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Pourquoi la WWE n’était pas obligée de licencier pour se sortir de la crise

vince mcmahon

La WWE a licencié une partie de son personnel ce mercredi en raison de la crise économiques liée à la pandémie de COVID-19. Mais était-elle obligée ? Pas vraiment si l’on se penche sur certaines estimations.

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En raison de la crise économique liée à la pandémie de COVID-19, la WWE a annoncé prendre des mesures drastiques. Réduction des dépenses de fonctionnement, réduction des salaires des dirigeants, report d’au moins six mois les dépenses liées à la construction du nouveau siège social de la compagnie de Stamford et, plus important : réduction des dépenses liées aux talents et au personnel.

La WWE a ainsi annoncé ce mercredi la nécessité de se séparer de 40% de ses effectifs, autant parmi ses employés de Stamford, que les Superstars et personnalités en coulisse. Les premiers noms sont tombés dans la soirée de mercredi. Le but de cette manoeuvre était d’économiser 40 millions de dollars sur l’année 2020. « Les réductions de la rémunération des employés et des effectifs de la société entraîneront des économies mensuelles estimées à 4 millions de dollars, ainsi qu’une amélioration de la trésorerie de 140 millions de dollars, principalement grâce au report des dépenses pour le nouveau siège de la société. » pouvait-on lire sur le communiqué. Mais la vérité n’est pas tout à fait celle énoncée par la WWE.

La WWE avait plus de chances que l’on pouvait imaginer de se sortir de cette crise sans trop de dommages et a en réalité ce qu’on pourrait appeler un matelas pour amortir la chute — matelas bourré d’argent, si on voulait aller plus loin dans la métaphore. Elle possède en effet, comme le montre un communiqué publié le mois dernier, une réserve de pas moins de 500 millions de dollars de trésorerie plus les revenus télévisés qui continuent normalement d’arriver.

Selon Dave Meltzer du Wrestling Observer, l’entreprise est « la mieux équipée » entre le MMA, le catch et la boxe pour se sortir de cette crise sans risquer de perdre beaucoup. Une analyse partagée par l’analyste Brandon Thruston, qui suit de près l’actualité économique de la WWE et qui avait estimé les pertes financières de l’entreprise de McMahon liées à la crise du COVID 19 : « J’ai estimé que la WWE enregistrerait [malgré la crise] des bénéfices records en 2020, avec un revenu d’exploitation de 121 millions de dollars et des recettes totales de 927 millions de dollars — en grande partie grâce au maintien des droits de télévision, qui ne sont pas menacés selon moi. » La WWE avait, sans la crise, de grandes chances d’atteindre son revenus record de 1,1 milliards, qu’elle espère depuis 2019.

Rentable même sans coupes budgétaires

En effet, les revenus principaux dont la WWE doit se passer actuellement sont ceux des événements lives et des ventes de billets aux États-Unis et à l’international, et à moindre mesure des ventes de merchandising sur place. Le revenus du WWE Network et les ventes de pay-per-views pourraient être aussi touchés en raison de la moindre attractivité des shows sans public depuis le Performance Center, mais l’impact serait plutôt minime. Les sponsors et la publicité sont eux aussi moins rentables durant cette crise, comme dans de nombreux secteurs.

La WWE peut ainsi toujours compter sur l’un de ses plus gros revenus : les droits télévisés, qui leur assurent plus de 465 millions de dollars par ans — 200 millions de dollars par ans de la FOX pour Friday Night SmackDown et et 265 million de NBC Universal pour Monday Night RAW et NXT. Des ententes qui ont permis à la WWE en 2019 d’augmenter de 3,6 fois leurs revenus issus de la télévision. La compagnie de Stamford a tout de même une crainte : ne plus pouvoir obéir aux contrats qui la forcerait à fournir ses émissions en direct au moins 48 semaines par ans si elle devait cesser ses activités, ce qui permettrait aux diffuseurs de modifier les contrats à leur avantages ou de ne plus payer. Elle y échappe pour l’instant grâce au Gouverneur de la Floride qui a déclaré la WWE (et le sport diffusé à la télévision en général) comme « business essentiel ».

« Même sans envisager une éventuelle réduction des coûts, la WWE reste rentable, même s’il n’y a pas d’événements en direct jusqu’à la fin de l’année 2020. » assurait Brandon Thurston en mars dernier. La WWE a malheureusement fait le choix des réductions de coûts ce mercredi.

Ces coupes budgétaires peuvent alors avoir un but : d’abord rassurer les investisseurs qui assistent depuis des semaines à la baisse de l’action WWE — qui a perdu trois fois sa valeurs en moins de six mois — et qui ont vu la XFL de Vince McMahon devoir déposer le bilan avant même la fin de la première saison et qui était financée à hauteur de 23,5% par la WWE, et maintenir le cap qu’elle s’était fixée afin de réaliser des profits records en 2020 malgré la crise.

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