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PROGRESS, Chapter 56 : Le jour d’après

Rob Brazier Photgraphy

Plus d’un mois et demi, et oui, après son dernier événement majeur à l’Alexandra Palace de Londres, la PROGRESS Wrestling était enfin de retour dimanche 29 octobre à l’Electric Ballroom avec son Chapter 56 au titre très français « La Danse Macabre ». Nouveaux visuels, nouvelles têtes, nouveaux champions… La fédération britannique est bel et bien entrée dans une nouvelle ère, une ère débutée par la chute du règne de terreur de British Strong Style.

Les confessions de Pete Dunne

Dépourvu de son titre de champion PROGRESS laissé aux mains de Travis Banks au Chapter 55, Pete Dunne avait une annonce à faire. Sa prise de parole annoncée quelques jours avant le show, beaucoup craignaient un au revoir du Bruiserweight, destiné à franchir prochainement un cap majeur dans sa jeune carrière. C’est donc accompagné de ses coéquipiers Tyler Bate et Trent Seven qu’il a ouvert le show, révélant à demi-mot que son épopée PROGRESS était désormais derrière lui. Si son côté prétentieux est ressorti (naturellement), c’est un nouvel homme qui s’est présenté sur le ring, acclamé par une foule qui le conspuait et qu’il prenait plaisir à narguer depuis plusieurs mois. Admettant avoir fait de très vilaines choses pour garder une ceinture à laquelle il a reconnu avoir manqué de respect, il s’est dit fier d’avoir réalisé ce qu’il a fait, de Londres à Chicago. Son avenir reste incertain, mais ses pêchés sont pardonnés.

Avant de partir pour d’autres contrées, peut-être effectuera-t-il une dernière pige contre Joseph Conners, qui l’a de façon complètement inattendue attaqué par derrière alors que Bate et Seven étaient partis faire fuir Zack Gibson et James Drake, venus un peu plus tôt chercher des noises aux trois membres de British Strong Style. S’il est récurrent sur le circuit britannique, Conners n’avait encore jamais mis les pieds dans un ring de la PROGRESS. Ancien champion du monde de la WCPW/Defiant Wrestling, il sera intéressant de connaître ses intentions, savoir si c’est avec le champion britannique de la WWE qu’il est venu régler une querelle, ou s’il voulait faire passer un message au staff de la PROGRESS.

Jimmy Havoc et Mark Haskins, pour le meilleur et pour le pire

En attendant, cela n’a pas perturbé Tyler Bate et Trent Seven qui, eux aussi arborant des personnalités plus joviales et en phase avec le public, affrontaient plus tard dans la soirée le duo formé par Jack Sexsmith et David Starr. Un combat basé en grosse partie sur de la comédie, porté par quatre talents qui savent s’adapter à toutes les situations et à tous les contextes. Ça fait du bien de se marrer un peu, non ? Outre la rigolade, il y a aussi eu de magnifiques combinaisons et mouvements, de quoi passer un très bon moment. Les livres d’histoire retiendront que ce sont les anciens champions par équipe British Strong Style — ou Moustache Mountain — qui se sont imposés,  mais on pourrait préférer se souvenir une fois de plus de la performance de Jack Sexsmith, possiblement le catcheur le plus attachant aujourd’hui à la PROGRESS. À force de le souligner, il n’y a qu’a espérer que son tour vienne un jour.

D’ici là, le « Pansexual Phenomenal » croisera surement les fers avec deux anciens champions PROGRESS qui ont décidé de s’unir à la surprise générale. D’abord attaqués post-match à coups de chaise par un Mark Haskins haineux et accompagné de sa femme Vicky (munie d’une batte ornée d’aiguilles), Starr et Sexsmith ont ensuite servi de défouloir à Jimmy Havoc, venu s’associer à l’homme qui l’avait presque mis à mort dans un match extrêmement brutal au Chapter 55. Après plusieurs semaines de conflit intense, Havoc et Haskins ont donc décidé de faire route ensemble, accompagnés par la bronca d’une foule qui leur était fidèle jusqu’alors.

Le showcase des rookies

Plus tôt dans le show, c’était aux jeunes pousses de faire leurs preuves. Aussi Open (formé par Mark Davis & Kyle Fletcher) et Omari affrontaient Connor Mills et Never Say Die (Alex Cupid & Dillon D’Angelo) dans un match trois contre trois. Si ces noms ne vous sont pas familiers, ils le sont un peu plus pour les fans britanniques, habitués à les voir arpenter les rings du Royaume-Uni depuis plusieurs mois (à la Fight Club: Pro et à la Lucha Forever, notamment).

Certes, parmi eux certains avaient déjà eu l’occasion de pointer le bout de leur nez dans un Chapter de la PROGRESS, mais pour à chaque fois servir de faire-valoir. Ici, il s’agissait davantage d’une scène ouverte, de « faire un impact ». Et avec des physiques un peu frêles, ils ont parfaitement tenu leurs rôles. Beaucoup de rythme, des prises effectuées à la vitesse de l’éclair… un combat à l’action non-stop, porté par la fougue naïve de jeunes qui ont tout à prouver, avec une touche d’expérience apportée par Mark Davis, le plus capé et affûté de tous. C’est ce dernier qui offrira la victoire à son équipe, avec un Piledriver monstrueux porté sur Mills. Un excellent match d’ouverture !

