walter
Portrait

Summer of WALTER

Impossible d’y échapper, WALTER est quasi-partout sur le circuit du catch indépendant cette année. Le catcheur autrichien, âgé de 31 ans, jouit d’une popularité tardive mais méritée.

Ringside Perspective

Alors qu’il y a encore à peine un an il était cantonné à catcher pour la wXw en Allemagne et limitait les apparitions hors de ses terres, WALTER est désormais le nouveau pilier d’un catch indépendant démuni de ses plus grandes stars. Ramenant les titres à la pelle, enchaînant les confrontations face à des adversaires de prestige et multipliant les performances de très haut niveau, à 31 ans il est devenu en quelques mois une figure emblématique des rings internationaux et cette percée spectaculaire amène à surprendre tant elle est arrivée sur le tard, alors qu’inéluctable.

D’abord fer de lance

Si son nom résonne aujourd’hui comme une évidence parmi les fans les plus férus, l’Autrichien arpente pourtant les rings depuis 2005. Après quelques très bonnes années passées à jouer au football, il décide par curiosité de se lancer dans le catch pendant l’adolescence, une discipline pour laquelle il n’avait alors en mémoire que quelques vagues souvenirs de l’Attitude Era. À Vienne, il est entraîné par Michael Kovac, puis très rapidement va parfaire son style au Japon à la Zero-One où il joue le rôle d’un monstre aux capacités limitées. A son retour, il fait ses débuts en Allemagne pour la wXw, alors modeste promotion à la mauvaise réputation.

Immédiatement, celle-ci fait de lui l’un de ses principaux atouts et lui donne l’occasion de gagner en expérience en le plaçant dans des combats face à des pointures de l’époque comme Low-Ki, Roderick Strong ou encore Daniel Bryan. Alors « Big Van », il devient un élément essentiel de la structure et participe à faire d’elle le phénomène qu’elle est devenue, en lui accordant la quasi-majorité de son temps. Sacré par trois fois champion du monde et trois fois champion par équipe, il en est aujourd’hui un salarié et le head-coach de son centre de formation.

Nouveaux défis

Toujours aussi omniprésent dans les programmes de la wXw en 2017, la PROGRESS Wrestling décide au début de cette année-là de le rappeler aux côtés de ses partenaires de Ringkampf. Rapidement, WALTER entre en solo dans la division Atlas de la promotion londonienne et en devient, par deux fois, le champion aux dépens de Matt Riddle. Par leur qualité et leur intensité, les quelques confrontations face à ce dernier feront beaucoup de bruit, et lui serviront de vitrine.

Ultra-dominateur, la ceinture autour des hanches, c’est légitimement qu’il porte son regard sur le titre principal de la PROGRESS, alors détenu d’une main de maître par Travis Banks. Après un premier échec très discutable en mai 2018 lors du Super Strong Style 16, il décide de rendre vacant son titre Atlas pour obtenir une seconde chance à la ceinture de champion du monde. Il parvient à ses fins en juillet dernier lors du Chapter 74, accrochant aussi une nouvelle victoire à une impressionnante série invincibilité en un contre un, désormais élevée à 13-0.

Sensation à l’international

Le bruit qu’il provoque à l’été 2017 sur les rings européens est ressenti jusqu’aux Etats-Unis, où il est alors invité à faire ses débuts pour l’EVOLVE/WWN, la Beyond Wrestling, et la PWG. Durant ces quelques dates, pas de titres remportés, ni de domination à outre mesure, mais une victoire significative du côté de Reseda face à Zack Sabre Jr., au terme d’un combat qui se verra attribuer la note parfaite de cinq étoiles par le Wrestling Observer. Une performance qui ne pouvait pas mieux servir à se faire adopter par le public américain.

Dès le début 2018, il devient ainsi un régulier de ces promotions. À l’EVOLVE, il est mis en avant dans des grosses affiches, et se verra même offrir en juin dernier une chance au titre Nord-Américain de la WWE face à Adam Cole. Son combat lors du WrestleMania Week-End à la GCW face à PCO fera le buzz — au point de remettre PCO sur le devant de la scène indie, et en avril il prend des mains d’un Keith Lee sur le départ probablement le vestige le plus prestigieux du catch indépendant, le titre de la PWG.

A l’assaut des rings britanniques

S’il reste toujours présent en 2018 à la wXw où il combat à plusieurs reprises, en vain, Ilja Dragunov pour le titre, et où il reste champion par équipe avec Timothy Thatcher jusqu’en mars, il s’émancipe davantage aussi sur d’autres rings britanniques. A la Defiant Wrestling, il devient rapidement champion Internet, il fait ses débuts en Ecosse pour la ICW, remporte l’Infinity Trophy à la Fight Club: PRO, et marque de son empreinte la nouvelle Riptide Wrestling.

Deux autres promotions majeures du catch européen ont également décidé de miser sur lui, l’OTT Wrestling et la Revolution Pro Wrestling. Cette seconde lui offre fin juin un match de rêve face à Yuji Nagata lors de la venue de la NJPW avec une victoire à la clé, et le place dès le lendemain dans un angle avec le champion RevPro, Minoru Suzuki. Mi-août, lors du show Summer Sizzler au York Hall de Londres, il affronte un autre hit du moment dans le main-event, Tomohiro Ishii. Si défaite il y a, sa position ne peut faire acte que d’une popularité grandissante.

Début juin, il fait ses débuts en Irlande pour l’OTT. Quelques semaines et une paire de matches plus tard, il en devient le champion, au détriment de Jordan Devlin. Une domination sans ménagement et sans partage.

Au sommet

Treize ans passés sur les rings, et cette année est sans aucun doute celle de la consécration. En cette fin août, il possède quatre ceintures, dont les plus prestigieuses, symbole d’un été glorieux. Comment expliquer un tel succès ? Il serait peut-être idiot de nier que la place fait par les nombreux départs vers NXT ou les contractuels NJPW y est étrangère. Mais il le serait encore plus que de dire qu’il ne se passe pas quelque chose à chaque fois que la symphonie n°9 de Dvorak se fait entendre, et que WALTER se dirige d’un pas déterminé vers un ring qu’il connait par cœur.

Voici une petite sélection récente de matches incontournables pour découvrir WALTER :

  • contre Matt Riddle (PROGRESS Chapter 51, 9 juillet 2017)
  • contre Zack Sabre Jr. (PWG All Star Weekend 13 #2, 21 octobre 2017)
  • contre Timothy Thatcher (PROGRESS Chapter 62, 28 janvier 2018)
  • contre Ilja Dragunov contre John Klinger (wXw 16 Carat Gold #2, 10 mars 2018)
  • contre PCO (GCW Joey Janela’s Spring Break II, 6 avril 2018)
  • contre Pete Dunne (wXw Shotgun, 22 juillet 2018)
  • contre Travis Banks (PROGRESS Chapter 74, 25 juillet 2018)
  • contre Jordan Devlin (OTT Wrestlerama 2, 18 août 2018)

Sa puissance effraye, son intensité dépasse l’entendement, sa technique est parfaite et son charisme est débordant. Chacune de ses apparitions est un événement, et les fans présents ne sont jamais déçus par l’expérience unique qu’est d’assister de près à l’un des combat du « Ring General ».

Le 30 septembre, il entrera dans l’enceinte de Wembley en possession de la ceinture PROGRESS, pour le show européen le plus important de ces dernières années. S’il faut y voir un signe, c’est qu’il doit être considéré comme LE représentant par excellence du catch indépendant aujourd’hui.

 

Summer of WALTER
.
En haut