New Japan Pro-Wrestling

Honor Rising : Quand la ROH joue sur les terres de la NJPW

honor rising
© NJPW/ROH

Pour débuter ce premier show, un match par équipe a pour but de faire découvrir aux japonais le personnage très excentrique de Dalton Castle accompagnés de ses boys et ce sont surtout ces derniers qui ont fait leur effet. Associé à Ryusuke Taguchi, c’est surtout Castle qui est en action mais en face la paire composée de Matt Sydal et Jushin Thunder Liger fonctionne bien et le domine à tour de rôle avec au final un 450 de Sydal. Place ensuite à un combat de vétérans entre le dirigeant de la ROH Delirious qui à l’occasion se produit dans le ring face à Gedo, le manager d’Okada. Très excentrique, Delirious pratique un catch fuyant très comedy wrestling qui n’impacte pas du tout l’adversaire mais au final il s’impose sur un Crucifix Hold assez péniblement porté.

L’affrontement entre KUSHIDA et Kazarian vaut le coup d’oeil. Il aurait pu être pour le titre IWGP Junior poids-lourd possédé par KUSHIDA car l’incertitude et le rythme étaient dignes d’un match de championnat. Mais faute d’enjeu c’est un beau divertissement de dix minutes avec un Kazarian très en forme qui bouscule beaucoup KUSHIDA qui reste fidèle à sa Kimura Lock pour conclure victorieusement en deux temps.

Moose vainqueur pour ses débuts au Japon

Dans un combat à 4 contre 4 entre Hiroshi Tanahashi, Tomoaki Honma, Michael Elgin et Moose d’un côté, et le quatuor du BULLET CLUB Cody Hall, Yujiro Takahashi, Bad Luck Fale et Tama Tonga de l’autre, ce sont les invités qui se taillent la part du gâteau et qui dirigent la manoeuvre même si Elgin ne peut pas vraiment être qualifié d’invité étant donné ses faits d’armes sur les rings de la New Japan depuis 9 mois. Tanahashi et Honma sont juste des aides sur des petites touches car l’essentiel du match est livré par Moose et Elgin. C’est le type de match où comme celui d’ouverture il s’agit de tester un personnage dans un autre environnement et l’ex footballeur américain Moose réussit son coup en séduisant le public nippon. Et ce même si le Spear final sur Cody Hall ne recueille pas de réaction, Moose a fait une bonne première impression.

Kenny Omega est l’homme de ce début d’année et il agit en patron qu’il est dans un combat à trois contre trois où il parvient à résister à Katsuyori Shibata avec l’appui des Young Bucks. Les reDRagon, tranchants dans la première partie, sont neutralisés et Omega n’a donc plus qu’à conclure en homme fort. Dans leur tournée d’adieux, Karl Anderson et Doc Gallows affrontent les Briscoes, habitués des rings japonais en 2016. Et c’est une tournée frustrante pour Anderson notamment qui subit le tombé alors que les Briscoes avaient subi la plupart du match. Dans le match qui suit, les deux champions principaux s’opposent. D’un côté, Kazuchika Okada est associé à YOSHI-HASHI quand Jay Lethal fait lui équipe, enfin pas vraiment, avec Tetsuya Naito. C’est un match très à l’avantage de Lethal et Naito face à un Okada très emprunté et là pour faire briller ses adversaires très soutenus par le public. Le Book Of Truth désormais disponible en japonais aurait pu faire la différence, Truth Martini aussi mais c’est EVIL, acolyte de Naito, qui va donner un coup de pouce à Lethal en poussant YOSHI-HASHI qui se prend la Lethal Injection. Et bien dans l’hospitalité japonaise, on assiste ensuite à un échange de cadeaux entre deux clans, la casquette des Ingobernables de Japon revenant à Lethal tandis que Naito feuillette le Book Of Truth.

Tomohiro Ishii nouveau champion à la ROH

Le seul match à enjeu de cette première soirée était pour le titre Télévision de la ROH. « Mr ROH » Roderick Strong se retrouvait face à la montagne Tomohiro Ishii. le déroulement de la première moitié du match n’est vraiment pas flatteur pour l’américain qui refuse beaucoup l’affrontement et ne peut riposter que par des filouteries. Heureusement la dernière partie de ces vingt minutes crée une sorte d’illusion d’un Roderick Strong arrivant à tenir la comparaison en montrant au mieux ses bonnes capacités tant en résistant qu’en attaquant avec de beaux surpassements. Au final, c’est donc une réelle surprise de voir Ishii gagner et remporter le deuxième titre majeur de la Ring Of Honor, preuve que le partenariat entre les deux compagnies est très florissant. Ainsi, Tomohiro Ishii viendra probablement du côté de Dallas début avril pour défendre le titre aux Etats-Unis.

Le lendemain, retour dans la même salle et même début qu’à New Beginning il y a dix jours avec les jeunes Jay White et David Finlay qui s’affrontent. Même durée, même physionomie de match, même bon vainqueur mais avec une plus grande assurance dans les prises. Jay White s’affirme ainsi davantage car c’est toujours un bon signe pour un « young lion » de répéter les succès en solo, surtout avec la manière. L’association entre Jushin Thunder Liger et Matt Sydal avait bien fonctionné la veille et s’assure un autre succès face à la paire des adversaires d’hier Delirious et Gedo. Gedo encore une fois n’est pas à la fête, subissant notamment contre un Matt Sydal en forme qui se fait plaisir en concluant son week-end victorieux avec Liger avec un nouveau 450 splash.

