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WWE Royal Rumble 2013 : La botte dans les fesses des smarks

The Rock WWE Champion

Dimanche avait lieu le Royal Rumble, premier pay-per-view de l’année et lanceur de la Road To WrestleMania. Une bonne carte mais des résultats prévisibles. La WWE a-t-elle réussi à nous le faire oublier ? Pas vraiment. 

Le début d’une période, de loin la meilleure de l’année. Celle de la Road To WrestleMania, deux mois d’actions menant au plus grand évènement de catch au monde. C’est comme tous les ans au Royal Rumble qu’elle commence, que les premiers éléments qui la constitueront se mettent en place.

Cette soirée avait néanmoins un problème : malgré une carte qui donnait envie, les résultats principaux étaient très prévisibles. John Cena, après une des pires années de sa carrière devait revenir sur le devant de la scène, le Rumble approchant restait le meilleur moyen de l’y ramener. De même pour The Rock, le voir perdre en main-event de pay-per-view était totalement illusoire, encore plus après la victoire de John Cena pendant le Rumble – qui exceptionnellement cette année avait eu lieu avant le match pour le titre de la WWE. Même si des doutes pesaient encore, on se dirigeait facilement vers un second John Cena contre The Rock.

La soirée a démarré comme d’habitude par son pré-show – qui a été entaché par un souci technique pendant l’interview du Big Show, ce qui n’est pas vraiment un drame parce que personne ne l’écoutait. Dans ce même pré-show Antonio Cesaro défendait son titre de champion des Etats-Unis contre un ancien champion qui a tenu assez longtemps cette ceinture, The Miz. Deux parcours opposés : l’un est un grand nom de la scène indépendante, l’autre une ancienne star de la téléréalité devenu catcheur, ce que déteste le premier.

On ne va pas se plaindre du match, il était assez bon, même mieux que ce que l’on pouvait attendre. Étant donné que la rivalité n’a commencé il y a seulement quelques semaines on aurait pu s’attendre à une victoire par DQ du Miz, permettant à Antonio Cesaro de conserver le titre et de donner une raison à une revanche le mois prochain à Elimination Chamber, mais Cesaro gagne clean. Un bon match pour un pre-show.

Etonnement brutal

Mais l’opener, le vrai, était encore mieux. On était loin d’imaginer autant d’action. Alberto Del Rio, champion depuis quelques semaines défendait le titre contre le Big Show dans un last man standing, une des stipulations préférées de votre serviteur. Aucune disqualification, pas de tombé pas de soumission ni de count-out, tout est permis, de quoi nourrir les assoiffés de brutalité comme nous. Et on a été servis : le passage au niveau de l’entrée des catcheurs, impliquant même des néons et un des plus dangereux spots de la soirée, où Del Rio se fait jeter de quelques mètres de haut à travers une table, restera le moment fort de ce match.

Le final, par contre, appuie bien sur la nouvelle position d’Alberto Del Rio, depuis peu babyface un peu rigolo et moqueur, un personnage qui lui va bien et qui marche puisque le public est vraiment à fond derrière lui. Ce dernier remporte le match aidé par Ricardo Rodriguez qui scotch les pieds du Big Show aux cordes du ring, l’empêchant de se relever. De quoi ramener à Batista de mauvais souvenirs. Là où on reste sur notre faim c’est que comme depuis plusieurs mois on s’attend à ce que Dolph Ziggler arrive pour encaisser sa mallette, mais il n’en est rien, Del Rio reste champion et c’est plutôt bien au final.

Backstage, Dolph Ziggler nous apprend qu’il choisit d’entrer en premier ce soir – ayant gagné un match lui permettant de choisir son numéro au Rumble, choix réduit aux deux premières places par Vickie ensuite – et qu’après avoir gagné le Royal Rumble, il encaissera sa mallette pour le titre de champion du monde poids lourds puis remportera le titre de champion de la WWE à WrestleMania pour unifier les titres. Personne n’y croit.

