WWE

Dans son autobiographie, Ronda Rousey évoque « une culture sexiste et patriarcale » à la WWE

Dans son autobiographie, Ronda Rousey évoque "une culture sexiste et patriarcale" à la WWE.
WWE

Dans son autobiographie « Our Fight », à paraître en avril, Ronda Rousey évoque son passage à la WWE et ne mâche pas ses mots sur le traitement des fans pendant de longues années et sur celui qui a été président de la compagnie pendant près de 40 ans, Vince McMahon.

Ronda Rousey a quitté la WWE durant l’été 2023 pour poursuivre d’autres projets personnels tout en catchant occasionnellement sur le circuit indépendant en équipe avec Maria Shafir, apparaissant notamment sur un show de la Ring of Honor en novembre dernier. Un retour à la WWE ne semble pas du tout au programme, en témoignait déjà une remarque, lorsque la plainte de l’ex-employée de la WWE Janel Grant a été rendue publique, expliquant que malgré le départ de McMahon, celui-ci gardait une main sur la WWE avec la présence notamment de Bruce Prichard qu’elle qualifie d’avatar de Vince McMahon.

Dans son livre, Rousey évoque la frontière floue entre le personnage de Chairman de Vince McMahon que l’on voit à l’écran et le Vince McMahon de la vraie vie.

« Vince [McMahon] a repris la société de son père au début des années 1980 et a passé la majeure partie des quarante années à jouer une version réelle du Monopoly, achetant et absorbant des promotions plus petites jusqu’à ce qu’il les possède toutes. » raconte Ronda Rousey. « Il est parfois difficile de savoir où se termine le personnage de Vince McMahon joué devant les caméras, méchant, sans éthique, et où commence le véritable Vince McMahon, à l’éthique douteuse, maintes fois poursuivi en justice et plusieurs fois accusé d’inconduite sexuelle. Cette ligne floue entre le personnage et la réalité est un thème récurrent dans l’univers de la WWE ».

Ronda Rousey évoque aussi les shows de la WWE en Arabie saoudite auxquels elle a parfois participé, pays où les droits des femmes sont restreints, ne manquant pas une nouvelle fois de viser Vince McMahon et sa vision des femmes. « Les pay-per-views sont organisés dans les grandes villes comme New York, Los Angeles et Philadelphie, et maintenant deux fois par an en Arabie saoudite, une nation qui restreint les droits des femmes comme Vince McMahon aimerait certainement pouvoir. »

« Les femmes ont été largement marginalisées »

Le traitement des fans est aussi largement critiqué par Ronda Rousey qui a partagé les vestiaires des Superstars féminines de la WWE entre 2018 et 2023, rappelant le passé peu reluisant de la compagnie de Stamford sur ce sujet et sa manière d’embellir l’histoire.

« La WWE adore faire des vidéos bien produites sur l’héritage des femmes au sein de l’organisation, mais la vérité, c’est que les femmes ont été largement marginalisées. », racontant notamment que les matchs Bra & Panties (où pour gagner, une catcheuse devait déshabiller son adversaire). « Même après le retrait de ce gimmick par les dirigeants de la WWE – sans doute à contrecœur et avec beaucoup de lamentations sur le politiquement correct – il était clair que l’organisation accordait plus de valeur à l’apparence physique d’une femme qu’à ses capacités physiques. »

« Les femmes, bien qu’elles soient désormais représentées comme des catcheuses, sont toujours censées avoir une certaine apparence – beaucoup de maquillage, peu de vêtements et des seins énormes. Il faudra attendre presque dix ans, des années après que j’ai prouvé que les femmes pouvaient être une grande attraction dans les sports de combat, pour que les femmes commencent vraiment à passer du temps [dans le ring]. », avant d’évoquer la raison pour laquelle la WWE n’a pas eu le choix que de prendre le virage de la « Women’s Revolution » de 2015. « La WWE s’est retrouvée dans cette situation, à la suite d’une réaction mondiale sur les réseaux sociaux, #GiveDivasAChance, après que les Divas se soient vues accorder un total de trente secondes – moins de temps qu’il n’en faut à la plupart des gens pour lire ce paragraphe – pour un match par équipe télévisé à l’échelle nationale. »

À lire aussi : WWE : Les promos de The Rock dérangent en coulisse

Ronda Rousey évoque en effet le match des Bella Twins contre Paige et Emma lors d’un épisode de Monday Night Raw de février 2015. Suite à la protestation sur les réseaux sociaux, et à quelques tweets de la Superstars AJ Lee interpellant Stephanie McMahon quelques jours plus tard, Vince McMahon avait réagi pour dire que les critiques des fans avaient été entendues, et la WWE a entrepris quelques changements dans les mois suivant, jusqu’à la disparition du terme « Divas » pour qualifier les catcheuses de la WWE.

« Quatre femmes ont eu moins de temps pour catcher ensemble que chaque homme de la liste n’en a eu pour sa seule musique d’entrée. Si l’on vous présente ces informations en tant que personne extérieure au monde du catch, vous pourriez en conclure qu’il existe une culture sexiste et patriarcale fondamentale inquiétante au sein de la WWE. Vous auriez raison. Je n’ai que du respect pour celles qui ont ouvert la voie aux catcheuses d’aujourd’hui. Et je n’ai que du dégoût pour la quantité de conneries sexistes et dégradantes qu’on leur a fait subir ».

Malgré ses passages dans le catch indépendant et sur le ring de la ROH, Ronda Rousey n’envisage pas un retour dans le monde du catch à plein temps pour le moment et avait quitté la WWE, si l’on en croit le Wrestling Observer, « pour des raisons familiales et personnelles ».

.
En haut