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Lesnar versus Reigns IV : Comment se sortir de ce merdier ?

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Heureusement qu’on avait pas appelé ça « Once in a lifetime ! »
Scénariste de la WWE préférant rester anonyme

A Summerslam, l’affrontement ayant pour enjeu le titre Universel, qui sera probablement le main-event du show, verra Brock Lesnar défendre son bien face à Roman Reigns. Une affiche que l’on a déjà vu à trois reprises, dont deux fois ces quatre derniers mois. Avec toujours la même rengaine : Brock en champion incontesté et inébranlable, et Roman en challenger valeureux et motivé. Et jusqu’à présent, toujours la même issue.

 


Booouh, same old shit ! Same old shit !
– Bah oui j’arrête pas de lui dire mais bon, il a l’air d’aimer ça.

 

Trois fois le même combat, surtout au vu des très rares apparitions du champion, cela commence à faire beaucoup. Certes, Lesnar a décimé la concurrence de la catégorie « gros costauds » en ruinant les espoirs de Samoa Joe, Kane ou encore Braun Strowman. Mais peut-être qu’au lieu de persister avec le Big Dog, l’on avait envie de voir Brock mis à mal par des experts de la vitesse et de l’agilité. On aurait bien aimé voir comment Finn Balor, Dolph Ziggler, Cesaro ou encore Nakamura pouvaient mettre en danger le Minotaure. Et surtout, après son exceptionnel printemps puis la perte de son titre Intercontinental, Seth « Burn it down » Rollins me paraissait être l’homme à mettre au sommet face à un monstre contre lequel il n’a jamais perdu.

Mais bon, les jeux sont faits et après avoir réglé son compte à Bobby « Smiley » Lashley (en weeklie après avoir perdu deux semaines avant contre lui en PPV), Reigns est à nouveau dans la course. Les précédents affrontements entre les deux titans ont tous connu des issues agitées : le superbe cash-in de Rollins qui a sauvé WrestleMania 31, l’horrible et lent massacre de WrestleMania 34, et le raté de la cage en Arabie Saoudite. Alors pour cette re-re-revanche, comment la WWE peut s’en sortir ? Voici un tour d’horizon des différentes possibilités.

 


Et je ne pense pas que ceci soit une bonne solution scénaristique.

 

Brock Lesnar reste champion

C’est la proposition la plus improbable. Déjà parce qu’au rayon des rumeurs, la Bête s’apprête à retourner à l’UFC et son contrat post-WrestleMania 34 aurait été prolongé pour seulement deux affrontements. Surtout, dans le storytelling, la WWE nous raconte clairement le déclin d’un monarque lassé. Brock nous l’a prouvé en coulisses, il se fait chier à Raw. Il préférerait être chez lui, il ne vient jamais, il offre le minimum syndical. Comme tout despote, il n’a pas envie de lâcher le pouvoir mais il s’y ennuie. Son attaque sur Kurt Angle et Paul Heyman apparaît clairement comme un chant du cygne et la preuve qu’il n’en a plus rien à foutre. On dirait que, fatigué de son rôle de champion venant pour défendre son règne, gagner et repartir, Brock teste les limites et recherche encore un peu de frisson dans son métier. Comme un gamin voulant voir à quel point il peut faire des bêtises sans être puni.
Mais le retour de Paul Heyman derrière son poulain, la confirmation que la prestation larmoyante de l’avocat était une stratégie, laisse penser à une issue victorieuse pour le guerrier de Minneapolis. En terme marketing, peut-être que la WWE et l’UFC s’entendent pour se faire une publicité commune en envoyant Lesnar d’une division à l’autre, attirant à coup sûr l’attention des médias sportifs et spécialisés. Un champion du monde bidisciplinaire, ça n’arrive pas non plus tous les quatre matins ! S’il existe encore des fans de Brock, l’espoir leur reste permis.

 


Roar of the Lion King.