Les champions par équipe Daniel Bryan et Kane défendaient aussi leur titre ce soir-là, à nouveau contre Damien Sandow et Cody Rhodes. Peut-être un des seuls matchs où l’on pouvait douter des vainqueurs. Mais pour ce soir la WWE s’en est tenue à un match basique par équipe de pay-per-view, divertissant surtout grâce à Bryan & Kane et le public a bien suivi, mais pas extraordinaire non plus. Ces derniers conservent leur titre, mais on sent bien que l’équipe ne durera pas. On le comprendra d’ailleurs encore plus au cours de la soirée.

John Cena se reprend

C’est là qu’on doit s’étonner. En effet comme dit plus haut, le Rumble n’a pas lieu en main-event cette année, nous confortant encore plus dans l’idée que John Cena allait le remporter. Premier gros moment de ce Rumble : le retour de Chris Jericho, explosion de joie totale. Et c’est bien la première fois que personne ne se doutait de son retour à part quelques fans inconditionnels. Chris Jericho qui fera une belle performance dans ce Rumble, entré en second et éliminé en 25e. On sait d’ailleurs aujourd’hui qu’il sera présent jusqu’à WrestleMania, joie.

Quelques autres passages surprise dans ce Rumble : le retour de Goldust, assez inattendu et super bien accueilli par le public, le passage rapide de The Godfather qui, à peine entré sur le ring, en ressort aussitôt éliminé par Dolph Ziggler. Les ingés son de la WWE n’auront même pas le temps d’arrêter son theme song. Tout comme Santino qui n’aura pas tenu une minute non plus sur le ring.

La place du fameux numéro 14 – le numéro porte-malheur – a été attribuée à Rey Mysterio. Ce n’est pas du jeu de la refiler à un mec qui a déjà la poisse et qui est sur la fin de sa carrière. Kingston aura son petit moment d’acrobatie comme tous les ans depuis que Morrison est parti, sauf que cette année c’était naze. Ziggler tente de l’expulser, il atterrit sur Tensai avant de pouvoir rejoindre la table des commentateurs espagnols puis retourne sur le ring avec la chaise de JBL. Pas vraiment énorme contrairement à l’année dernière, d’autant plus qu’il se fait éjecter par Cody Rhodes quelques secondes plus tard. Surprise désagréable : Bo Dallas qui a remporté sa place dans un tournoi entre catcheur de NXT. Déjà sa participation n’est pas vraiment ce qui peut arriver de mieux, mais en plus ce petit salopard élimine Wade Barrett – de quoi lancer une rivalité entre les deux et énerver pas mal de monde.

Entrée de John Cena, on pouvait s’attendre à un grand ménage comme souvent mais pas cette fois, les mecs l’ont vu venir et se sont tous jetés sur lui pour un bon vieux beatdown des familles. Mais pas vraiment suffisant pour le mettre hors de course puisqu’il s’en sort et élimine Slater et Rhodes par la suite. Surprise-LOL : le numéro 27, proclamé porte bonheur par la WWE elle-même est attribué à Jinder Mahal, qui souvenons-nous l’année dernière était entré 14ème. La WWE lit désormais nos analyses de smarts, elle fausse tout. Kane se fait éliminer par Bryan, qui se fait éjecter du ring et atterrit dans les bras de Kane. Moment le plus drôle du Rumble, sauf qu’au lieu de remettre Bryan sur le ring, Kane, un peu énervé par Bryan laisse tomber ce dernier pour l’éliminer, là on sent bien la fin de la Team Hell No venir. Randy Orton n’est pas dans le Final-4, il se fait éliminer juste avant par Ryback, le type qui prend un peu sa place dans ce Rumble en quelque sorte.

Le trio final est dégueu et ne laisse plus aucun doute sur la victoire de John Cena : Sheamus ne peut pas gagner, il l’a déjà remporté l’année dernière et Ryback, aussi over qu’il est actuellement ne l’est pas assez pour aller dans le main-event de WrestleMania et ne le sera jamais. John Cena remporte le rumble comme prévu, et ce n’est pas plus mal parce qu’en y réfléchissant bien, personne d’autre que lui ne pouvait prétendre à cette victoire cette année.