En solo, Dalton Castle parvient à davantage tirer son épingle du jeu. Contrairement à la veille où par équipe il avait été moyen, cette fois il monopolise tous les regards et plait au public. Son excentricité peut s’exprimer dans un affrontement made in ROH contre Kazarian décidément là pour apporter la meilleure réplique possible sans connaitre la victoire au bout. Castle conclue joliment avec un enchainement hurricanrana-tope suicida puis Bang-A-Rang, son finisher, qui serait plaisant de revoir durant le printemps.

Les adieux d’Anderson et de Gallows

Grand acteur du week-end New Beginning, Hirooki Goto fait un retour classique dans un combat à quatre quatre où associé à son compère Katsuyori Shibata et aux reDRagon, il affronte Bad Luck Fale, Tama Tonga, Doc Gallows et Karl Anderson très encouragé par un public auquel il manquera beaucoup. Goto et Anderson sont vraiment au centre des attentions du public tandis que les reDRagon ont très peu voix au chapitre. Beaucoup de friture sur la ligne entre Goto et Shibata dont le conflit grandit au fur et à mesure que Goto se rapproche de CHAOS, mais ça n’empêche pas Shibata de conclure victorieusement aux dépens de Gallows. En cercle après le match, les quatre compères du BULLET CLUB célèbrent les adieux de Gallows et Anderson au Korakuen Hall dans une nouvelle séquence pleine d’émotion.

Encore plus en difficulté que la veille, KUSHIDA ressort pourtant vainqueur avec Moose d’un affrontement contre Tetsuya Naito et BUSHI. Les deux Ingobernables de Japon sont à la fête quand KUSHIDA est sur le ring, et tout le contraire se passe quand Moose débarque. Le premier week-end japonais de l’américain a été une réussite sur toute la ligne, avec à chaque fois la primeur de la victoire avec son Spear et une reconnaissance du public local. Ce week-end sera à oublier pour Kazuchika Okada en revanche. Associé à YOSHI-HASHI à nouveau ainsi qu’à Tomohiro Ishii, le champion IWGP poids-lourd connait un autre match compliqué face au trio composé d’Hiroshi Tanahashi, Michael Elgin et Roderick Strong revanchard après la perte de son titre la veille. C’est Michael Elgin qui est sur le devant de la scène avec de bonnes séquences avec YOSHI-HASHI sur lequel il conclue victorieusement pour son équipe. Discret durant le combat, Tomohiro Ishii va se battre plusieurs fois avec Roderick Strong, preuve qu’il y aura un match revanche aux Etats-Unis entre les deux hommes.

Kenny Omega ajoute un titre à sa collection

Mis en jeu pour la quatrième fois depuis le début de l’année, les titres NEVER Openweight par équipe partent cette fois dans une direction plus réjouissante et plus dominante qui va clairement élever le statut de ces titres tout frais. C’est déjà un troisième trio différent qui est couronné champion mais contrairement aux champions précédents, ils ont ce qu’il faut pour durer. On parle là de Kenny Omega et des Young Bucks, les trois meilleurs représentants du BULLET CLUB qui collectent ainsi tous les titres depuis quelques mois. Omega aura ainsi deux ceintures à sa taille avec le titre Intercontinental. Le match est dominé sans problème par la bande d’Omega qui mène les opérations à sa guise. Pourtant, Toru Yano ajoute de l’incertitude avec le fait que tout est permis. Mais au final, il est bien abattu par un super More Bang To Your Buck à trois conclu évidemment par Omega.

Pour conclure cette mini tournée, la ceinture mondiale de la ROH est en jeu avec son champion Jay Lethal qui affronte l’inattendu Tomoaki Honma. Ce dernier a cette chance car il reste sur plusieurs mois de grande qualité. Mais le début du match est bien compliqué et Lethal déroule totalement. Un peu avant la mi-match, Honma refait surface et justifie sa place dans ce match en apportant une bonne réplique à Lethal qui bénéficie parfois de légères distractions de Martini. Le match est quand même bien clean avec notamment un headbutt à l’extérieur du ring bien risqué d’Honma. Mais au final, le japonais est la victime des Ingobernables de Japon. Autant il arrive à échapper à EVIL et BUSHI, autant Naito en troisième lame c’était trop pour lui et Lethal n’a plus qu’à finir avec sa Lethal Injection après ce cadeau de son nouvel allié. Ce week-end aura été bien constructif pour Jay Lethal et Truth Martini qui se sont trouvés un cercle d’amis bien précieux pour l’avenir et les prochains shows entre les deux compagnies qui auront lieu en mai prochain.

Les deux précédentes années avec les shows Global Wars et War Of The World en Amérique avaient montré que la New Japan pouvait très bien s’exporter. Débarquées massivement au Japon en ce week-end du 20 février, les stars de la Ring Of Honor ont brillé et certaines se sont même révélées. Sur les trois titres en jeu, deux ont changé de main, ce qui prouve aussi que cette tournée inter-promotions a livré son lot de surprises. Mais au milieu de tout ça, Kenny Omega continue son sans faute en tant que leader du BULLET CLUB.

.
En haut