 

Roman Reigns gagne

On connaît la chanson. A chaque fois, Roman part dans une lutte héroïque pour libérer la WWE de l’emprise orgueilleuse de Lesnar. Mais à chaque fois, le Power House échoue. Et on commence sérieusement à se lasser de ce radotage.  Dans une configuration identique, sans interventions ni stipulations, Goliath a déjà piétiné David à WrestleMania 34. Et on ne voit pas pourquoi ça serait différent cette fois. Si encore Reigns faisait preuve d’esprit de rédemption… Rappelons-nous qu’il a obtenu ce nouveau title shot en disant « Bon, moi je ne demande rien de spécial, je suis juste là et j’aimerais bien taper des gens. »

Mais bon, vu le manque de motivation patent de Brock, Roman peut le surpasser à l’énergie et au courage. Il pourrait ainsi démarrer enfin un long règne de domination pour faire taire les critiques. Car d’après la fine analyse du plus grand fan francophone du beau Roman (à savoir notre cher ami Jyskal), si le Big Dog est tant rejeté par le public, ce n’est pas parce qu’il gagne trop. Bien au contraire, d’après Jyjy, le public a compris qu’en râlant, il obtient ce qu’il veut et la WWE retire l’os de la bouche du Grand chien… Avant de lui redonner quelques mois plus tard. C’est ce push-dépush incessant qui insupporte, plus qu’une prétendue supériorité écrasante. A bien regarder le passé, le constat est réel. Roman Reigns en solo, c’est certes trois titres mondiaux, mais pour un total d’à peine trois mois de règne. Il a été beaucoup moins longtemps champion que Rollins, Owens ou Jinder Mahal. Pour en finir avec ce désamour du public, il faut assumer la place du mâle alpha et le laisser avec l’or sur les hanches durant de longs mois. Le fait est que la période la plus apaisée fut celle où Roman Reigns champion dominait AJ Styles dans une rivalité de haute intensité. Alors, pour faire accepter la domination du Samoan, pour le laisser devenir le pilier du main event et pour faire plaisir à Jyskal, star malheureuse du WWE Network, Reigns doit gagner enfin. Pour tourner la page.

Le dernier Raw nous a tout de même laissé entrevoir une autre option. Certes, il s’agissait d’une ruse, mais la cour faite par Heyman au Big Dog était toute proche de convaincre le public sur cette alliance imprévue. Et si l’on assistait à la volte-face de Paul qui prendrait sous son aile le Samoan ? Souvenons-nous que l’avocat a à de multiples reprises vanté les mérites de l’ex membre du Shield. Ce dernier gagnerait à être accompagné par un génie du micro… Et il accomplirait ainsi enfin ce heel turn qui fait blocage depuis des années.

 


-C’est ici pour devenir le prochain Paul Heyman guy ?
– Oui mais désolé mec, ya la queue.
– ça fait des années qu’on attend, tu vas pas nous gruger.

 

Mais il y a la mallette…

L’option d’un long règne de Roman Reigns se heurte de plein fouet à cette problématique. Tant pis pour Jyskal, on imagine très mal le vainqueur de Summerslam résister longtemps aux assauts du porteur du contrat du Money in the Bank. Contrat qui peut lui aussi changer de mains lors du « Biggest event of the summer ».

 


Ha oui ? Venez chercher ces GROSSES MAINS !

 

La tendance du moment chez les suiveurs va clairement à la victoire de Kevin Owens. Le Canadien, qui faisait à mes yeux figure de favori lors du match à échelles de juin, a un profil parfait de détenteur de mallette. Talentueux, violent, fourbe, retors et lâche, il est pleinement en mesure de surclasser Strowman et de parachever sa soirée avec un titre de champion du monde. Il pourrait d’ailleurs très bien être appelé par Paul Heyman en cas de défaite de Lesnar et devenir son nouveau poulain. Même si KO n’a pas besoin d’un promoteur au micro pour vendre ses talents : il y arrive tout seul.

