Semble-t-il qu’il faille désormais s’habituer à la sortie des nouveaux opus de WWE 2K à l’aube de printemps, la période de WrestleMania étant parfaite pour en faire la promotion et éviter aussi de faire se chevaucher sa sortie avec celle des NBA 2K.
Après une édition 2022 plutôt convaincante, la suivante arrivait dans les bacs avec cette volonté de consolider quelques bons acquis, tout en, évidemment, ajoutant quelques nouveautés au passage. Ainsi est paru WWE 2K23 le 17 mars dernier et sa jaquette étonnamment vierge. Attendez… on n’avait pas vu John Cena.
Une fluidité digne d’un crimson mask de Cody Rhodes
Excepté quelques crashs au lancement, il n’y a pas de bug sur un jeu vidéo WWE. Serait-ce le chemin de la rédemption ? Toutes les traditions se perdent… Il se révèle même être encore plus fluide que son prédécesseur, qui était lui aussi s’était déjà bien démarqué pour sa fluidité. En attendant, une chose est certaine : C’est encore mieux quand nous ne sommes plus embêtés par un bug d’environnement bien claqué. La manière de faire couler le sang a été, par ailleurs, revu. Adieu la petite coupure sur le front, on peut désormais faire un bon vieux crimson mask sur la tronche de notre adversaire.
La grande nouveauté de ce WWE 2K23 réside en la toute première apparition du match WarGames. Le concept tout droit venu de l’esprit de Dusty Rhodes se joue uniquement en trois contre trois ou quatre contre quatre. La subtilité se trouve dans la possibilité de switcher entre ses différents coéquipiers pour éviter la défaite, ou bien profiter du bon moment pour s’assurer la victoire. Cela rajoute un certain dynamisme, et ne pas se contenter de cartonner la tronche de son adversaire sur les grilles de la cage. Sans oublier la petite touche qui permet de glisser quelques armes dans le match pour davantage de fun.
Néanmoins, au niveau du gameplay, on se retrouve dans le postulat suivant : WWE 2K23 est un WWE 2K22 plus abouti. Visual Concepts s’est cependant permis un détail assez sympathique : La sélection des combats et de ses stipulations se fait avec l’arène choisie en arrière-plan, ce qui fait bien moins brut de décoffrage qu’auparavant.
Un mode Showcase toujours aussi frustrant
Le mode Showcase pourrait être une véritable mine d’or, mais celui-ci se transforme à nouveau en une chasse aux personnages déblocables et autres items. John Cena, son implantation de cheveux proche de celles de nos darons et son costard nous content sa carrière, mais avec une petite nouveauté : On incarne ses adversaires. Et c’est parti pour casser la tronche du catcheur préféré des enfants (et des grands enfants) pour une bonne dizaine de matchs contre des noms comme AJ Styles, Batista, Brock Lesnar, Edge, Kurt Angle, Randy Orton, Rob Van Dam, The Rock ou encore The Undertaker, et pour les plus chanceux, par deux fois.
Même lors des défaites les plus cuisantes vécues par le Marine, celui-ci ne manque pas de chanter les louanges de chacun ses adversaires. John Cena est un véritable frère. Néanmoins, on reste sur le même problème que l’an dernier, celui des objectifs à remplir entrecoupée de cinématiques parfois bien trop longues et sans aucun commentaire par-dessus. Au moins, Rey Mysterio y allait de son expertise (façon WWE, certes).