Twice in a Lifetime

Nous voilà donc au main-event. Annoncé depuis le 1000ème épisode de RAW, The Rock affronte le champion de la WWE, CM Punk. On part ici avec la même idée qu’au Rumble, The Rock est obligé de gagner. Toutes les conditions sont réunies, encore plus depuis que John Cena a gagné le Rumble. Le match est assez bien fait, rapide, pas aussi brutal qu’on pouvait l’espérer avec CM Punk mais juste ce qu’il faut, en même temps en face c’est The Rock. Beaucoup d’action en dehors du ring, un peu trop longue même, forçant l’arbitre Mike Chioda à ralentir le compte de dix. A noter une tentative ratée de Rock Bottom sur la table des commentateurs espagnols, la table préférant se démonter elle-même avant que The Rock puisse envoyer Punk à travers. Le Rock Bottom sera quand même placé, mais sans la table c’est moins impressionnant. Dommage.

De retour sur le ring et après une tentative de tomber, The Rock tente le People’s Elbow mais les lumières s’éteignent. Prévisible, The Shield est là pour s’occuper du Rock. Les lumières se rallument, The Rock est inconscient en dehors du ring, CM Punk à l’extérieur lui aussi ne comprend pas ce qu’il vient de se passer et ramène le challenger sur le ring pour le tombé, il remporte le match… Sauf que non, Vince McMahon lui a bien dit : si The Shield intervient dans son match, il lui retire le titre de champion de la WWE. Le chairman arrive donc pour lui retirer le titre, mais The Rock qui reprend connaissance n’est pas d’accord, si quelqu’un doit prendre le titre, c’est The Rock. Le match est relancé. Cette fois le combat dure moins longtemps et The Rock est à fond, comme si l’attaque de The Shield n’était jamais arrivée. Première tentative de tombé après un Flying Elbow sur un Punk élancé depuis la troisième corde, raté, simplement deux comme dirait Agius & Chéreau. Punk tente un Go To Sleep, on commence à y croire mais The Rock s’en sort et place un bon Spinebuster au centre du ring. Un People’s Elbow, The Rock fait le tombé, 1… 2… 3.

Surpris ? Non, même pas. Bon match ? Pas franchement. C’est là qu’est la déception, étant donné qu’il était quasiment certain que The Rock remporte le titre de la WWE ce soir, la WWE ne s’est pas forcée à rendre le match plus exceptionnel. L’intervention de The Shield était à prévoir, surtout après avoir vu le Rumble auquel ils n’ont pas participé. The Rock est champion, et c’est tout ce dont la WWE a voulu s’en tenir. C’est ce que l’on peut reprocher à la compagnie de Stamford à travers ce pay-per-view. Quand les choses sont prévisibles, mieux vaut leur donner plus d’intérêt à travers quelques petits plus. Le main-event aurait pu par exemple avoir une stipulation, cela n’aurait pas été de trop. Mais cette victoire est loin d’être un problème, The Rock était bien la seule personne légitime pour prendre le titre à CM Punk après un des règnes les plus longs (434 jours) et plus exceptionnels de ces 10 dernières années. On n’est pas certain de revoir un règne comme celui-ci avant longtemps.

On se dirige donc vers un nouveau John Cena contre The Rock à WrestleMania. Alors oui, « Once In A Lifetime » l’année dernière ce n’était pas très malin si la WWE pensait déjà à une revanche cette année. Mais John Cena ou même The Rock ne sont pas à blâmer là-dessus, le match de l’année dernière – si l’on respecte le kayfabe – était bien censé n’avoir lieu qu’une seule fois. Cette défaite de John Cena, ayant entraîné une année plus que mauvaise pour le Marine, méritait bien une revanche. Cela ne peut donc rester « Once In A Lifetime », John Cena doit avoir sa revanche et ce match revanche est tout à fait logique pour ramener Cena au top.

Même si dans l’ensemble le show était bon, on sort de ce pay-per-view comme d’un repas sans dessert. Espérons que la suite de la Road To WrestleMania, définitivement lancée, sera plus appétissante. Ce show, on le perçoit surtout comme une botte dans les fesses des fans qui pleurent encore la fin du règne de CM Punk, pensant que c’en est fini pour l’enfant de Chicago alors qu’il peut tout aussi bien nous mettre sur le cul sans la ceinture. Étonnez-nous, maintenant.

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