Décryptage

On a regardé le premier épisode du show de la WCPW, la promotion de WhatCulture

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© WCPW/What Culture (capture d'écran)

De nos jours, de nombreuses promotions, en particulier sur le circuit indépendant américain, produisent des shows dans le but de les diffuser sous forme d’épisodes sur Youtube. À défaut d’avoir un contrat de diffusion avec une chaîne de télé, proposer un show chaque semaine aux internautes permet à ces promotions de profiter d’une plus grande exposition.

Il est en revanche plus rare qu’un site spécialisé dans le catch se lance dans ce genre d’aventures. C’est pourtant l’initiative de WhatCulture, site britannique crée en 2006 et spécialisé dans la culture pop et le divertissement. Le site — qui met en avant le catch et la WWE en particulier depuis fin 2014 — a annoncé en mai dernier la tenue à la mi-juin de shows enregistrés pour une diffusion sur la chaîne Youtube du site à partir du lundi 27 juin.

Bien que WhatCulture ait un certain succès dans l’art de faire des top en vidéos sur les dix décès ignorés par la WWE ou les dix pires botchs de l’histoire de la compagnie de Stamford, organiser des shows de catch demandent des capacités bien différentes. Le rendez-vous était donné dans un entrepôt de Newcastle, aménagé pour l’occasion en arène de catch. Une centaine de fans de catch s’y sont rendus, se tenant debout autour du ring.

Un premier show qui a proposé quatre matchs: un triple-menace Joseph Conners contre Alex Gracie contre Gabriel Kidd, El Ligero contre Martin Kirby, Prince Ameen contre Joe Coffey et Big Damo contre Joe Hendry. Un programme qui a le mérite d’avoir des affiches distinctes: un main-event de poids lourds, un opener de poids moyens, un Kirby vs Ligero plus axé comedy wrestling et un open challenge. Des vétérans comme Kirby, ou Conners mélangés à des catcheurs moins expérimentés — Kidd est âgé de 19 ans à peine, un bon mélange qui devrait fonctionner.

Un manque de moyens qui se voit

Pourtant, WhatCulture connaît des difficultés à présenter son produit dans son tout premier show. Premiers gros défauts : les nombreux segments « en coulisse » sur fond vert, où seules la tête et les épaules des protagonistes sont filmés. Une réalisation qui fait sentir le manque de moyens techniques du show. Mais le plus gênant n’est probablement pas ces petits segments mais l’omniprésence des membres de l’équipe du site dans le show. Une rivalité a été mise en place entre Jack « The Jobber » et Adam Blampied autour du match de championnat pour le titre WhatCulture qui aura lieu dans un prochain épisode.

En plus des segments backstage, Jack était l’arbitre spécial du match pour désigner le challenger de Rampage Brown, match dans lequel il a eu son implication puisqu’il a retiré des mains de Damo la chaise qu’il avait prise pour frapper Hendry et a effectué le compte de fin pour la victoire de Damo. Une fin de match un peu ridicule tellement Jack était peu crédible dans son jeu. Était-ce la première fois qu’il montait dans un ring ?

Ce match à enjeu, n’était pas le main-event du show. Un segment a suivi dans lequel le General Manager Adam Pacitti, déjà aperçu en ouverture, a dévoilé le titre WhatCulture. Dans ce segment, le GM a été interrompu par Adam Blampied, surnommé « Bischoff rip-off » par les fans présents. Blampied a choisi Rampage Brown comme challenger au titre et a laissé ce dernier démantelé les membres de la sécurité devant les yeux du GM. Blampied semble être donc être le top heel de la promotion.

L’influence de la WWE se fait pour le moins ressentir chez les  membres de WhatCulture, que ce soit dans le booking des rivalités, des fins de matchs (une disqualification, une victoire par décompte à l’extérieur et une victoire suite à une interférence du special enforcer) ou dans les commentaires, avec des citations fréquentes de noms de Superstars de la WWE avec même citation complète d’une phrase prononcée par Enzo Amore lors de ses débuts à Raw.

Le potentiel est tout de même là

Malgré ces défauts, le show a du potentiel. Tout d’abord, des animations avec d’excellents croquis de chaque worker sont utilisés dans le show. De plus, WhatCulture va faire venir dans les prochains épisodes des noms beaucoup plus connus des fans de catch actuellement comme Damien Sandow, Will Ospreay, dernier vainqueur du Best of the Super Jr de la NJPW, et Noam Dar, qui sera cet été dans le Cruiserweight Classic de la WWE.

Côté audience, le site bénéficie d’une base conséquente de plus de 700 000 abonnés sur sa chaîne Youtube, ce qui lui a permis notamment de réunir plus de 23 000 personnes pendant la diffusion et de totaliser 850 000 vues sur les six vidéos de replay du show. Une réussite puisque à titre de comparaison, une vidéo de la TNA d’un extrait d’Impact Wrestling fait en général 20 à 40 000 vues.

Un programme pour l’instant loin d’être parfait mais auquel il faudra laisser le temps de trouver ses marques. L’apport de talents expérimentés de la scène indépendante britannique ne pourra qu’aider le show. En espérant que l’absence de contraintes liées à une diffusion télé pourra permettre à WhatCulture de laisser éclore l’originalité.

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