La fin du Showcase se révèle néanmoins bien amusante. John Cena nous laisse l’occasion de lui mettre une énième rouste avec l’un des catcheurs ci-dessus, mais cela laisse finalement place à une cinématique où l’on se fait rétamer en quelques secondes par un Attitude Adjustment. Cena wins lol. On s’est fait troller. Le vrai match nous voit croiser le fer avec Super Cena, 100 de général, mais surtout invisible. « C’est fun ! » comme dirait le vieil homme au loin. Pour parfaire les choses, on se retrouve à devoir donner une leçon à Stone Cold Steve Austin, Bruno Sammartino et Hulk Hogan pour débloquer les deux derniers cités (tout du moins la version 80’s du Hulkster)
Un roster (trop) tourné vers le présent
On a quelques déceptions avec le roster de WWE 2K23. Avec les talents actuels, il y a quoi de s’amuser et l’on se réjouit du fait que tout talent puisse désormais jouir d’une bonne modélisation. On note tout de même l’absence de Candice LaRae et aussi de Roderick Strong. On est à deux doigts de lancer une alerte enlèvement pour le leader de la Diamond Mine.
Un tour de passe-passe s’est aussi opéré dans ce roster puisque 2K a purement et simplement recyclé les DLC et autres éléments de l’opus précédent. Le brassard en hommage à Eddie Guerrero au bras de la version 2005 de Shawn Michaels n’a trompé personne. La voiture d’Eddie est d’ailleurs toujours présente à côté de la rampe de l’arène de RAW enregistré en son honneur. Le fait de devoir débloquer des personnages sur des détails dans le Mode Carrière reste quand même sacrément inutile.
On regrette surtout l’absence de talents des années 80 et 90. On se cantonne au minimum syndical et c’est bien dommage. Où sont les Ric Flair, Ricky Steamboat, Greg Valentine, Bob Backlund, Rick Martel et tant d’autres ? Même constat pour la WCW. Pour quelqu’un comme Sting parti chez Tony Khan, son absence est évidente, mais pour la plupart des vieux briscards qui sont tranquillement à la retraite chez eux, ce serait plutôt sympa de pouvoir les jouer. Tant pis, on s’amusera à faire des matchs à huit avec toutes les versions de John Cena. Et aussi faire des Canadian Destroyer avec Bad Bunny.
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Faire durer le plaisir
Indubitablement, les modes de jeu sont le cœur d’un jeu de catch. Ainsi, le mode carrière fait peau neuve, même si bien évidemment, le but reste le même : Atteindre le sommet de la WWE.
Deux choix s’offrent à vous : Le premier vous permet d’incarner un catcheur débarquant directement dans le roster principal, grosse sensation de l’indépendant qu’il est, sous le nom de The Lock. L’entrée avec un coffre-fort et un cadenas autour du cou pour vous faire penser à un catcheur doué en soumissions. Une chose qui ne plaît pas tellement à notre catcheur et qui va ainsi devoir faire sa place tout en se chamaillant avec Shawn Michaels, là pour superviser et réceptacle des plaintes de notre personnage. La WWE qui fait preuve d’autodérision, c’est plutôt rare.
Le second scénario implique une catcheuse, dont la tante s’est illustrée au plus haut de la carte, batailler pour montrer que la nièce n’est pas qu’une pâle copie. Même si l’exécution fait très teen movie à certains moments, c’est aussi un pan du monde du catch à mettre en lumière : la pression d’avoir un ou des proches qui sont connus et reconnus pour leurs qualités sur le ring. Dommage que les deux scénarios ne puissent pas se jouer avec les deux genres.
Le mode MyGM revient lui aussi alors que TEW existe déjà, mais ça, c’est une autre histoire. Sans oublier le mode MyFaction… Enfin si, oublions-le un peu quand même. Pour jouer avec des cartes, WWE Supercard existe — et encore, il prend beaucoup de place sur la mémoire d’un smartphone.
WWE 2K23 demeure ainsi une version plus aboutie de WWE 2K22. Tous les éléments d’édition de l’année dernière ont été recyclés dans ce nouvel opus. Loin de vouloir minimiser les efforts appliqués par 2K et Visual Concepts, c’est ce qui doit arriver quand il faut sortir un jeu de la même franchise tous les ans. On s’amuse avec le WarGames et on apprécie surtout la nette fluidité du jeu. Autrement, rien de nouveau sous le soleil.