Voilà une option tentante. Elle relancerait une feud Reigns-Owens que l’on avait déjà eu il y a deux ans autour du même titre et qui avait notamment donné un superbe Last Man standing match. Mais cela conforterait Roman dans la gimmick du mec plus fort que tout le monde qui se bat contre toute l’adversité du monde. Un troisième cash-in sur la gueule, après celui de Rollins et de Sheamus ? Sacrée malédiction.

 


J’en ai marre de ces putains de valise. Je ne prends plus que des sacs à dos.

 

Braun Strowman, en tant que porteur de la mallette, ressemble à une erreur de casting. Le monstre parmi les hommes surclasse tous ses adversaires et fait montre d’une puissance et d’une force inégalée à la WWE. Le genre de mec qui peut devenir challenger voire champion du monde en deux semaines de rivalité sans que cela ne choque personne. Alors à quoi bon lui donner la timbale ?

En faire une victime du génie d’Owens semble une décision pertinente. C’est son personnage, à ce bon Braun, d’être le plus fort mais de se laisser avoir par plus vicieux que lui. C’est ce qui lui a déjà coûté plusieurs fois un premier titre mondial. La WWE n’a pas utilisé cette ficelle du changement de mallette post-MITB match depuis plus de dix ans et la blessure de Mister Kennedy. Il est donc tout à fait légitime d’envisager à nouveau l’option.

 


Et vas-y que j’encaisse la monnaie dans la banque, tabernac’ !

 

Cela dit, Braun est aussi un monstre qui effraie tous ses rivaux, Lesnar inclus. Le contrat lui permet d’empêcher que le champion ne se défile. Et s’il décidait de s’incruster directement dans le main event, le transformant en triple threat ?

J’ai même mieux à proposer. Et je terminerai cet horizon des possibles par ce booking que j’offre à la discrétion de la WWE.

Imaginez, nous sommes à Summerslam, Strowman a réussi à battre Kevin Owens en le prenant à son propre jeu et en le faisant perdre par disqualification. C’est l’heure du main-event. Brock arrive et toise la foule. La musique de Roman retentit, mais les secondes passent et le Samoan ne se montre pas. Après quelques instants de flottement, Braun Strowman arrive sur la rampe en tenant un Reigns inanimé par le col. Le géant prend le micro pour dire « Malheureusement, Roman ne semble pas en état de catcher ce soir. » A ce moment-là, le Samoan a un léger spasme. Strowman le projette alors au bas de la rampe où il chute lourdement. « Bon… En tout cas, là il ne semble vraiment plus en état de catcher. Le match est donc annulé. Heureusement, je suis là. Et j’en profite pour casher mon contrat du Money in the Bank. Brock, I’m not finished with you. »

La foule exulte, Lesnar prend peur. Dépassé par les événements, étouffé par la vitesse du gros ours, Brock perd à la régulière en un-contre-un son titre universel. Ainsi, Braun Strowman écrit un vrai segment d’Histoire et devient légitimement l’autre star de Monday Night Raw, la WWE ayant bien besoin de ne pas mettre tous ses pions sur le même cheval. Cela n’empêche nullement Reigns de revenir dans la course au titre après une feud express contre Baron Corbin. Au contraire, l’antagonisme Reigns-Strowman devient la grande rivalité de cette fin de décennie, de celles qui écrivent la légende et divisent les foules, chacun des deux passant tour à tour du côté des héros ou des méchants, comme The Rock-Austin, Shawn Michaels-Bret Hart ou Cena-Orton avant eux.

 


Cena qui semble d’ailleurs très peu préoccupé de ne pas avoir de road pour Summerslam.

 

Et vous, qu’en dites-vous ? On en reprend pour quelques mois de Lesnar champion absent ? Vous préférez Owens ou Strowman pour subtiliser le foulard au jeu du furet ? Vous remarquerez que beaucoup de questions sont liées à la sincérité de Paul Heyman, carte maîtresse de cette équation. S’il a visiblement joué la comédie dans les semaines passées, si l’alliance entre lui et Brock semble toujours solide, rien ne nous dit que l’avocat n’a pas semé les graines d’un changement de client. A vous de proposer vos options préférées en commentaires !

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