Édito

RAW Underground n’a rien de sérieux

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La WWE nous a présenté RAW Underground ce lundi soir, et on y a rien trouvé de sérieux.

WWE

C’est tellement la WWE. Ce lundi soir celle-ci nous a présenté avec Shane McMahon le concept RAW Underground dont les bases ne sont pas encore bien posées mais dont l’idée n’est pas idiote. Problème : la production rend le tout caricatural.

Ce lundi soir pour Monday Night RAW, la WWE nous avait fait deux grosses annonces : l’arrivé d’un clan qui devait semer le chaos en coulisse et le retour de Shane McMahon pour nous présenter un nouveau concept pour la brand rouge. Pour ce qui est du clan et du chaos le bilan est lourd : des lumières éteintes, des micros coupés, le feu mis à un empilement de boites noires sur le parking et, drame terrible, une malle de matériel renversée. Une cellule psychologique a sans doute dû être mise en place.

Shane McMahon à la rescousse

Pour le concept de Shane McMahon c’est tout autre chose. Appelé RAW Underground, c’est une sorte de show dans le show. Shane McMahon dirige des combats de catch en mode shoot fight dans une sorte de hangar enfumé et où il semble faire très chaud, ambiance Fight Club assurée. C’est sans doute le but. Par contre les filles courtes vêtues qui dansent lascivement lorsque le logo TV-PG apparaissait à ce moment là c’était assez drôle, mais ça aurait très bien marché sans.

Pourquoi pas après tout, ce style de catch a eu le vent en poupe depuis les Bloodsport de la Game Changer Wrestling avec Matt Riddle et Josh Barnett et la WWE possède des catcheurs qui connaissent très bien le genre. C’est nouveau, original et on peu trouver quelques qualités dans l’idée.

Mais très vite on sent la chose tournée à la parodie. Il suffisait de voir la manière dont ces pastilles ont été produites pour réaliser qu’on avait plus à faire une caricature très exagérée de ce que le catch indépendant américain propose depuis quelques temps et que Vince McMahon n’aime pas vraiment plutôt qu’à un vrai concept de show de catch. Des shows avec peu de spectateurs dans des lieux sinistres, des combats de shoot fight  qui ne font pas l’unanimité dans les vestiaires de la WWE — n’est-ce pas Randy Orton — avec une petite touche beauf avec les danseuses.

Si l’on ajoute à cela l’horrible manie qu’à la WWE de forcer ses caméramans à bouger, zoomer et de changer de plan à outrance — 17 changements de plan en 21 secondes pour le premier combat tout de même, on a compté — cela donne un résultat difficilement supportable.

Hurt Business Underground

L’idée semble avoir été creusée en urgence comme souvent à la WWE lorsqu’il s’agit de faire remonter les audiences et on ne serait pas étonné qu’à terme, Shane McMahon se fasse encore jeter à coup de pieds aux fesses par papa Vince une fois que les audiences auront repris des couleurs ou que le concept sera usé jusqu’à la moëlle. Pourtant ces vignettes ont eu un intérêt louable et on l’a compris la fin de l’épisode de Monday Night RAW : mettre en avant le Hurt Business afin de montrer ce que ses éléments savent faire de mieux : la bonne grosse bagarre.

Le concept de RAW Underground semble en effet parfait pour MVP et sa bande. On a d’un côté Bobby Lashley qui avec un petit succès en MMA n’a jamais caché son gout de mettre des mandales qui font mal, un Shelton Benjamin très à l’aise et crédible dans ce style et un MVP qui ne rechigne pas à mettre quelques droites  lui aussi.

RAW Underground est une manière très propre de mettre over le Hurt Business en leur donnant une crédibilité supplémentaire, faire comprendre que ce ne sont pas de simples Superstars mais des mecs qui sont prêt à en découdre sauvagement et qui ne se contentent pas de quelques voltiges pour épater le (petit) public du Performance Center. Tremble Apollo Crews, ou entraine-toi pour SummerSlam, on sait jamais.

Le problème avec tout ça c’est que le concept ne nous a pas du tout paru sérieux. Glissé entre deux matchs ou segments dans l’épisode de RAW de ce lundi soir, terriblement filmé, présenté par un Shane McMahon aucunement crédible dans son rôle de gérant de club miteux ou encore les filles qui dansent et que la WWE n’aurait jamais osé mettre dans un concept plus sérieux, on a bien compris que RAW Underground n’était pas fait pour durer.

On pourrait en dire de même de la « nouvelle faction » censée débuter hier soir et semer le chaos et la terreur en coulisses, et qui n’a finalement causé quelques soucis technique en mettant le feu à un générateur sur le parking et en renversant une caisse. C’est pauvre en image et ça ne fait absolument aucun effet.

L’idée de RAW Underground n’est pas vaine, mais quitte à pousser le concept pour attirer quelques curieux de plus le lundi soir devant USA Network, la WWE devrait proposer ce genre de chose dans un vrai show, où au moins utiliser une des trois heures entières de RAW — l’épisode de ce lundi nous a semblé bien trop long — pour le mettre en avant. Et surtout, filmez-nous ça proprement, on a le mal de mer.

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