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Une plainte évoquant des scénarios « offensivement racistes » déposée contre la WWE

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Stephanie et Vince McMahon sont notamment visés dans la plainte d’une ancienne scénariste de la WWE évoquant des propos et des idées racistes proposées pour des storylines.

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Britney Abrahams, une ancienne auteure de l’équipe créative de la WWE a déposé une plainte contre la compagnie de Stamford pour « traitement discriminatoire, harcèlement, environnement de travail hostile, licenciement abusif, représailles illégales à l’encontre de la plaignante en raison de son origine, de sa couleur et de son genre ». Elle accuse notamment la WWE de l’avoir renvoyée après qu’elle se soit opposée à de nombreux cas de « jargon offensant, raciste et stéréotypé » utilisé dans les scripts des storylines de la WWE. La plainte a été déposée au tribunal du district Est de New York ce lundi 24 avril.

Abrahams a été licenciée quelques semaines après WrestleMania 38, accusée par la WWE d’avoir volé une chaise commémorative de l’événement alors qu’on lui avait dit qu’elle avait le droit de se servir, et que d’autres employés, blancs, ont pu eux emporter une chaise et que la pratique était courante. Des propos appuyés par les avocats de la plaignante.

Britney Abrahams réclame ainsi des dommages et intérêts suite à la perte de revenus liés à son licenciement ainsi que des dommages et intérêts « punitifs » envers la WWE.

Plusieurs responsables et scénaristes visés

En plus de Vince McMahon et Stephanie McMahon, la plainte vise aussi le vice-président en charge de SmackDown, Ryan Callahan, les anciens scénaristes Chris Dunn et Mike Heller, la vice-présidente Christine Lubrano et la scénariste Jen Pepperman.

La plainte mentionne notamment des scènes impliquant Bianca Belair et Apollo Crews auxquelles Abrahams s’est opposée. L’ancienne auteure se serait inquiétée de l’utilisation par Crews d’un « accent nigérian stéréotypé et exagéré » et se serait également opposée à une scène dans laquelle Belair devait dire : « Uh-Uh ! Ne m’oblige pas à enlever mes boucles d’oreilles et à te botter le cul ! », — une réplique basée sur des stéréotypes des femmes noires — scène à laquelle non seulement Abrahams s’est opposée, mais aussi la catcheuse elle-même, et à trois reprises. La plainte rapporte les propos de Bianca Belair « Cela fait trois fois que je dis que je ne veux pas dire cette phrase mais il ne m’écoute jamais. Il remet cette phrase chaque semaine ! »

La plainte indique qu’Abrahams a continué à être exposée à des propos racistes sur un canal Slack de la WWE après avoir exprimé son objection aux scènes impliquant Belair et Crews. On lit notamment l’idée d’une intrigue impliquant Reggie (actuellement Scrypts à WWE NXT) s’habillant avec des robes et des perruques pour faire équipe avec Carmella, idée qui a été abandonnée après qu’un scénariste blanc s’y soit opposé, déclarant que « les téléspectateurs auraient pu être offensés ».

Une autre idée autour de Reggie et le catcheur australien Shane Thorne a aussi été évoquée. Celle-ci voulait dépeindre Thorne comme un chasseur de crocodile qui se serait mis en tête de « chasser » « pour le fun » Reggie. « Maintenir Reggie en captivité dans des cages a également été évoqué. », peut-on lire dans les documents de la plainte.

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Mansoor « responsable du 11 septembre »

Autre exemple avec le catcheur Mansoor. En novembre 2021 Britney Abrahams et Kyla Silvers, autre auteure noire de l’équipe créative, ont été chargées d’écrire un scénario de triangle amoureux autour d’Aaliyah, Mansoor et Angel Garza (Aaliyah et Mansoor sont tous deux musulmans). Dans le scénario, Mansoor aurait un secret qu’il cachait à Aaliyah. Cependant, le secret choisi par les deux auteurs n’aurait pas plus à Ryan Callahan qui aurait proposé un tout autre secret : Mansoor serait derrière les attentats du 11 septembre 2001. On rappelle que Mansoor est né en 1995. L’idée n’a heureusement jamais été utilisée.

Plusieurs allégations sont également formulées à l’encontre de la scénariste Jen Pepperman, indiquant entre autres qu’elle « a traité la plaignante et d’autres employés noirs et afro-américains de la WWE de manière discriminatoire par rapport à leurs homologues blancs et caucasiens ».

Abrahams et d’autres scénaristes sont allés évoquer leurs inquiétudes à ce sujet à la vice-présidente de la WWE, Christine Lubrano, celle-ci aurait répondu : « Des trucs farfelus se disent tout le temps dans la salle des scénaristes ». « Regardez les vagues que nous faisons dans l’entreprise. Il y a quatre ans, aucune femme ne travaillait dans l’équipe des auteurs ! » Lubrano aurait également minimisé les propositions de Callahan en les qualifiants de simples blagues.

La plainte, un document d’une trentaine de pages est lisible entièrement en ligne. La WWE ne s’est pas encore exprimée publiquement suite à la sortie de l’affaire.

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