Autres débuts lors de ce Chapter, ceux de Charli Evans, vainqueur début octobre de la compétition « Revelations Of Divine Love », un tournoi féminin organisée lors d’un show dédié (et disponible en vidéo sur Demand-Progress). Grâce à une victoire en finale face à Jinny, elle faisait fructifier ici le droit d’affronter Toni Storm pour son titre de championne PROGRESS. Malgré quelques belles fulgurances, toute la bonne volonté du monde et une jolie séquence de domination, la jeune Australienne n’aura pas résisté longtemps face à une compétitrice en pleine confiance, qui a conservé sa ceinture grâce à son Strong Zero et qui reste invaincue dans un Chapter depuis le mois d’avril 2016 (9 victoires).

 

1-1 pour RINGKAMPF

Dans ce show également, James Strangler Davis, dont la nouvelle attitude doit encore faire ses preuves à la PROGRESS, affrontait Timothy Thatcher, arrivé blessé à l’œil et donc borgne pendant l’intégralité du match. Un combat typique de Thatcher, à base d’uppercuts et de travail technique conséquent. Comme toujours, il faut aimer pour apprécier ce genre d’affrontement assez lent, rendu ici plutôt sympathique à regarder, avec un rythme finalement assez bien mené, une intensité au rendez-vous et une durée qui ne s’est pas éternisée. Bien aidé par le handicap de son adversaire, c’est Davis qui s’est imposé par soumission (ou arrêt de l’arbitre) grâce à un étranglement.

Première grosse victoire en solo pour l’ancienne moitié des London Riots face à un homme dont la défaite peut ici être excusable. Plus tard dans la soirée, Thatcher accompagnait au ring son coéquipier de Ringkampf, WALTER. L’Autrichien, désormais deux fois champion Atlas, défendait sa ceinture face au nouveau venu Wolfgang, qui l’avait défié lors du Chapter 55. Très bon match, dans la digne lignée des affrontements de la division des super-lourds de la PROGRESS en 2017. Les deux hommes ont fait parler leur expérience et leurs capacités athlétiques dans un combat où l’on regrettera seulement sa durée un peu trop courte. Le champion a conservé sa ceinture grâce à une Powerbomb, prouvant, s’il le fallait encore, qu’il reste l’un des meilleurs catcheurs européens de l’année.

Les Grizzled Young Vet sont prêts

Lors du prochain show, WALTER et Thatcher seront prétendants aux titres par équipe. Ils affronteront les nouveaux champions #CCK, qui devaient d’ailleurs déjà remettre leurs ceintures en jeu lors de ce Chapter 56 face à Zack Gibson et James Drake, mais Kid Lykos blessé, la rencontre a été annulée. À la place, Chris Brookes s’est trouvé un partenaire de choix pour remplacer son traditionnel coéquipier, en la personne de Jimmy Havoc. Bien évidemment, c’était quelques minutes avant que celui-ci ne décide de faire volte-face.

Un combat deux contre deux plutôt bon, bien que banal. Invaincus et convaincants depuis leur association cet été, Gibson et Drake se sont imposés avec un Ticket To Mayhem sur Jimmy Havoc après qu’il ait frappé Kid Lykos, présent aux abords du ring, par inadvertance. Les « Grizzled Young Vet » restent dans la course aux championnats par équipe, et de toute évidence une chance leur sera de nouveau offerte prochainement.

Travis Banks fait tomber un monstre

Enfin, dans le main-event, le nouveau champion PROGRESS (sacré début septembre à l’Alexandra Palace) remettait pour la première fois son titre en jeu face au monstre Keith Lee, 122 kilos pour 188 centimètres. Avec presque 40 kilos de différence, inutile de dire que sur un plan purement physique, le combat était légèrement déséquilibré. Les deux hommes s’étaient déjà fait face lors du Chapter 53, une rencontre qui avait donné l’un des meilleurs combats de l’année à la PROGRESS, avec une victoire finale accordée à Keith Lee (acquise après une intervention de Pete Dunne). Avec toujours autant d’intensité, de puissance dégagée par l’un et par l’autre, et d’agilité déconcertante, ce deuxième round s’est sans surprise révélé très bon, si ce n’est qu’il fût peut-être un peu moins excellent que le premier. Le Kiwi Buzzsaw s’est notamment dégagé de deux Spirit Bomb dévastatrices, accentuant encore un peu plus son côté Terminator, invincible. Avec un travail sans relâche, le champion a fait chuter la barre de vie et de cardio de son adversaire, jusqu’à trouver le bon moment pour porter son Kiwi Krusher et l’emporter.

Le prochain challenger au titre est déjà connu, puisque Banks affrontera dès ce dimanche 12 novembre Mark Andrews, qui avait remporté son droit à un match de championnat au Chapter 55. Il en faudra beaucoup, mais alors vraiment beaucoup, à White Lightning pour défaire un champion qui semble inépuisable.

Au final, si ce show n’est certainement pas le meilleur de l’année à la PROGRESS, il reste dans la moyenne haute et donc, très plaisant à regarder. Après l’effervescence qui a entouré le Chapter 55 et ses nombreux dénouements, toutes les cartes n’ont pas forcément encore été redistribuées et les lignes directrices autour des championnats (notamment Atlas et féminin) restent floues. Une place a été faite à la nouvelle génération, l’occasion de confirmer s’il le fallait qu’il existe un réservoir important de jeunes talents prêts à saisir leur chance. Enfin, l’après British Strong Style a été géré, avec l’introduction comme nouvelle force de Jimmy Havoc et Mark Haskins, que l’on imagine bien venir titiller #CCK dans les prochains mois. Rendez-vous dès ce dimanche pour le Chapter 57 « Enter Smiling ».

PROGRESS, Chapter 56  « La Danse Macabre » est disponible ne vidéo à la demande sur Demand Progress.

PROGRESS, Chapter 56 : Le jour d’après
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