’absence de réaction de la foule est cinglante, ils en ont rien à faire. La crédibilité du King of Darkness, on est limite gêné pour lui.

En somme, NJPW Wrestle Grand Slam est un très bon événement, très solides. Hiroshi Tanahashi nous a fait rêver, encore une fois. Une carte allégée, certes, mais qui fut à la hauteur de l’événement. Cependant, lorsque le match le plus du show court fait exactement 19 minutes et 23 secondes, c’est un problème. Même si les deux derniers matchs ont sacrément cassé la baraque — manger deux matchs de quarante minutes à la suite, c’est assez difficile.

Un main-event qui nous rappelle les bonnes heures de la New Japan, mais qui souffre toujours des effets de la pandémie. Un match qui cache la misère, on va ne pas se le cacher. Sur le moment heureusement, on profite.

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